FORUM "LES MOTS DU DEUIL"

Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: pinky29 le 17 décembre 2012 à 11:58:13

Titre: Ecrire s'est toujours reculer l'instant ou tout s'est écroulé (Zazie)
Posté par: pinky29 le 17 décembre 2012 à 11:58:13
Dans ces 13jours de coma, je t'ai chanté souvent des chansons de Zazie, car tu aimais ma voix et cela semblait t'apaiser parfois dans les moments où ton coeur battait trop vite, où ton corps s'agitait de convulstions terribles...
J'espère que tu m'as entendue, que tu me ressentais, que la Force de mon Amour profond t'est parvenue dans ta Nuit, dans ton voyage vers la Fin...
Même dans ces moments terribles, je trouvais ton corps beau, ta peau douce... Je t'ai tant embrassé...Malgré tous ces tuyaux qui transperçaient ton corps de partout.
J'ai tenté comme je pouvais de t'apporter du bien-être, de te détendre. J'avais si mal pour toi; voir ton corps dans cette telle souffrance...
Je te massais les pieds pour te détendre et que ton coeur se ralentisse et s'apaise.
Je voulais te faire du bien jusqu'à la dernière minute.
Je te parlais, te disais tout mon Amour, toute mon angoisse de te perdre. Mais je te disais aussi dans mes paroles et dans mon coeur que je respecterais ta décision si tu décidais qu'il était temps pour toi de Partir...Même si l'Après serait AFFREUX pour moi.

Tu étais ma Moitié et même TOUT pour moi. Avec Toi, j'avais trouvé l'équilibre. Je commençais à trouver ma Paix intérieure, à tenir debout sur mes jambes.

J'aimais t'attendre le soir quand tu rentrais du travail et t'organiser un intérieur douillet et chaleureux pour t'accueillir, un hâvre de paix, toi qui en avais tant besoin.
J'aimais te préparer des petits lats qui te régalaient. C'était ma joie de t'accueillir, de savoir que je te faisais du bien, que mon Amour te nourrissait, t'éuilibrait, toi qui a tant souffert, tant galéré.
J'aurais voulu t'offrir bien davantage.
J'avais encore tant de projets pour t'apporter la Paix, l'Amour, te couvrir de Tendresse.

J'ai besoin d'écrire car mes souvenirs s'évanouissent et ça me fait peur.
J'ai peur de perdre les traces de notre Bonheur, de notre Amour, de ne plus me souvenir des gestes de Tendresse que j'ai eus pour toi, que tu as eus pour moi.
Déjà la dernière semaine ensemble s'efface. T'ai-je assez montré cette semaine-là à quel point je t'aimais ? Je ne sais plus.
Je me souviens encore un peu de ce dernier dimanche 4 novembre : une longue ballade dans le froid, sous le soleil de début novembre, la main dans la main.
LKe repas du soir avec tes amis. J'avais cuisiné un plat de chez moi que vous ne connaissiez pas. Vous vous êtes régalé. Comme un repas d'Adieu. C'est la dernière fois qu'ils t'ont vu 'en vie'.
Puis ma dernière nuit dans tes bras, ma tête comme à l'habitude dans le creux de ton épaule, ta main caressant mes cheveux avec tant de Tendresse, de Douceur, d'Affection. Ca me faisait tant de bien.

J'en suis encore à me persuader que 'si je le veux très fort', si j'espère de toutes mes forces, TU REVIENDRAS...Comme si c'était une rupture amoureuse...
MAIS C'EST UNE RUPTURE DEFINITIVE. TU ES ARRACHE A MOI, arraché de mon corps et de mon coeur pour TOUJOURS.
Je n'étais pas là près de toi les 2 dernières semaines avant ton accident cardiaque.
J'ai trouvé dans ton lecteur CD : ALLEGRIA de Cirque du Soleil...Un CD qui te faisait pleurer...J'ai mal car tu devais être triste pour avoir écouté cela...
Je sais que sans moi tu te sentais malheureux, tu déprimais et je m'en veux de ne pas t'avoir apporté 2 semaines de Douceur et d'Amour en plus.

