J'ai l'impression que c'est ça ce que les autres ont le plus de mal à appréhender dans le deuil: les hauts parfois et les bas surtout. Le fait que ce ne soit pas linéaire. j'ai le ressenti que les gens qui n'ont pas vécu ça ont le sentiment que ça ne peut qu'aller mieux....avec quelques rechutes. Mais que le pire est passé. Or, On ne se remet pas tout doucement, très lentement, mais sûrement d'un tel départ. C'est un deuil en dents de scie.
Pour des parents âgés, c'est évidemment éprouvant, mais je ne l'ai pas vécu du tout ainsi: on a mal mais on accepte car c'est dans l'ordre des choses quand cela arrive à un âge avancé, attendu. Pour mon père récemment ou des personnes très proches mais plutôt âgées, la maladie est toujours mal vécue et en partie injuste, mais on accepte plus vite.
Là, c'est juste infernal, injuste tout court. On avance mais on trébuche....sur les affaires de sa moitié, sur les souvenirs trop nombreux qui remontent, qui remontent....sur la peine de nos petits et des proches, sur le vide laissé, sur les dossiers médicaux (oui tiens, j'en ai un paquet avec tout plein de comptes-rendus tous les plus pétrifiants les uns que les autres. Mais je les garde, au cas où. Et pour mes enfants quand elles voudront en savoir plus médicalement sur ce qui s'est passé pour leur papa).
Tout se que l'on a construit minutieusement, avec amour , à 2 puis avec des petits bouts épanouis.....s'effondre lamentablement et brutalement. L'impression d'une vie gâchée. C'est terrible ........