Bonjour à vous tou(te)s,
Voilà maintenant 4 mois que j'ai ouvert ce fil, et par voie de conséquence 8 mois que Claudine est partie pour l'au delà.
Que de chemin parcouru depuis ce 4 juin dernier, que d'aller et retours, que de larmes, que d'envies malsaines ont traversés mon esprit. Mais je suis toujours présent, mal dans ma peau, n'entrevoyant pas de bribe de lumière dans ce gouffre ou je suis plongé. Ce gouffre dont je ne perçois même pas le fond sur lequel je pourrais donner un bon coup de talon pour essayer de refaire surface, reprendre un bol d'oxygène.
Mais cependant, tout en niant l'évidence, je me rends compte que le chemin se fait, tout doucement.
Je tenais par la remontée de ce fil à remercier toutes celles et ceux qui m'ont secouru et répondu. Votre aide à été précieuse, et je ne serais certainement plus présent sans vous. combien de fois ai je imaginé de scénarios pour aller rejoindre ma douce et chére Claudine.
Oui, des scénarios, mais car il y a toujours un mais pour ne pas passer à l'acte, un instinct qui permet de poursuivre cette vie qui, jour aprés jour me rapproche de la fin. je ne sais pas quand, mais cette fin se fait plus proche, et j'en suis heureux. n'ayez pas de crainte, je n'accélérerais pas celle ci, elle viendra naturellement. Par contre, ce qui est certain, c'est que je ne ferais rien pour prolonger. J'ai décidé, que quoi qu'il arrive, je ne suivrais pas de traitement comme les a subits Claudine. Hors de question d'entrer dans un tel cycle.
Maintenant pour parler de cette force que je cherche toujours, je n'ai rien trouvé qui y ressemble. Juste un peu de courage pour reprendre d'une façon assidue le vélo, à raison de 2 sorties par semaine, et cela depuis le 23 novembre. Cela me fait du bien, physiquement, mais surtout moralement. Durant ces sorties qui sont maintenant d'une durée de 4h00 à 4 h30, soit l'équivalent de 95 à plus de 100km, je me vide complétement. J'ai mon cerveau qui ne réfléchit plus. J'essaie de voir le paysage, animaux, et ne pense qu'à pédaler. Un mouvement de routine, salutaire. Ainsi donc, j'ai 2 jours entiers d'occupés par cette activité.
Je cherche , pour l'instant désespérément comment occuper les 5 autres de la semaine. Je voulais continuer les albums photos des vacances que nous n'avions pas eu le temps de réaliser, mais cet immense travail fait sur l'album relatant la vie de mon amour, m'a laissé complétement épuisé. Je n'ai plus le courage, dans l'instant immédiat de me remettre dans les souvenirs. Il me faut laisser passer un peu de temps pour m'y replonger.
Voilà chers amis de coeur et de peine. Je reviens du cimetière. J'y étais à l'heure fatidique, dés 13h45, et je lui ai dit à nouveau les mots que je lui ai murmuré à l'oreille en ce 4 juin, sauf qu'aujourd'hui, je n'admets plus son départ. Un reniement par rapport à ce jour là, à cet instant précis ou je désirais lui laisser le choix de cet instant, ne pas la retenir. Je pense qu'elle m'a entendu, car son dernier soufle a été rendu calmement. Pas de crispation sur son visage, pas de douleur apparente. Un dernier soupir, sa main dans la mienne, toute relachée.
Je vous adresse mes plus tendres pensées, et vous dit à bientôt sur d'autres fils. Je vais tenter de remonter la chaine et venir toucher quelques mains qui se tendent vers l'espoir de trouver un peu de réconfort.
Enormes bises d'un ours Ariègeois, qui sort un peu de sa tanière, sentant peut être le printemps arriver.
Marcel