Auteur Sujet: Elle me manque  (Lu 18419 fois)

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Hors ligne Christi13

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Elle me manque
« le: 31 mars 2014 à 19:33:54 »
Je suis jeune retraité et j’ai perdu mon épouse, il y a presque 7 mois, le 2 septembre 2013.
Elle  a été hospitalisé le 1er jour ou j’étais à la maison, le cancer diagnostiqué 3 semaines plus tard, 6 mois après, elle décédait…
Nous étions ensemble depuis 39 ans, marié depuis 38 ans. Nous avons eu 3 enfants qui ont aujourd’hui 35, 32 et 29 ans et qui ont toujours été très proche de nous, physiquement et psychologiquement même s’ils ont chacun leur vie.
C’était la femme de ma vie, je sais que c’est un terme galvaudé aujourd’hui, mais pour ce qui me concerne, depuis que je l’avais rencontrée, il n’y a eu personne d’autre, aucun coup de canif au contrat. Elle me comblait, nous avions une complicité totale dans tous les domaines de notre vie et nous avons eu une vie intime bien remplie qui a été stoppée par sa maladie.
En dehors de l’activité professionnelle, nous partagions la grande majorité de notre temps ensemble, que ce soit dans les activités de tous les jours, du bricolage, ou de petites escapades, des petits restaurants, etc...
Comme dit plus haut, j’arrivais à la retraite, mon épouse avait cessé son activité professionnelle bien avant moi, et nous avions fait une foule de projet… Pas de tour du monde au programme, mon épouse ayant la phobie des avions, mais plein de petites choses que nous avions laissé de côté par manque de temps et que nous envisagions, sachant que notre temps nous appartiendrait pleinement… Et tout ce que nous avions prévu allait bien remplir notre vie à venir !!!
J’ai beaucoup pleuré après son départ, et je pleure encore, 7 mois après, quand je suis seul et que je pense à « nous ».
Elle me manque terriblement et je me sens horriblement vieux depuis son départ. J’avais perdu 10 kg durant sa maladie, et des douleurs physiques sont apparues. Je me force à avoir un peu d’activité mais le cœur n’y est pas.
Je sais qu’elle n’aurais pas voulu que je me laisse aller, elle qui était dynamique, sportive, mais parfois, je me dis que plus rien n’a de sens…
Les parents, les amis, m’ont beaucoup épaulé au début, mais aujourd’hui, je sens bien qu’ils sont passé à autre chose et peut-être voudraient-ils que j’en fasse autant, mais je n’y parviens pas… Ils me disent que je dois m’accrocher à mes enfants et petits-enfants, mais même si je les aime, ce n’est pas la même chose, et c’est tout son être, à « elle » qui me manque : lui parler, la toucher, l’embrasser, être près d’elle, avec elle !!!
Aujourd’hui, moi le pragmatique, moi le cartésien, pour la première fois j’envisage de voir un « psy » même si je ne suis pas sûr de ce qu’il pourra m’apporter, mais au moins, je pourrai mettre mon cœur à nu, même si cela ne sert à rien…

Hors ligne zabou

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Re : Elle me manque
« Réponse #1 le: 31 mars 2014 à 22:58:18 »
Bonjour Christi,

Désolée de te voir compté parmi nous, il y a 17 mois j'ai perdu mon mari, jeune retraité lui aussi d'un cancer.

En retraite depuis le 1er mai 2011, hospitalisé en urgence le 17 novembre 2011 diagnostique le 31 janvier 2012, il est décédé le 27 octobre 2012.

Je comprends le choc, la perte, la douleur intense, la vie s’arrête brusquement, plus de projets , plus d'avenir....et ce manque perpétuel de l'autre.

Les personnes qui nous entourent font de leur mieux, elles ne comprennent pas, que faire le deuil  d'un être cher est long, très long, comment le pourraient elles d'ailleurs? il faut le vivre pour le savoir!!!

Avec  le temps ,on arrive petit à petit à revenir dans le vie, non sans mal, non sans souffrance.

J'ai choisi dès la semaine qui a suivit le départ de mon amour de voir une psy, et je continue, cela m'aide beaucoup, même si je sors parfois totalement démolie grâce à elle, aux pistes, qu'elle me donne ,j'avance.

