Bonsoir Denis,
Comme je te comprends ...
Tu es dans une salle remplie de monde, quelquefois avec des gens que tu aimes et auprès desquels tu aurais pris plaisir à être avant ton deuil, et maintenant, d'un coup, tu te sens plus seul que si personne n'était avec toi à ce moment-là.
J'avais été invitée pour Pâques en famille peu de temps après le départ de mon homme et j'ai ressenti si vivement son absence que je me suis sentie comme vide de tout, broyée de l'intérieur. Une envie de pleurer monte, contre laquelle tu lutte désespérément pour ne pas t'écrouler devant tout le monde, ces gens qui sont tes proches et ne se rendent pas compte de ta détresse. Comme toi, je n'avais pas osé décliner l'invitation parce que touchée qu'on se préoccupe de moi, et j'avais pensé que ma belle-sœur qui m'accompagnait à ce moment n'avait peut-être pas envie d'être seule pour le lundi de Pâques.
Rien ne pourra les remplacer, Denis, nous apprendrons péniblement à supporter leur absence, à apprivoiser le manque. C'est au moment où tu crois que tu arrives à le faire qu'une nouvelle vague de tristesse te submerge, et tu as l'impression de repartir du point zéro, jusqu'à ce que cela recommence. Je le vis actuellement, il faut continuellement encaisser, c'est pour survivre à çà que j'ai accepté la première fois de ma vie de prendre des anti-dépresseurs.
Je te souhaite tout le courage possible, bien que même courageux, même en faisant tout notre possible, nous avons beaucoup de mal à donner le change.
Pensées et bises affectueuses, prends soin de toi,
Marie