Auteur Sujet: Envie de rouvrir le livre...  (Lu 14725 fois)

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Aliotis

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Envie de rouvrir le livre...
« le: 09 avril 2013 à 18:54:10 »
Bonsoir,

manifestement, je ne l'ai pas assez ouvert, ce livre...ce soir j'ai envie de raconter, pardon si c'est long.

Je dois être une des plus "anciennes" veuves ici, cela va bientôt faire 10 ans sans lui. Non, on n'est pas sensé souffrir pendant 10 ans, rassurez-vous! Accueillez votre peine, accompagnez-là, dites-là, ne l'étouffez pas, ne la niez pas: dans dix ans vous n'en serez pas où j'en suis restée...Et même si je suis convaincue que le paix est au bout, j'ai ce goût amer en ce moment: si j'avais su, si j'avais fait, je vivrai autrement aujourd'hui.

Besoin de libérer ces mémoires: je le fais maintenant. Je vais pleurer, ça va faire mal, mais je sais maintenant qu'au bout, il y aura du soulagement...

Je reviens dans deux minutes


Nath

Aliotis

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Re : Envie de rouvrir le livre...
« Réponse #1 le: 09 avril 2013 à 19:10:28 »
Me re-voilà,

Le soleil revient ce soir, les jours grandissent. Cela me rappelle qu’Éric est mort un 22 juin, la veille nous fêtions le plus grand jour de l'année.
Il faisait déjà chaud, l'été qui a suivi se révéla caniculaire.

Depuis plusieurs semaines nous savions que ce week-end là nous nous rendrions en Suisse, chez ma sœur, sa fille cadette allait faire sa communion.
Nous avions emménagé dans notre maison (où nous vivons toujours) deux ans auparavant, un rêve de couple: une maison à la campagne, certes loin du boulot, mais où nos deux fistons grandiraient en plein air, loin des bouchons de Lyon.
Pour conjurer les embouteillages des trajets boulot-maison, mais surtout pour réaliser un rêve de gosse, mon amoureux (ma vie, mon ange, mon ami, mon chêne) décida de passer son permis moto. Il me disait "c'est mieux que je le fasse la trentaine passée, à 20 ans j'aurais fait le con". Il l’obtint en 2002, non sans mal (grèves, appendicite, examens reportés, parfois je lui disais "tu es sûr que tu dois l'avoir ce permis?").

Ce week-end là, il me dit "pars en voiture avec les gars (nos zouzous 6 et 3,5 ans), moi je voudrais profiter pour me faire plaisir, tranquille sur ma moto, on se rejoint là-bas". Moi, pour la première et la seule fois, je n'ai pas fait de salade, je me suis dit "si ça le rend heureux, ça le détend", je lui ai dit "ok, on fait comme ça, t'es sage, hein?".

La veille, j'avais eu un entretien préalable au licenciement, la pauvre boîte au j'essayais de travailler ne décollait pas. Mais ce n'était pas grave, j'avais mon cocon familial et mon homme, c'est toute ce qui comptait. J'avais l'avenir devant moi.

Aliotis

  • Invité
Re : Envie de rouvrir le livre...
« Réponse #2 le: 09 avril 2013 à 19:32:20 »
(suite)
Le samedi, on est partis, les enfants et moi, avant Erico. Deux heures et quelques de voiture, tranquille tous les trois, on s'est retrouvés là-bas le soir, avec les amis et la famille. Eric avait voyagé de son côté, bien arrivé, nous aussi, on était de nouveau réunis, super heureux. Le soir, on a fêté le 21 juin sur la terrasse de ma sœur. Le bonheur, c'est simple comme chou: des copains, du beau temps, un peu de vin, le soleil, la chaleur de juin. Mes problèmes de boulot étaient oubliés, bien minimes et futiles, la confiance était totale!

Une fois la soirée finie, les garçons dormant,  nous avons passé un moment tout les deux, seuls. On est allés se promener dans le quartier pavillonnaire où nous étions, pas loin du Léman, bras dessus-bras dessous, heureux, amoureux comme au premier jour. Le 19; tris jours avant, nous fêtions nos 10 ans de mariage, on n'avait rien vu passer, pas forcément envie de faire une grosse fête,  mais tellement bien ensemble. Puis retour dodo avant la grande journée du lendemain.