Il n'y a ni honte , ni faiblesse, à se sentir fragile, le psy reste une personne neutre à l'écoute à qui l'on peut tout dire, sans jugement.

on a tant besoin de parler, de notre souffrance, de celle que l'on a pu voir, de nos ressentis et surtout de celui ( celle) que l'on aime .

Sur ce forum , tu peux aussi venir écrire, sans jugement, mettre son cœur à nu , sert toujours à quelque chose, ne serait ce qu' à évacuer le trop pleins, et c'est déjà beaucoup....

zabou
Le souvenir, c'est la présence invisible.
Si j'avais su que je t'aimais tant, je t'aurais aimé davantage.
Mon amour, plus qu' hier et moins que demain.

Hors ligne Coccinelle12

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Re : Elle me manque
« Réponse #2 le: 31 mars 2014 à 23:47:41 »
Bonsoir Christi,
Que je comprends ta peine,  7 mois.
A 7 mois de deuil, j' étais un vrai zombie.
En ce qui me concerne, j'ai vu une psy 3 semaines après la mort brutale de mon amour, mais je  n' étais pas prête, j'ai cédé à l'impulsion de mon entourage.
Mais ce fut une mauvaise expérience, j'ai donc arrêté tout de suite.
Après 6 mois de deuil, j' étais tellement mal, je  m'enfonçais de jour en  jour, et j'ai décidé de moi même d'en chercher un,plus orienté dans le deuil, je l'ai trouvée et  je n'ai pas été déçue.
Je l'ai beaucoup vue dans les premiers temps, elle m'a beaucoup apporté, elle  m'a  permis d'avancer et de voir les choses  différemment. Je suis sortie de cet  état de léthargie dans lequel  je   me trouvais.
Aujourd' hui, même si  je  ne   suis  pas  tirée d'affaire, je vais mieux, elle m'a aidée, mais j' éprouve désormais le besoin de mettre de la distance, elle n' est d'ailleurs pas contre cette idée.
Ce témoignage pour te  dire que si tu  en  ressens le besoin, fais-toi aider.
Amitiés
"Le plaisir d'avoir un ami est parfois éphémère, mais pas le bonheur d' en avoir eu un "
"La mort laisse un chagrin que nul ne peut consoler, L' amour laisse un souvenir que nul ne peut voler"

Hors ligne Christi13

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Re : Elle me manque
« Réponse #3 le: 01 avril 2014 à 14:53:49 »
Merci Zabou, merci Coccinelle,

Vos témoignages sont très précieux, j'ai commencé ce matin mes recherche en contactant la psychologue du centre hospitalier qui m'avait proposé son aide à l'époque, mais que j'avais refusé, étant dans l'action: funérailles à préparer puis succession à organiser... même si nos biens se limitaient à une maison et quelques compte-épargne...
Le contact que j'ai eu avec cette psychologue a été très ouvert et elle m'a proposé plusieurs pistes que je vais étudier.
Elle m'a consacré 2 fois 1/2 heure au téléphone, avec une très grande qualité d'écoute.
Quelques points que je n'ai pas développé dans mon premier texte: l'espérance que nous avions développé, mon épouse et moi, dans le traitement qui allait démarrer (les 3 praticiens que j'avais vus ne m'avaient laissé que peu d'espoir quant à une issue positive, la maladie évoluant très rapidement: par contre, j'avais caché celà à mon épouse car je voulais qu'elle se batte contre la maladie...) Malheureusement, ils étaient dans le vrai et aucun traitement n'a été efficace...
Ce que j'ai gardé, gravé en moi, c'est que mon épouse m'a demandé (se sachant condamnée) si je lui en voulais d'avoir gaché mon début de retraite, ce à quoi j'ai répondu que c'était à cette maladie que j'en voulais, mais surtout pas à elle.
J'ai ensuite passé les môments de tête à tête avec elle, lorsqu'elle était lucide, à l'écouter me donner des conseils pour "après", que ce soit dans mes activités (nous avions convenu, lorsque je préparais ma retraite, de revoir la décoration de la maison) et elle me demandait de ne pas en faire trop (elle voulait que je me préserve), ensuite quelques conseils vers les enfants et petits-enfants... Jamais, nous n'avons parlé de mort, elle voulait penser aux "vivants", à ceux qui resteraient après son départ...
Tant qu'elle était lucide, chaque soir, en partant pour la maison me reposer un peu, je l'embrassais et lui disait: "je t'aime", elle me répondait, comme elle l'avait toujours fait: "je t'adore"...

