Auteur Sujet: Emotions sans fin  (Lu 13147 fois)

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lilas52

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Re : Emotions sans fin
« Réponse #15 le: 28 octobre 2012 à 09:10:33 »
Bonjour Caroline et vous tous,
Merci Caroline pour ton message,  c'est tout à fait juste et je pense que la route est bonne à suivre. Par moment il y aura des impasses mais nous devons continuer à rouler seul(e).
Cela me redonne de l'espoir lorsqu'un entre vous va un peu mieux,
 Cordialement LILAS

cathy

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Re : Emotions sans fin
« Réponse #16 le: 28 octobre 2012 à 09:27:53 »
Merci Caroline  pour ce message, ce fameux lâcher prise ! Ta définition me plaît bien, et à te lire, on pourrait presque penser que c'est facile.
En tout cas, ça me montre que je suis sur le bon chemin... mais qu'il y encore du boulot

Hier soir, j'ai rencontré une personne qui a perdu son mari il y a environ 4 ans. Elle m'a dit "tu verras, il y a un après, et cet après est très doux,  il faut juste ne pas le perdre de vue".
Connaissant ce qu'elle a traversé, je ne peux qu'espérer.

Toutes mes amitiés
CAthy

marcel09

  • Invité
Re : Emotions sans fin
« Réponse #17 le: 28 octobre 2012 à 09:39:51 »
Bonjour Cathy,

Que tes réponses sont douces et pleines d'espoir.
Mais que le temps m'apparait long. Faudra t il attendre autant de temps que cela pour retrouver un peu de sérénité? :-\

Bien sûr, que nous reste t il donc à faire d'ici là? Attendre, attendre des jours meilleurs en espérant de toutes nos forces pouvoir arriver sur la terre ferme sans trop de dommages, et certainement nous nous engagerons sur des voies sans issues.  ???

Nous devrons rebrousser chemin et prendre la bonne bifurcation, puisque notre chemin n'est pas rectiligne( Cela aurait été tout de même plus facile) ;)

Bonne journée à vous tous(tes). Tendres pensées.

 :-* :-*

Marcel

Hors ligne Marina Saboya

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Re : Emotions sans fin
« Réponse #18 le: 28 octobre 2012 à 10:11:26 »
Cathy,

Oui, c’est vrai, il y a un « avant » et un « après ».

L’ "avant " nous le couvons du regard, le berçons de souvenirs, l’enjolivons s’il le faut, nous en servons de bouée de secours éventuellement, bref il est en nous à jamais.

L’ "après " est une grande question, une énorme peur, et pourtant, la personne que tu as rencontrée t’a clairement dit que cet " après " était doux " il faut juste ne pas le perdre de vue ". C’est une très belle formule.

Et c’est tellement vrai. Parvenir à vivre avec la douceur de l’ »avant » et la promesse de l’ "après ". 

" Le deuil, c’est mettre le défunt " à sa juste place ". Pas trop loin, car il n’est pas possible de tourner la page, mais pas trop près non plus, car il faut parvenir à s’assumer en restant l’héritier de ce qui a été vécu ensemble. "


Marcel, rien, ni personne ne pourra attendre de nous que nous lâchions la main de notre Amour et lui disant : Va, je n’ai plus besoin de toi.  En revanche, notre Amour a peut-être envie de nous dire : Va, tu n’as plus besoin de moi.

Le temps, encore lui, te permet de prendre conscience tout doucement dans la douleur, puis dans la douceur, que cet " après " existe et qu’il n’est pas une somme de jours qui vont s’accumuler dans la tristesse et l’obscurité. Cet " après ", tu peux le construire grâce à ton Amour fort de cet Amour et pour ton Amour.

Douce journée.

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

marcel09

  • Invité
Re : Emotions sans fin
« Réponse #19 le: 28 octobre 2012 à 10:28:40 »
Marina,

Tu as sans doute raison. Notre Amour nous dit va tu n'as plus besoin de moi, mais c'est trop dur à écouter encore pour l'instant.
Mon rêve de cette nuit, et la colère de Claudine ressentie, peuvent en être une partie de réponse.
Que faire? :-\

Bonne et douce journée.

