Bonjour Christine,
Au cours de ces vacances, il existe des moments de grace ultime, d'instants marqués du sceau de l'invisible. Je ne suis pas croyant, et plutôt terre à terre.
Pourtant au cours d'un voyage en Egypte, croisière sur le Lac Nasser, il nous est arrivé " L'INSTANT MAGIQUE", celui qui ne survient qu'une fois, du moins je le crois. J'ai noté cet événement dans mon cahier intime avec Claudine.
CE MOMENT est attivé un soir aprés le repas. Il y avait une soirée sur le bateau( l'Eugénie). Nous avions envie de nous retrouver un peu seul, et Claudine était fatiguée. Nous étions en novembre 2007, et elle avait interrompu ses séances de chimio pour faire le voyage. Nous sommes donc monté sur le pont, et avons été sur la proue. A cet endroit, il n'y avait pas de lumières, quelques sièges en osier, et la rambarde au dessus du NIL. J'ai passé mon bras sur ces épaules, l'air était un peu frais, et nous avons pris alors conscience de l'environnement. Le lac à nos pieds, le bateau, et tout autour de nous, le désert. Mais chose au combien plus admirable, "la VOUTE CELESTE" ( le ciel étoilé). Une beauté à couper le soufle, une splendeur. Nous sommes restés à admirer ce spectacle je ne sais combien de temps, (1/2 heure 3/4 d'heure, 10 minutes), impossible de se rendre compte, mais un appaisement immense, un bien être incommensurable. Nous avons pleurés, Claudine et moi devant tant de beauté. Un ciel étoilé diront certains?
Oui, devant un ciel étoilé, nous avons pleurés, nous nous sommes embrassés, serrés un peu plus fort l'un contre l'autre, pour ne pas laisser passer CE MOMENT UNIQUE DE NOTRE VIE COMMUNE. Nous avions vus ce que nous souhaitions voir, L'IMMENSITE DE NOTRE AME ET NOTRE AMOUR RECIPROQUE. Nous aurions pu passer la nuit à cet endroit ainsi enlacés.
Ces sentiments retrouvés me mettent dans un état triste, mais aussi me confortent dans ma quête.
Claudine est avec moi dans cet instant, et de le faire partager, je la fait revivre.
Tu vois Christine, des instants comme celui ci mérite tous les sacrifices financiers consentis. Oui aujourd'hui, j'ai du mal à joindre la fin du mois, j'ai encore 12 ans de crédit à rembourser, mais les médicaments achetés pour permettre à Claudine d'aller plus loin dans sa maladie, nos voyages et nos souvenirs, ce n'est pas d'une importance capitale.
J'ai des difficultés, mais celles ci ne m'empêchent pas de dormir. L'absence par contre oui.
Courage, et passe une journée plus agréable que celle de hier.
Tu sais, pour le dentiste, il existe des centres mutualistes, où là tu pourras négocier un peu mieux tes prothéses, et obtenir des facilités de réglement.
Marcel