FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Titenam le 15 mai 2017 à 23:27:22
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Je n'y arriverais pas... tous les matins sont de plus en plus dur.... et le soir je dois me motiver pour ne pas me foutre en l'air...
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Titenam, je vous ai envoyé un message privé, n'hésitez pas à me répondre. Courage !
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http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/mon-amour-est-parti-brutalement/msg86211/#msg86211
toi qui est dans le terrible chagrin
affectueusement
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Je sais Qiguan...Mais je ne sais plus quoi écrire, ni quoi dire...tout a été dit...je lis les messages et dans chacun je me vois...a des degrés différents...Je suis fatiguée d'être forte, fatiguée de Devoir faire, fatiguée d'être là... J'aurais voulue mourir ce soir là , avec lui... Et puis je sais que je suis incapable de me sauver moi.. je fumes, je bois, je ne mange pas, je ne dors plus...ou peu malgré tous les médocs que je prends... je vis dans la terreur tous les jours... une angoisse permanente qui ne se calme qu'avec un verre... avant dormir me reparait un peu, mais ce n'est plus le cas... Je me sens comme quelqu'un qui n'a plus de place... et surtout qui n'a plus aucune utilité... je le redis je fais mal a mes enfants...et même si ils acceptent je les fais descendre avec moi... Hier soir j'ai tellement pleuré que ma fille de 4 ans m'a consolé... CE N'EST PAS SON RÔLE !!! Elle a besoin d'être rassurée, ils ont besoin... et je ne fais rien... j'en suis incapable... j'ai honte de moi, de cette loque que je deviens...
je ne veux pas de cette vie...j'en veux plus...
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Ma mère et ma grand-mère,
qui ont toutes deux eu des vies très dures,
m'ont montré cet exemple:
ta force, c'est ta douceur ...
Tu survivras en allant libérer la douceur qui est en toi, sous la colère, sous le désespoir, tout au fond, en aérobie, c'est pas facile, on se débat, on refuse, on ne veut pas, c'est trop atroce, et pourtant, il y a toujours ... la douceur, la seule force qui soit capable de germer après la fin d'un monde ...
Je parle comme ça, mais j'en ai chié pas mal, tu penses bien ...
Exprime-toi, hurle ton dégoût, ton impuissance, je te promets qu'avec le temps, les "forces tranquilles" viendront à bout des forces destructrices.
Solidairement, Titine.
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Je ne fume pas, je ne bois qu'en bonne compagnie, et je ne prends pas de médicaments.
A défaut d'accompagnement familial, j'ai vécu toutes ces dernières années bien plus souvent sur mes nerfs que sur ceux des autres … Souci a évoqué l'image d'une corde tendue à se rompre …
Mes enfants sont les principaux spectateurs de mon chagrin et je le suis du leur.
J'ai beaucoup culpabilisé de me sentir trop souvent « ramassée » par eux (et ce n'est pas une figure de style !), et comme toi, je me disais que ce n'était pas leur rôle.
Mais aucun d'entre nous n'a un rôle défini, ce sont les événements et ce que nous en faisons qui nous définissent. Rien n'est immuable, ce qui est vrai aujourd'hui ne le sera pas demain.
Je ne concevais pas que mes enfants puissent souffrir, la seule idée que la vie pouvait les blesser me révulsait. Evidemment ce n'est pas très raisonnable de penser cela …
Longtemps je me suis dit que ce chagrin les abîmerait. Ils se construisent, avec toutes ces blessures, autrement que ce que j'aurai voulu, mais ils se construisent.
Ta fille t'apporte du réconfort, c'est comme cela en ce moment …ne doute pas qu'à ton tour, tu puisses faire de même. Pas avant quelques temps ou aujourd'hui peut-être ...
Ma vie depuis quelques années ne me donne guère d'espoir non plus. Les difficultés croissantes ne m'engagent pas beaucoup à l'optimisme.
L'angoisse, l'anxiété perpétuelle, l'avenir qui n'en est pas un, la maladie qui frappe toujours, les difficultés matérielles de toutes sortes qui s'accumulent ne donnent guère l'envie de continuer et l'on doit trouver de plus en plus profondément en soi pour continuer. A force de vivre à flux tendu, toutes nos réserves s'épuisent. Émotionnelles et physiques.
