Auteur Sujet: Face au deuil à 23 ans  (Lu 5640 fois)

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PaulineC

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Face au deuil à 23 ans
« le: 08 juin 2012 à 11:52:43 »
Bonjour,
Je me décide à vous écrire après avoir lu plusieurs témoignages et messages de soutien sur ce forum. Je cherchais depuis quelques temps un lieu où je pourrais parler sans crainte de ma situation, où l’on me répondrait, me comprendrait, et où je trouverais des personnes ayant vécues une épreuve similaire à la mienne. J’espère aussi pouvoir retrouver un peu de courage.
Il y a 2 mois de ça depuis hier, j’ai perdu mon fiancé dans un accident de la route. Il n’avait que 22 ans, j’en ai à peine 23, et nous étions amoureux depuis 4 ans et 2 jours au moment du drame. De part son travail, il était parti loin de moi pour quelques semaines. 15 jours après son départ, il a décidé, comme toute jeune, de profiter de la vie en sortant avec ses collègues.
Et là, le drame… En rentrant à pied d’une soirée au petit matin, il a été fauché sur le bord de la route par un conducteur ivre et roulant à trop vive allure.
J’entends encore la voix, ou plutôt les cris de sa maman m’annonçant cette nouvelle au téléphone, la sensation que tout s’écroule en 1 seconde, et que l’on perd à jamais sa moitié et sa raison de vivre. On s’aimait plus que tout, on avait des projets plein la tête (il était mon 1er amour et devait être l’homme de ma vie et le père de mes enfants), on venait de s’installer enfin ensemble 1 mois à peine avant son départ… Et soudain, plus rien, tout s’envole, rien ne se réalisera et plu rien ne sera jamais comme avant.
Je n’ai pas pu me rendre sur les lieux de l’accident, non pas par impossibilité, mais seulement par une trop grande peur : devoir le reconnaître, voir le lieu de son décès,… tout ça m’était trop brusque et trop insupportable, mais je le regrette aujourd’hui. Cependant, j’ai été présente aux côtés de sa famille jusqu’à l’enterrement (et je continue à être très proche d’eux aujourd’hui), et j’ai accompagné mon amour jusqu’à sa dernière demeure. Et surtout, j’ai pu aller lui dire au revoir en l’embrassant une dernière fois pour lui montrer que la mort n’arrêtera pas tout l’amour que j’ai pour lui.
Aujourd’hui, après 2 mois d’absence, je me sens de plus en plus perdue : je n’imagine plus aucun avenir, j’ai du mal à me concentrer (sur tout, et surtout au travail, car quand on est étudiante, il ne faut pas être malheureux trop longtemps et vivre une telle épreuve car aucune pause ne vous est accordée, au risque de mettre votre scolarité et tout le parcours accompli jusque là en péril), et surtout, je suis terrorisée par l’avenir (un avenir sans lui, et un avenir où dans 2 ans, 3 ans, il me faudra assisté au procès du drame  et où je serais alors replongée dans cet atroce moment. Mais je pense que cette étape me fera aussi avancer.).
Aujourd’hui, il y a des moments où je suis consciente de ma situation, et d’autres où je me dis que son départ est impossible et qu’il va revenir ; il y a des moments où les larmes ne cessent de couler –des dates, des souvenirs, des chansons,…-, et d’autres où je veux croire que la vie me fera peut être un beau cadeau un jour ou l’autre. Mais je sais qu’il me faudra du temps.
Si je vous écris, c’est pour trouver des témoignages et du soutien, car je sais combien il est important de se sentir écoutée, soutenue et comprise dans un tel  moment. Beaucoup de mes amis se sont détournées de moi et je me sens abandonnée une fois de plus. Heureusement, ma belle-famille est très présente et les quelques amis qui me restent sont les plus proches de mon chéri, ils partagent donc ma peine, sont toujours là pour moi et pour m’écouter. Leur soutien et la force qu’ils me transmettent me permettent de garder la tête hors de l’eau.

Voilà, j’espère que je n’ai pas été trop longue… J’avais besoin de sortir tout ce que j’avais sur le cœur.

Pauline

elo73

  • Invité
Re : Face au deuil à 23 ans
« Réponse #1 le: 08 juin 2012 à 12:25:16 »
Bonjour Pauline,

Je m'appelle Elodie, j'ai 33 ans et j'ai perdu mon conjoint il y a presque 5 mois dans un accident de la route. Voici ci dessous l'un des premiers messages que j'ai écrit sur ce site dans un fil que j'ai intitulé "mon histoire".