robert84

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Re : Elle me manque
« Réponse #4 le: 01 avril 2014 à 16:48:31 »
Bonjour Christi,
Sur ce forum, nous traversons un deuil qui nous tous touche tous à des degrés divers. Me concernant, mon épouse est partie de longue maladie après 6 années de combat et 25 ans de vie commune ou les bons moments ont alterné avec les moins bons, et elle est partie aussi belle qu'elle fut et sans trop souffrir. Malgré tout, l'amour de mon épouse vit en moi et me donne beaucoup de force, pour continuer à avancer et, surtout, pour ne pas sanctuariser son souvenir au détriment de celui de mes garçons. J'ai suivi les vidéos de Christophe Fauré sur son site "traverser son deuil", ces dernières m'ont beaucoup apportées. Traverser un deuil n'est pas chose facile et comme dans la maladie j'ai des jours où je suis au fond du trou et d'autres où je me surprends à sourire et à partager des moments de bonheur. Me concernant, je me suis accordé des choses essentielles, me laisser du temps, exprimer ma souffrance, m'occuper de moi et avancer coute que coute en restant dans l'espérance. Espérance de jours meilleurs où le souvenir de ma belle n'entrainera pas souffrance et larmes. Au bout de 13 mois, cette épreuve que je traverse, avec mes fils, ma famille et tous les gens qu'ils l'ont aimé, m'a changé profondément, je vis de plus en plus au jour le jour sans trop m'aventurer dans le futur et sans m'appesantir sur le passé. J'ai la chance d'avoir autour de moi des gens proches qui me soutiennent et m'apportent compréhension et chaleur.
Bien à toi.

Hors ligne Christi13

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Re : Elle me manque
« Réponse #5 le: 02 avril 2014 à 12:08:40 »
Bonjour à tous,

Oui, comme le disait Robert, notre deuil est chacun différent, la manière de la vivre aussi, je pense...
Voici un petit poëme que j'ai écrit, en reponse à ma chérie sur une promesse que je lui ai faite, peu avant son départ, mais promesse aussi difficile à tenir dans les môments de désespoir...

La promesse!

Le bonheur de la vie reçue d’abord
Vivre, partager, refuser l’égoïsme
Vivre en aimant, encore et encore
Vivre de projets, avec idéalisme.

Tous, nous avons notre lot de plaisirs
L’émerveillement des regards, des non-dits
Les éclats de rire, les simples sourires
Cette sensation si douce de paradis.

Cette rencontre avec l’être aimé
Ces doux tête-à-tête tant attendus
Puis ce bonheur, enfin affiché
Partager avec les proches ce plus.

Cette vie qui passe comme l’éclair
Ces projets ensemble construits
Ces souvenirs, dans l’esprit si clairs
Ces jours, bons ou maudits.

La maladie puis la mort assoiffée
Qui frappe l’être aimé, l’oblige à partir
Alors qu’on avait encore des projets
Alors que s’ouvrait un nouvel avenir.

Cette mort que j’avais espéré en premier
Le plus tard possible assurément
M’aurait frappé, la laissant délaissée
Mais avec les enfants et petits-enfants présents.

Egoïstement, c’était mon souhait ultime
Partir en premier, m’endormir paisiblement
Aujourd’hui, oublier l’égoïsme, condamné à vivre
Penser aux enfants, ne pas ajouter aux tourments.

A ma chérie, à qui j’ai fait la promesse contenue dans la dernière ligne.

Hors ligne Eva Luna

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Re : Elle me manque
« Réponse #6 le: 02 avril 2014 à 21:51:23 »
Un beau grand poème pour y redire ta promesse...

