Auteur Sujet: Desepoir  (Lu 60391 fois)

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adèle

  • Invité
Re : Desepoir
« Réponse #45 le: 12 octobre 2010 à 22:27:30 »
Bonsoir Fabien,

Deux à trois ans.. je n’en sais rien, ce que j’ai bien compris par contre c’est qu’il s’agissait d’un processus, constamment en mouvement et que j’ai essayée d’être attentive ses mouvements. Pas tout de suite non, j’étais trop choquée pour les sentir mais au bout de quelques mois j’ai commencé à y faire attention et à les accompagner.

deux ans et un mois… Oli est toujours très présent dans mes pensées, mais ce n’est plus de façon obsessionnelle C’est mon jardin secret. Je suis toujours triste qu’il soit mort, j’ai accepté la réalité mais j’ai toujours un fond de colère et de souffrance. C’est injuste. Nous avions encore beaucoup à vivre ensemble, beaucoup à apprendre. J’aurais aimé vieillir avec lui, avoir encore plus de temps avec lui. Il me manque. Chaque jour. Même si j’apprends à vivre avec ce manque. Je ne vis plus du tout de la même manière, j’essaie de trouver un équilibre et j’y arrive de mieux en mieux. Mais ce manque de lui…je crois qu’il sera toujours là, même après 3 ans, même après le retour de la joie de vire et une certaine paix intérieure. Mais pour répondre à ta question, oui une forme de paix s'installe, petit à petit, au fil de ces premières années.

je vois que tu es très entouré et je te sens dynamique. C’est bien, pour ta fille, pour vous deux.

Que la nuit vous soit la plus douce possible

Blandine

  • Invité
Re : Desepoir
« Réponse #46 le: 13 octobre 2010 à 19:04:51 »
Bonjour

Moi aussi j'ai entendu parler de ce minimum de 2 à 3 ans. Je n'en sais rien non plus mais ce dont je suis sûre, c'est que cette blessure, que le manque de Michel m'accompagnera toujours. Différemment probablement mais je suis marquée par cette épreuve et la perte d'une partie de moi. Le côté obsessionnel a duré environ un an je crois pour moi et s'est estompé sans que je le remarque spécialement. Mais petit à petit il y a eu de la place pour autre chose.

Oui Adèle, je suis en train d'expérimenter ce passage de la reprise de ma vie en main. Jusqu'à présent, je survivais, je vivais même parfois avec le manque, mais sans prendre réellement les choses en main je crois. Le virage dont j'ai parlé un jour marque le fait que ça y est, je sens (sais ?) que le moment est venu pour moi et je commence à prendre à nouveau le contrôle de ma vie, en tout cas à l'organiser, à vouloir changer des choses... mais c'est difficile car ma vie sans lui est difficilement concevable et je pense qu'inconsciemment il y a aussi ce qui a déjà été dit par certains d'entre vous, l'impression de trahir mon compagnon qui lui ne peut plus vivre ! C'est confusément bizarre ou bizarrement confus... je pense être à la recherche d'un nouvel équilibre et comment "remplir" le vide qui s'est créé alors que j'ai encore du mal à savoir ce qui m'est agréable ou pas. Même en tentant ce que j'aimais faire ou manger avant, des fois ça ne prend pas du tout !
Encore une fois, je continue à tenter sans mollir mais sans rien attendre de particulier, je sais qu'au bout d'un moment ce travail porte ses fruits
Patience, douceur et instant présent sont des mots d'ordre important pour nous !
Amicalement
Blandine

Fabien

  • Invité
Re : Desepoir
« Réponse #47 le: 14 octobre 2010 à 09:59:58 »
Je suis entoure, mais ca ne veut pas dire grand chose etant donne que je ne parle quasiment pas de ma souffrance.

D`autant plus que je ne vois des amis selement les w end (la semaine ils travaillent et les soirs, je m occupe de notre petit ange)

Le manque, l absence, le vide, c est tres personnel, on ne peut en parler (sauf sur le forum ou nous nous comprenons).