J'espére que sur ce forum tu trouveras un peu de réconfort, d'apaissement, de réponse. C'est un petit coin d'humanité comme un jardin secret.

Je t'embrasse
Elodie

"Bonjour,

Je suis nouvelle sur ce site, il y a cinq jeudi de ca en arriére ma vie a basculé. Mon amoureux, mon petit bou, comme nous nous appellions est parti ( accident de voiture et plus de 4 ans de vie commune). Nous devions aller au cinema, je suis rentrée vers 20h, j'étais fatiguée, énervée.
Il m'a dit aller on va au ciné, je lui ait dit que j'étais fatiguée que je n'avais pas envie, qu'on irais mardi prochain, il était 20h20 trop tard pour s'y rendre. Alors qu'il n'y aller jamais sans moi, il m'a dit bah moi j'y vais, il est parti prendre sa voiture, il est remonté me dire "aller tu viens" et j'ai dis non. J'ai fait quelques taches ménagéres, j'ai un peu bossé, j'ai un peu regardé la TV et puis je me suis dit aller je vais aller le chercher à la sortie du ciné et on va aller se manger un bout comme ca il ne me fera pas la tête car je n'ai pas voulu venir. Et puis sur la route je suis tombée sur l'accident, j'ai été rappatriée aux urgences pour crise de nerf, la nuit la plus longue de ma vie.
Depuis, je ne sais pas où j'en suis, j'ai repris mon travail, je ne sais plus faire les courses, d'ailleurs j'ai plus faim...
J'ai du cependant prendre les choses en main rapidement car avec sa maman et sa soeur ce n'est pas l'entente cordiale, nous partageons les petites cueilléres. Nous n'étions pas marié, ni pacsé, pas d'enfant, nous devions nous fiancer cette année, donc financierement je dois tout assumer, il faut que je déménage... Tout ceci n'est pas pour facilité le deuil.
Pour ma part, plusieurs sentiments et réflexions m'habitent: la colére, la culpabilité, le fameux pourquoi et le fameux et si, le qu'est ce que je vais devenir du haut de mes 33 ans, nous ne nous marierons jamais, nos enfants n'existerons pas...
Je revois les derniers moments en bouclent mais aussi l'accident, l'odeur de la mort lorsqu'on embrasse son bien aimé...

Voilà c'est un moment pas top ce soir alors j'avais envie de partager, d'écrire mon petit bout d'histoire"

Chris-ka

  • Invité
Re : Face au deuil à 23 ans
« Réponse #2 le: 08 juin 2012 à 12:47:15 »
Pauline,

Tu as bien fait de venir nous rejoindre et nous dire "tout ce que tu as sur le coeur" ...

Je ne me réjouis pas de t'accueillir ici car je vois en ton histoire encore une injustice, d'autant plus dans la tienne qu'un inconnu alcoolisé a ôté une vie, encore des vies détruites, un avenir, des projets en commun qui n'aboutiront jamais ...

Deux mois, c'est tellement récent et IL EST NORMAL que tu ne réalises pas pleinement l'intensité de ce drame, que tu penses qu'il peut encore revenir, tu es sous le choc ... Moi même après 6 mois, j'ai encore du mal à réaliser ...

J'ai un peu de mal à t'apporter de l'espoir car je n'ai peut-être pas assez de recul mais d'autres ici sauront trouver les mots qui te réconforteront. Tu pourras également trouver sur le fil "lectures" des références de livres qui peuvent t'apporter des explications à ta souffrance.

Prends soin de toi.
Karine

Mammj

  • Invité
Re : Face au deuil à 23 ans
« Réponse #3 le: 08 juin 2012 à 12:53:29 »
Bonjour PaulineC,

Votre message m'a émue aux larmes.... moi qui ai perdu ma seule enfant, ma fille, il y a presque 11 mois...
A votre âge, elle partait de la maison heureuse ;  vingt trois ans plus tard, elle revenait vers moi pour un soutien
sans que je sache les difficultés qu'elle traversait, sans que je sois informée de la gravité de sa dépression !

Comment ne pourrait-on pas comprendre votre douleur ici sur ce forum ? Ce drame que vous vivez vous permet de constater
ceux qui sont  vos vrais amis de même qu'il vous révèle ceux qui sont aptes à vous entendre, à entendre votre souffrance, à vous épauler.