Je me souviens de tes 2 derniers appels téléphoniques, mercredi 14 et jeudi 15 novembre...Tu étais si épuisé (sans dout ele coeur déjà qui te privait d'oxygène ?)...Et tu m'as dit tout ton Amour. Tes mots étaient si remplis d'Amour et de Tendresse mais de détresse aussi loin de moi que ça m'a fait mal. Cela résonnait déjà dans ma tête comme des mots d'Adieu. Il y avait de la tristesse dans ta voix...
Et je ne peux oublier ce lundi 5 novembre, notre 'aurevoir' sur le quai de gare à Hambourg. Je ne voulais pas partir car nous avions passé des vacances délicieuses où je m'étais sentie si proche de toi, mon Amour pour toi chaque jour davantage plus profond, Notre Amour à tous 2 chaque jour plus profond. Il se construisait, montait crescendo...Tous tes amis me le disent...
Je ne voulais pas partir. J'ai hésité à annuler, à ne pas monter dans ce train qui m'éloignait de toi et rester près de toi. Je ne me suis pas écoutée.
Je t'ai serré si fort contre moi. Nous sommes restés enlacés, je t'ai embrassé avec fougue de tous ces pet§its baisers doux et plein de tendresse que tu aimais, sur ta joue, sur le coin de tes lèvres, près de ton oreille. Et je voyais tes yeux savourer cet instant de tendresse infinie. Cela te faisait tant de bien. J'avais l'impression de te nourrir d'Amour pour que tu tiennes les jours suivants loin de moi, dans ton métier qui te stressait et te prenait toute ton énergie...
Et je t'ai murmuré : 'je t'aime, je t'aime, je t'aime'. J'ai respiré ton odeur. Je ne pouvais plus te lâcher ni quitter tes bras.

Pourquoi suis-je partie ? Pourquoi ne t'ai-je pas offert ces 15 derniers jours de Bonheur en plus ??

Mais qu'aurais-je pu faire le soir de ce drame où ton coeur s'est arrêté ?? J'aurais hurlé, sans savoir quoi faire ni comment te donner les 1ers soins...
Peut-être as-tu voulu m'éviter cette vision de fin du monde ? Cette culpabilité ?
Peut-être ton coeur est-il reparti ensuite pour que je puisse avoir le temps de revenir et t'accompagner et te soutenir dans ces 13 horribles jour vers ton Dernier Voyage ?
Tu es resté en vie jusqu'à la fin de ma journée d'anniversaire. C'est la 1ère fois que nous passions mon anniversaire ensemble en 4ans de vie ensemble.
Je suis née le 29.11 à 4h15 et tu es parti le 30.11 à 4h30...
JE NE T'OUBLIERAI JAMAIS. Je t'aime encore et toujours. Je t'aime. Et je souffre de ne plus pouvoir te donner TOUT CET AMOUR qui me submerge et dont je ne sais que faire.

ZAZIE poursuit sa chanson en disant :
'on écrit pas sur ce qu'on aime,
pas de chanson d'Amour quand on en a,
voilà, pourquioi mon Amour, je n'écris rien sur toi. Rassure-toi'

Voilà : je n'avais jamais écrit sur toi, car tout allait bien, tout était Harmonie, Plénitude.
Aujourd'hui, j'écris car tout est parti.
JE T'AIME;
Ton Petit Ange
Titre: Re : Re : Ecrire s'est toujours reculer l'instant ou tout s'est écroulé (Zazie)
Posté par: pinky29 le 17 décembre 2012 à 14:52:54

Tu as raison de parler de lui ainsi.
C'est en gardant ces souvenirs en toi que tu avanceras le plus doucement possible, en les gardant pour toujours et en même temps, en éloignant gentiment toute l'émotion qui y est attachée !

Les écrire, en parler, se les remémorer sans cesse pour qu'ils deviennent plus tard des repères de bonheur et qui resteront toujours !

Sans oubli, bien au chaud en toi !


 :-*

Yohann

Merci Yohann,
Je voulais en fait proposer un post ou chacun aurais pu écrire chaque jour sa pensée, son ressenti, ce qu'il avait envie de dire à celui/celle qu'il aime...
je me disais que cela donnerait peut être des idées à d'autres, un episte. Je sais que tout le monde n'arrive pas à écrire, à dire...
Que ceux qui se sentent dans l'état d'écrire le fassent ...
A bientôt à vous tous,
chris
Titre: Re : Ecrire s'est toujours reculer l'instant ou tout s'est écroulé (Zazie)
Posté par: Chris-ka le 17 décembre 2012 à 18:47:53
Christine,

Beaucoup d'émotion en te lisant ... Ta façon de relater vos embrassades, vos câlins, vos petits bisous sur le quai de la gare m'a paru tellement vivant que j'ai éprouvé un gros manque de tendresse à l'instant ou je te lisais ... Tout ça me parait tellement loin !