 :-* :-*

Marcel

Angela

  • Invité
Re : Emotions sans fin
« Réponse #20 le: 28 octobre 2012 à 17:23:45 »
Chers tous,
Je voudrais juste vous apporter mon humble témoignage.
Tout d’abord, j’ai trouvé sur ce forum le réconfort … et une façon d’avancer sans me sentir absolument seule. C’est précieux. Vous m’êtes si précieux …
En écho au post de Yohann qui a initié ce fil…
J’ai vécu il y a 10 jours, le jour J+1 an. Terrible épreuve.
Impossible de penser, de croire, que j’ai tout fait et bien.
Juste impossible. Mais n’avons-nous pas tout fait quand nous avons fait le mieux possible, avec nos maigres moyens, mais avec tout notre cœur. Même si nous n’avons pas vu, pas entendu, pas compris ou pas voulu voir, entendre, comprendre. Pour ma part, je suis sûre que j’aurais de quoi faire un procès pour non accompagnement d’un mourant. Maintenant, à quoi ça sert ? Ça pourrait servir aux autres … c’est pourquoi j’ai écrit à la direction de l’établissement où mon mari séjournait. Je n’ai pas eu de réponse, bien entendu. Au moins, même si c’était trop tard, j’ai dit ce que je pensais, j’ai « accusé » le système (pas une personne en particulier, c’est ce qui rend la situation encore plus délicate). Et je pense que mon mari serait fier de moi de l’avoir fait.
N’empêche … Je refuse et je refuserai toujours de considérer que je n’ai pas voulu voir, ni entendre ni comprendre. Trop facile pour le corps médical !
Ceci étant dit, que faire de tout ça ? Que faire maintenant ? La souffrance est toujours là. Peut-être d’une intensité moindre. Au moins par moment.
Depuis  « longtemps », j’ai l’impression d’être dans un ascenseur incontrôlé qui me fait passer d’une étape à l’autre. Si bien que je me libère puis je dégringole puis je vais mieux puis ça empire. Et je suis dans ce cercle infernal, cette spirale sans fin … Ce n’est pas linéaire du tout ! Et les contradictions sont telles par moment … Je ne remets pas en cause l’approche « Fauré ». C’est un bon cadre. Ça permet d’avancer. Mais j’ai l’impression qu’il y a plein de variantes. J’espère ! Sinon, ça voudrait dire que je n’ai quasi pas démarré le travail ! Alors que je me sens tellement usée.
Je constate qu’un an après, j’ai réussi à me fracturer une phalange, me fouler un genou et me faire une vilaine entorse à la cheville. Et je tousse … sans avoir ni rhume ni pharyngite ni bronchite … Si ca ne veut rien dire !!! J’ai gagné quelques certitudes, ou plutôt une conviction : je ne pourrai pas recommencer ; je ne pourrai jamais revivre ni la beauté de notre amour, ni les derniers jours, ni les dernières heures, ni rien corriger … Le lâcher-prise, que le psy a évoqué une seule fois, je ne sais toujours pas ce que c’est. J’ai essayé d’en trouver une définition pour pouvoir prendre cette voie. Je crois qu’on l’emprunte tout de même sans le savoir. Alors peut-être qu’en écrivant « je ne pourrai jamais revivre (…) les derniers jours, ni les dernière heures, ni rien corriger », c’est une façon de lâcher-prise. Sinon, je pédale à l’envers … ce qui, sur certains vélos, sert juste à freiner … et donc à s’arrêter net.
Il est avec moi, l’Ange de ma vie. Il ne reviendra pas mais il est toujours là.  Je lui chante toujours sa petite chanson, le soir, en me couchant. Parfois je fonds en larmes, parfois je suis juste heureuse d’avoir pu la lui chanter. J’ai parfois l’impression d’oublier le meilleur quand je cherche à me défaire du trop plein de douleur. Pourtant, même s’il faut que je me raccroche à une photo, une musique, un visage, …, il est bien en moi.
Le quotidien reste un combat. Ça aussi, c’est douloureux car en complet désaccord avec mon être, mes sentiments, mon moi profond. Le métronome de la vie qui passe, de ce quotidien, est inadapté à ma vie intérieure. Ça me donne l’impression d’être « en morceaux », d’être écartelée entre deux extrêmes. Douleur. Combat qui me semble perdu d’avance car je ne suis pas armée. Je suis même complètement désarmée. J’ai des sursauts d’énergie. Tout de même. Je pense à Jean-Louis qui m’avait dit : « Tu crois que la vie est pas un long fleuve tranquille ! Mais non. Il faut te battre. Toujours ». Il avait raison.
Alors je n’ai plus qu’à mener ce combat du quotidien. Je ne parviens pas à penser à demain. Quand, à l’approche de la date « anniversaire » du décès de Jean-Louis, l’une de mes belles-filles m’a dit : que vas-tu faire à Noël ? Tu vas chez tes parents ? Je me suis trouvée sans voix, arrêt total de mes neurones ! Alors inutile d’y penser. L’an dernier, pour Noël, j’ai acheté un sapin. J’ai fait l’aller-retour en voiture (1200 km dans la journée) jusqu’à sa tombe pour l’y déposer. Rien d’autre.
Bien affectueusement
Angela