Le lendemain, 22 juin, plein de monde devait venir pour entourer ma nièce pour sa communion. Nous avons, ma sœur et moi, perdu nos parents tôt, trop tôt, et ce type d'événement (baptême, anniversaire, communion) était une joyeuse occasion de célébrer la vie qui continue, avec nos mecs, nos enfants, nos familles (oncles, tantes, enfants), une sorte de revanche souriante, la vcie qui a tous ses droits... Ce fut une belle journée, bien chaude déjà, mais vraiment joyeuse. La cérémonie, la réception, tout était joyeux.  Eric, comme à chaque fois qu'il faisait de la moto, n'a strictement pas bu une goutte d'alcool. Il a géré le barbecue avec mon australien de beau-frère, ils ont rigolé avec tout le monde et nous aussi. Ma nièce, la communiante, était tellement heureuse d'être aussi entourée. Bref, c'était une jolie journée.

Il faisait bien chaud, j'ai décidé de partir vers 20h00 le dimanche, qu'il fasse moins chaud dans la voiture avec A et V, nos fils. Eric est parti un peu plus tôt, vers 18h00, il bossait le lendemain. On s'est embrassés, un peu vite, un peu comme au quotidien,  je lui ai dit "je t'aime", comme à chaque fois que je le voyais ou le quittais. La dernière image que j'ai de lui vivant, c'est au bout du chemin, chez ma sœur, quand il a tourné à droite pour pendre la route qui menait à Genève...

Aliotis

  • Invité
Re : Envie de rouvrir le livre...
« Réponse #3 le: 09 avril 2013 à 19:42:39 »
(suite 2)

Vers 20h00 il m'a appelée, il avait fait une halte sur la route pour boire un coca. On a parlé rapidement, je lui ai dit "à toute" et je crois, je ne suis pas sûre que je lui ai dit encore "je t'aime". Je le lui disais souvent, tout le temps, mais après, avec le choc, je n'ai jamais retrouvé avec certitude le souvenir de le lui avoir dit.
J'ai pris la route, je suis rentrée avec nos fils qui dormaient à l'arrière, fourbus par cette journée de jeux et de fête.
Eric n'avait pas pris l'autoroute, moi oui. Environ 50 km avant Lyon, j'ai eu une drôle de sensation. Il était peut être 22h00. J'ai décidé de l'appeler pour lui dire qu'on arrivait. J'ai eu sa messagerie. Toute la fin du trajet, j'ai essayé de l'appeler. Messagerie. Je me disais "il est rentré, il dort". Quand je suis arrivé à la maison, personne. Pas de moto, pas d'amoureux. Le choc. Je crois que mon corps a su avant ma tête.
J'ai couché les enfants, vite, avec le prétexte qu'il fallait se lever le lendemain pour l'école.
Puis j'ai cherché le numéro de tel de la gendarmerie du département d'où il m'avait appelé en dernier. Ils m'ont dit qu'ils me rappelleraient. Ils m'ont rappelée dans les 5 minutes. Une patrouille venait me voir. Il était 23h00, 22 juin 2003. La fin de mon monde.

Aliotis

  • Invité
Re : Envie de rouvrir le livre...
« Réponse #4 le: 09 avril 2013 à 19:56:17 »
Voilà,

merci à ceux qui m'ont lue.
Je n'ai pas réécrit cette histoire depuis si longtemps. Ma psy me parle de cette "capsule traumatique", oui, traumatique elle l'est.
J'ai pris un immeuble de 20 étages sur la gueule ce soir là. Je ne trouvais plus la sortie, le choc, total, sourd, la tête en compote.
Je n'ai pas dormi de la nuit, bien sûr, j'ai erré comme un fantôme, avec un des ses Tshirts, comme un doudou. Fini, mort, sans moi, avec des gens qui ne le connaissaient même pas. Sur l'asphalte. Comme un chien.

