merci pour vos messages
cette semaine c'était la difficulté de traverser la période de mon anniversaire qui s'ajoute aux soucis matériels (dégâts des eaux etc.) nouveaux qui semblent s'enfiler les uns derrière les autres toujours avant que les précédents ne soient résolus.
Je suis "usée" par les années d'accompagnement que j'ai fait, les soucis pro, à cela s'ajoute la difficulté de m'autonomiser "émotionnellement" après 40 années de symbiose et le vide autour de moi (famille du défunt aux abonnés absent, "ex" ami(e)s idem pour la très grande majorité), c'est une accumulation qui rend encore plus difficile chacune des parties au milieu du processus de deuil.
J'appréhende beaucoup la période anniversaire du décès qui sera celle de la naissance de ma seconde petite fille.
Je n'ai pas "d'endroit" où être sans masque et cela aussi m'use.
Il faudrait que partout existe ceci
http://www.maisonmonbourquette.com/groupes-de-soutien/ ... dans chaque département, et donc en France ... reste du chemin avant que ce "rêve" existe.
Pour la déception/entourage il faut manier en nous nos envies d'être gentilles et nos besoins qui nous mettent mal !
vrai que cela va à l'encontre de ce qui est prêché comme le "bon sur la terre" ... pardonner, trouver leur logique aux autres, l'accepter comme une réalité etc ... et zut !
les mieux :
J'ai commencé la lecture d'un des livres, restés en attente non finis par Jean, que notre fille a laissé ici. Cela a fait flash back car j'étais, ado, grande lectrice de sciences fiction et fantastique et quand j'avais donc connu Jean c'était un partage déjà
Là je crois après quelques heures de lectures que tant la passion initiale de la fiction que la notion de partage (autrement) dans le nouveau lien avec Jean est un très bon chemin pour moi.
La première année est certes l'année difficile des premières fois mais aussi l'année des transformations (du moins pour moi) en voulant trouver un nouveau lien avec le défunt.
J'ai aussi le projet (on verra si je peux le tenir) de reprendre le vélo d'appartement, en effet j'ai abandonné mes séances habituelles qui étaient quasi quotidiennes en Juin 2013 quand Jean a eu l'opération cancer vessie, puis jamais repris car très accaparée et de plus en plus avec son énorme fatigue qui trainait ... assumer de plus en plus tout, puis le tsunami de sa leucémie aigüe, etc. ...
Cela n'enlève pas les coups de chagrin mais ça on le sait, par contre ça doit aider.
Restera à travailler cette espèce de peur de changer que j'ai (dont j'ai parlé à la psy) lié à la peur d'être bien, mieux, "heureuse", car j'ai tant eu d'ennuis de tous ordres depuis 30 ans (financiers, santé etc. ..), porté l'angoisse à combattre pour moi et Jean depuis tant d'années que je suis comme un chat échaudé craint l'eau froide (Quand on a déjà été victime d’un phénomène, on devient plus prudent, voire trop défiant face à un danger du même type. Un chat qui a reçu de l'eau chaude craindra l'eau qu'elle soit chaude ou froide). Et oui c'est dingue peur d'être "heureuse" ... d'être dans du "bonheur" comme si une malédiction planait : si tu es heureuse tu vas très vite payer ou être malheureuse ... = beaucoup de travail à prévoir avec la psy même si je compte sur la médecine quantique et surtout beaucoup d travail sur moi ...
L'être humain est terriblement surprenant : peur du bonheur !
Peur de ne pas me reconnaître en fonctionnant dans autre chose que le combat constant, dans l'agréable ... peur de ne pas savoir faire etc. ...
et pourtant c'est honorer la volonté de Jean, ma promesse, et son souhait constant au long de nos vies.
Y a du pain sur la planche ! ;-)
Lors de la présence de ma petite fille, tirée par ses sollicitations je tend à rechercher ma part de mon enfant intérieur et de le vivre spontanément ça me fait un bien fou chaque fois et c'est surprenant ces rires etc ... elle me montre, me tire sur le chemin de la vie
où pour elle je représente sans doute beaucoup et je dois assumer cette part que la vie me permet de faire même si je suis seule !
Je n'en suis pas vraiment à faire des choses pour moi avec envie mais je progresse ...
Et les hauts et bas les fluctuations du chagrin, les flashs sur le positif mais le manque, sont là
les cycles en fractales des étapes du deuil aussi
tout se mêle avec la survie
plus je trouve des choses qui tissent le nouveau lien plus je suis rassurée bien sûr et je crois que Jean est heureux de me voir progresser ...
je vous