Merci pour tes prières Pascale, c'est gentil.
Je lis que foi ou pas foi, nos ressentis sont identiques,  tout comme chenneyou et beaucoup ici,  avec la même question , qu'est ce que je fais ici à vivre ce cauchemar. Pour ceux et celles qui ont des enfants à charge,  je comprends, mais quand les enfants sont installés et ont leur chemin à suivre, nous ne sommes plus utiles, et nous souffrons , pour qui pour quoi
Lili et Mandy m'ont fait part de leur douleur face à la perte d'un parent, je l'entends, mais nous devons donc souffrir pour que d'autres ne souffrent pas? Je suis perdue dans toutes ces questions .

Malheureusement, personne n'a de réponse...  Il y a ce que l'on voudrait et ce qui est, ce que l'on voudrait et ce qui se peut, ce que l'on voudrait et ce qui se doit...
Alors on doit avancer coûte que coûte...   Pour ne pas faire souffrir ceux qui nous aiment... Pour ne par leur infliger, ne serait-ce qu'une part de l'indicible souffrance que nous endurons... "Quand tu ne sais pas, fais ce que tu dois, quoi qu'il t'en coûte" disait mon époux...  Mon père, aussi, disait cela... Alors, je continue, en vacillant, en tombant, en versant des torrents de larmes... J'ai la chance d'avoir ce bienveillant prêtre qui me relève à chaque fois et me redonne courage et espoir, y compris quand je suis au bord de la rupture...
Je reçois aussi beaucoup de soutien, de bienveillance de la part de notre famille, de nos amis, de la communauté catholique. Et, je n'ai pas de colère... que de la peine et de la douleur, une infinie peine et une douleur inouïe. Et, quand je trouve l'apaisement, c'est quand je m'abandonne dans la prière, quand j'accepte de me laisser consoler par le Seigneur... La dure réalité reste ce qu'elle est mais le fardeau est alors moins lourd à porter... Et, en m'en remettant à Lui, en "laissant venir", j'arrive à croire qu'il y a un sens à tout cela même si, moi,  je ne le comprends certes pas...  Et, je me dis qu'au fond, peu importe le sens finalement...  Je rejoindrai mon époux, tôt ou tard. Et, en attendant, je remets ma vie dans les mains du Seigneur... Je tente de ne pas faire de mal autour de moi et de me rendre disponible pour  faire le bien... Un jour, tout prendra un sens, à un moment ou à un autre... dans ce monde... ou sur l'autre rive où m'attend mon époux.
Aujourd'hui, 5 mois... 5 mois de larmes...
Il s'est produit, pendant ces 5 mois, beaucoup, vraiment beaucoup d'évènements étranges autour de moi... Mon mari m'accompagne... autrement. Le Seigneur me porte...
Et, un jour, j'espère bientôt, je serai près d'eux dans Sa lumière.
Je te souhaite, si ce n'est de trouver des réponses... au moins de trouver à partager et alléger ce si lourd fardeau que nous portons toutes...
Au bout du tunnel, la lumière.
De tout coeur avec toi.
Pascale

Je ne sais pas si mon chagrin sera allégé un jour, mais je suis contente pour toi, tu as trouvé ta force.  Je ne mets pas ta foi en doute,  par contre pour moi, elle est partie en même temps que mon amour.
Amitiés
Nicole

Je te remercie, Nicole, d'être contente pour moi. Je crois que ce n'est pas moi qui ai trouvé ma force... C'est elle qui m'a trouvée... Je ne sais pas pourquoi, j'ai appelé le prêtre au secours... Pourquoi pas un ami, un membre de ma famille, un médecin, pourquoi pas des médicaments, je suis pharmacien, cela aurait été "logique"... Non, c'est le prêtre que j'ai appelé et c'est lui que je continue à appeler et qui m'aide quotidiennement, ce matin encore....
Mon chagrin reste immense... Hier, soir, des images, des mots me sont revenus d'une façon encore plus aigüe que d'habitude et j'étais submergée de larmes... J'ai prié...
Cette après-midi, je vais aider un fils dont la maman vient de décéder, il habite à l'étranger : je vais aller au funerarium, pour lui, pour faire et dire ce qu'il souhaiterait faire et dire à sa Maman... Demain aux obsèques, si personne de plus proche ne le peut, je dirai le texte qu'il souhaite pour elle, pour lui...
Ma peine rejoint la tienne. Mes pensées et mes prières t'accompagnent.
Pascale