C`est dur, je me "refugie" (facon de parler) dans la lecture . . .

Bonne Journee a tous/toutes...

Fabien

  • Invité
Re : Desepoir
« Réponse #48 le: 16 octobre 2010 à 21:28:27 »
Je ne sens guere de soutien chers amis....
Je me sens si seul...
Personne avec qui partager ce que j endure a qui expliquer mon IMMENSE SOUFFRANCE ....
DUR DUR DUR

Blandine

  • Invité
Re : Desepoir
« Réponse #49 le: 17 octobre 2010 à 11:27:58 »
Bonjour Fabien,

Je comprends tellement cette sensation d'être seul en permanence même en étant entouré. Nous sommes très profondément touchés, intérieurement, et ce moi profond est inaccessible pour les autres. L'entourage nous permet de nous changer les idées, de tenter d'amener notre attention sur autre chose mais bien sûr nos émotions profondes sont toujours là. Parfois c'est comme si nous étions coupés en 2 : une partie de nous "en surface" est avec les autres, regarde un film, lit, mange... et l'autre partie est ailleurs sans trop savoir où mais ailleurs.
Ce n'est pas facile de mettre des mots sur le manque, c'est une sensation tellement subtile par moment et tellement pesante à d'autres. Hier soir j'ai dîné avec une amie que je n'avais pas vue depuis longtemps et qui pour moi est indissociable de Michel car ils avaient une relation amicale bien spécifique entre eux et nous avions également une relation nous 3. De plus, elle nous a aidés très précieusement durant la maladie de Michel. En arrivant, elle m'a dit que pour elle, c'était évident que nous serions 3 à dîner, que Michel était là avec nous. L'absence s'est transformé pour elle en un lien plus intérieur, en une présence spirituelle ; c'est plus difficile pour moi, il y a ce lien intérieur aussi et une présence spirituelle, mais il y a aussi que non physiquement nous n'étions pas 3, Michel était là sans être là et le manque était celui-là à ce moment-là ; ses paroles, son humour était entre nous mais non dit, non exprimé, non partagé car chacune de nous le sentait là mais individuellement... je ne sais pas si je suis claire dans mes propos, je n'arrive pas à bien transcrire cette sensation.
Courage Fabien, la souffrance est profonde et intense, la route est longue pour que des moments d'apaisement jalonnent le chemin mais ça se produit. C'est un combat de chaque minute, chaque seconde qui demande endurance et persévérance, ressources que nous avons en nous finalement... tu vas y arriver.
Amicalement
Blandine


adèle

  • Invité
Re : Desepoir
« Réponse #50 le: 17 octobre 2010 à 16:51:54 »
Bonjour Fabien,

Oui c’est une traversée en solitaire que le deuil. Mais il y a ce forum et puis, parfois dans notre entourage, quelqu’un ou quelqu’une qui est passé par là, qui l’a vécu et qui peut comprendre. Les autres ne peuvent imaginer l’intensité de la douleur, la folie qui souvent nous aspire, cette impression d’être hors du monde réel, la souffrance de l’amputation.
Perdre son conjoint, c’est perdre son sens de gravité. On tourne et on bascule n’importe comment intérieurement et il faut faire cet effort énorme  et épuisant de n’en rien montrer.

Je te comprends très bien Blandine. Pour ma part je ne supporte toujours pas quand les amis d’Oli me disent, « il est là avec nous ». j’ai juste envie d’être méchante et de les secouer « où ça là ? tu peux le voir toi ? tu peux le toucher ? » Eux ont ce fameux « lien intérieur », ils l’ont eu très vite. Moi j’en suis encore à le chercher, j’attends un truc magique qui ferait que je le sentirais VRAIMENT.

Tu sais, Fabien, les premiers temps j’ai vraiment failli péter les plombs. Une des choses qui m’a aidée, ça a été d’écrire à Oli, tous les jours. De lui parler à travers l’écriture. C’était ma façon de continuer le dialogue, de partager avec lui ce que je traversais sans lui. Je passais des mots d’amour à l’engueulade pour en revenir à l’amour.

