@ Caroline,
oui, je suis en arrêt, ça a commencé avec une énorme fatigue, une infection ORL qui a mis du temps à se soigner, puis une prise de conscience, de ma part: stop, il faut que je fasse une pause. Trop de stress pas assez géré.
J'ai encore deux semaines devant moi pour continuer de prendre soin de moi comme jamais je ne l'ai fait.
Cela fera 5 semaines au total, du jamais vu pour moi, hors BB

Et cela me fait vraiment du bien.
J'ai couru comme une dingue pendant des années, pour m'étourdir, géré au mieux pour mes enfants qui vont bien, j'ai bien bossé

.
J'ai repris une thérapie il y a presque un an, pour apprendre à gérer le stress, boulot etc. J'ai appris des tas de choses, des méthodes qui marchent. Avec quand même, toujours cette sensation d'un truc bien lourd "collé au fond du sac".
Et, lentement, à mon rythme, j'ai pu moi-même mettre le doigt sur ce qui n'allait pas: deuil pas complètement intégré. Douleur et tristesse encore là, mises en sourdine depuis, oh...
C'est là que je vois la délicatesse de ma thérapeute: elle m'a guidée, mais c'est moi qui ai enfin admis, accepté.
Si elle m'avait dit "vous avez un traumatisme pas résolu, un deuil pas complet", j'aurais claqué la porte et serais partie voir ailleurs.
Mais là, c'est de moi-même que je me suis rendue à l'évidence: j'avais tellement peur d'une dépression que j'ai refusé d'accepter le vécu dépressif, la phase de déstructuration. Je suis restée collée dedans, et j'aurais pu finir par une vraie dépression. A priori je me suis posée avant. Ouf.
La cicatrice va un peu mieux, elle est moins moche. Et je reprends des couleurs, je commence à bien voir qui je suis devenue après tout ça. Je commence à comprendre les "cadeaux du deuil" (l'expression peut choquer, mais je crois que cela parle quand même). C'est pas gagné complètement, mais c'est sur le bon chemin.
Reste (!) à me pardonner à moi même (et mon entourage?) ces années de souffrance supplémentaire que je me suis imposée, ou que la vie (le boulot, les finances, les soucis du quotidien, l'entourage éloigné) m'a imposées.
Mais on y arrive, un jour...
J'appréhende un peu le retour au boulot (stressant en lui-même). Je pense voir mes boss dès ma reprise, et poser des choses. Je ne veux pas repartir dans le délire (super salariée toujours prête à tout) auquel je les ai habitués...
Mais chaque chose en son temps...j'ai deux semaines devant moi pour ancrer les bonnes choses que je vais essayer, non, faire pour moi chaque jour.
Je t'embrasse j'espère que tu vas bien.
Prenez tous et toutes bien soin de vous, vous le méritez tellement!
Nath