Vous avez raison de vous accrocher à vos études, à penser à vos examens.... ce que souhaiterait, et cela vous ne
pouvez qu'en être sûre, celui que vous aimiez, que vous aimez...  qui vous aimait et continue à vous aimer là où il se trouve.
Et le temps qu'il vous faudra,  sachez profiter de votre entourage, de ceux qui sont à même de vous soutenir, c'est précieux.

Tous mes voeux vous accompagnent.

Avec mes affectueuses pensées.  Mamm'j
« Modifié: 08 juin 2012 à 15:20:24 par Mammj »

PaulineC

  • Invité
Re : Face au deuil à 23 ans
« Réponse #4 le: 09 juin 2012 à 18:43:19 »
Merci à tous pour vos réponses.
C'est vrai qu'en venant sur ce forum et en lisant les témoignages, on trouve un peu de réconfort dans notre peine. C'est "bête" mais se dire que nous ne sommes pas seuls à traverser une telle situation est aussi un réconfortant, car nous nous comprenons malheureusement tous. Même si pour le moment, il est bien trop tôt pour moi pour accepter ma situation, je sais qu'un jour, je la surmonterais et je sais qu'être venue en parler ici et pouvoir partager ce que je ressens sans aucune retenue me permettra aussi d'avancer petit à petit.

Yohann, j'ai lu la synthèse du Dr Fauré dont tu m'a mis le lien, c'est vrai qu'elle reflète exactement ce par quoi nous passons et ce que nous pouvons ressentir, et voir aborder la situation avec cette vision optimiste permet d'apaiser un peu la douleur qui me ronge. Je me dis que, même si ça sera affreusement dur, ma peine et ma blessure ne sont pas insurmontables. Elles seront toujours là en moi (et heureusement d'ailleurs, car les oublier serait égal à oublier mon petit ange), mais j'apprendrais à vivre avec et à sortir renforcée de cette terrible épreuve.

Je ne regrette vraiment pas d'avoir osé venir parler ici et de partager ma peine. J'ai trouvé des personnes avenantes, pleines d'écoute et de compréhension.
 :)

Caroline3

  • Invité
Re : Face au deuil à 23 ans
« Réponse #5 le: 09 juin 2012 à 20:58:39 »
Bonjour Pauline,

En effet, le soutien d'ici est aidant. Pour ma part, il me soutien.

Ce que tu as vécu est terrible et tu n'es pas soutenue par la famille de ton amoureux... mais l'es-tu avec ta propre famille? Qu'en est-il du soutien que tu reçois avec les amis? Tu peux en parler? Je trouve que c'est la partie la plus difficile: trouver une bonne âme qui veuille bien écouter...

Par contre, je me dis qu'à chaque larme, chaque pleurs que je fais, avec moi, mais surtout avec d'autres, c'est mon deuil qui avance positivement. Le fait de partager les larmes est réparateur.

Courage Pauline, tu es en effet si jeune pour vivre cette épreuve... je pense à toi durant ces moments difficiles,

Caroline-à-Québec

PaulineC

  • Invité
Re : Face au deuil à 23 ans
« Réponse #6 le: 10 juin 2012 à 12:05:58 »
Bonjour Caroline,
Je suis au contraire très soutenue par la famille de mon chéri (sa maman, sa tante, ses grands-parents), plus même que par ma propre famille. Je sais que ma famille à moi est là, présente si j'en ai besoin, mais j'ai ne leur parle pas de ma peine.
Au contraire, la famille de mon chéri, surtout sa maman, s'inquiète énormément pour moi et ne cesse de prendre de mes nouvelles et me réconforter. Je pense qu'aujourd'hui, je suis pour elle ce qui reste de plus important sur cette terre pour son fils, et elle le voit sûrement encore à travers moi. Elle est très prévenante, veille à ce que je ne me renferme pas trop, à ce que je continue à avancer malgré tout. Je pense que, plus que ma propre maman, elle est consciente de ma peine et la partage entièrement.
Pour ce qui est de mes amis, j'ai été très déçue par ceux que je pensais être les plus proches de mon couple, qui se sont éloignés de moi et ne s'inquiètent pas de ce que je peux traverser. Le deuil et la douleur leurs font sûrement trop peur pour vouloir s'impliquer. Mais tant pis pour eux, je n'ai aujourd'hui plus l'envie et plus la force de courir après des personnes qui ne m'aident pas à avancer et à traverser cette épreuve.
Mais heureusement, j'ai la chance d'avoir vu se rapprocher énormément de moi 2 amies:
- une que je ne connaissais que par avant très peu mais qui a perdu son petit frère il y a quelques mois et qui de fait, est très à même de parler d'un deuil et de la peine qu'il engendre;
- et une autre, avec qui je m'entendais très bien mais que je ne voyais que peu souvent. La perte de mon chéri l'a touchée à un point que je n'imaginais pas: elle vient régulièrement chez moi pour venir faire un "coucou" à mon chéri, elle allume chaque mois un cierge à la date de son départ... Ces petites attentions sont certes anodines mais elle me touche énormément en me montrant qu'elle ne cesse de penser à lui et que, même si la douleur est moins forte, elle peut partager et supporter un peu de mon chagrin. Avec elle, je me sens libre d'être moi-même, de lui montrer ma peine quand elle devient trop forte, de lui parler de mon chéri quand j'en ai besoin,... Elle est un soutien aujourd'hui indispensable pour moi, même si elle ne s'en rend pas forcément compte.
Heureusement qu'il existe des personnes comme ça sur cette terre, et j'ai eu la chance que mon chéri les mettent sur mon chemin avant de partir.