Et tu peux te rassurer, un tel Amour, ça ne s'oublie pas, ça se garde bien au chaud au fond de toi !

Bises
Karine
Titre: Re : Ecrire s'est toujours reculer l'instant ou tout s'est écroulé (Zazie)
Posté par: mirele le 17 décembre 2012 à 19:07:25
chère Pinky,
Je viens de lire le long message où tu racontes vos derniers moments

je pleure à chaudes larmes en le lisant

cela me rappelle mes derniers moments avec mon Emmanuel

et comment je me suis dépêchée de tout écrire, le moindre dialogue, avant d'oublier

pendant 2 mois, je n'ai fait que cela, lui écrire, j'ai noirci près de 300 pages

merci d'avoir retranscrit tout cela

cela nous rappelle les merveilleux moments, le dialogue, la complicité tendre, tout ce dont nous avons été si brutalement coupés

oh, comme tu l'aimais !!!

oui, un jour je te raconterai notre histoire, je l'ai déjà un peu racontée ici et je ne veux pas "lasser" mon lectorat

ton message me rappelle aussi combien, pendant que nous écrivons notre amour, nous sommes encore portés par lui

je t'embrasse

muriel
Titre: Re : Re : Ecrire s'est toujours reculer l'instant ou tout s'est écroulé (Zazie)
Posté par: pinky29 le 17 décembre 2012 à 21:11:24
chère Pinky,
et comment je me suis dépêchée de tout écrire, le moindre dialogue, avant d'oublier

pendant 2 mois, je n'ai fait que cela, lui écrire, j'ai noirci près de 300 pages

oh, comme tu l'aimais !!!

oui, un jour je te raconterai notre histoire, je l'ai déjà un peu racontée ici et je ne veux pas "lasser" mon lectorat

ton message me rappelle aussi combien, pendant que nous écrivons notre amour, nous sommes encore portés par lui

je t'embrasse

muriel
Merci Muriel,
je  me rends compte en te lisant que ma démarche est aussi 'normale'. Tu l'as fait aussi pour ne rien oublier. Je suis dans ce besoin. J'ai décidé de le faire tous les jours.
je suis touchée que nos histoires à tous vous touchent, que vous les lisez, et que cela vous émeut malgré votre propre peine.
merci infiniment de m'avoir lue et de m'avoir laissé partager cela avec vous. Je pensais écrire dans le vide. Si ça ne parvient pas à mon Amour (ou est-il?) au moins cela permet à d'autres soit de se retrouver, soit d'exprimer eux aussi leur ressenti.
Merci et à bientôt (et je te lirai avec plaisir Muriel. Il semble que nous avons peut etre des vecus un peu similaires ?)
Chris
Titre: Re : Ecrire s'est toujours reculer l'instant ou tout s'est écroulé (Zazie)
Posté par: mirele le 17 décembre 2012 à 23:10:32
Christine,

yohann a raison, c'est notre histoire que nous relisons dans les lignes des autres.

alors je te livre, je vous relivre un bout de la mienne, de notre histoire à Emmanuel et moi.

J 'ai divorcé il y a 15 ans dans des circonstances dramatiques de violence et ai élevé mes enfants seule. Grosse dépression. arrêt de travail qui a duré 6 ans. Lente remontée vers la vie.

Il y a un an je rencontre Emmanuel. Parcours difficile aussi. En 2000, sa copine, avec qui il était depuis 6 ans, déclenche une sclérose en plaques. Je vais l'appeler Tess. Elle était irlandaise, alors pour qu'elle puisse bénéficier de la qualité des soins français, il l'épouse et revient avec elle en France.

très vite, c'est l'enfer. La maladie progresse très vite. Tess se retrouve seule en France, malade, isolée dans leur appartement. Elle perd l'usage de ses jambes, de ses mains. Il continue à la soigner entièrement seul, refusant toute aide médicale et ménagère. des années de claustration, de descente aux enfers, seul avec son épouse qui bientôt ne peut plus parler.

Il y a un an, je rencontre au travail cet homme extraordinaire, drôle, intelligent, chaleureux. A cette époque déjà, sa femme ne le reconnaît pratiquement plus jamais. Pendant 6 mois, on se "tourne autour".Après tout, me dis-je, il est marié. Alors je tais mon attirance. Mais on fume ensemble à toutes les pauses , on se voit de temps en temps, on va à des brics à bracs ensemble, on achète un tas de vieux trucs inutiles qui nous font rigoler (des mugs, une vieille ardoise, des porte-clés des années 60....). On aime tous les deux les vieux objets cabossés qui ont une histoire !
On se téléphone parfois.