IADE SUP

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Re : Elle me manque
« Réponse #7 le: 02 avril 2014 à 22:48:45 »
IL me manque, mais je remercie de l'avoir connu!

merci pour ta tendresse
                      ton affection
                      ton respect
                       ton amour
merci de m'avoir aimé telle que j'étais , en respectant mon autonomie et en me laissant la liberté dont j'avais besoin.
merci d'avoir su m'aider mieux que personne  quand j'étais dans la peine, dans le questionnement et dans le doute.
merci de m'avoir permis d'être la femme que je suis aujourd'hui et pour ces 30 années partagées.
merci d'avoir été un excellent papa pour notre fille;
il est mort le 30 septembre 2011, la notion de temps est devenu tres étrange, c'est à la fois tres loin et tout pres..




Hors ligne zabou

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Re : Elle me manque
« Réponse #8 le: 03 avril 2014 à 11:01:55 »
Bonjour à tous et toutes,

J’admire cette capacité à pouvoir écrire de belles choses.

Cette notion de temps!! on s’aperçoit après, que c'est tellement subjectif, ce temps qui nous reste et qui ne revêt plus la même importance qu'avant .

Désormais ,un jour après l'autre, on sait tous que demain tout peut s’arrêter, alors on change, sans en prendre conscience, au début.

Et demain devient un autre jour!!!

J'ai le même sentiment que toi Iade,à la fois loin et tellement près!!!!
zabou
Le souvenir, c'est la présence invisible.
Si j'avais su que je t'aimais tant, je t'aurais aimé davantage.
Mon amour, plus qu' hier et moins que demain.

Patty

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Re : Elle me manque
« Réponse #9 le: 03 avril 2014 à 13:03:35 »
Bonjour tout le monde,

Le 2 septembre, une date que je ne pourrai jamais oublier non plus !! Mon mari a décidé de quitter la vie ce jour là, le 2 septembre 2008,  sans rien dire, sans laisser d'explication. Il était mon amour, mon amant, mon ami, le père de mes enfants, celui pour qui mon coeur continuait à battre comme au premier jour de notre rencontre 18 ans auparavant. Nous étions heureux, sur tous les plans, c'est pour cela qu'aujourd'hui encore, six ans après je ne comprends toujours pas son geste.
Le deuil est toujours là, moins douloureux, plus doux, il fait partie de ma vie. Comme vous j'ai été très entourée le premier mois, puis petit à petit le vide s'est installé. Heureusement mes filles étaient là et pour elle je n'ai pas baissé les bras, j'ai avancé, cachant ma peine derrière un sourire, allant travailler sans envie jusqu'au jour où j'ai senti que la douleur prenait le pas sur ma vie. Je suis allée consulter une psychanalyste spécialiste du deuil.  Et là, cette personne extraordinaire m'a aidée, pendant six mois, tous les 15 jours je suis allée chez elle.
Aujourd'hui, mes filles ont quitté la maison et je continue à avancer avec parfois des phases de découragement, mais pour lui, pour elles, je me dis que la vie est si belle malgré tout ça.
Je le retrouve dans chaque sourire de mes puces, dans les photos de nous deux, il m'arrive de me demander ce qu'il fait, si il regrette de nous avoir laissées.
Malgré tout je pense que la vie me réserve d'autres merveilles peut être même un autre amour, mais lui,  il sera toujours là, un merveilleux et doux souvenirs à jamais gravé dans mon cœur.

Hors ligne Christi13

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Re : Elle me manque
« Réponse #10 le: 03 avril 2014 à 15:06:36 »
Bonjour Patty,

Je vais faire une petite aparté sur le suicide car, il y a déjà de nombreuses années, j’ai perdu 1 excellent camarade de travail, qui était aussi un ami, qui avait eu 1 divorce difficile, avait rencontré une personne avec qui il avait une entente parfaite, avec qui il avait eu une fille d’1 an lorsqu’il a décidé d’en finir… on ne saura jamais pourquoi, car s’il avait connu des moments difficiles, ils étaient derrière lui et sa nouvelle famille avait de quoi le combler… Comment savoir ce qu’il lui est passé en tête au moment de l’acte sans retour ?