Mais même avec ces soutiens, il m'est quand même affreusement dur de faire face. J'ai de moins en moins l'envie d'être forte, repenser à tous mes projets m'est insupportable,... Je sais que le chemin va être long, mais il me paraît de plus en plus interminable...

PaulineC

  • Invité
Re : Face au deuil à 23 ans
« Réponse #7 le: 19 juillet 2012 à 21:22:29 »
Bonsoir à tous,
Me revoilà sur le forum après quelques temps passés loin de celui-ci, parce que je n'ai cessé de multiplier les voyages ces derniers temps, et peut être aussi car je n'avais pas l'envie d'écrire tout simplement.
Tout d'abord, merci à ceux qui ont répondu et qui ont porté de l'attention à mon histoire!
Et voilà où j'en suis maintenant, comment je me sens après 3 mois passés sans mon petit ange...

Tout d'abord, le travail est fini, place aux vacances! Quel soulagement de n'avoir plus rien à penser, de ne plus avoir aucune obligation,... de pouvoir être égoïste et ne penser rien qu'à soi, à se retrouver, à prendre soin de soi... Avec mon chéri, nous attendions ces vacances avec impatience, et seule aujourd'hui, je les attendais tout autant impatiemment, car je savais qu'elles ne pourraient que me faire du bien et me permettre de changer d'air et de me vider la tête! Me vider la tête oui, mais sans pour autant oublier, ni l'oublier lui,... Plutôt me sortir petit à petit de toutes mes pensées négatives et essayer de trouver des choses positives à faire et à plannifier: les vacances entre copines, des sorties, les retrouvailles avec nos meilleurs amis (que nous retrouvions tous les étés à la mer) que nous n'avons surtout pas voulu annuler mais pendant lesquelles nous allons être tous réunis, bien ensemble, encore plus soudés qu'avant... Il me tarde de les retrouver: avec eux, je me sens "bien", soulagée de ce poids immense qui me pèse chez moi, et je n'ai aucun masque à porter. Nous savons tous que la peine est là, qu'il manque et qu'il manquera désormais toujours quelqu'un parmi nous, mais nous avançons... Ils ne cessent de me soutenir, de me témoigner leur soutien et leur amour, sont présents près de moi dès que possible, et je dois dire que ces soutiens tout particulièrement m'aident à avancer et à rester debout.

Ensuite, depuis quelques semaines, je multiplie les voyages chez une de mes amie dans le Sud (une de nos meilleure amie de vacances). Depuis le décès de mon chéri, elle a été très rapidement présente! Nous habitons à plusieurs centaines de kilomètres l'une de l'autre et pourtant, c'est aujourd'hui la personne qui est la plus proche de moi. Cette terrible épreuve nous a énormément rapprochées et soudées. Ces voyages réguliers chez elle, plusieurs fois par mois, sont ma bouffée d'oxygène. Elle s'occupe de moi, fait tout pour que je me sente bien, me change les idées,... Sa simple présence m'est rassurante et "encourageante". Je l'appréciais déjà tellement avant, et c'est aujourd'hui comme si nous ne pouvions plus nous passer l'une de l'autre. Nous pouvons parler de tout sans aucune gêne, elle est là et je suis là dans les bons moments, comme nous sommes là l'une pour l'autre dans les mauvais moments (même si elle reconnaît elle même que ses mauvais moments ne sont pas aussi graves que les miens, je trouve important de pouvoir m'ouvrir à elle et de pouvoir être à mon tour sa confidente et celle qui peut trouver les mots pour la réconforter!).

