Accroches toi, Plume, accroches toi.
Souvent, je me dis que notre chemin est recouvert de braises, d’épines, de clous et que nous devons franchir ces passages là pour parvenir à enfin atteindre une clairière d’herbe tendre.
C’est cruel mais manifestement indispensable, peu à peu, est-ce nous qui nous habituons, nous endurcissons, est-ce les braises qui sont moins vives, les épines moins piquantes, est-ce parce que nous savons qu’au bout il y a une clairière, mais on finit par avancer plus facilement, plus vite, et en même temps plus calmement.
Accroches toi, Plume.
Hier soir j’ai entendu le témoignage d’un homme qui avait perdu son frère dans un accident d’auto. Il disait sa révolte et son chagrin, et son tourment aussi de ne pas savoir si son frère avait souffert et où il était maintenant.
De livres en livres, de récits en récits, et bien qu’il soit plus « cérébral » que mystique, plus cartésien que rêveur, il est arrivé à se faire à l’idée que nos disparus sont là, tout autour de nous, plus ou moins près, plus ou moins proches et plus ou moins intervenants. Il ajoutait qu’ils étaient forts contrariés de notre peine qu’ils jugent inutile, puisqu’ils ont, eux atteint le bonheur parfait, la grande lumière.
On peut y croire et pourquoi pas.
Alors, nous pleurons sur nous, sur le manque que nous avons, sur le chagrin que nous ressentons.
Petite Plume, dis toi que ton Amour est là, près de toi et qu’il ne veut pas que tu sombres.
Ta vie ne sera plus la même, mais il t’a laissé un bel héritage, une entreprise, des enfants, des projets et plein, plein d’amour.
Alors accroches toi, Plume.

Marina