Le 2ème point que j’aimerais souligner, c’est quand tu parles du sourire de tes enfants dans lequel tu retrouves un peu de lui. Tu as du voir plus haut que j’ai trois grands enfants dans lesquels, bien sûr, je retrouve une partie de leur maman… Et puis, il y a notre petite-fille, qui est née 9 jours après son décès, et qui a le sourire et la joie de vivre qu’avait mon épouse, et je pleure parfois en regardant les photos de la petite, et je me sens si bien quand elle me sourit !

Le 3ème point, plus délicat, c’est l’après, tu dis à la fin de ton témoignage « la vie me réserve d’autres merveilles et peut-être même un nouvel amour »… C’est 1 point qui me perturbe au plus haut point : elle m’a tellement donné de son amour que cela crée un manque monstrueux, et je me dis, à 60 ans, avec ce manque qui me bouleverse, pourrais-je vivre uniquement dans son souvenir jusqu’à ma mort… S’il me reste 6 mois, cela ne posera aucun problème, mais si je dois vivre encore 10 ans, 15 ans ou plus, j’ai peur de « cette solitude », du manque de ce « partage » qui nous caractérisait !!!  j’ai peur que cela me rende acariâtre et invivable pour mes proches… Et parfois, je me dis qu’une « belle » rencontre pourrait répondre à mon besoin d’amour et de partage, même si celle qui a partagé 39 ans de ma vie, avec un bonheur partagé, aura toujours une place spéciale dans mon âme, et ce jusqu’à mon dernier souffle…

Hors ligne Mimie

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Re : Elle me manque
« Réponse #11 le: 03 avril 2014 à 18:05:00 »

Nous étions ensemble depuis 39 ans, marié depuis 38 ans. Nous avons eu 3 enfants qui ont aujourd’hui 35, 32 et 29 ans et qui ont toujours été très proche de nous, physiquement et psychologiquement même s’ils ont chacun leur vie.
C’était la femme de ma vie, je sais que c’est un terme galvaudé aujourd’hui, mais pour ce qui me concerne, depuis que je l’avais rencontrée, il n’y a eu personne d’autre, aucun coup de canif au contrat. Elle me comblait, nous avions une complicité totale dans tous les domaines de notre vie et nous avons eu une vie intime bien remplie qui a été stoppée par sa maladie.
Pour ma part, 40 ans de mariage, 3 enfants, 4 petits enfants, 3 1/2 (le dernier est né en novembre) lorsque mon mari est décédé. Nous étions tout l'un pour l'autre, 6 ans de maladie pour lui, de souffrances, d'espoirs vrais ou faux. Mais surtout 6 ans de lutte courageuse pour vivre à n'importe quel prix, il était tellement courageux, il aimait tellement la vie.
En dehors de l’activité professionnelle, nous partagions la grande majorité de notre temps ensemble, que ce soit dans les activités de tous les jours, du bricolage, ou de petites escapades, des petits restaurants, etc...
Comme dit plus haut, j’arrivais à la retraite, mon épouse avait cessé son activité professionnelle bien avant moi, et nous avions fait une foule de projet… Pas de tour du monde au programme, mon épouse ayant la phobie des avions, mais plein de petites choses que nous avions laissé de côté par manque de temps et que nous envisagions, sachant que notre temps nous appartiendrait pleinement… Et tout ce que nous avions prévu allait bien remplir notre vie à venir !!!
J’ai beaucoup pleuré après son départ, et je pleure encore, 7 mois après, quand je suis seul et que je pense à « nous ».
Elle me manque terriblement et je me sens horriblement vieux depuis son départ. J’avais perdu 10 kg durant sa maladie, et des douleurs physiques sont apparues. Je me force à avoir un peu d’activité mais le cœur n’y est pas.
C'est exactement pareil pour moi, sauf que j'ai pris 10 kg et développé une fibromyalgie lors de sa seconde récidive, je me force aussi et cela me fait du bien quand j'y suis, mais alors je dois m'arracher à mon chez moi.
Je sais qu’elle n’aurais pas voulu que je me laisse aller, elle qui était dynamique, sportive, mais parfois, je me dis que plus rien n’a de sens…
Non cette triste impression que plus rien n'a de sens.
Les parents, les amis, m’ont beaucoup épaulé au début, mais aujourd’hui, je sens bien qu’ils sont passé à autre chose et peut-être voudraient-ils que j’en fasse autant, mais je n’y parviens pas… Ils me disent que je dois m’accrocher à mes enfants et petits-enfants, mais même si je les aime, ce n’est pas la même chose, et c’est tout son être, à « elle » qui me manque : lui parler, la toucher, l’embrasser, être près d’elle, avec elle !!!
Oui un manque physique juste le serrer contre moi
Aujourd’hui, moi le pragmatique, moi le cartésien, pour la première fois j’envisage de voir un « psy » même si je ne suis pas sûr de ce qu’il pourra m’apporter, mais au moins, je pourrai mettre mon cœur à nu, même si cela ne sert à rien…               J'avais un psy avant que je n'ai pas lâché, qui ne m'a pas lâchée et je crois que c'est pour longtemps, c'est comme cela une béquille quand on en a besoin. Je dis que mon énergie est partie avec mon mari, oui que je suis fatiguée!
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Bon courage
Mimie

