Bonjour, merci pour vos retours.
Titigo, déambuler dans un monde sans saveurs, c'est tellement vrai, et je pense que seuls nous, les conjoint(e)s survivant(e)s peuvent le comprendre. Même les psy ne comprennent pas. Pour ma part, je suis "coupee"en deux, une part qui vit pour mes enfants et petits-enfants et une part qui est morte pour les autres mais vivante avec lui mon amour. C'est compliqué à exprimer et à comprendre je pense, mais je suis compliquée.
Le psy voulait me faire dire, et me dit, que je n'écoute pas mon amour car je ne "continue pas ma vie sans lui", hier je lui ai fais comprendre, enfin j'espère, que justement je faisais ce que mon amour souhaite, à savoir continuer la vie que nous avions,une vie familiale. Nous ne sortions qu'en famille, chez et avec les enfants et les proches, alors , pourquoi devrai-je changer cela? Pourquoi devrai-je entrer dans un monde qui ne m'intéresse pas? Je les ai écoutés, mais maintenant je veux que ce soient eux qui m'écoutent, eux qui essaient de comprendre.
Le fait que mon amour se mette en contact avec moi, et mes enfants, à travers les rêves leur fait peur (les psy), il paraît que je suis trop dans le discours de la mort mais ma mort physique sera la vie avec lui, c'est ce que je lui ai répondu, et bien cela le conforte dans cette peur ; mais pourquoi? Là c'est moi qui ne comprends pas.
Dans 4 jours, cela fera 90 mois que la vie a quitté son corps et dans 8 jours qu'il aura quitté notre maison, mais physiquement, car il est toujours auprès de moi, dans mon cœur, je ne peux pas imaginer autre chose, c'est inconcevable.
Voilà mon état d'esprit pour le moment, alors peut-être que le chagrin me rend folle, mais tant pis, je préfère cette folie à celle qui me prendrait si tout ce que je ressens serait faux.
Nicole