Et merci pour ta réponse chère Qiguan
Je vais reprendre où j'en ètais restée:
L'un de mes plus grands regrets, après le décès de Pierre, avait été de ne pas avoir mon mot à dire concernant ses obsèques. Je n'ètais pas sa compagne officielle, et de plus, sa soeur me detestait; elle n'avait d'ailleurs pas beaucoup d'affection pour son frère, c'est même le moins qu'on puisse dire!
c'est elle qui s'ètait occuppé de tout, et elle avait fait vraiment le minimum
elle aurait largement eu les moyens de lui offrir une belle cérémonie, et un enterrement digne de ce nom...ou une incinèration, puisque telle était la volonté de Pierre. Seulement, elle est trés près de son argent, et comme elle manquait d'affection pour son unique frère, il n'en a pas été question
cet enterrement à la vas-vite a d'ailleurs été un vrai cauchemar, l'un des pires moments de toute ma vie, où tout le monde s'en est pris à moi et, ce qui est pire, à la mémoire de mon bien-aimé...mais comme j'en ai déjà parlé il y a des années et que ce souvenir reste douloureux, je ne vais pas y revenir.
Heureusement, il n'en a pas été de même pour Jean-Philippe
une petite consolation dans ces moments si intimes et si douloureux en eux-mêmes
Comme Jean-Philippe et moi vivions officiellement ensemble, c'est à moi que, cette fois, on s'est adressé pour les dispositions des obsèques. Je souffrais beaucoup èvidemment, et j'ètais sous le choc de cette disparition brutale, mais ça m'a mis du baume au coeur de pouvoir choisir, selon les volontés de mon compagnon. On s'est aussi montré, dans l'ensemble, plus respectueux de ce que je vivais, c'est important.
J'ai donc choisis l'incinèration, puisque-comme l'aurait aussi voulu Pierre...-il m'avait toujours dit que s'il partait avant moi, c'ètait son choix. On m'a aussi consultée pour les "détails" de la cérémonie.
Comme pour ce qui est de mon précédent compagnon, je n'ai pas voulu-et pas pus-aller voire son corps au funérarium. Je prèfèrais me souvenir de lui lorsqu'il ètait en bonne santé, bien vivant et heureux, sinon c'est cette image d'un corps sans respiration, au visage figé dans un cerceuil qui se serait toujours superposé aux beaux souvenirs de lui.
De ce point de vue, mon amie Marie-France a eu du mal à comprendre. Elle m'a dit-avec les meilleures intentions du monde, ça je le sais-que ce que j'aurais vu dans ce cerceuil aurait été plus paisible que la toute dernière image que j'avais gardé de Jean-Philippe, en train de mourir, puis mort, la bouche ouverte, les yeux vitreux, couvert de sang..."Ils l'ont bien prèparé, m'a-t-elle dit. Il vaudrait peut-être mieux que tu garde cette image-là." Je comprends dans quel sens elle m'a dit ça, et je reconnais qu'objectivement, ça se tient, mais je ne pouvais tout simplement pas, c'est comme ça.
J'ai fait un énorme effort sur moi-même pour remplacer cette terrible dernière image de Jean-Philippe dans ces derniers instants et ceux qui ont suivis par le souvenir de son visage et de toute sa personne lorsqu'il était plein de vie, heureux, joyeux, de nos meilleurs moments. J'y suis parvenue à force de volonté, et Marie-FRance qui, encore une fois, était une trés bonne amie, e finit par comprendre
c'était une personne trés tolèrante, trés ouverte, et qui avait le don, plutôt rare de nos jours, de se mettre à la place des autres, de comprendre leurs points de vue, même quant ils différaient des siens