Caroline3

  • Invité
Re : Emotions sans fin
« Réponse #21 le: 30 octobre 2012 à 21:58:05 »
Décider est le maître-mot pour le lâcher-prise. Au début, ça ne marche pas trop, mais à ce stade (Yohann), la décision est intérieure et oui, authentique. Décider veut dire "je le veux". Et détourner la tête (mentalement) et penser à sa respiration. Pour toi, faire tes séances d'hypnose, ton cyclisme. Chacun ses moyens, ses forces, ses faiblesses.

Moi, c'est en lisant des livres, en ne faisant rien, moi qui ait couru comme une poule pas de tête durant des années, qui ait été désespérée de la situation, qui ne contrôlait plus rien du tout de ma vie....

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Hé, Yohann, je viens de lire ton dernier mot assez rigolo. C'est une décision importante que d'arrêter Internet (pour quelques mois). J'étais toujours dessus et je "faisais" encore moins qu'aujourd'hui... Ça fait 15 ans que je suis sur le Net presque à tous les jours. Assez, c'est assez.

Je ne couperai jamais avec le net, mais j'espère de résister longtemps avant que le net ne revienne à la maison.

Ce qui est dommage, c'est que ça me faisait du bien de vous lire, j'avais l'impression d'avancer plus vite. Là, je dois me débrouiller plus seule, ce qui, je crois, est une étape nécessaire à mon bon rétablissement.

Moi, ça fait 2 ans et demi et je considère toujours comme inutile le décès de Lowell. Il aurait dû vivre, il avait à s'occuper de nous. Je vis plus facilement, c'est clair, je ne vis ressens plus de découragements trop intenses.

Je veux avoir le joie de vivre en moi, et je ne suis pas encore rendue à cette étape, alors, là, pas du tout!

Je vous embrasse tous,

Caroline

marie-o

  • Invité
Re : Emotions sans fin
« Réponse #22 le: 04 novembre 2012 à 21:12:12 »
Bonsoir,
je relis vos réponses , si mon intervention a pu faire du bien à certains d'entre vous , j'en suis heureuse,

le lâcher prise se manifeste à moi en toutes petites touches,ce n'est pas obligatoirement vouloir ou décider, là il me semble être dans le contrôle, le lâcher prise est tout le contraire, il s'impose à moi suite à un travail de réflexion et d'analyse de mes sentiments et de mes ressentis, je pense que j'y accède d'autant mieux que je mène un travail corporel qui demande à lacher avec les habitudes des mouvements et attituses acquis tout au long de la vie. Et c'est sans doute de l'ordre du ressenti de Yohann avec les séances d'hypnose.
Un exemple: accepter ce que l'on ne peut changer, c'est accepter de ne pouvoir agir à la place de ... et donc de mes enfants , accepter leur travail de deuil, qui est différent du mien
Et, tout d'un coup c'est limpide jusqu'au prochain ...
Bonne soirée

Orchis

madâme

  • Invité
Re : Emotions sans fin
« Réponse #23 le: 04 novembre 2012 à 21:33:53 »
Bonsoir Pima,