Demain, mon père qui est à trois mois de deuil de sa femme, ma maman, arrive à la maison, pour une semaine. Ça a été difficile de le faire venir. Il est dans une telle détresse qu’il n’a envie de rien. Quitter sa maison, prendre le train c’est une épreuve. Pour être passée par là je sais ce qu’il ressent, et malgré mon expérience, il m’est parfois difficile de l’atteindre dans sa douleur. Je vais l’entourer du mieux que je peux tout en connaissant les limites de mon aide. Nous allons parler de sa femme (pas de ma mère, c’est sa femme qu’il a perdu) en parler sans fin. C’est la seule chose qui lui fait un peu de bien. Je vais aussi faire venir tous ses petits enfants, essayer de l’entourer de vie.

Courage Fabien, nous sommes là pour te lire et te répondre.

suzy

  • Invité
Re : Desepoir
« Réponse #51 le: 17 octobre 2010 à 22:04:19 »
Bonsoir Fabien, Blandine,Adèle,Cevilchcka et les autres ami(e)s du site,
Je suis contente de voir que le forum est à iouveau accessible. Ca me manquait vraiment...!
Je rentre d'une semaine de vacances en Tunisie. Je suis allée faire une thalasso avec ma fille. Je me disais que ça allait être un bon moyen de nous rapprocher elle et moi, car il faut bien avouer que depuis le décès de son papa, on ne se parlait plus beaucoup! Ert je me disais aussi que , physiquement, la thalasso allait me faire un bien fou, car j'étais complètement épuisée par une sorte d'hyperactivité que je m'imposais car ça me permettait de ne pas penser trop à mon chagrin. Pour la thalasso, ok, c'était génial! 2h et demie de soins quotidiens, 2h et demie pendant lesquelles je parvenais à faire le vide complet dans mon esprit. Mais tout le reste, c'était vraiment trop dur pour moi...! Etre dans un h'ôtel magnifique...sans mon mari adoré...c'était tout simplement insupportable...! Voir cette belle chambre et me dire que je n'y ferais jamais l'amour...voir cette super salle de bains et me dire que je n'allais jamais m'y faire belle pour mon homme...Etre au bord de la piscine sur un transat et me dire que j'avais beau regarder en direction du bar; aucune chance de le voir venir vers moi, deux verres à la main et avec son grand sourire heureux...Et voir tous ces couples autour de moi, à la salle à manger, dans le hall; partout...par moments, j'avais envie de hurler...Pour la première fois, depuis le décès, j'ai vraiment pris conscience, de la manière la plus dure qui soit, de mon nouveau statut de " femme non mariée"...De plus, ma fille ( de 21 ans) n'était pas particulièrement agréable avec moi. A part aux repas, on ne se parlait pratiquement pas. Elle était constamment branchée sur son iphone, ou lisait dans son coin. Elle se montrait capricieuse et m'a rapidement fait comprendre qu'elle se réjouissait de rentrer. Moi aussi, je me réjouissais de rentrer ...mais pour qui ? pourquoi? Pour retrouver ma grande maison vide ? Personne à l'aéroport...personne à la gare...Qu'est-ce que ce retour a été dur...! Surtout que ma fille n'a fait que poser ses bagages pour resortir aussitôt...Ert je me suis retrouvée seule... à manger une pizza congerée devant la télé...Et le temps à l'extérieur n'aurait pas pu être pire...froid, pluie, grisaille...Une fois de plus, je me suis dit que j'avais vraiment envie de mourir...Pourtant, il n'y a pas si longtemps, j'avais l'impression que je faisais beaucoup d'avance sur mon chemin douloureux...Ce sont ces fameuses montagnes russes! Dans l'avion, je me disais que ça ne me gênerait pas qu'il s'écrase...! Je sais , je ne devrais pas dire ça; mais demain, ça fera 10 mois...Demain , en me réveillant, je vais certainement me dire : " Tiens, il y a 10 mois, je ne savais pas que je vivais ma dernière journée de femme mariée...". Oui Fabien, je suis comme toi. Par moments, je me demande si les mêmes pensées obsessionnelles vont continuer de tourner dans ma tête pendant encore 2,3, 4 ans ou plus...Mais je sais ausi, comme dit Adèle, que la vie va me reprendre à un moment ou à un autre...Mais aujourd'hui est une journée pénible...De plus, dehors, le temps est sinistre; ce qui n'arrange rien...C'est la saison qui veut ça...! Mais , demain, je vais aussi reprendre le travail , et cela, ça va me faire du bien...J'aurai à nouveau l'esprit occupé...Plus le temps de penser à moi...J'espère seulement que je vais profiter un peu des bienfaits de ma thalasso thérapie avant de me replonger dans mon hyperactivité qui risque de me reprendre...
Je pense très fort à vous tous...
Suzy