Après ce temps et ces nombreuses échapées, et peut être à cause de l'effet "vacances" qui me permet de penser à des choses positives et heureuses, j'appréhende pour le moment mon deuil d'un façon différente: bien sûr, la douleur est là, dans ma tête, mon coeur, toutes mes pensées; l'absence se fait sentir chaque jour; certains moments sont plus difficiles que d'autres évidemment; mais je me sens plus "sereine" face à celui-ci. Penser à mon chéri ou parler de lui n'est plus aussi douloureux qu'avant, même si certaines pensées comme les enfants ou l'avenir le sont bien sûr toujours énormément, se remémorer nos souvenirs heureux est même parfois agréable; je ne me sens plus "obligée" d'aller au cimetière pour voir mon ange et le sentir près de moi: je ressens sa présence chaque jour et elle me porte;...
Peut être est-ce aussi du à mon jeune âge, qui me pousse à me dire que malgré cette terrible épreuve et la peine qui me ronge, je me dois d'avancer (à mon rythme bien sûr) et de continuer à vivre, je n'en ai pas le choix, car j'ai moi ma vie devant moi et encore des tonnes de choses à faire. Aujourd'hui, je ne me prive plus de rien et je fais ce qui me paraît le mieux pour moi et qui m'aide à envisager l'avenir d'une manière un peu plus positive qu'au départ. J'essaye de faire mon mieux pour tenter de me reconstuire un peu et de ne pas sombrer "du mauvais côté". Mon chéri souhaiterait juste que je continue à avancer, que je puisse avoir une belle vie, et ce que j'essaye de construire cela petit à petit, en ne prenant sur mon chemin que touts les éléments positifs et en laissant de côté les autres.

Car oui, il y a malgré tout des choses douloureuses à supporter. Comme si perdre sa moitié et avoir à surmonter ce deuil ne suffisait pas, il faut que certaines personnes, des "amis" pensais-je, viennent vous mettre des bâtons dans les roues: des amis qui ne donnent pas de nouvelles et qui disent aux autres que vous voir 1 fois tous les 2 mois suffit largement, d'autres qui vous disent qu'il ne veulent pas vous revoir tant que vous ne serez pas guérie et que vous n'aurez pas retrouvé votre joie de vivre, d'autres qui ne supportent plus votre peine,...
Bref, je préfère aujourd'hui ne plus m'occuper de ces personnes. J'ai réglé mes comptes avec eux, leur ai expliqué que leur attitude n'était pas celle à adopter et que certaines paroles étaient tout simplement déplacées,... A elles de réfléchir aujourd'hui et de refaire peut être plus tard un pas vers moi, car de mon côté, je ne me concentre que sur moi même et sur mes vrais amis, ceux qui sont là dans les bons comme dans les mauvais moments, et sur qui l'ont peut compter pour quoi que ce soit.

Voilà aujourd'hui comment je me sens. Je sais que me sentir "bien" (bien n'est pas le mot le plus approprié, je devrais plutôt dire me sentir moins mal) après seulement 3 mois peut sembler impensable et étrange à beaucoup de personnes (et même à moi), et pourtant, je me sens aujourd'hui l'envie de remonter cette pente immense. Je suis bien entourée, cela m'aide et m'aidera énormément je le sais, alors j'en profite. Le chemin sera encore long, mais qu'il est agréable d'arriver à trouver parfois un peu de réconfort et d'arriver à penser positivement dans de tels moments.
J'espère que ce témoignage un peu positif ne choquera personne. Ne croyez pas que tout va bien, que j'ai tout oublié et que je continue ma vie comme si de rien n'était.... Je pense à mon ange chaque jour, à notre histoire, à tout ce que nous avons construits et que nous aurions du continuer à construire, mais en parler, y penser moins négativement, être entouré et arriver à s'oxygéner... c'est simplement agréable et encourageant pour moi...

Bonne soirée à tous :)

Chris-ka

  • Invité
Re : Face au deuil à 23 ans
« Réponse #8 le: 19 juillet 2012 à 22:30:56 »
Pauline,

Ton message d'espoir n'a rien d'indécent. Personnellement, j'aime lire que certains d'entre nous vont mieux, ressentent un certain apaisement, même si celui-ci n'est que passager. Il est important de partager ces moments la aussi.

Et effectivement, Pauline, tu es tellement jeune et le fait de penser que tu as "toute la vie devant toi et encore tant de choses à accomplir" est très positif et te permettra d'avancer, ton amour perdu t'accompagnant bien au chaud dans ton cœur.

Je t'embrasse et te souhaite alors de bonnes vacances
Karine