1 an et demi que ma femme est partie, me retrouvant seul avec mes 2 enfants.
Je me rappelle ce tsunami d'émotions toutes plus violentes, qui ont ravagé mon esprit pendant longtemps, qui ont ravagé notre foyer aussi.
Bien-sûr c'est encore très dur, encore difficile à croire, à admettre même. Difficile de se dire que cette nouvelle configuration familiale c'est la mienne ! Difficile d'élever deux enfants sans contre poids pour m'aider sur mes orientations, difficile de tout encaisser de front sans sourciller tous les jours, de se coucher seul dans ce grand lit, de devenir cette fée du logis alors qu'il y a pas si longtemps, j'étais l'archétype de l'homme qui ne fait rien à la maison (j'en connais une qui doit bien se marrer maintenant là haut), difficile de ne pas pleurer en écrivant ces lignes, de faire mes courses tout seul, de n'avoir personne sur le siège passager en voiture, ...
Mais !
Après ces mois passés, quand je me retourne, je vois l'évolution se dessiner.
Je sombre bcp moins souvent en sanglots, les habitudes se sont installées, et parfois même, je me permets des modifications chez nous.
Au début, cela a été difficile, comme le simple fait de remplacer la nappe de la table, mon fils me le faisant remarquer vivement.
J'avais rangé rapidement ses vêtements au tout début, mais j'ai laissé les bijoux. J'avais viré aussi tout le maquillage périmé et qqes bricoles.
J'ai commencé à me séparer de vieux bibelots futiles également.
Et puis, comme j'ai pu le lire chez certains ici, j'ai amorcé des projets d'aménagement intérieur, des travaux.
L'ensemble de la succession étant terminé, j'ai fini par vendre sa voiture dernièrement.
Maintenant, je vais modifier la configuration de la maison, lui redonner un peu de vie, y mettre un peu plus ma patte.
Je n'oublie rien d'elle et ce n'est pas la renier que d'entreprendre, c'est le moyen de ne pas transformer ma maison en sanctuaire figé dans le temps.
Je ne dirais pas que je suis heureux, mais je constate, en prenant un peu de recul, l'évolution qui s'est opérée depuis tout ce temps, la douleur vive s'étant estompée, le changement progressif de mon état d'esprit, le réveil en douceur de ce choc brutal.
Surement que ce débordement de vie qu'il y a dans mes enfants m'aide.