Fabien

  • Invité
Re : Desepoir
« Réponse #52 le: 18 octobre 2010 à 20:19:59 »
En ce qui me concerne, le (enfin un des) probleme(s) est que je ne travaille pas, je cherche (avec de moins en moins de motivation)...
Il y a des jours comme aujourd hui ou c est extremement difficille... peut etre du fait d avoir parle de mon epouse avec mon homeopathe...
Moral tres tres tres tres bas...

Je n en peux plus d entendre "il faut laisser le temps au temps", pour moi en l etat actuel le temps ne changera rien, le manque l absence, la tristesse seront toujours la....
Et ne parlons pas de (pas a moi directement mais par intermediaire) ; "il est jeune, il refera sa vie"...
Inimaginable pour moi maintenat, j ai perdu mon ame soeur, ma parfaite moitie....

Notre fille (si adorable si belle si pleine de vie, ressemblant a sa maman) me tient en vie...

Blandine

  • Invité
Re : Desepoir
« Réponse #53 le: 19 octobre 2010 à 13:12:11 »
Bonjour à toutes et tous
et plus particulièrement à Suzy et Fabien que je sens particulièrement très mal en ce moment.
Suzy, je me souviens que j'avais moi aussi fait un énorme plongeon dans le creux de la vague (ou dans le ravin de la montagne russe !) au bout de 8 ou 10 mois. Puis c'est remonté et effectivement j'ai senti la vie me reprendre petit à petit. Ca reste fragile, mais c'est là et bien là... Accroche-toi comme tu le fais depuis le début, ça vaut le coup ! Je comprends tout à fait ton ressenti en Tunisie, je crois que c'est pour ça que je n'arrive pas à prendre des vacances trop longues (j'ai d'abord supporté 2 jours, puis 3, puis 5...) et surtout pas à aller dans des endroits où je pourrais découvrir des paysages magnifiques où je ressentirais d'autant plus fort le manque de Michel. Donc j'évite ; je rêve aussi de thalasso car je suis physiquement toujours très fatiguée, douloureuse... j'ai l'impression d' avoir vieillie de 10 ans d'un coup mais je ne peux pas me résoudre à partir dans un "endroit de rêve", seule en plus, et ton témoignage me conforte dans mes hésitations ! J'attendrai encore...
Fabien, pour moi le travail a été salutaire car ça m'a donné des contraintes, ça m'a obligé à me lever, à me concentrer sur autre chose que ma détresse et malgré tout, cette sensation d'obsessionnel était fortement présente. Je pense qu'effectivement ça peut être une difficulté supplémentaire pour toi, mais comment être motivé vu la détresse légitime dans laquelle tu te trouves ? Ne te mets pas de pression, les expressions que tu cites, je crois que nous les avons tous entendu, elles nous ont particulièrement énervés car ça ne nous apporte rien dans notre tristesse. Mais sache juste que c'est vrai que notre état évolue au fil du temps, à notre rythme et aucune parole, aucune action volontaire ne peut accélérer le mouvement.
Je vous souhaite beaucoup de courage et je vous confirme que les pensées obsessionnelles s'allègent un jour sans qu'on s'en aperçoivent vraiment. Soyez doux et tolérants avec vous-mêmes
Blandine