Il n'y a pas de honte, il n'y a pas de loque … il y a juste une personne en souffrance qui ploie sous les oripeaux de la perte …
A nous les contorsionnistes de la douleur, faisons le gros dos en attendant, et demain viendra peut-être enfin la douceur ... ou après-demain ...
Faïk
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Comme je te comprends , je n 'aurai pas eu les enfants..
Ta fille est ta force , son sourire sa douceur, c'est toi c'est lui puise en elle en eux .
Courage à toi , douce pensées .
Amicalement Cdi
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"Je n'y arriverais pas... tous les matins sont de plus en plus dur.... et le soir je dois me motiver pour ne pas me foutre en l'air... "
Chaque matin soulever une montagne juste pour commencer la journée nouvelle, chaque soir trouver une micro raison de survivre...
Tu le fais , tu assures l'essentiel... et c'est déjà un exploit...L'envie de baisser les bras, de dire POUCE! est naturelle...normale...tu as raison de la regarder bien en face, cette envie qui te traverse chaque jour... de la partager avec nous...d'y résister ...
mais tu as une force de Vie insoupçonnée qui sommeille en toi,une lueur qui te tient debout, je la sens dans tes mots...malgré le désespoir...(j'ai relu tes messages...et je sens une force sous la désespérance...les deux sont vraies...)
Tu vas y arriver...je ne sais pas comment, toi non plus...mais tu vas y arriver...
je t'embrasse...
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Merci pour vos messages... je sais que je ne viens que quand je suis au plus bas... parce que je ne sais plus vers qui me tourner... je tape dans des murs d'incompréhension...
Mais vous, vous savez...
Faïk, je me retrouve tellement dans ce que tu dis... mais tous les mots ici sont comme des échos à ma propre vie ...
Je ne sais pas si j'arriverais à vivre avec cette sensation de peur, d'angoisse permanente qui augmente toujours plus...
Je ne sais pas si ma force arrivera toujours à m'empêcher de faire ce que tout le monde me dis de ne pas faire... Je ne sais pas si un soir je ne basculerais pas... parce que la vie me semble toujours plus difficile... et qu'il me manque tellement... sa peau, ses bras, ses forces et ses défaillances, ses qualités, ses défauts, nos fous rires, nos engueulades... nos réconciliations... il ne reste plus rien... que ce petit bout de nous...qui ne l'est pas en réalité...ma fille est un être a part entière, ni la représente de l'un ou de l'autre... elle est Elle... je refuse de la voir autrement...
Tu as raison Titine, il faudrait que je hurle... mais je n'y arrive pas...
Je vais aller dormir...
Je vous embrasse tous....
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bonsoir Titenam,
je passe sur la pointe des pieds te faire un petit coucou
je t'envoie un peu de chaleur à travers ces quelques mots
bien tendrement
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Bonjour Titenam,
Comme je te comprend mon amour est parti il y a 4 mois et demi, j attends encore qu il rentre je me lève le matin par obligation pour notre petit bébé de 19 mois pas le choix mais il m arrive souvent d avoir ses idées noires que plus rien n à de sens à ma vie il n est plus la mon amour ma vie moi je suis toujours là avec cette terrible douleur souffrance qui ne me quitte plus et notre bébé qui compte sur moi. Quand je suis au plus bas avec ses idées noires je m essai de me dire qu il sait tellement battu pour vivre que je n ai pas le droit et pour lui et pour notre fils de faire ça. Mais c'est vrai que c'est si difficile sans lui et je suis encore debout je ne sais pas comment.
Je t embrasse fort
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Bonjour Titenam,
Je ne sais trop quoi dire... Je n'ai je crois jamais pensé plus que quelques secondes vouloir le rejoindre - et pourtant je vous assure que je l'aimais et je l'aime encore 18 mois après. Mais cette idée que c'est trop dur et qu'on y arrivera pas m'est tout de même familière. Et votre envie partagée de beaucoup, j'ai même vu un reportage sur le veuvage qui disait que l'idée d'en finir est parfois celle qui fait tenir, parce qu' "On pense : je mets fin à mes jours cette nuit et, du coup, on tient jusqu'au lendemain" Peut-être dire aussi que malgré tout j'aime la vie et que j'aime mieux avoir mal d'avoir perdu un essentiel que de ne pas l'avoir connu.
Et témoigner que moi non plus je ne sais pas comment mais qu'un jour après l'autre, petit pas par petit pas, on s'accroche et des sourires traversent les ténèbres.