Pascale,
Je me suis tournée sur les médocs, mais j'avais déjà eu un traitement pour un burnaout (pas sûre de l'orthographe) , et le médecin me l'a remis en route d'office. J'ai tout arrêté,  la dépression "professionnelle " était guérie, et le chagrin n'est pas une maladie.  Trop facile les médocs, ils nous anesthésient et le "reveil" est d'autant plus dur.
Je te souhaite bon courage pour la mission qui t'attend, cela va remettre en-avant ta propre souffrance.
Amitiés
Nicole

Nicole,
Tu as raison, le chagrin n'est pas une maladie... Mais, c'est très difficile à comprendre pour beaucoup de gens autour de nous... comme s'il y avait un délai légal pour être malheureuse... et au delà, on n'est pas "normales"... Je ne cesse de répéter 'je ne suis pas dépressive, je suis infiniment malheureuse"...
Je ne voulais pas de médicaments... pas de psy... Mais, finalement, j'ai cédé à la demande du prêtre de me voir consulter une amie à lui, psy "je ne peux vous regarder mourir de chagrin" m'a-t-il dit... C'est vrai que j'ai perdu 10 kg, je ne dormais presque plus, maximum 3, 4 heures par nuits... Et, je dois reconnaître que même si je ne me laisse pas aller et mets un point d'honneur, pour que mon mari n'ait pas honte de moi, à être présentable... Je fais "un peu peur à voir" ou plutôt "ma peine fait un peu peur à voir"... Alors, comme je lui ai demandé de l'aide et qu'il me l'accorde si généreusement... Je me suis dis que je ne pouvais pas lui refuser... d'autant que je lui avais demandé "aidez moi à à survivre à mon mari... Je veux mourir pour le rejoindre mais je ne le dois pas. Je dois faire mon devoir... Au secours..."
Finalement, il avait raison, cette psy est extrêmement gentille et compréhensive, me parle et m'écoute comme une amie... Je prends une petite dose de somnifère le soir et je dors un peu plus... Au réveil, mon mari n'est pas là et c'est tout aussi terrible de ne plus jamais croiser son regard... Mais, tout le monde est rassuré... Moi, je ne suis pas dupe.
Merci pour tes encouragements pour cette après-midi, ce n'était évidemment pas facile mais je l'ai fait...  J'avais le sentiment que mon mari m'accompagnait et que le Seigneur me portait... Et puis, cela a apporté du réconfort à un fils loin de sa maman... Au moins, j'ai servi à quelque chose...
Mes pensées et prières t'accompagnent.  Amitiés.
Pascale

Minuit 33.  Pas encore couchée, pas envie de me coucher... Aujourd'hui, signature de l'acte de notoriété chez le notaire... Juste des papiers, certes... Le notaire est très bienveillant, certes... Mais cela m'a dévastée... J'ai tant pleuré aujourd'hui... Dans le bureau du notaire et dans la rue et dans ma voiture et en conduisant pour rentrer chez moi, et en déjeunant et couchée, tout l'après-midi,...  Je suis épuisée...
Cette terrible journée est enfin passée.
Le Seigneur a choisi pour moi une voie bien difficile et la route est encore si longue avant de rejoindre mon mari... Ou peut-être pas... "Mon Dieu, viens me délivrer. Seigneur, viens vite à mon secours".
Juste eu l'envie de partager tout cela avec vous tous qui comprenez ce qu'immense chagrin et indicible douleur veulent dire.
Courage et patience pour nous tous.

Le passage obligé chez le notaire est vraiment une épreuve  difficile dont on se passerait bien , tu as  raison de venir déposer ton ressenti pour le partager , je crois que beaucoup d'entre nous l'on fait , partager nos douleurs est ici le trésor de ce forum, prend soin de toi
Amitiés

Tu as raison malome,  ce forum est un trésor, une chance, pouvoir dire ce que l'on ressent sans pour autant blesser l'autre, lui faire porter notre chagrin, ici on peut "partager", c'est immense.
Nicole

Parler de nos peines, de notre douleur, se sentir compris...
Les peines ne s'additionnent pas, elles se partagent et on se console... un peu... Mais, c'est déjà ça.