En réponse à Chris-Ka,
Non je ne suis pas exceptionnelle, tout simplement humaine et pleine de compassion pour les personnes qui souffrent, c'est naturel chez moi.
Quant à la manière dont j'ai vécu le deuil de mon père autrefois, eh bien j'ai peu de souvenirs de lui, mort à 32 ans d'une tumeur au cerveau. j'ai assisté à TOUT, veillée, sépulture etc ... ma mère me l'a certifié et j'ai tout "balayé" de mon cerveau ! et comme on ne nous parlait pas, qu'il y avait très peu de photos (1955), nos grands parents paternels ont assuré un maximum près de nous mais j'ai toujours entendu ma mère critiquer négativement ma grand mère ! Ma mère s'est mariée une seconde fois et je l'ai très mal vécu n'étant pas du tout préparé (j'avais 9 ans), "cet homme" veuf de 6 mois à peine, de 12 ans son aîné, est arrivé avec 3 grands enfants plus vieux que nous ! Mais nous n'avions pas droit à la parole, alors il fallait encaissé tous ces changements dans nos vies d'enfants. Ma scolarité s'est déroulée normalement, j'étais douée et l'école était mon refuge. Notre mère était très sévère, nous devions être "exemplaires", "le paraître", ce que pouvait dire les gens étaient très importants à la campagne.Notre beau-père était un homme "sans consistance" mais pas méchant, un peu tristounet et pessimiste.
Mariée à 20 ans, (avec l'homme de ma vie encore aujourd'hui) je fus heureuse de partir loin de la famille ... mais le manque de mon père je l'ai vivement ressenti quand mes enfants ont eu l'âge que j'avais à sa mort ... curieusement.
J'en ai voulu à ma mère terriblement, j'étais très sensible sans doute et j'ai terriblement manqué de tendresse. Ma mère est encore vivante, mais je n'ai aucun plaisir à la voir ... elle m'agace ... je n'ai pas une bonne relation avec elle et je n'ai jamais pû lui dire mon ressenti car tellement imprégnée de ses malheurs, elle ne comprend pas, la seule chose qu'elle m'ait dite quand Antoine est mort c'est : "ah oui moi je sais ce que c'est" ! eh bien des gens qui ont du malheur, il y en a plein la terre, alors qu'elle cesse de se regarder le nombril !
En fait je n'ai jamais fait le deuil de mon père et quand Antoine est mort de maladie (il m'avait dit :"maman l'histoire se répète") tout mon passé a ressurgi dans ma tête ... ce fut un énorme tsunami et si une psychiatre exceptionnelle ne m'avait pas aidé à déméler "les noeuds" dans mon cerveau, je serais sans doute très très mal ! (de plus mon frère est mort en mai 2010 d'un cancer à 62 ans)
Nous avons beaucoup discuté avec ma belle fille ... et nous parlons beaucoup à nos petits enfants, nous avons toujours expliqué ce que vivait leur papa, même à la petite de 3 ans qui savait que son papa allait mourir. C'est très IMPORTANT DE NE PAS LAISSER LES ENFANTS DANS LE DOUTE, leurs petites oreilles entendent tout, alors rassurez-vous, si vous acceptez de prendre du temps pour discuter avec vos enfants, parlez leur de celui ou celle qui est "juste à côté", qui ne les oulie pas, chérissez-les de mille calins et vous verrez les choses seront plus faciles et ils se construiront pour une "bonne vie".
J'espère ne pas vous ennuyer avec "mon histoire", c'est la mienne, et celle de tant d'autres de cette époque où on ne parlait guère aux enfants.
Bien chaleureusement
Mamita