Bonjour Maniaclick,
Je te conseille effectivement de faire cette lettre qui te permettra d'évacuer beaucoup de choses tout en pesant tes mots. Moi même j'en ai envoyé une il y a 10 jours aux parents de mon Amour. Dans cette lettre je leur livre et leur demande de prendre en compte mes émotions / ressentis, ainsi que ceux des enfants et non leur seul chagrin, d'être patient. Et je leur demande aussi de faire attention à ce qu'ils disent et font car ils sont régulièrement blessants. C'est, certes maladroit et non par méchanceté, mais je ne peux plus le supporter aujourd'hui, je ne peux plus prendre sur moi. J'ai assez de choses à gérer comme ça. J'ai mis 15 jours pour faire cette lettre et tout comme toi, je l'ai relue et corrigée à plusieurs reprises. Je l'ai également montrée à plusieurs personnes dont ma psy et 2 personnes neutres car j'ai énormément hésité jusqu'au dernier moment. Et ce sont ces personnes neutres qui ont conforté ma décision. Je leur ai également dit qu'ils pouvaient bien entendu me répondre, que c'était nécessaire que tout soit dit. Qu'il le fallait afin que cette situation ne dure pas et que l'on puisse se revoir plus sereinement par la suite (par rapport aux enfants, je vais devoir garder un lien avec eux, alors autant que ça se passe à peu près bien...). Pour le moment je n'ai pas eu de nouvelles.

N'écoute surtout pas les éventuels personnes qui te diraient de ne pas le faire, de te mettre à leur place, de savoir de qui ça vient, de ne pas faire attention ou encore de prendre sur toi... Ils ne sont pas à ta place ! Cette lettre sera pour toi un moyen d'extérioriser tes émotions mais aussi de leur dire tout ce que tu as sur le cœur, avec des mots réfléchis, pesés. Rien que le fait de l'avoir écrite m'avait procuré "un mieux". Ce qui est sûr c'est qu'ensuite tu n'aura rien à te reprocher sur l'avenir de ta relation avec eux, car toi, tu aura tout dit, tu aura été clair avec eux et tes sentiments. Est ce qu'ils comprendront ? Ça c'est autre chose...

Et c'est un acte courageux ! Je ne le voyais pas comme ça car les choses ne sont pas dites en face à face,  mais ma psy m'a souligné qu'au contraire, cette lettre laisse des "traces" et c'est donc courageux.

Prend le temps qu'il faut pour la terminer et n'hésite pas, enfin c'est mon avis.

Flore 18
dans table des matières/sommeil tu as cette ancien fil donné
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/quand-le-compte-de-sommeil-n%27y-est-pas/
amitiés

Maniaclik,
Ces repas à 3 ont été pour nous 3 très difficiles à vivre. Aujourd'hui, ils sont notre quotidien, certains soirs nous partageons un repas très agréable, je les vois rire, et ne peux m'empêcher de me dire qu'aujourd'hui notre quotidien c'est celui-ci, et qu'il peut être très doux. Mais il a fallu du temps, beaucoup de temps. Régulièrement, qu début,  nous mangions chez une copine ou une.autre qui n'avaient pas peur de nous inviter et nous voir pleurer,  et ces partages, hors de chez nous, nous faisaient du bien.  Les soirées seule une fois les enfants couchés étaient elles aussi très violentes pour moi, je passais mes soirées sur le forum pour éviter d'être face à cette solitude qui m'était insupportable. Aujourd'hui cette solitude, je l'ai apprivoisée, je pense que je peux même dire que je l'aime, mais ça a été  très long aussi. Et je ne suis pas sûre que cette solitude ne viendra pas à nouveau me peser par moments.
Je ne sais pas si mon témoignage peut t'apporter un quelconque réconfort, c'est bien beau, mais en attendant il faut quand même le traverser. 
Bien tendrement
Mononoké

Oh non, tu n'es pas un monstre, je sais que mon mari souhaitais que je ne finisse pas mes jours seule, aujourd'hui je ne me sens pas prête d'ouvrir mon coeur, mais je pense être capable d'aimer à nouveau, si un jour une rencontre le permet. La vie me le dira. Si un jour mon coeur s'ouvre, je pense que je lui laisserai la chance d'aimer. Je n'ose même pas penser aux questions qui me pollueront  (le vivrai-je comme une trahison, aurai-je peur qu'on croit que je ne pense plus à lui, que je ne l'ai pas assez aimé, mes enfants ? Les enfants de mon mari ? Comment tout le monde pourra vivre cela? Et si cette personne vient chez moi, je devrai enlever quelques photos. Il est partout, les photos que j'affichais quand il était encore en vie n'ont jamais bougé (sauf 3 qui ont pris place dans mon portefeuille
Alors si tu es horrible, je le suis aussi
Affectueusement
Mononoké