Tendrement
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j'aime mieux avoir mal d'avoir perdu un essentiel que de ne pas l'avoir connu.
oui je partage
ce n'est pas tant pour moi l'envie de le rejoindre je l'ai toujours senti si proches, des songes, des signes que l'envie de faire cesser la douleur insoutenable du manque !
Dans le livre dont j'ai mis le lien dans table des matières
http://forumdeuil.comemo.org/livre-video-deuil-mort/lectures/msg65435/#msg65435
elle nomme cet état le basilic ...
je vous embrasse
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J'entends ce que vous me dites, mais je ne sais pas...je ne suis pas croyante et pourtant j'aie l'impression de payer le prix de mes choix... Avoir aimé la mauvaise personne... avoir quitté il y a 8 ans le père de mes enfants pour construire ma vie de ma femme...avoir trouvé celui qui m'a donné tous ce que j'attendais... du plaisir charnel à celui de se reconstruire un avenir ensemble...(entreprise, notre fille, nos enfants...) on a traversé des moments difficiles lui et moi...on commençait a pouvoir enfin profiter de nous pleinement... on touchait du doigt ce putain de bonheur....les nuages partaient progressivement...on avait travaillé dur pour ça....oh bien sur, on avait des hauts et des bas... des prises de bec au sujet de nos enfants respectifs..(recomposer ce n'est pas facile...) mais on se battait pour y arriver...
La veille de son accident nous avons eu une altercation au sujet de mon fils ainé... et comme d'habitude je l'ai mal pris... j'aie été odieuse comme je peux l'être dans ces moments là.. il est partit se coucher en me disant que j'étais vraiment conne...
Le lendemain, j'ai tiré la gueule toute la journée... le soir venu comme mon frère était là avec son fils , il me dit on va faire un pic-nic sur les bords de Garonne... toujours de mauvais poil je lui ai dit que non il était trop tard et que préparer un Pic-nic a 19h30 c'était pas la peine.. autant manger à la maison et qu'ensuite on irait tous manger une glace... Il m'a répondu que si c'était pour tirer la gueule ce n'était pas la peine que je viennes....(j'aurais du!!!) nous étions 8...7 rentraient dans la voiture le 8ème devait prendre la moto... Mon frère ou lui...ils sont motards tous les deux... Nous sommes partis et bien sur j'ai fais la gueule toute la soirée... au moment de rentrer il est partit chercher sa moto et nous la voiture...je ne l'ai même pas regardé partir....pas un mot, pas un regard....rien et puis......nous étions derrière lui juste une voiture nous séparait...dans la grande ligne droite juste après le feu rouge il a accéléré les enfants m'ont demandé de monter le son parce qu'une musique qu'ils aimaient passait a la radio...nous roulions tous assez vite...et la voiture de vant a soudain mis les warnings et c'est mis sur la bas côté une jeune fille est sortie en courant ...nous avons fais de même ...et il était là .. allongé au sol...ne bougeant plus.... au début j'ai pensé qu'il avait glisser...ne voyant pas de voiture accidentée autour de nous... mon frère m'a demandé d'appeler les secours je suis repartie chercher mon téléphone...les enfants étaient tous dans la voiture , mes garçons, mon neveu, sa fille et notre fille...mon frère était avec lui et il cherchait son pouls... je n'osais pas le toucher de peur de lui faire mal...les pompiers ont mis une éternité a arriver...les gens parlaient autour de moi ne sachant pas qui j'étais... "il est mort" "j'ai vu le choc" "c'était violent" "la voiture a pris la fuite" ... et moi j'hurlais a l'intérieur "vos gueules!!!!"... mon frère m'a dit de ramener les enfants a la maison (nous habitons a 500 m du lieu de l'accident)... alors je suis allé vers lui , je lui est pris la main et je l'ai supplié de se battre... de pas me laisser, que je l'aimais... et puis je suis retournée à la voiture dans un état second...le SAMU arrivait là ils allaient forcément le sauver. Les enfants étaient sorti de la voiture... sauf ma fille de 3 ans et demi qui était attaché...mais qui voyait de la ou elle se trouvait... j'ai demandé aux enfants de s'occuper de la petite ...mon fils ainé m'a demandé si il était mort....je lui ai dis "non, mais prie mon chat, prie" je suis retourné la-bas.... Le SAMU s'acharnait a faire des massages cardiaques... mon frère a rejoint les enfants...et j'aie attendu...attendu..attendu... et