Des membres de la famille et une voisine a été appelés pour ne pas me laisser seule. Ils m'ont entourée, je n'étais pas seule. Et en même temps tellement, horriblement seule. Et les enfants qui dormaient dans leurs chambres, au fond du couloir...

L'enquête révélera que l'accident n'a pas de véritable cause majeure: pas de vitesse exagérée, pas d'alcool, juste (putain, "juste"), une conjonction de faits: un virage mal négocié, une glissade, une voiture qui, si elle était arrivée deux minutes avant ou 30 secondes après, ne l'aurait pas tué.

Voilà, on est peu de choses. Trop peu de choses.
Depuis, par moments c'est l'horreur, d'autres fois c'est la paix.

Je déteste la route maintenant. Je la hais. J'adorais conduire, je n'aime plus.

Mes enfants grandissent sans leur Papa, je vieillis sans mon homme.
Je hais la moto, je hais les voitures.

Pardon, mais ça fait du bien, même si ça fait encore mal.

Nath


mitzou

  • Invité
Re : Envie de rouvrir le livre...
« Réponse #5 le: 09 avril 2013 à 20:12:25 »
Bonjour,

Comme je vous comprends, je vis comme vous le manque de mon mari depuis l'année 2000 et de mon fils de  17 ans depuis 1998, voyez vous je pense tous les jours à eux, ils me manquent tellement et je n'en parle jamais, avec qui pouvons nous parler de ceux disparus des yeux de monsieur et  madame tout le monde parce que oubliés mais si vivants pour nous.
Il me reste un fils qui a perdu son papa très jeune aussi et son frère, je vis pour lui, rien que pour lui et je cache mes émotions car il a besoin d'une maman très forte.
Je vous embrasse, je suis très touchée par votre histoire, un cataclysme dans nos vies mais pour nos enfants nous allons de l'avant avec nos amours blottis en nous.

Aliotis

  • Invité
Re : Envie de rouvrir le livre...
« Réponse #6 le: 09 avril 2013 à 20:36:22 »
Bonsoir Mitzou,

comme je vous comprends aussi, c'est si dur! Vous avez bien reçu aussi!
Pourtant, la vie continue, j'ai retrouvé un compagnon, un job, mes fils vont bien...
Mais moi, je craque, je me fissure, trop gardé, trop stocké, trop endigué...trop assuré.
Oui, à qui raconter maintenant combien cet homme était exceptionnel (et je le pensais avant sa mort!!)?
Même ses parents n'en parlent plus beaucoup, c'est inouï! Alors qu'ils adoraient leur fils, comme tous leurs enfants!
C’est dingue, je crois que de voir nos fils grandir et lui ressembler (chacun à sa façon, ado) me rappelle cet homme qui me manque tant....malgré tout.

Et tant mieux si je pleure maintenant...
Bises

Nath


Chris-ka

  • Invité
Re : Envie de rouvrir le livre...
« Réponse #7 le: 09 avril 2013 à 21:12:45 »
Bonsoir Nath,

Beaucoup d'émotion en lisant ton histoire ... Mais aussi parce qu'elle me fait penser a quelqu'un qui se reconnaitra si elle nous lit ce soir.

Et puis un petit clin d'oeil aussi parce que j'habite a Lyon ; mais qui a dit qu'il y avait des bouchons dans notre belle ville ?

C'est fou, comme même au bout de 10 ans, l'instant du drame reste a jamais gravé dans les moindres détails. Ton expérience, ton recul m'intéressent beaucoup et j'aimerais en savoir plus mais en même temps me font peur quant a la notion de temps, même si je sais que chaque histoire est différente.

Nous espérons tous tellement que le temps adoucira, apaisera notre douleur, notre peine ....

Je t'embrasse
Karine

Aliotis

  • Invité
Re : Envie de rouvrir le livre...
« Réponse #8 le: 10 avril 2013 à 09:33:45 »
Bonjour Karine!

contente de t'avoir appris qu'à Lyon, il y a des bouchons  ;).

