Bonjour Lavita,
j'ai vécu ce que tu vis, j'en suis passé par ces moments ou nous connaissons l'issue de cette terrible maladie, ou nous n'avons pas le droit à l'espoir. Cet espoir, il faut que tu te le fabrique, par les moments passés ensemble. Ça ne retirera pas, je ne te le cacherai pas, la douleur de perdre celui/celle qu'on aime. Mais profiter de chaque instant passé avec l'autre tant qu'il est encore là, l'aider, être à ses côtés pour que la lutte soit commune retire ces regrets assassins qui nous font nous demander ce que nous aurions pu faire. Le faire, n'avoir aucun regret, profiter de chaque instant, lui offrir en ultime cadeau le plus beau de ce que nous pouvons lui offrir, lui ouvrir totalement notre coeur et lui faire comprendre une dernière fois l'amour que nous lui portons, par nos gestes, par nos mots, par l'aide apportée, est primordial !
Avec ma compagne, nous avons lutté à deux, tout le temps. Je l'ai aidé dans les instants difficiles, lui ai apporté mes bras quand la maladie l’empêchait d'utiliser les siens, je l'ai couvert de tendresse durant toute la lutte. Pour exemple, son anniversaire est tombé un mois avant qu'elle ne me quitte. Je lui ai offert le plus bel anniversaire possible, ai fait participé les amis auxquels elle tenait le plus, j'ai réussi à lui donner une journée de pleine joie alors qu'elle souffrait déjà. Le plus important est de continuer à construire dans ces moments difficiles de vrais et bons souvenirs ensemble, mais c'est tout aussi primordial pour toi, pour éviter tout regret, que pour lui, pour l'aider à s'accrocher, à tenir.
J'ai conscience, comme je l'avais dans le combat que je menais aux côtés de mon Isa, qu'il est difficile de garder un espoir, mais cet espoir, si minime soit-il, il faut que tu le garde. Même s'il ne reste qu'une chance sur un millions, cette chance là, tu dois t'y accrocher avec la force du désespoir qui t’étreint. Et tu dois te servir de ce petit espoir là pour lui apporter du bonheur.
Sert toi de ton amour pour lui, montre lui, profite de chaque petit instant de répits que la maladie laisse. Soit à ses côtés sans répits, sans cesse. C'est, pour l'instant, le combat que tu dois mener. Celui de l'après viendra, ton but, pour l'instant, est de le repousser, de l'ignorer puisque, quoi que tu fasse, celui-ci ne sera pas moins fort... Tu as la chance d'avoir ton aimé à tes côtés, profite de lui !
Pour l'après, si le peu d'espoir devait, malheureusement ne pas suffire, nous serons tous à tes côtés, comme tu auras, sans doute, d'autres personnes avec toi. Tu constateras des maladresses, tu en constate surement déjà, mais n'en veux pas à ceux qui sont maladroits, ils ne savent justement pas comment réagir...
Dans mon cas, j'ai très rapidement mis tous les amis, la famille, au courant de cette mort qui planait au dessus de nous. Je n'ai rien caché à personne, même si ça faisait mal. Je ne voulais pas que ceux qui aimaient mon Isa aient le regret de se dire qu'ils auraient pu faire plus, et je voulais surtout qu'ils soient présents à ses côtés durant la lutte, qu'ils lui apportent l'amour qu'ils disaient avoir pour elle. Et cette présence quasi constante lui a fait du bien, même si elle était fatiguée, les embrassades de ceux qu'elle aimait lui ont apporté beaucoup. N'hésite pas, non plus, à faire comprendre que certains moments vous appartiennent, à vous deux seulement.
Je t'apporte, Lavita, tout mon soutien. N'hésite pas à t'exprimer ici, ça fait du bien...
Patrice