puis quand ils se sont dirigé vers moi... j'ai compris...J'ai demandé si je pouvais le voir (on m'avait mis dans un camion de pompier) on m'a dit oui...j'ai demandé si je pouvais le toucher...on m'a dit non...alors j'ai dis non.... Voila, je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout ça...ce matin. Ce soir là j'ai perdu toute ma vie...tout ce qu'on avait construit ensemble...Nous, Notre famille, Notre entreprise...tout a volé en éclat... Je me bats depuis plus de 9 mois pour maintenir a flot le peu qu'il me reste... le boulot, les enfants... mais je ne suis plus là... au début je le faisais pensant que si j'agissais bien on me rendrait ce qu'on m'avait pris... je ne sais pas si j'attends encore, je ne pense pas...je crois que je sais que tout est terminé... mais je ne veux pas l'accepter! je me bats contre une évidence que je ne veux pas admettre...vivre sans lui... reconstruire...avancer... un peu comme une enfant capricieuse (que je suis sans doute)..."ah, tu m'as laissé, bon bin je vais tout faire pour te rejoindre...." alors je me détruis progressivement...je fumes beaucoup, je bois plus que je ne devrais, je mange peu et mal, (j'aie perdu 20 kilos) je laisse mon corps que je maltraite prendre le contrôle...j'attends qu'il lâche... Je n'arrive pas a vivre en me raccrochant a mes enfants... Ils ne sont pas là pour ça et je me sens comme un poids mort dans leurs existences... la charge est trop lourde...et puis je suis fatiguée...me battre pendant 7 ans pour au final revenir au point zéro.... non...je suis au bout...
Je ne me relis pas... désolée pour toutes les fautes et les mots manquant...
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Salut Tit,
J'aime bien ta franchise, ton tempérament.
Tu ne t'économisais pas dans ton bonheur, tu ne t'économises pas dans ton malheur.
On en est tous à attendre nos retours sur investissements ... peut-on compter sur le destin ? J'en sais pas plus que toi. Ce qui est pris est pris,
et constitue notre trésor.
Tu as aimé, c'est EN TOI pour toujours.
Amicalement et solidairement, Titine.
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Titenam,
Je ne sais pas non plus ce qui t’a donné envie de partager tout ça avec nous mais merci à toi de nous laisser lire ton chagrin et ta souffrance. Comme certaines et certains ici l’ont fait pour moi ces derniers jours, je viens m’assoir près de toi en silence. Pour ne pas te laisser seule avec cette désespérance si violente et tout ce poids à porter. Viens donc t’assoir un instant avec nous au jardin faire une petite pause dans la douleur. Ou alors pour la laisser exploser, pour la refuser, pour l’épuiser et peut-être retrouver un moment ton souffle. De tout cœur avec toi.
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Titena,
Si tu veux bien, je viens aussi m'assoir avec vous en silence.
Te lire m'a beaucoup touchée,
je t'embrasse bien fort
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moi aussi assise près de toi simplement :-*
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Titenam,
Si tu permets, je veux bien m'asseoir à côté de toi, de vous... en silence !
Emotion ... sans mots ! bouleversant, émouvant témoignage !
Toujours avec toi, avec vous !
Je vous embrasse.
Amicalement et Solidairement.
Federico
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Merci de m'avoir lu... et merci de vos messages... je ne suis pas certaine d'être assise dans un jardin...ça m semble beaucoup plus sombre et beaucoup plus vide... je sais que mon histoire n'est pas plus dur ou plus triste que toutes celles que j'aie pu lire ici... ça m'a fait du bien d'exposer les faits... mais ne change en rien mon sentiment de culpabilité, ma souffrance et mon manque de lui... cet espèce de boule d'angoisse qui me tord les boyaux du matin au soir...et dont je n'arrive pas à me débarrasser... malgré les médocs....
bin il est l'heure de faire semblant...
Je vous embrasse ...
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Depuis quelques jours, le lieu où je me trouve n'a plus rien d'un jardin, lui non plus... "Au début je faisais, pensant que si j'agissais bien on me rendrait ce qu'on m'avait pris..." Comme tes mots sont justes...
Pourtant, le jardin et ce lieu plus sombre où nous nous trouvons: je veux croire qu'ils sont comme l'endroit et l'envers d'une même médaille, d'une même réalité...