Avec tout le travail que j'ai fait et continue de faire sur moi même, je sais maintenant une chose: je n'ai pas assez pris soin de moi et de ma douleur alors...c'est probablement pourquoi les détails sont encore aussi nets. Ceci dit, je pense que les détails restent, c'est l'intensité émotionnelle qui s'émousse, petit à petit. C'est ce que je vis enfin en ce moment.
Je viens de lire ce matin une lettre à laquelle je suis abonnée, si cela t'intéresse je te dirai de quoi il s'agit. Je suis souvent étonnée de la concordance qu'il peut y avoir parfois, du style "oh, ça parle exactement de ce que je ressens en ce moment, ça c'est dingue"!
Et bien ce matin, il y a un témoignage d'une dame qui, elle aussi a connu un deuil, et qui dit qu'une pensée lui a permis de tenir, d'avancer, et même de dissoudre petit à petit la tristesse et la colère. Et en cet instant, je la crois profondément. Elle décrit exactement ce que je ressens. La voilà, de mémoire: "c'est l'amour, et non seulement le temps, qui guérit tout".

Pour moi, ça sonne vraiment juste: l'amour que je me suis refusé, l'amour que je n'ai pas pu recevoir, l'amour que je n'ai pas pu donner, l'amour d'Eric au delà de son absence, que je n'ai pas pu ressentir pendant si longtemps, murée dans ma douleur contenue. Cet amour que j'accueille enfin, et qui me porte de nouveau, chaque jour un peu plus.

C'est tout le sens de ma venue ici. Depuis 10 jours, en arrêt car totalement surmenée, j'essaie de vous dire: "ne faites pas comme moi, donnez vous la paix que vous pouvez vous donner, petit à petit, et elle grandira, vous portera". L'amour pour vous-même vous portera toujours. Je ne parle pas d'égoïsme, ni d'égocentrisme. Mais d'amour pour vous. Même si ce n'est pas naturel, bizarre, pas conventionnel (suivant les histoires, les familles, les entourages, enfin pour moi ce fut le cas).

C'est moi qui me suis fait souffrir pendant aussi longtemps, et c'est mon chemin actuel: dénouer ces noeuds intérieurs, patiemment, avec douceur. Et j'ai confiance, enfin confiance. Et ce site est un cadeau de valeur, ainsi que le travail de Christophe FAURE que je découvre avec joie depuis une semaine. Que donne-t-il cet homme, si ce n'est de l'amour?

Prends grand soin de toi!
Bises des Monts du Lyonnais!

Nath

Antje

  • Invité
Re : Envie de rouvrir le livre...
« Réponse #9 le: 10 avril 2013 à 10:30:09 »
Oh Nath...

J'ai lu ton message hier soir, je voulais te répondre mais je n'ai pas pu, j'étais en larmes.

Ton histoire fait écho à la mienne : un accident de voiture aussi... Mais moi mon histoire, je ne pleure pas quand je la raconte : les derniers instants, le bisou avant de partir en se souhaitant une bonne journée, le fait d'être passée devant l'accident car j'empruntais le même trajet 20 minutes plus tard, la vision de cette voiture accidentée sans savoir si c'était la sienne ou pas, sans savoir qu'il se trouvait dedans et qu'il était déjà trop tard, l'angoisse qui monte, l'annonce...
Je ne sais pas si c'est le fait de l'avoir racontée tant de fois aux proches, ou plutôt le fait que cela me semble encore tellement irréel, en tout cas j'en parle avec beaucoup de recul, comme si c'était arrivé à quelqu'un d'autre.

Voilà, quand je raconte mon histoire je ne me connecte pas avec mes émotions, mais en lisant la tienne, ce sont mes émotions à moi qui sont remontées...

Merci d'avoir partagé ton histoire, et merci de m'avoir permis de me reconnecter, c'était douloureux mais j'en avais besoin...

Je t'embrasse.
Antje

Aliotis

  • Invité
Re : Envie de rouvrir le livre...
« Réponse #10 le: 10 avril 2013 à 21:25:24 »
Bonsoir Antje,

Tant mieux si cela t'a permis de te reconnecter. Le choc est tellement fort que la psyché nous protège d'une façon formidable sur le coup. Ensuite, petit à petit cette protection se dissout, le processus continue...pas facile en effet.