suzy

  • Invité
Re : Desepoir
« Réponse #54 le: 19 octobre 2010 à 20:04:55 »
Bonsoir Blandine,
Merci pour ton message qui m'a fait un grand bien!Ca fait toujours du bien quand on sait qu'on parle avec quelqu'un qui sait vraiment, qui comprend ce qu'on vit parce qu'elle l'a elle-même vécu...Aujourd'hui , je vais à nouveau mieux ( dans un sens), car j'ai repris le boulot. Je suis entrain de mettre en place une acticvité lecture entre des personnes âgées et des enfants, et ça m'occupe à 200 %!! Pas une minute pour penser à moi, et c'est très bien ainsi!! Quand je rentre enfin , vers 18h30, je dois me mettre à faire plein de téléphones pour réorganiser certains groupes, pour savoir pourquoi untel n'était pas au rendez-vous fixé, etc...D'un autre côté, ma maison me semble encore plus vide que d'habitude, car, quand j'entreprenais ce genre d'activité, j'adorais raconter à mon Jean-Da comment cela s'était passé...Il savait toujours si bien m'écouter, me donner son point de vue...Rien que d'y penser, je sens à nouveau ma vue qui se brouille...Comment faire pour apprivoiser ce vide, ce sentiment de manque permanent ...? Ca passe par moments, quand j'ai la force de me lever pour aller mettre de la musique ou la télé...Disons que ça aide...Je me dis que j'ai quand même de la chance d'avoir 13h de ma journées bien remplies! Je te jure , Fabien, que ça, ça aide à avancer...imperceptiblement...Force-toi à te trouver une activité extérieure...Fixe-toi un défi...Tu verras, tu ne le regretteras pas...!
Moi, j'entrevois une éclaircie au bout de mon tunnel grâce à l'Afrique. Suite à mon séjour au Cameroun ( qui a aussi été un défi!), j'ai rencontré pleins de nouveaux amis "hors contexte" avec qui je correspond régulièrement par mails. Je vais même retourner là-bas pour y passer la fin de l'année et le Nouverl-An! L'idée de passer loes fêtes de fin d'année ici, cette année, m'est particulièrement insupportable...( ça fera un an le 18 décembre...) Je me dis que c'est là-bas que je serai le mieux : au soleil, avec des gens hyper-positifs, dans un contexte où je n'ai aucun souvenir avec mon homme...Et quand je reviendrai, ce sera janvier; les Fêtes seront passées (!) et les jours commenceront à nouveau à rallonger...Car, on peut dire ce que l'on veut, mais ces sombres journées , avec cette nuit qui s'installe dès 18h ,ça n'aide pas pour le moral...Je pense à vous tous chers amis du forum! Qu'est-ce qu'on se fait du bien...!
A bientôt!
Suzy

Nouveau

  • Invité
Re : Desepoir
« Réponse #55 le: 21 octobre 2010 à 13:21:52 »
Bonjour à tous, Adèle, Blandine, Suzy et Fabien, et tous les autres !

Je viens souvent vous lire sur ce forum, alors aujourd'hui j'ai envie de vous laisser un petit mot. Ca fait 1 an 1/2 que Bruno est parti et je dois dire que me sens de plus en plus mal. Je lui parle toujours, fais des commentaires, lui demande de l'aide, mais à quoi bon puisque je suis toujours seule avec moi-même ?

Mon fils ne se remet pas de la mort de son père et je crois que c'est ce qui me fait le plus de chagrin, tant qu'il n'ira pas mieux je ne reprendrai pas le dessus.

Je me sens comme une vieille femme, fatiguée, sans illusions. Mes fils désertent la maison, je me retrouve toute seule devant ma télé. mon plateau sur les genoux et c'est à ce moment là que je pense à vous, le seul moment de réconfort, vous savoir comme moi à cet instant me fait sourire, mes copains de peine...

