Merci mes amis de tous vos mots si chaleureux.
Je reconnais que ce sera sans doute pareil chez moi. C' est la même chose avec les personnes. Quand ma famille ou mes enfants viennent me voir, je n' ai qu' une hâte, c' est qu' ils soient tous partis pour me retrouver seule et une fois seule, je me rends compte que ce n' est pas mieux.
La seule chose qui me fait un peu de bien lorsque je suis chez moi, c' est d' aller passer des heures au cimetière , parfois plusieurs fois par jour, même si je sais très bien que de toute façon, ce n' est pas là qu' il est.
Pour moi aussi, le 12 sera une date fatidique : La 12 août, c' est le jour de son anniversaire et c' est aussi le jour où il a été inhumé.
J' ai été très choquée qu' il soit enterré ce jour-là, je voulais attendre le lendemain mais ses filles ont beaucoup insisté, elles trouvaient que c' était symbolique que ça ait lieu à cette date. Je n' ai toujours pas compris pourquoi, mais bon....
Samedi et dimanche, ma soeur et son mari vont passer le week-end chez mon autre soeur qui habite à côté de Grasse. Moi, j' ai déjà prévenu que je n' irais pas. Aucune envie de passer deux jours avec tout le monde à papoter de tout et de rien. Là, ce soir, j' ai décidé de laisser encore passer ce week-end où je vais me retrouver seule, un peu tranquille et je prendrai lundi la décision de rentrer chez moi ou pas.
C' est vrai, vous avez raison, là ou ailleurs, je m' en fiche de toute façon. Je crois que ce qui m' a dérangée, c' est d' entendre tout le monde me dire : mais si, tu vas voir, ça va te changer les idées, ça va te faire du bien etc... Comme s' il y avait quelque chose qui pouvait me faire du bien!
C' est vrai qu' après, j' ai aussi tendance à culpabiliser, à me dire que je n' essaie même pas de faire des efforts, que je devrais me secouer un peu. Je crois d' ailleurs que c' est ce que pensent les autres, même s' ils ne me le disent pas.
J' ai l' impression d' être lâche, de manquer de courage, de ne pas être à la hauteur de ce que mon mari aurait souhaité mais c' est tellement difficile.
Même là, je culpabilise d' être là à me plaindre alors que vous aussi, vous êtes tous dans la même misère que moi et là, je ne pense qu' à moi, alors que toute ma vie, on m' a reproché de trop penser aux autres et trop peu à moi. C' est très déstabilisant.
Je vous souhaite une bonne nuit. Avec un peu de chance, ça ira peut-être un peu mieux demain matin.
Je vous embrasse
Jocelyne