Aujourd'hui, je m'assieds avec toi moi aussi, dans ce lieu sombre et cauchemardesque. Si tu le veux bien. Pour attendre... Quoi? Je ne sais pas trop.... Son retour... Je crois que je n'y crois plus moi non plus... J'attends juste que des vents favorables viennent à nouveau me faire basculer de l'autre côté de la médaille... Pour quelques minutes... Quelques heures... Pour pouvoir reprendre un peu mon souffle... J'attends... Et je tente d'accepter que nous sommes les réceptacles de tant de choses que nous ne maîtrisons pas.
Je t'envoie toute mon affection Titenam.... Et te serre fort.
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En vous lisant je me sens moins seule au fond de mon trou... même si le jardin n'en ai pas un... le gouffre est soudain moins vide...
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Bonsoir Titenam,
Je t'ai lue .
Le chagrin, les tourments du deuils peuvent revêtir pour chacun d'entre nous diverses formes, selon notre personnalité, notre vécu, les relations que nous entretenions avec la personne disparue, les circonstances du décès, les moments qui le précèdent, les dits et non dits, nos regrets, nos remords...
Mais s'il y a un sentiment profondément destructeur, c'est bien la culpabilité.
Cette perfide garce vient s'insinuer dans les moindre recoins de notre cerveau et de notre corps, échappe à tout raisonnement et toute logique, nous rend aveugles, sourds, inaccessible à la compréhension des autres.
Si nous nous posons tranquillement, si nous poussons un peu notre réflexion, nous savons bien que nous ne sommes en aucune façon coupable .
De quoi d'ailleurs ? de rien. Non, nous ne sommes coupables de rien, c'est ce que notre entourage s'évertue à nous dire, et c'est ce que nous refusons d'entendre.
La culpabilité ne s'use que si l'on en parle, encore et encore, que si on la formule. Chaque mot, chaque écrit est un peu de son venin qui s'écoule hors de nous, un petit cran de l'étau qui se desserre.
Reviens nous dire, nous parler, nous raconter.
Affectueusement
Nora
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Bonjour à vous tous, mes compagnons d'infortunes...
Nora, comme tu as raison... cette putain de culpabilité...c'est un poison! J'aimerais pouvoir m'en débarrasser, ou m'en éloigner... mais non elle est là, elle reste... elle me ronge de l'intérieur... Tous ces "Il faut" "tu dois" ... que je ne fais pas me donnes encore plus la sensation d'être une merde... une loque... J'aimerais pouvoir toucher le fond, je sais qu'en le touchant je pourrais donner un coup pied pour remonter à la surface...mais je n'en ai pas le droit..alors je végète entre 2 eaux...des eaux stagnantes... et là le mélange est dur...angoisse, peur, culpabilité, refus, isolement...Je pense que je suis en train de me prendre de plein fouet un double deuil...celui de ma mère il y a 7 ans et celui de mon amour... parce que je réalise qu'autour de moi je n'ai plus personne...Je me sens seule pour affronter tout ça... terriblement seule...
Bon il est l'heure de retourner au faut semblant...
je vous embrasse...
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Le poison de la culpabilité comme antidote (aux violents effets secondaires, mais sans doute indispensable) à un autre poison encore plus mortel, l'impuissance ?
Poison pour poison ... aïe, le bon vin des jours heureux ... à quand le prochain millésime ?
Ma maman croit qu'au Paradis, le vin coulera à flots ... purée de pinard céleste !
J'aime autant l'ivresse de ma dinguerie ... merdouille de réalité tragique ...
Oh, Tit, je sais, on est seul(e) dans nos détresses absolues ... il n'y a pas de compréhension, parce qu'il n'y a pas de préhension, c'est quoi, cette détresse, c'est le rien, le vide, et ça fait peur à n'importe qui ...
Alors combler ce rien avec des mots, des mots pour nommer les choses: amour, tendresse, rire, peau, parfum ... c'est la poésie qui vit dans ton cœur, Tit, la poésie c'est tout sauf de la littérature ...
Bien solidairement, Titine.
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J'aimerais pouvoir toucher le fond, je sais qu'en le touchant je pourrais donner un coup pied pour remonter à la surface...mais je n'en ai pas le droit..alors je végète entre 2 eaux...