Arrivent les vacances scolaires, je pars chez mes parents. et là, nous réalisons tous les deux séparément et simultanément que ... nous nous manquons.

A mon retour, tout va très vite. On va prendre un pot en ville, on parle de ce sentiment de manque et c'est l'évidence, nous nous apercevons que nous sommes amoureux et que nous ne le savions pas.

Quinze jours plus tard, nous sommes inséparables. Nous passons ensemble tous les moments qu'il ne consacre pas à sa femme et tous ceux que je ne consacre pas à mes enfants. Il ne ressent aucune culpabilité car voilà des années que Tess n'est plus vraiment sa femme, qu'il éprouve à son égard pitié, dévouement, tendresse encore, mais plus d'amour. il dit que je suis la deuxième femme de sa vie, la femme de la deuxième moitié de sa vie. Il dit qu'il a beaucoup de chance d'avoir rencontré dans sa vie deux femmes à aimer. Pour moi, un amour si fort, c'est la première fois de ma vie d'adulte.

Avec moi, cet homme renaît à la vie et à l'amour. Il respire hors de cet appartement confiné du 9ème étage. On se promène beaucoup, on fait mon jardin. On fait les magasins, beaucoup, parce que voilà des années qu'il s'habille comme un sac et, pour la première fois depuis des années, il veut plaire à une femme. Pour la première fois en 12 ans, Emmanuel va boire une bière en ville. On ose une nuit ensemble, une fois Tess endormie. Nous n'avons, en 6 mois , passé que 4 ou 5 nuits ensemble, de minuit à 6 heures du matin. Il ne la laissait jamais plus de trois ou 4 heures seule d'affilée. Mais quelle douceur de s'endormir dans ses bras ! Ne le jugez pas s'il vous plaît ! En rentrant chez lui, il retrouvait les pleurs, la solitude, la maladie. Le mutisme. La lente déchéance de son premier amour.

plus notre attachement devenait profond et plus c'était difficile pour lui de rentrer chez eux. Ma maison devenait sa maison. Il s'éloignait de Tess et en souffrait beaucoup. Le souvenir de leur amour mort. Il pleurait souvent.

Nous n'avons jamais été au restaurant, ni au cinéma. La plupart du temps, on était chez moi, on se voyait une heure ou deux plusieurs fois par jour en buvant du thé et en discutant. On s'apprenait. cela nous suffisait pour le moment. On parlait de "l' après" bien sûr, mais on croyait qu'on "avait le temps". Quand il s'inquiétait il me disait ;
--Mais tu sais qu'on ne pourra pas vivre ensemble avant peut-être des années et des années ?
ou bien :
-- Mais tu sais qu'on ne pourra jamais partir en week end ensemble , aller à la mer ?
je lui répondais :
-- Mais, Emmanuel, on est ensemble pour des années et des années. On a tout le temps. Ne t'inquiète pas, on a tout le reste de nos vies pour nous aimer

On riait beaucoup de nos ressemblances. "On est compatibles", c'était notre phrase préférée. Presque chaque jour, l'un de nous la disait avec émerveillement en découvrant un nouveau point commun ou au contraire une nouvelle différence qui faisait qu'on se complétait.

On avait tous les deux un grand grand sens de l'autodérision et une volonté de communiquer, de dialoguer, de comprendre le parcours compliqué de l'autre

Il avait ses cicatrices et sa souffrance, moi les miennes, et on s'épaulait et se réconfortait à tour de rôle.

Avec lui, je me sentais belle, intelligente, forte. Il disait que j'étais une magicienne dans sa vie. Il explosait de toute cette vitalité contenue pendant des années.

On parlait de sa femme aussi bien sûr, il me racontait comment elle allait aujourd'hui,  parce que certains jours, il était très triste de la voir ainsi et se sentait démuni. Mais il refusait de la confier à une institutuion. Il disait que ce serait l'abandonner. Toute sa famille m'a acceptée. Ils étaient si heureux qu'Emmanuel vive enfin normalement ! ils le pressaient d'hospitaliser sa femme. Moi pas, parce que le sujet le fâchait. Sa famille le taquinait sur notre relation. Pour moi, il a perdu plusieurs kilos, il était très fier. Il embellissait de jour en jour.