La nuit n'est jamais complète, il y a toujours puisque je le dis, Puisque je l'affirme
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte
Paul Eluard

Hors ligne Christi13

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Re : Elle me manque
« Réponse #12 le: 03 avril 2014 à 18:34:02 »
Re bonjour Mimie,

Justement je viens de te laisser 1 petit commentaire sur ton journal.
Merci pour tes commentaires sur mon message de présentation.
Je ne sais vraiment plus ou j'en suis aujourd'hui, j'ai l'impression parfois que je vais m'écrouler, que tout est brouillé dans ma tête. Il y a 1 mois, j'avais l'impression d'aller mieux, je pouvais enfin parler de mon épouse sans avoir les larmes aux yeux et je commençais même parfois à raconter quelques anecdotes de notre vie en souriant...
Et puis, depuis quelques jours, je m'enfonce à nouveau, je repars en arrière de 6 mois, je n'arrive plus à parler d'elle sans que les larmes ne viennent, je m'énerve pour rien, mes douleurs physiques s'amplifient, rien de positif...
Je vais voir le centre d'aide pour rencontrer un psychologue et après m'avoir écouté, on me dit dépressif, on veut que je vois 1 psychiatre et me mettre sous anti-dépresseur, moi qui ais ces mots en horreur... Rien pour me remonter !

Hors ligne zabou

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Re : Elle me manque
« Réponse #13 le: 03 avril 2014 à 23:16:09 »
Bonsoir ,Patty, Mimie,Christi et tous,

Patty, comme toi, depuis le début et malgré la souffrance intense, d'avoir perdu l' homme de ma vie?(C’était l'homme de ma vie, je sais que c’est un terme galvaudé aujourd’hui, mais pour ce qui me concerne, depuis que je l’avais rencontré, il n’y a eu personne d’autre, aucun coup de canif au contrat. IL me comblait, nous avions une complicité totale dans tous les domaines de notre vie et nous avons eu une vie intime bien remplie qui a été stoppée par sa maladie.)
J'ai toujours laissé la porte ouverte à l'après , à une rencontre, j'ai toujours su aussi que je n'aimerai plus personne, comme je l'ai aimé, mais un amour différent, un attachement, des bras pour me serrer, de la tendresse, nous en avons tous besoin, et je sais qu'il sera pour moi difficile de faire sans, et puis maintenant il est là en moi, avec moi, et le restera pour toujours.
C'est aussi plus doux, mais la douleur reste presque encore aussi intense, il me manque, les beaux jours sont terribles, ils font ressurgir , une grande nostalgie....
Et puis , j'ai réalisé que la vie est précieuse,que nous avons encore droit au bonheur.

Mimie, ma psy reste me bouée de sauvetage, celle à qui je peux tout dire, celle avec qui mes émotions sont sans pudeur,celle qui m'aide à réfléchir sur moi, sur nous,et qui permet que j'arrive à prendre du recul, un psy avant que je n'ai pas lâché, qui ne m'a pas lâchée et je crois que c'est pour longtemps, c'est comme cela une béquille quand on en a besoin.

