Auteur Sujet: Des draps sales et 150 kg de vide ! (Lu 10592 fois)

Caroline3 · « **Réponse #15 le:** 07 mars 2013 à 22:07:25 »

Profite pleinement de ce temps de sérénité, il est si bon!

Tu es accompagnée, et ça, c'est fantastique. Dis, as-tu pensé écouter avec un personne très proche ce vidéo sur le deuil?

Je l'ai fait écouter à deux de mes proches et ça m'a fait vraiment du bien (même si ce n'était pas au complet):

http://www.inrees.com/videos/190/

Bonne soirée!

Caro à Québec

*Ephémère* · « **Réponse #16 le:** 07 mars 2013 à 22:21:45 »

Merci, Asseline ; je suis heureuse d'avoir contribué au tissage de cette jolie couverture , et je souhaite bien sincèrement qu'elle réchauffe ton coeur ....

Comme c'est bon de lire vos sourires, et vos clairières ; comme c'est doux de lire que le ciel se fait plus clément pour vous, Martine et Chantal.
Comme il est généreux de nous offrir en partage ces rayons de soleil.

Quant à moi, je souhaite à chacun une nuit sereine et sans larmes sur l'oreiller.

Et je vous offre en partage mon absolue certitude que le temps usera notre peine.

Asseline · « **Réponse #17 le:** 25 mars 2013 à 13:49:03 »

Bonjour vous tous,

Depuis plusieurs jours, je vous lis beaucoup et m'exprime peu.

J'ai retiré les draps sales il y a huit jours, j'ai été incapable de les mettre dans la machine à laver, ils sont désormais dans un carton... Ce fut une torture de les enlever et une torture de me remettre au lit...

Aujourd'hui, je ne sais pas trop comment je vais, j'ai l'impression d'avoir moins de larmes mais que ma douleur est coincée à l'intérieur. J'ai repris le travail et je fais bien semblant...

Je me sens tellement vide que les 150kg de mon bel ange ne suffisent plus à décrire ce vide. Je n'ai envie de rien. En dehors de lui, rien ne m'interpelle...

La phrase que je viens d'écrire n'est pas tout à fait vrai, je m'inquiète pour mes petits loups mais, c'est leurs deuils qui m'inquiète, j'en reviens donc toujours à mon Nange !

Vendredi, j'ai enfin acquis le livre du Dt FAURE "Vivre le deuil au jour le jour". Il parle de culpabilité. C'est bizarre, je ne ressent pas réélement de culpabilité. Des regrets, oui ! Mais de la culpabilité, je ne crois pas. Nous avons su tout au long de notre relation, jusqu'à notre dernière conversation téléphonique 5 minutes avant sa mort, nous dire je t'Aime et, je sais aujourd'hui que tout à été fait pour le sauver.

J'ai parfois honte de certaines choses : comme quand je dis qu'il pesait 150kg, je me dis : " les gens pensent qu'il a mérité sa crise cardiaque! Il était obèse !" mais, pour moi, il ne s'agit pas de signifier qu'il était obèse mais, de signifier que l'absence qu'il laisse derrière lui est largement à la hauteur de son physique....

Voilà, comme souvent, quand je poste ici, mes propos ne sont pas forcément "bien rangés" mais reflètent mon état d'esprit.

Tendresse.

Asseline

mars29 · « **Réponse #18 le:** 25 mars 2013 à 16:09:28 »

bonjour Asseline,

la culpabilité est une composante très fréquente dans le deuil.
mais pas necessairement! rien de bizarre dans le fait de ne pas en éprouver!
tant mieux pour toi!
moi non plus,je n'ai aucune culpabilité!
si j'étais croyante je dirais "dieu merci",mais je ne suis pas croyante.alors je dis simplement:"heureusement".
c'est toujours çà de moins!

tu écris:je fais bien semblant.
pourquoi?
pourquoi ne pas s'autoriser à être vraie?
ta souffrance est légitime.
au nom de quoi devrais tu la taire?
quelle est cette société de faux-semblants ou la souffrance est niée?ou l'on doit sourire en permanence quand on a le coeur en morceaux?
le bonheur n'est pas une obligation!

nous tous avons bien saisi que tu évoquais 150kg d'absence,de chagrin;d'ailleurs c'est le titre de ton fil.

un jour après l'autre,pas à pas ,le chagrin diminuera...un jour!

douces pensées Asseline,
je t'embrasse
marce

*Ephémère* · « **Réponse #19 le:** 25 mars 2013 à 20:37:45 »

Oh Asseline,

Combien sommes-nous à "bien faire semblant" au quotidien, et particulièrement dans le champ professionnel ?

Vois-tu, parfois je me dis que cette obligation qui nous est faite, de tenir debout dans ces moments de confrontation sociale, eh bien peut-être qu'elle nous soutient....
A condition, bien sûr, que nous puissions avoir aussi des moments où nous pouvons laisser pleurer notre peine.

Je veux aussi te dire (tu vois, mes lignes à moi sont vraiment dans le désordre...) que lorsque tu évoques ton amour, je n'associe pas du tout les 150 kilos à l'obésité... non, moi, j'imagine un grand costaud ; un homme fort et tout plein d'amour et de tendresse.

Voilà, je t'embrasse, et te dis à bientôt, Asseline.

Asseline · « **Réponse #20 le:** 26 mars 2013 à 14:00:27 »

Bonjour vous tous,

Marce, en effet, il est judicieux de voir l'absence de culpabilité comme quelque chose de moins à porter !
Tu me demande pourquoi je fais semblant et bien finalement, je crois que c'est plus facile plutôt que de supporter les regards en coin et les gens mal à l'aise devant mon chagrin.