Pas une émision de télévision sur nous autres, les endeuillés ça dérange, on aimerait tellement qu'ils retrouvent "quelqu'un", s'ils savaient...

Allez, mon billet d'humeur s'arrête là, bonne journée à vous,

A bientôt

Fabien

  • Invité
Desepoir
« Réponse #56 le: 21 octobre 2010 à 20:01:37 »
Tres dur aujourd hui, a sangloter, a pleurer dans ma voiture....
J ai ete au cimetiere et j ai remarque qu il y a plusieurs "nouvelles tombes" pres de celle de mon amour beaucoup de personne jeune...
Je dors toujours tres mal, je me reveille et impossible de me rendormir, trop de pensees, trop de peine...
Je tiens debout, j avance pour notre fille, UNIQUEMENT pour notre fille.
Le desepoir, le dessaroi, la tristesse augmentent . . .

Fabien

  • Invité
Re : Desepoir
« Réponse #57 le: 29 octobre 2010 à 18:49:51 »
Pas trop le moral en ce moment.
Je lis des ouvrages sur le deuil...
J'ai commencé un suivi personnalisé avec une association, premier rendez vous, j y ai etais avec un peu d apprhenssion, beaucoup d espoir.
Je suis surpris d avoir ete" a l aise "pour parler, c etait une bonne chose d yt aller ca ma fait du bien.
On va voir sur la duree.

Fabien

  • Invité
Re : Desepoir
« Réponse #58 le: 29 octobre 2010 à 21:19:11 »
J attends, j espere, je souhaite je reve VOS temoignages, votre experience, votre soutien . . .

adèle

  • Invité
Re : Desepoir
« Réponse #59 le: 29 octobre 2010 à 22:02:02 »
Bonsoir Fabien,

Quelle bonne chose que tu sois allé dans cette association ! Ça ne m’étonne pas que tu aies pu parler facilement. Lorsque j’avais fait cette expérience moi aussi, j’avais été la première étonnée de ce que j’avais raconté. Des choses dites nulle part ailleurs. Sans doute parce qu’enfin on m’avait posé les bonnes questions. A la suite de ce rendez vous, j’étais soulagée d’avoir pu déposer un peu mon fardeau mais je me souviens aussi que j’étais totalement épuisée au point d’avoir eu du mal à rentrer chez moi.
Tu parles d’un suivi personnalisé, c’est a dire que tu vas y aller régulièrement ?

Que lis tu comme ouvrage sur le deuil ? je lis beaucoup aussi et je me demandais s’il ne serait pas judicieux d’ouvrir ici une nouvelle discussion qui porterait sur les livres qui nous font du bien soit parce qu’ils nous aident à mieux comprendre ce que nous vivons, soit parce qu’ils nous permettent de nous évader tout en gardant un lien avec notre vécu.

Je lis que tu n’as pas le moral. Mais comment pourrait il en être autrement ? Cela fait à peine deux mois que ta femme est partie, c’est hier.

je vous envoie à toi et à ta petite fille mes plus douces pensées.

edit: je me souviens de comment j'étais  au début du deuil. Explosée. Pulvérisée. En plein cauchemar. Ces journées interminables qui m'éloignaient exorablement du dernier mot, du dernier regard, du dernier toucher. Des efforts terribles qu'il me fallait fournir pour sortir de chez moi. De mes amis désemparés. De cette sensation de le sentir partout dans la maison et de cette frustration de ne pouvoir l'attraper, le toucher. De mon incrédulité d'avoir réussi à survivre encore un jour.  et encore un jour, et un autre.
A force de les vivre ces jours là, Fabien, j'ai fini par avoir des petits moments de "mieux", des petits moments qui ont fini par s'additionner et me faire du bien.  Toi aussi tu vas les connaitre, il faut beaucoup de patience et de douceur avec soi-même.
« Modifié: 29 octobre 2010 à 22:22:06 par adèle »