La perte de celui qu'on aime, c'est une tempête, un fracas, un coup de poignard. Et nous on entend partout qu'il faut être fort! Mais comment l'être alors qu'on a encore ce poignard et qu'il nous fait saigner et nous épuise, on est même pas en train de cicatriser qu'il faut déjà guérir ou le paraître. Maintenant l'entourage pour certains ne veulent pas voir la mort en face et les victimes collatérales et d'autres ont peur qu'on ne se relève pas et nous encourage des fois maladroitement. Ensuite il y a le monde du travail, qui peut être cruel. Moi je me suis donnée un seul conseil: prendre soin de moi comme si c'était mon amour qui me soignait. J'ai acheté des huiles et je me masse, je prends des bains et j ouvre une bouteille qu'on aimait, je fais des soins, je médite, je me mets sous la couette avec une bouillote, j'accepte tous les cadeaux, je regarde ce que je veux à la télé , je dis merde si j'ai envie, je délègue, je me soigne comme il le voudrait ou comme je le ferai pour lui. Je prie pour la paix de son âme et j'essaye de voir ce que je ressent. Cela n'empêche pas que je suis épuisée, terrifiée, et en mille morceaux mais pour cela je me centre sur mon corps en me disant que le jour ou mon esprit réacceptera d'y séjourner pleinement il le retrouvera à peu prés en bon état. Plein d'amour, on ne sait que trop que c'est l'essentiel sur cette terre, l'antithèse de la mort....