Les étapes du deuil, un Tour de France? Hé, pourquoi pas? Sans ce soutien (lectures, Internent, vidéos), j'aurais fait les étapes quand même, mais 1) sans le savoir 2) toute seule 3) je serais devenue cynique.
Un deuil difficile avec des résultats presque désastreux.
En passant les étapes, en les comprenant, ça soulage. Ça ôte une pression énorme: "Il faut être active, il faut sourire, il faut sortir, il faut être bien, oublie, continue, t'es belle, tu vas refaire ta vie". Moi, ça m'a aidé à passer à travers avec plus de douceurs, ce qui manquait à ma vie (et je n'ai pas fini bien sûr).
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On peut les nommer autrement qu'"Étapes", mais c'est plus aisé ainsi. En plus, ça vient, ça va. En avant, en arrière... C'est peut-être ça le mystère: on croit avoir passer une étape et puis, on reviens en arrière, ceci dit, pour mieux avancer, bien sûr
La deuxième étape, je peux me tromper, mais ça été "la belle vie": la personne semble proche, même toute là (conscient ou non), et en même temps, pour ma part, je me suis assommée en travail. Je n'ai pas pris le temps de vivre ce deuil. Mais semble qu'il faut aussi passer par là.
C'est parce qu'on croit que la deuxième se passe relativement doucement et qu'on est persuadé que le deuil se finalise sans trop de dégâts que la troisième est un véritable coup de poing en pleine gueule.
C'est fini, c'est fini, c'est fini. Débrouille-toi toute seule Caro, y'a personne qui va te sortir de l'eau, si tu veux pas couler, nage, nage, nage. Et c'est là qu'on est persuadé de couler, de ne plus être capable de respirer. Qu'on devient pour le doc un "deuil pathologique". "Ah oui, déjà deux ans?"
Ben oui, ma belle doc toute pimpette, c'est comme ça.
Moi, je suis une lente (dans tout): ce n'est que vers la deuxième année que j'ai enfin flanché. Je n'endurais plus personne (d'après moi, je garderai cette fragilité, mais en moins fort), tout le monde était coupable, personne n'était là, j'étais seule, je devenais hystérique avec ma fille. C'est pourquoi j'ai arrêté de travailler et ce n'est que là que j'ai accepté de vivre (et comprendre) cet travail de deuil. Certainement la plus dure et longue, mais la plus libératrice. God que j'ai pleuré!!!! Seule, avec d'autres et tout de suite après, je ressentais un bienfait.
Aujourd'hui, je bénéficie de ce temps où j'ai accepté l'aide des autres. Ne pas rester seul, c'est une des clefs pour la passer un peu mieux. Ce que nous ne faisons plus, après deux ou trois ans. Or, il faut trouver des proches pour en parler, c'est nécessaire.
Présentement, mon défi est d'avoir des objectifs de jour, de vie qui soient raisonnables. Adaptés à moi, à ce que je suis en ce moment et ça, je ne sais toujours pas.
Amicalement à tous,
Caro xx