Il y avait des conflits aussi. Il voulait que je m'engage plus vite. Il voulait tout le temps être sûr : "Est-ce que tu m'aimeras encore dans 6 mois, dans un an ?". " Est-ce que tu m'attendras ?"
Il trouvait que je ne lui consacrais pas assez de temps. Le comble ! Il ne supportait pas que mes ados me manquent de respect, me voulait plus ferme avec eux. Il supportait très mal que je voie mes amis, que je fasse de la musique sans lui. Il voulait tout de moi. Et moi je lui donnais autant que possible.

Vers la fin, j'avais à peu près réussi à le rassurer sur mon amour et sur notre avenir. Il comprenait peu à peu que je l'aimais vraiment mais que je devais garder un petit jardin secret bien à moi. Il acceptait qu'on ne se téléphone plus 2 heures tous les soirs ou que je ne réponde pas dans la minute à ses sms.
Cela ne l'inquiétait plus.

Début septembre, on avait décidé d'aller ensemble à la piscine et à la chorale. Il avait suggéré tout seul de faire venir une auxiliaire de vie pour sa femme afin qu'on puisse se balader le samedi après midi et parfois un week-end ! Au boulot, on avait bâti un projet commun pour l'année scolaire. J'avais calqué mon emploi du temps sur le sien pour que nous ayons la même après midi de libre. Une semaine avant sa mort, il avait demandé :
-- Maintenant est-ce que tu serais prête à t'engager avec moi pour un grand bout de chemin ?
Et j'avais répondu en sautant partout comme une gamine :
-- Oui, oui, oui,oui oui !!!!!


Voilà les grandes lignes de notre courte histoire. J'espère ne pas t'avoir ennuyée. Pour ma part, j'ai passé un excellent moment à me remémorer toutes ces petites choses qui font une vie et un amour.

Je remercie christine de m'avoir donné l'occasion de nous raconter. Je remercie vous tous qui m'avez lue jusqu'au bout. C'est bien de laisser un peu de place sur ce forum pour le bonheur passé.

Merci à tous et une belle nuit

muriel
Titre: Re : Re : Ecrire s'est toujours reculer l'instant ou tout s'est écroulé (Zazie)
Posté par: pinky29 le 18 décembre 2012 à 10:08:42
Christine,


Il y a un an, je rencontre au travail cet homme extraordinaire, drôle, intelligent, chaleureux. A mon retour, tout va très vite. On va prendre un pot en ville, on parle de ce sentiment de manque et c'est l'évidence, nous nous apercevons que nous sommes amoureux et que nous ne le savions pas.

Quinze jours plus tard, nous sommes inséparables. Nous passons ensemble tous les moments qu'il ne consacre pas à sa femme et tous ceux que je ne consacre pas à mes enfants. Il ne ressent aucune culpabilité car voilà des années que Tess n'est plus vraiment sa femme, qu'il éprouve à son égard pitié, dévouement, tendresse encore, mais plus d'amour. il dit que je suis la deuxième femme de sa vie, la femme de la deuxième moitié de sa vie. Il dit qu'il a beaucoup de chance d'avoir rencontré dans sa vie deux femmes à aimer. Pour moi, un amour si fort, c'est la première fois de ma vie d'adulte.

-- Maintenant est-ce que tu serais prête à t'engager avec moi pour un grand bout de chemin ?
Et j'avais répondu en sautant partout comme une gamine :
-- Oui, oui, oui,oui oui !!!!!


Voilà les grandes lignes de notre courte histoire. J'espère ne pas t'avoir ennuyée. Pour ma part, j'ai passé un excellent moment à me remémorer toutes ces petites choses qui font une vie et un amour.


muriel


Oh non, Muriel, tu ne m'as pas ennuyée du TOUT !!
Ton histoire est magnifique : les pièces d'un puzzle qui comme par magie se nouent ensemble à la perfection !
Merde... 1 AN, c'est vachement trop court quand cet homme a tant donné. Un an de bonheur, de renaissance....Merde, franchement,...C'est vraiment trop court....
Et non, je ne jugerais pour rien au monde Emmanuel qui a fait tout ce qu'il fallait pour sa précédente chérie. Peu d'hommes l'auraient fait je crois ?
Et qui t'aurait apporté à toi bien plus encore à présent qu'il était rassuré sur la profondeur de ton Amour...La relation se construisait, crescendo aussi...
Je me dis que tu as du tomber dans le gouffre quand il est parti...Un pan de Terre s'arrache devant nos pas quand notre Aimé part....
Ca fait du bien d'en parler, de se remémorer nos rencontres, les beaux moments...