C'est la première fois que je te lis, du moins je le pense. C'est vrai que je vais davantage sur le fil perdre un frère ou une soeur, puisque j'ai perdu ma soeur unique, je me sens davantage interpellée par ceux qui interviennent sur ce fil. Mais j'ai également discuté avec des mamans qui ont perdu leur enfant, ou des personnes qui ont perdu leur compagnon de vie. C'est juste que ta phrase "le deuil c'est mettre le défunt à sa juste place. Pas trop loin, car il n'est pas possible de tourner la page, mais pas trop près non plus, car il faut parvenir à s'assumer en restant l'héritier de ce qui a été vécu ensemble". . C'est justement ce qui résonne en moi depuis la mort de ma soeur il y a 14 mois, après celles de ma mère, puis de mon père. Je suis l'héritière de ma première famille, le seul témoin de nos rires, de nos larmes, de notre amour.  Et effectivement comment être l'héritier, si l'on nage dans le chagrin et ressasse uniquement les moments qui ont précédé et suivi la mort? Je suis à un tournant. Je réalise pleinement que je serai à nouveau capable de vivre pleinement lorsque j'aurai lâché prise, comme tu le dis accepté l'inacceptable comme faisant partie de la vie, de ma vie.
Je remercie mon instinct d'être venue te lire ce soir, après un we où j'ai justement voulu vivre heureuse malgré la mort de ma soeur, où j'ai voulu revenir à la vie, sans pour autant l'abandonner, mais en lui dédiant mes instants de bonheur.

Je te souhaite une belle soirée,

Madâme

Hors ligne Marina Saboya

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Re : Emotions sans fin
« Réponse #24 le: 05 novembre 2012 à 09:53:01 »
Bonjour Madâme,

Je suis heureuse que ce we se soit passé calmement pour toi et heureuse que mes lignes t’aient apporté un peu de paix aussi.
Cette phrase n’est pas de moi, mais d’une psy, Nadine…  (j’ai oublié ! ) et je l’ai entendu dans une vidéo postée sur le site et que je vais chercher.

Elle m’a paru tellement vraie cette phrase ! Nous sommes héritiers de tant de choses, nous avons le devoir de les transmettre et de donner à notre tour, ce que nous avons reçu. C’est une belle mission.

J’ai une sœur à laquelle je suis plus que profondément attachée. Tout le monde a toujours cru que nous étions jumelles alors que 4 ans nous séparent.
Elle m’a sauvé la vie après le départ de Pierre, il y a 27 mois, elle m’a soutenu la tête hors de l’eau, m’a écouté pendant des heures raconter toujours les mêmes choses et poser toujours les mêmes questions.
Elle s'est occupé de toutes les démarches administratives, et des obsèques, exactement comme je l'aurais fait.
Elle avait toujours sur elle des paquets de mouchoirs qu’elle me tendait un à un, et quand j’étais anéantie et silencieuse, c’est elle qui parlait, doucement, et elle me disait toujours ce que je voulais entendre, exactement ce que je voulais entendre. Pas une fois, nous n’avons pas été sur la même longueur d’onde.
Elle a veillé sur mon sommeil, quand il m’écrasait et sur mes insomnies quand elles me tuaient.
Elle a surveillé mes médicaments.
Et cela, tout en gérant son propre chagrin d'avoir perdu un beau-frère qu'elle adorait.

Aujourd’hui encore, elle sait immédiatement à mon « Allo » si je vais bien ou non, et débarque chez moi, malgré les kilomètres à avaler, s’il le faut.

Aussi, je souffre avec toi, lorsque j’imagine que je pourrais la perdre. 
C’est un deuil aussi cruel que celui d’un compagnon, je crois.

Je t’envoie mon amitié et te souhaite de continuer ce chemin vers le calme, avec la force de l'Amour de ceux qui sont partis.

Marina
PiMa

Mieux vaut souffrir d'avoir aimé que de souffrir de n'avoir jamais aimé.

tiobob

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Re : Emotions sans fin
« Réponse #25 le: 11 novembre 2012 à 09:46:19 »
yohann,

sans nouvelles de toi depuis un moment, toi qui nous égayais chaque jour de tes messages.Je sais que ces derniers temps tu disais avoir du mal à te sentir à ta place aussi parmis nous.Ton cheminement personnel t aurai t il poussé à l eloignement ou bien est ce devenu trop difficile?

En ce matin froid et triste pour beaucoup, je voulais juste que tu saches que nous ne t oublions pas et que certains se font du soucis pour toi.

Tendres pensées

tiobob