Ce message, trouvé par hasard sur le forum de : affection.org...quand je cherchais des choses sur Linda Pastan et son chagrin en escalier circulaire...j'ai eu envie de vous le partager...il me parle , même si je en suis pas concernée par ce type de deuil, il parle si bien du temps guérisseur....
2139484 a écrit: (Publié le 27/08/2007 à 21:43)
"Trois ans déjà
Ce matin là, il m’embrasse et me dit:"À ce soir mon Amour".
Il n’est plus jamais rentré.
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C’est l’effondrement.
C’est le déchirement.
C’est la révolte.
Comment faire face à ce vide? À cette absence? À ce manque?
Mais la vie vieille
Et quelques petits bonheurs se pointent dans le malheur.
Bonheur de ces enfants, qui me sont tout.
Bonheur de ces gens qui m’entourent.
Bonheur d’un lac, d’un arc-en-ciel, d’un oiseau, que je sais encore repérer.
Parallèlement, il y a ce manque physique, cruel, à un point tel que les nuits deviennent de plus en plus courtes, de peur de ne pouvoir affronter seule, ce grand lit.
Mais…le temps est un merveilleux magicien.
Le corps, peu à peu se calme.
Surgit alors le manque du partage, de l’échange, de la complicité.
Avec qui parler de ses tracas? Avec qui parler des inquiétudes de ses enfants?
Avec qui parler de cette maison dans laquelle on arrive à peine à respirer et que l'on finit par détester?
Là encore, tout se calme.
Le temps sait, encore une fois, jouer de sa baguette magique et apporte un brin de sérénité
Il coule, très lentement.
Et un jour, c’est le printemps.
La nature se réveille et on vous apprend que, pour faire place à cette vie qui n’est plus, une autre se forme.
Cette nouvelle bouscule les sentiments : inquiétude (ils sont si jeunes ces enfants), joie et, finalement, parfaite euphorie.
Tout n’est pas encore gagné.
Un manque se manifeste.
Il est là, depuis le début.
Sournois, bien dissimulé derrière les autres.
Pire que tous ceux vécus jusqu’à ce jour.
Le manque de tendresse, de réconfort.
Le manque de cette épaule sur laquelle s’appuyer parce qu’on a jouer à être forte pendant tous ces longs mois.
On la veux, on la demande cette épaule accueillante mais, chaque fois qu’on la rêve, on lève les yeux et là, juste au dessus, il y a un visage. CE VISAGE.
On s’éloigne un peu de ceux qui nous entourent, nous aiment parce qu’ils ont décidé qu’il est temps de « refaire sa vie » et nous, il nous faut encore vivre ce deuil
Et c’est un peu une solitude qui s’installe.
Cet homme était français et de parler avec la France, l’Europe m’a soudainement fait envie.
D’où ma venue sur un autre site et finalement sur celui ci.
Pendant ces moments de solitude, certains/nes de vous m’ont fait un bien immense. (sans se douter)
Je vous en remercie tous.
Il y a quelques jours, je me suis surprise à rêver d’une épaule.
Et encore plus surprise de voir, levant les yeux, que c’était maintenant à moi d’y mettre un nouveau visage.
La paix de l’après-deuil est finalement là.
La vie fait si bien les choses qu’elle nous envoie le temps, son sorcier guérisseur qui, sans bousculer, respecte le temps de la convalescence.
À tous ceux et celles qui ont mal, je ne peux que dire ceci :
FAITES CONFIANCE AU TEMPS QUI PASSE...."