Marlu, non, ne t'inquiète pas, je n'ai aucun regret de l'avoir aimé, bien au contraire ! Mes regrets se situent plutôt dans l'arret de notre histoire, l'impossbilité de réaliser nos projets communs ou ceux qui étaient les siens. Nos projets de vacances, de vie de famille, de vie de couple, son entreprise toute neuve dont la première prestation a eu lieu le jour de sa mort...

Mon coeur est tout à lui et je souffre de l'image que le mot obèse peut laisser. De son vivant, je n'utilisait jamais ce mot, sa grande taille faisait qu'on imaginait pas qu'il fasse un tel poids, seuls les médecins parlent d'obésité, les gens qui le connaissent parlent surtout d'un homme costaud...
En tout cas, merci pour les mots de Siméon, ils sont doux à mon coeur.

Ephémère, tout comme toi, je crois que "faire semblant" me soutient mais, j'ai peur aussi car, j'ai du mal à trouver le moment et le lieu pour ouvrir les vannes...
Les mots que tu utilise pour décrire mon bel ange me ramène à une phrase entendue ces dernières semaines qui le décrit parfaitement : "Il avait un charisme, une personnalité et une générosité à la hauteur de son physique"

Encore une fois, vos douces pensées et votre soutien continuent de tisser ma jolie couverture.

Tendresse.

Asseline

Yohann · « **Réponse #21 le:** 26 mars 2013 à 17:25:54 »

Asseline

je crois que "faire semblant" me soutient mais, j'ai peur aussi car, j'ai du mal à trouver le moment et le lieu pour ouvrir les vannes...

Chercher le soutien dans le "faire semblant" n'est-il pas bien dangereux ?

Car montrer ce qu'on est, ce qu'on ressent, c'est aussi un moyen de communication vers les autres, une façon de leur transmettre l'image de notre mal-être et douleur.
Indirectement, une demande d'aide, un appel au secours non exprimés.

Ces autres qui, souvent, "Ne nous comprennent pas", n'est-ce pas un peu notre volonté alors que de leur cacher ce que nous sommes, et comment peuvent-ils comprendre si on leur cache ce qu'on est ?

En acceptant de paraître ce qu'on est ou ressent, c'est aussi s'accorder pour nous-mêmes la possibilité de lâcher par moment, sans consommer une force incroyable et épuisante à vouloir faire semblant.

Yohann

mars29 · « **Réponse #22 le:** 26 mars 2013 à 18:55:08 »

merci Yohann!
Marce

Asseline · « **Réponse #23 le:** 29 mars 2013 à 09:28:05 »

Yohann,

Tu as certainement raison mais, je n'arrive pas à trouver le bon "réglage" entre je fais semblant avec un grand sourire et je suis totalement éffondrée.

Et en effet, si je ne montre rien, les gens ne pourront pas comprendre mon état et seront destabilisés si je m'effondre.

Merci de tes questions qui me poussent à réfléchir.

Tendresse

Asseline

Yohann · « **Réponse #24 le:** 29 mars 2013 à 11:24:00 »

Asseline,

Raison ou en partie, est-ce bien le problème ?

Asseline, je crois que tu cherches un réglage qui n'existe pas en dehors du fait que nous sommes tout simplement Nous.
Pourquoi y aurait-il un réglage entre les deux ?

Ce que nous sommes, ce que nous ressentons, pourquoi ne pas le laisser simplement être et apparaître ?
Vouloir trouver un juste milieu de comportement serait aussi un masque.

Laisse aller ce que tu ressens; ce ne sont pas les autres qui vivent ça, mais toi.
Et exprimer, laisser sortir ce qu'on ressent, c'est une forme d'apaisement qui vient après.

Avec sans doute la possibilité que les autres voient, comprennent et alors réagissent en être humain qui peuvent aider et soutenir.
Tout masque que tu affiches briderait ce possible comportement.

Et puis, pour revenir sur les propos de Marie, ne crois pas que ceux qui aident ou soutiennent sont sortis d'affaires.
Simplement, par ce soutien, ils apportent et s'apportent un partage pour s'aider eux-mêmes.

Je vis comme toi ce deuil si difficile et rien ne m'est facile.
Je souffre souvent et c'est l'échange entre vous tous qui alors m'aide.

Ne crois pas que mes propos sont ceux d'un homme apaisé, au contraire, mais ceux d'un homme qui recherche en vous tous la voie de l'apaisement.

Et je suis convaincu qu'ensemble, en partageant, nous nous aidons et donc, nous avançons !

Mais purée que c'est dur par moment quand on a la sensation que tout s'effondre et qu'on cherche désespérément à quoi se raccrocher, ... surtout après avoir rêver à une éclaircie !

Yohann

Yohann · « **Réponse #25 le:** 30 mars 2013 à 18:27:18 »

Marie et Samy,

Oui, il y a des moments surprenants dans la vie où, après un passage important anniversaire, tu décides d'avancer avec le soutien d'autres.
Et tu sens comme une libération.

Et puis, brusquement, pour un "presque" rien, tout semble s'effondrer et tu te sens repartir en arrière, avec les peurs, les doutes et la sensation d'isolement face à la mer déchaînée !

Finalement, mon image de bateau a du bon, aussi pour moi : quand il y a un mauvais grain, les mains sont là pour s'accrocher !

Merci.

Yohann

misschany · « **Réponse #26 le:** 03 juin 2013 à 21:55:57 »

Comme je te comprends...On a envie d'hurler de rage...d'hurler sur lui parce qu'il est parti, parce qu'il nous a laissé seule. Et après je me dis que si il avait eu le choix il n'aurait pas choisi de partir.
je te comprends...J'espère qu'un jour on ira mieux.
75 kg de vide mais une aussi grande et profonde douleur.
Prends soin de toi et de tes petits loups.
Gros kissous