Comme d’hab, Yohann, j’ai envie de reprendre tes propos, car j’y trouve mon reflet.
Moi aussi, j’ai cru, j’y ai sérieusement cru être arrivée au bout du chemin : Le chagrin et les larmes encore, certes, mais une douce impression d’être encore deux.
Et puis vlan.
Bon, comme toi, je vais dire : "Si les belles choses ont une fin", je ne doute pas que le calvaire en ait une aussi !
Mais sincèrement, je crois que le bout du chemin c’est la fin du « calvaire ». Peu à peu, notre corps, notre esprit, au fil des mois et des actions que nous menons, au fil de la vie qui reprend malgré nous et parfois avec nous, on « s’habitue » à l’absence.
Et puis peu à peu, on « accepte » de vivre avec lui ou elle, bien qu’il ne soit plus là.
Et un jour, le cordon ombilical est rompu, nous voilà seul(e), vraiment seul(e) avec nos souvenirs et nos photos, un peu comme le petit garçon ou la petite fille abandonné(e) pour la première fois dans la cour de l’école, comme devant l’examinateur du bac, comme devant son futur patron… Comme devant celui ou celle qui fait exploser notre cœur d’Amour, secrètement…
Je n’ai jamais cherché à savoir si je passais par telle ou telle étape du deuil. J’ai simplement voulu m’assurer que je ne m’égarais pas sur un chemin de traverse qui m’aurait entrainé vers je ne sais quelle idolâtrie de mon Pierre, m’empêchant de lui rendre sa liberté, et faisant de moi une ombre.
Je ne sais pas où j’en suis par rapport au processus classique, je sais que j’avance, je sais que oui, Sylvette, plus de 2 ans après je souffre et pleure encore, mais je sais que je dois en passer par là, et que je le ferais. … avec la bouteille de rosé s’il le faut !
Non, j’rigole ! Je suis plutôt Pastis. Enfin, les deux. Mais avec beaucoup de glace.
Et je sais aussi que les années n’y changerons pas grand-chose. Quand on aime… on aime. Mais l’absence sera moins lourde, c’est sûr.
Moi aussi, j’ai re perdu Pierre dans un lieu très familier, notre petite maison du sud ou nous pensions passer une douce retraite. Un séjour en avril, il n’était plus là. Je rentre en Champagne, il n’était plus là non plus. Un peu comme son Amour qui profite d’une absence pour faire ses bagages et disparaitre ! Chagrin d’Amour, solitude extrême, colère, angoisse, peur, en quelques jours on revit tout et puis, comme heureusement, on a pris de la bouteille (c’est le cas de le dire !) tout aux longs de ces derniers mois, on réfléchit et on n’a pas le choix, alors on affronte et on avance, « accroché au bastingage ».
Tandis que j’écrivais mon message, Véronique publiait le sien. D’accord complètement, Véro, notre deuil n’est pas le tour de France.
Eh, Véro, tu écris merveilleusement bien.
Oui, comme toi, ce sentiment de partager mon corps avec son esprit et le mien. Apaisant, rassurant.
Oui, puis les allers-retours, oui.
Et puis le départ, le second, le définitif…
Ils ne sont pas loin ?
Il me semble si occupé ailleurs maintenant…
Mais c’est son choix, et s’il m’avait quitté pour une autre femme, je l’aurais laissé partir, parce que je ne voulais et ne veux que son bonheur. Alors, là aussi, il est parti, il a ses raisons, et je vais continuer de vivre.
Mamy Marina