Le plus dur est venu samedi soir donc la veille des soir 3 ans que où il m'a dit "aurevoir à demain mamour" et où il y avait eu ce pressentiment, mes x va et vients entre son lit, la porte ...
3 ans et cela me semble que c'est là ou depuis si peu
ce temps qui n'a plus la même durée
la journée avait été active et douloureuse, les émotions qui prennent les rennes
pourtant la reconstruction est là
cf
http://forumdeuil.comemo.org/apres-la-grande-souffrance-la-reconstruction/ma-reconstruction-pas-a-pas/ mais le manque est là
je le fais vivre par et en moi
mais le manque est là
je le sens vivre autrement aussi par des perceptions
mais le manque est là
ce manque qu'il faut dompter, accepter, tolérer apprendre à vivre avec cet handicap irréversible
Les émotions sont là
mais je suis moins débordée par elles, moins noyées en elles
je ne cherche plus à les empêcher d'être
je n'en ai pas peur
Pourtant face à ce qui s'est passé samedi avec le souvenir de l’au revoir, l'état dans lequel j'étais et glissais
il a fallu piocher dans la boite à outils : PBA, EFT et
j'ai utilisé l'exercice de l'EMDR
puis la méditation sur les émotions de Christophe André
puis celle pour se détacher des pensées
puis encore une autre
pour retrouver un point de stabilité dans les effets de ce coup de tabac
Du début du deuil à maintenant je suis passée de la détresse angoissée
à la tristesse au chagrin tolérable, à toléré , accepté comme un nouvel habit
du désespoir constant à des plages de mélancolie et de rares pics de vrai désespoir étouffant et panique
vivre avec cet état prégnant constant est aussi une usure mais qui laisse la possibilité de profiter du reste (joies etc)
il m'arrive de retrouver la rage, la colère par rapport aux mauvaises actions des soignants pour toi puis ce n'est qu'un agacement qui perdure
Le plus souvent que j'ai pu, je suis passée par l'utilisation de la pleine conscience que je pratiquais déjà en tant que sophrologue
quand je suis encore débordée je passe par le support de la voix de Christophe André pour être canalisée, guidée.
Le paysage intérieur a changé et change constamment
ce sont les pics surgissants de désespoir qui me font voir que je ne suis plus sans cesse en lui = je mesure alors le chemin parcouru mais je suis en même temps comme convalescente d'une très grave maladie
l'habituel est dans une douleur du manque mais elle ne prend pas toute la place
elle me laisse profiter de tout le reste de ma vie même si cette douleur reste là quasi constante en toile de fond plus qu'en filtre
Je ne suis plus asservie, anéantie par cette douleur
j'ai la possibilité de librement pouvoir vivre d'autres choses
en même temps : de la joie, des plaisirs simples, des envies à nouveau (d'achat, de nourritures, de projets)
Les pensées douloureuses sont là mais elles n'ont plus prise, ou rarement sur tout moi.
Elles ne s'imposent pas, elles sont là à distance, elles vont viennent, s'approchent mais ne m'envahissent que rarement.
Je suis maintenant avec la certitude que ce que je vis est une expérience humaine normale qui vient ni pour la première fois ni pour la dernière fois (je ne suis plus à espérer qu'elle cesse, j'ai admis qu'elle a sa place, que je peux être avec elle), je sais que d'autres humains ont ce vécu et l'ont eu et malgré ce vécu je peux rester lucide.
j'ai commencé à apprivoiser, à savoir vivre avec cette souffrance du manque.
Je suis stabilisée dans la confiance que je trouve les ressources pour faire toutes les choses que je croyais impossibles.
Je suis bienveillante avec moi, je me laisse le temps pour ce que je ne réussis pas, j'ai confiance que je pourrai plus tard réussir !
Je peux assumer de dire que je suis veuve, que c'est toujours très éprouvant mais que je fais plein de choses malgré cela.
Je ne me cache pas de mes difficultés de ma problématique je suis authentique dans la quasi totalité des moments.
Quand je suis trop affectée par le manque et que je suis avec ma grande petite fille, je me mets à lui parler de son papy mais pour raconter des choses positives des moments rigolos par exemple, je peux donc parler de lui mais sans blesser ma petite fille.
Quand c'est dans une conversation sociale je glisse une phrase telle "mon époux aurait dit ..." ou autre équivalente.
Ce sont mes stratégies pour survivre sans sombrer !
Quand c'est avec notre fille pareil je lui dit "papa aurait dit" ou similaire.
Et quand je suis seule je parle intérieurement le plus souvent à mon aimé et quand j'ai besoin de vraiment craquer je lui dit d'être bienveillant avec moi que c'est si dur.
La douleur du manque reste toujours même si la reconstruction commence
les joies sont savourées
mais il y a toujours ce marqueur douloureux
faire avec, oui, long apprentissage et qui dit apprentissage dit difficultés, erreurs, tâtonnements voire échecs
Trouver à nouveau la vie belle parfois, et ce de plus en plus tout en sentant le manque justement pour partager ce renouveau curieux phénomène .
La seconde journée de ce 3 ans a été moins pénible
une nuit avec un rêve symbolique impossible de trouver mon train, des salles halls mais impossible de savoir l'heure ou le quai ... du bleu ...
un beau signe le matin j'allais ranger un pantalon velours marron mis au féminin de mon aimé le ranger dans la chambre où il étai de son dernier temps de vivant ... et allumer la lumière a fait disjoncter.
au départ je n'ai pas compris, j'ai mis du temps
(qu'a t'il dû penser en souriant de manière bienveillante)
mais après oh que le signe était beau
Mille mercis ne suffisaient pas ... à le remercier de se manifester ainsi
d'autant que vendredi un autre signe de lumière avait été là près d'un groupe de ses photos
j'ai tant de gratitude
le trajet avec larmes vers le cimetière tant de souvenirs car je passe par des lieux chargés de souvenirs
trouver le cimetière sans dessus dessous (actes de quoi ? fleurs neuves mises sur vielles tombes, fleurs vieilles ailleurs) ... le caveau avec les travaux du marbrier pour la stèle ...
décontenancée du coup mise malgré moi dans un processus imprévu.
les fleurs assoiffées oups et essayer d'en rattraper en arrosant
prévoir des herbes et fleurs qui sèchent ... vu les circonstances pour garnir les pots
puis se ressourcer, passer voir mes petites filles
gratitude
après midi avec une copine bienveillante gratitude aussi
lecture du forum
gratitude
les sms gratitude
et le lourd silence des abonnés absents ... famille, anciens ami(e)s ...
sentiment d'abandon, d'oubli
et vivre malgré cela !
c'est la nuit j'ai repris le chemin de l'ordinateur la nuit ... occasion de te croiser chère Regine par delà les océans
pas seules car à cette heure
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