l'acupuncture m'a énormément aidée les plantes aussi

accepter d'être traversé par des questions pensées paradoxales c'est ça traverser au mieux le deuil ... car les paradoxes sont nombreux

affectueusement

Flore,
Tes mots me parlent, mon mari etait musicien, il jouait tout le temps, chantait, il composait des chouettes morceaux, aujourd'hui plus de guitare au quotidien..  ça m'a terriblement manqué, ça me manque encore aujourd'hui mis ça fait moins mal.
Faire la même chose, sûr ce n'est pas possible, mais avec le temps vous allez créer autre chose, d'autres façons de faire les choses, d'autres partages vont naître, tout doucement.
Je me souviens, les dimanches soirs étaient tellement douloureux que j'ai mis en place le plateau télé à 19h00, si les bains étaient pris, on préparait ensemble croque-monsieurs et salade, chacun notre tour on choisissait un dessin animé (moi inclu  ) et ce moment est devenu un petit rituel sympa aujourd'hui, ce n'est plus aussi systématique et plus pour lutter contre la douleur,  mais c'est un moment que nous savourons tous les 3.
Bien affectueusement

Les vêtements de mon mari sont encore dans son armoire, sauf les vêtements que ses grands enfants ont gardé. Je porte encore ses pulls, je viens tout juste de proposer à  ses grands enfants de se partager ses instruments de musique, car ils sont tous musiciens et que ses instruments vont pouvoir continuer à vivre dans la famille, et que c'est mieux que de les laisser prendre la poussière. Mais il m'aura fallu du temps, je me suis laissé ce temps. 
Eric, je crois  effectivement que certains se fatiguent de notre deuil, ceux-là s'éloignent au bout d'un moment, j'ai vu certaines personnes s'éloigner au fur et à mesure, pour d'autres je crois sûils sont mal à l'aise , beaucoup maladroits aussi... que les relations humaines sont compliquées.
 
Je vous embrasse tous bien fort et souhaite vous déposer un peu de douceur qui m'accompagne ce matin.
Ce matin, ce sont les voix de mes enfants en train de jouer qui m'ont réveillée, j'ai aime ce moment, puis ils sont venus me faire un câlin dans le lit, qui s'est terminé en partie de guili géante
Ce sont ces moments de petit bonheur que j'affectionne particulièrement et que je savoure dès que mon état me le permet.

Bien tendrement
Mononok'

  Au début de mon deuil, l'une des pires choses pour moi était de penser à tout ce que nous aurions encore pus faire ensemble, y compris des projets que nous avions: on prévoyait par exemple d'aller passer un week-end dans un joli coin verdoyant, dans une chambre d'hôtes, on en parlait beaucoup, ça nous faisait rêver. On pensait aussi à diverses possibilités de sorties ensemble, de petites vacances dans des endroits animés ou pittoresques, en France ou à l'étranger. Et même sans parler de ça, je me réjouissais pour l'été qu'on s'apprêtait à passer ensemble, je l'imaginais aussi beau et romantique que celui d'avant-le seul que nous ayons passé ensemble. Ca m'a demandé beaucoup de temps pour ne plus avoir le réflexe de penser "tiens, un jour, on vas faire ceci, cela..." comme si j'"oubliais", l'espace d'un bref instant, que ça n'arriverait jamais, et pour cause 
  Dans un premier temps, même l'idée de passer un bon moment: une sortie, une visite à une exposition, une promenade etc peux raviver encore le manque, parce-qu'on aurait tans voulu partager ces moments avec l'autre...on en est tous passé par là, c'est certain, et même quand on est parvenu à un mieux-être, ces impressions peuvent parfois resurgir.
  Le mieux que nous puissions nous dire je pense, c'est que ce qui importe le plus n'est pas ce qu'on aurait pus vivre avec l'autre, mais ce qu'on a vécu, et voire cette belle période de bonheur comme un privilège, un don que nous a fait la vie. Le deuil, surtout au stade où tu en est, est très dur, mais au moins nous avons vécu pleinement ces amours, et ces merveilleux souvenirs font partie de nous à jamais, personne ne peux nous les enlever.
  Et réapprendre à savourer les petites joies du quotidien, c'est ce qu'ils auraient voulu pour  nous. Mais je sais que c'est loin d'être évident, ça demande beaucoup de patience.
  De tout cœur avec toi