Ton histoire aussi fait écho pour moi, tu sais...cela m'aide à sortir un peu de ce que je n'ai pas pu sortir jusqu'ici.
Merci Antje,
Je t'embrasse aussi.

Nath

elo73

  • Invité
Re : Envie de rouvrir le livre...
« Réponse #11 le: 10 avril 2013 à 22:07:24 »
Bonjour a toutes, Cela fait un petit moment que je n écrit plus, plus la force, l envie... Presque 15 mois qu il est parti. Oui Karine tu as raison vos histoires Nath et Antje me replonge dans la mienne. Moi aussi je peux raconter les derniers instants comme si tout ceci n etait pas ma vie, sans émotion en effet. J enferme l accident dans une boite et parfois ça s ouvre et la douleur apparaît, je l a met a distance car pour le moment je ne peux pas l affronter. Je me noie dans le travail, je vois mes amis, je porte mon masque, je suis presque normal et pourtant rien n est plus. C est un grand vide une zone aceptisee comme dirais ma psy je lutte contre l effondrement et j ai peur de la suite. Vais je réussir a me relever? Vais réussir a vivre sans lui? Qui serais je devenue dans 10 ans? Trop de question et une seule réponse je ne sais pas. Je vous embrasse. Elodie

Aliotis

  • Invité
Re : Envie de rouvrir le livre...
« Réponse #12 le: 11 avril 2013 à 09:03:55 »
Élodie,

Je ne te connais pas (encore) mais je t'embrasse fort.
Nath

Hors ligne *Ephémère*

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Re : Envie de rouvrir le livre...
« Réponse #13 le: 11 avril 2013 à 09:33:53 »


Chère Elodie, cet effondrement que tu évoques est tellement anxiogène ....
Tellement redouté, qu'il n'est pas rare, face à une très grande épreuve, de s'échapper de la pensée par l'action ; agir pour ne pas sombrer...
La pensée qui nous ramène si vite à notre malheur ; à l'absence, au manque, à la douleur.

Alors oui, bien sûr, sans doute sommes-nous dans l'évitement parfois. Trop souvent, peut-être ?
Mais heureusement que nous pouvons être aidés par des psychistes compétents. Capables de nous soutenir tout au long de ce travail difficile et coûteux de  remise en lien avec une réalité dans laquelle il nous faut apprendre à vivre.

Voilà, c'est ce que je nous souhaite : parvenir à vivre, à réapprendre à vivre dans cette nouvelle réalité.

J'espère que cette journée sera sereine et sans larme pour chacun de nous.


*Ephémère*

       Tu es là d ans ma peau comme un coup de couteau.

QUENOUILLE87

  • Invité
Re : Envie de rouvrir le livre...
« Réponse #14 le: 11 avril 2013 à 09:43:50 »
Bonjour à vous,

Très longtemps que je ne suis pas intervenue, mais je continue à vous lire, par régulièrement, juste de temps en temps.

Le temps accomplit son œuvre, beaucoup moins de larmes, mais le chagrin est toujours là.

L’anniversaire des 1 an est arrivé le 27 mars, et bien que ce ne soit qu’une date, tout s’est bousculé dans ma tête, tout est revenu. Le choc de la découverte de mon amour mort au petit matin, les appels à mes filles, à ma famille, à mes amis. Et tout ce qui en découle ensuite. Je l’ai trouvé mort à 5 h, et à 10 h 30 je choisissais déjà un cercueil. Tout ce que l’on a accompli comme un robot dans les semaines, les mois qui ont suivi le décès.

Alors oui, je sors, je souris, je ris, je me fais belle, je me fais même draguer, mes amis disent que je vais très bien, qu’ils sont étonnés, mais tout est encore enfoui, prêt à ressurgir comme ce matin, où, allez savoir pourquoi, un flot d’émotion est remonté, et j’ai de l’eau plein les yeux.

Prendre soin de nous, oui, mais comment ? La vie seule est tellement speed, à tout organiser pour les enfants, la maison à entretenir quand tout lâche de partout, le jardin, etc, etc…..

Allez, hauts les cœurs, je ne vais pas vous sapper le moral, je vais me reprendre vite.

Je vous embrasse.

Nathalie