Merci Stana, merci Qiguan pour vos témoignages. Je me retrouve complètement dans ce que vous dites. Plus le temps passe et plus j'ai le sentiment que c'est en retrouvant un équilibre dans ma vie et en parvenant à réhabiliter la joie dans mon quotidien que je parviendrais à renforcer le lien qui m'unit à mon amour... Car tout comme vous, je le crois là, quelque part... Malheureusement si loin de mes yeux, de mes mains, de mes sens... C'est un chemin qui n'est pas simple et qui n'a rien à voir avec le déni ou l'absence de souffrance... Oh que non. Vraiment pas.
Face aux jugements des autres, surtout lorsque l'on y est perméables comme j'ai pu l'être (et le suis encore parfois même si j'ai fait un gros travail sur ce point), il peut être très difficile d'assumer les petits mieux. Parce qu'ils sont trop souvent soldés par des remarques affreuses du style: "ah, ça y est, tu vas mieux." "tu commences à tourner la page, c'est bien..." etc.,
Du coup, Pendant des mois: j'ai souvent été habitée par la peur d'aller mieux. Persuadée que seule la souffrance me permettrait d'honorer notre amour. Ou plutôt: j'avais cette sensation qu'en m'interdisant d'aller mieux, j'envoyais un message au monde extérieur pour rappeler ma perte. Pour que surtout, mon chéri ne sombre pas dans l'oubli. Je ne pouvais pas aller mieux et prendre le risque de cesser d'envoyer ce message aux autres: "vous vous rendez compte? Il est parti. Il n'est plus là. Comment la Terre peut elle encore tourner?"
En ce moment, je vis quelque chose de tout à fait différent... Je n'ai pas peur d'aller mieux. J'aimerais aller mieux... Vraiment. Pour aller dans le sens de mes convictions. De ce que je crois... Pour qu'il puisse être fier de moi. Mais les convictions, intentions et les émotions et ressentis sont des choses bien différentes... Je garde au fond de moi la volonté de ne pas baisser les bras, mais me heurte à beaucoup d'obstacles... Une anxiété chronique que j'ai du mal à gérer... La sensation d'être moins "connectée" qu'il y a quelques mois: je ressens moins sa présence, je ne reçois plus de signes.... Ces derniers éléments en particulier me perturbent beaucoup... Je crois aux signes, parce que j'ai vécu des choses d'une force, d'une évidence telles que j'ai choisi de ne pas les remettre en cause. Mais depuis plusieurs semaines, j'ai l'impression de ne plus rien recevoir. Comme s'il y avait eu une coupure. Je me dis que si vraiment, il est là quelque part, peut être qu'il me faut accepter qu'il ait du s'éloigner pour des raisons qui m'échappent... Mais ensuite je me demande "est ce que c'est ma faute?"... "Suis je suffisamment disponible pour le ressentir?". Et lorsque mon cerveau s'emballe, je dérive rapidement vers "Peut être qu'il ne m'aime plus". "Peut-être que je le déçois"...
C'est dur de s'accorder à soi-même, l'amour et la confiance que l'autre nous témoignait... Dur de ne pas avoir l'impression de disparaître, sans ses regards aimants...
Et puis parfois, je me demande si ce chemin de doutes et de remises en question, ce n'est pas une sorte de pied de nez de mon chéri.... Un peu comme s'il m’exhortait à apprendre à pédaler, sans les petites roues... Alors je l'imagine, courant devant moi et observant mon visage terrifié par la sensation de déséquilibre, avec un sourire confiant sur les lèvres... Et ça m'aide...
J'ai été un peu longue, comme toujours... Désolée ^^. Je vous embrasse. Prenez soin de vous.