Non cette triste impression que plus rien n'a de sens
.

Cette impression on la conserve si longtemps!!! et puis elle s'estompe et finit  par disparaitre, on finit par donner un certain sens à notre vie.

Je dis que mon énergie est partie avec mon mari, oui que je suis fatiguée!

Cet épuisement, et ce manque d’énergie, finiront eux aussi par s'user, et un matin ,sans savoir pourquoi , ni comment, on à de nouveau ENVIE.Le deuil est si fatiguant, toutes ces questions sans réponses, que l'on tourne et retourne ,à longueur de journée dans notre tête, toutes ces images, cette douleur que l'on à vu, et vécu dans notre chair..
Sans même parler du MANQUE!!

Christi,tu va arriver sur une période( les 9 mois) qui ont été horribles pour moi, un réel retour en arrière, apparemment normal une étape du deuil, assez marquée,( nous avions avant des vidéos à disposition, très bien faites qui expliquaient toutes les étapes).

Je vais voir le centre d'aide pour rencontrer un psychologue et après m'avoir écouté, on me dit dépressif, on veut que je vois 1 psychiatre et me mettre sous anti-dépresseur, moi qui ais ces mots en horreur... Rien pour me remonter !

Je me reconnais dans cette phrase, mais c'était avant!!!
Avant que mon mari ne tombe malade... depuis je prends des anti dépresseurs, prescrit par un psychiatre, et je vois une psy 2 fois par semaine, une véritable révolution pour une fille comme moi!!! pourtant c'est une aide précieuse qui permet de ne pas sombrer, qui nous garde debout, une aide pour avancer, et Mimie le dit très exactement  " une béquille".


Comme une jambe défaillante, le cerveau aussi à ce besoin, la force finalement, est de le reconnaitre,tu vas arriver dans un creux, et puis tu verras tu le remonteras.

Je sais , c'est tellement difficile, j'avais l'habitude d'écrire que ma douleur était indicible, aujourd'hui présente, souvent douce et parfois intense.

Comme le soleil est beau, il viendra à vous, vos verrez....

Je vous embrasse.

zabou



Le souvenir, c'est la présence invisible.
Si j'avais su que je t'aimais tant, je t'aurais aimé davantage.
Mon amour, plus qu' hier et moins que demain.

Hors ligne Christi13

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Re : Elle me manque
« Réponse #14 le: 04 avril 2014 à 10:05:43 »
Bonjour Zabou,

Je me lève,  ou plutôt je m'extirpe de mon lit difficilement, le corps complètement cassé, des douleurs dans tout le corps, comme si j'avais 20 ans de plus... Je me jette sur la boite d'antalgiques pour calmer mes douleurs physiques !
Moi qui encore il y a un peu plus d'un an, je me levais chaque matin à 6h00, sans réveil matin, aujourd'hui je parviens à sortir du lit en me donnant comme objectif d'aller sur sa tombe, qui heureusement n'est pas trop loin de chez nous.
je n'ai plus l'impression de vivre, tout au mieux de survivre...
Faire semblant devant les enfants, les parents, quand ils me voient... heureusement, ils ne me voient pas au lever, sinon ils auraient peur en me voyant...
J'ai peur de continuer ainsi, longtemps, moi qui ais toujours été combattif, dans ma vie, dans mon travail, j'ai de moins en moins l'envie de me battre... pour quoi, pour qui ?
J'aime mes enfants, mes petits-enfants, et j'ai promis à mon épouse de "ne pas me laisser aller" pour eux, quelques jours avant son départ, mais que cette promesse est dure à tenir...
Moi qui ais toute ma vie été un bâtisseur, j'ai fabriqué presque seul ma maison, avec l'aide de mon épouse, et chaque matin, depuis son départ, j'ai l'impression de devoir reconstruire le mur que j'avais bati la veille et qui s'est écroulé durant la nuit... le même jour qui revient sans cesse, sans rien qui permette de dire que demain sera meilleur !!!