Bonjour Xavier,
J'ai 37 ans, mon conjoint est décédé d'un cancer du poumon en novembre 2009. Il avait 48 ans...
Les questions que tu soulèves me bouleversent. Je m'y retrouve parfaitement. Je ne suis pas retournée sur sa tombe depuis le jour de l'enterrement, incapable de le faire non plus. Je ne sais pas si c'est normal ou pas, mais c'est comme cela.
Pour ce qui est de la libido, c'est une question tellement compliquée. J'aimerais mieux qu'elle n'existe pas cette libido, mais nous sommes des êtres humains et les êtres humains sommes ainsi faits... Lui aussi, avant de mourir il m'a déculpabilisé. Mais ça ne rend pas la chose plus facile pour autant...
Il y a quelques mois, j'ai rencontré un homme qui m'a d'abord séduite, puis m'a annoncé qu'il était engagé. Ça faisait plus d'un an que je vivais en ermite et j'ai fait l'inimaginable, j'ai décidé d'avoir quand même une relation avec lui. C'était la première fois que je sentais du désir pour quelqu'un, plus d'un an après... Ce fut une relation horrible, qui ne m'a pas comblée du tout. On se voyait à sa convenance, lorsqu'il pouvait, sans implication émotionnelle de sa part. Il a utilisé ma faiblesse, je me suis laissée faire, pour avoir quelques moments de proximité avec un autre être humain. Chaque fois, je maudissais le fait que l'homme de ma vie, avec qui j'avais une relation si pleine, si tendre et significative, soit parti et m'ait laissé seule, à la solde de ces relations si vide de sens et de sentiments. J'ai décidé d'arrêter, mais je me retrouve encore seule et sans un minimum d'affection. Et sans perspectives.
Je ne sais pas s'il sera possible un jour d'être bien, vraiment bien avec quelqu'un d'autre. Je ne sais pas si pour le reste de ma vie je n'aurai que des relations physiques et qui me réceptionneront, simplement pour apaiser cette maudite libido.
Ton désarroi, je le ressens et je sais comment ça fait mal. Je ne sais pas quoi te dire d'autre, sinon que tu n'es pas seul à vivre cette situation et à te sentir mal. Toute mon empathie.
Soledad