Tu sais, la phrase que j'entends le plus en ce moment et qui m'agace un peu mais que je comprends aussi c'est : 'il aura au moins connu cet Amour profond avant de partir, lui qui n'a jamais rien eu de la vie. Certaines personnes n'ont même pas le bonheur de connaître cela'... Mouais, bien maigre consolation ! Parfois je tente de puiser de la force dans le fait de me dire qu'effectivement il a cinnu cela avec moi mais je suis dans un état en ce moment ou tout s'échappe (est-ce normal??) et ou je n'arrive pluis à me souvenir de ce que j'ai pu lui donner. J'entends les autres me le dire mais moi, je ne le sens pas au fond de moi. je voudrais avoir une forte certitude à laquelle me raccrocher.
je vais continuer à lui écrire tous les jours. Ca me permet de rester avec lui, même si tout cela est futile : je sais bien qu'il est parti et que tout ce que je sens, pense, tout l'Amour qui est encore là en moi..;faudra bien que je l'apaise un jour pour poursuivre ma route.

 ::) Ils annoncent la fin du monde ce 21.12...Voilà une chose qui m'arrangerait bien ce moment !!!
a tout bientôt,
et merci à Yohann aussi qui lit avec patience mes longues tartines d'histoire !! je suis contente si cela peut aussi te soulager un peu parfois, laisser libre cours à ton ressenti, te replonger dans des moments doux par rapport à ton propre vécu avec ton épouse. Tu es déjà un peu plus loin sur ton chemin d'après ce que j'ai pu lire de toi, mais je me rends bien compte que ce n'est pas encore 'facile' à vivre...Prends soin de toi, et vous tous aussi.
Bien à vous,
chris
Titre: Re : Re : Ecrire s'est toujours reculer l'instant ou tout s'est écroulé (Zazie)
Posté par: pinky29 le 18 décembre 2012 à 11:07:24
Christine,

Voilà les grandes lignes de notre courte histoire. J'espère ne pas t'avoir ennuyée. Pour ma part, j'ai passé un excellent moment à me remémorer toutes ces petites choses qui font une vie et un amour.


muriel

Je reviens vers toi Muriel, car j'ai lu tes posts et je comprends mieux ton histoire. je voudrais te dire qqch par rapport à ton sentiment d'abandon vu les circonstances dans lesquelles Emmanuel est parti...Je me dis que tu dois te poser bien des questions.
Voilà, je t'ai dit que ma relation avec mon chéri était superbe, comme tu décris la tienne par rapport à Emmanuel.
Cependant, au début ou j'étais avec lui, je l'aimais très profondément, mais j'étais dans une phase 'psychotique'. Je connais effectivement des troubles importants à ce niveau à certaines périodes de ma vie. Et voilà, je voulais te dire que malgré tout l'Amour profond, sincère, plein, que j'éprouvais pour mon chéri...hé bien je voulais me suicider. C'était une obsession de chaque instant, 24h sur 24. Malgré tout l'Amour que je lui portais et pour rien au monde je n'aurais voulu lui faire de mal. Mais la souffrance en moi était incommensurable, ma relation affective n'arrivait pas à me remettre sur pieds.Parce que dans le cerveau, qqch n'allait pas, qqch de chimique qui nous fait avoir des comportements inexplicables. La dépression (suite à tout l'investissement qu'il a eu envers son 'ex' a du provoquer une fatigue mentale ?) engendre aussi ces mêmes effets. Peut-être ne se savait-il pas en 'dépression' ?
Voilà, je voulais juste te dire cela car tu ne dois JAMAIS te poser de question sur l'Amour qu'Emmanuel éprouvait pour toi. Je n'ai AUCUN doute là-dessus et te décris ma propre expérience pour que tu saches qu'on peut aimer profondément quelqu'un, se dire qu'il/elle est l'Homme/la femme de sa vie...et malgré cela vouloir mourir. Comme un IMPERATIF, une chose INCONTROLABLE. je te le dis car je l'ai ressenti de l'intérieur et que cela ne m'empêchait pas d'aimer Detlev (c'est le nom de mon chéri qui était Allemand) intensément.
paradoxal mais pourtant LA VERITE.
je pense à toi, Muriel, puissent ces qlq lignes t'apporter une petite réponse.
Chris