Que c'est dur l'envie, le besoin de sombrer et de ne pas pouvoir. Et pourtant, certains jours sont comme un aller-retour express dans les abysses de la tristesse... Sombrer violemment, se noyer dans les larmes et dans un verre de trop et pourtant se réveiller le matin avec le corps qui respire toujours, à défaut d'être tout à fait en vie. Seule parce que cette foutue tristesse sans fond se vit seule. Et seule parce que lui n'est plus là pour la vivre avec nous.
Mais tu es là, tu as voulu nous raconter ces jours sombres. Alors j'ai envie de croire qu'ici tu t'es autorisée à sombrer, au moins symboliquement et que tu vas pouvoir trouver le fond pour remonter. Ça prendra le temps qu'il faudra mais tu vas lui botter le cul à cette culpabilité, celle que tu t'imposes comme celle qu'on t'impose à grands coups de "tu dois". En attendant ici tu n'as pas à faire semblant...
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... je ne suis pas certaine d'être assise dans un jardin...ça m semble beaucoup plus sombre et beaucoup plus vide...
peu importe où tu te trouves, aujourd'hui, c'est là que nous viendrons nous asseoir, à tes côtés, pour partager ton chagrin, pour que tu puisse te sentir un peu moins seule et pour nick.. cette p... de culpabilité qui nous a tous tourmentés
bien tendrement
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Je regardais par fenêtre ...il y a du soleil...l'été arrive... mais plus lui! Il ne reviendra plus....j'ai envie de tout détruire...
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une "amie" de deuil (groupe de parole, nous a raconté avoir détruit à coup de marteau (après avoir prévenu les voisins) un buffet dont l'histoire était lié à son défunt époux ... et avait elle dit ça lui avait fait grand bien d'extérioriser ...
douceur à toi
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j'ai bien peur que si je ne commence ...je ne m'arrête plus... il était mon garde fou...comme j'étais le sien... tous les deux nous étions excessifs...chacun à notre façon... mon complément...mon inverse... mon moi en positif...mon moi en négatif... mon tout... sans lui il me manque une partie de moi... je lui en veux tellement... je m'en veux tellement... une rage si violente que mes actes sont suicidaires... plus rien a faire ni de rien ni de personne... même mes propres enfants... ne me rattachent pas à la vie... ce soir je vais sortir...me mettre minable...et peu m'importe ce qui arrivera... une seule chose m'importe oublier...
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Je comprends le débordement ... perso, je déborde plutôt à l'intérieur, c'est pas plus contenu pour autant ... je casse d'autres barrières ... à frôler la folie ...
Pourvu que ton "ange gardien" fasse pas le pont de la pentecôte dès ce soir ...
J't'envoie une trop belle chanson pour ton petit matin d'après guindaille ... undone ... bisou, M.
https://www.youtube.com/watch?v=ulSBGmh9tuY
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Me revoilà ... on approche des un an... et je me sens tellement seule... j'aie besoin de lui... ses caresses... son corps... sa vie, ma vie , mon corps... jen'existe plus sans lui... je ne suis que l'ombre d'une vie qu n'existait qu'entre lui et moi... on ne peut partager avec les autres les joies et les plaisirs d' un couple...tout ce manque qui ne sera plus jamais comblé... ce plaisir de se retrouver à jamais enfouis dans ma chair... cette sensation d'être un corps déjà mort... juste un esprit pour faire vivre ce qui reste....et encore...
c'est super con d'attendre quelque chose qui ne viendra plus .... je me sens conne d'espérer pouvoir retrouver le goût de sa bouche, de ses baisers de désespoir mains.,, de ses sourires malicieux.., de notre vie ...,mon esprit sait mais mon corps non.., et il attend...
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Coucou Tit,
Je ne peux hélas que t'exprimer ma solidarité ...
Tellement de moments difficiles dans cette vie et jamais aucun acquis ...
Que de courage à renouveler face au désespoir qui semble toujours mieux "armé" que nous ...
Tendrement, Titine.
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Bonjour Titenam, l'approche des "un an", tant redouté...
On fait le compte à rebours .... A telle date nous étions là et il vivait encore, ce jour là nous avions écouté ce disque et il vivait toujours, je me souviens encore de ses yeux verts ...
Pourtant, ce jour tellement significatif, n'est pas pire que les autres, nous avons tellement subi déjà, que peut-on craindre de plus ?
J'avais prévu certaines choses pour commémorer les 1 et 2 ans , mais les évènements sont venus bousculer à chaque fois mes projets et c'est tant mieux.
Je te souhaite un peu de douceur dans tout ce tumulte
tendrement loma