Auteur Sujet: depuis le 23 avril 2014  (Lu 556568 fois)

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« Réponse #75 le: 26 juillet 2014 à 21:41:23 »
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

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« Réponse #76 le: 31 juillet 2014 à 17:06:32 »
Bonjour
Les 72 h de présence de mon amie (veuve depuis 19 mois) m'ont ete très équilibrantes par sa présence et nos échanges.
Par contre j'ai dû renoncer aux bains au centre thermoludique et aux soins. En effet j'étais très mal chaque fois, j'ai pu analyser au bout de 3 jours que c'était la musique qui était en cause,  peu à peu j'ai identifié que des phrases musicales étaient les mêmes que certaines des musiques diffusées au funérarium ! ...
J'ai tenté de persévérer en demandant à ce que la musique soit coupée en cabine de soins mais elle s'entendait malgré tout à côté ...
Puis j'ai renoncé.  Dans mon travail j'utilise souvent des fonds musicaux dont un que mon chéri écoutait souvent (dit musique de guérison) mais je n'ai jamais de réaction.
Heureusement je peux me promener avec le chien, je sens partout la présence de mon mari ...
Ce matin je suis allée sur un lieu où si souvent j'avais fait des voeux face à la beauté et force des montagnes lorsqu'il était avec ses premières maladies ... les années passées et j'utilisais dans mes séances perso de sophrologie l'image du lieu, d'ailleurs (intuition? ) à un moment alors pourtant que mon époux était dit en guérison je n'arrivais plus à nous y visualiser tout les deux ... Ce fut très dur le matin puis comme chaque fois j'ai prié avec la flamme violette, l'apaisement et sa présence sont revenus.
Encore une journée puis le retour où j'appréhende le trajet vu celui du départ et le retour lui même dans la maison.
Ceci dit je sens que au total ça m'aura fait du bien et évoluer

Amitiés à toutes et tous
« Modifié: 03 août 2014 à 21:07:34 par qiguan »
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« Réponse #77 le: 03 août 2014 à 21:19:19 »
Je reprends mes marques après la semaine d'absence mais hier soir  je me suis blessée un pied en m'accrochant à un meuble donc nuit douloureuse et du coup cogitations ...
journée très éprouvante ...
l'impression d'être dans le trou même si j'ai pu à travers les larmes mettre quelques sourires à la lecture des carnets de nos premières correspondances
quelques sourire quand je sentais la présence de mon chéri près de moi mais avec des choses qui s’effacent, se transforment ce qui m'a encore plus fait pleurer
quant à la lecture du livre nirvana c'est une béquille qui m'aide même s'il ressemble parfois à de la science fiction ou trop new age mais parfois active mes propres croyances de l'au delà en tout cas m'oblige à penser vie autre après la mort, communication, échange et un futur où je le retrouverai !
le moment présent, le présent m'est le plus dur pour l'instant même si l'angoisse de mon futur proche est aussi là ! le présent c'est le constat pour tout du plus jamais, du vide, de l'absence irrémédiable ...
S'accrocher au trésor des meilleurs moments du passé ... à ceux qui étaient par millions simples mais plein de notre amour tissé sans cesse parfois maladroitement parfois avec brio !
La déchirure change !
J'accède au positif de notre amour plus vite plus facilement, je sens une vraie présence accompagnante en plein de choses et l'absence est douloureuse différemment avec le déni qui refait surface, la révolte face au plus jamais ...
je crois que l'aide à nouveau de l'acupuncteur et de la psy pro s'impose cette semaine où se profile bientôt la date de ce qui aurait été son anniversaire ...  :-\
lire la file de FeeViviane m'a permis de mettre en évidence certaines choses vécues merci le forum
« Modifié: 03 août 2014 à 21:31:26 par qiguan »
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« Réponse #78 le: 04 août 2014 à 10:46:17 »
j'avais reçue une pub et j'ai tenté ...
pour nous toutes et tous peut être une solution pour nos échanges de vive voix
voir
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/%27conference-telephonique%27/msg47097/#msg47097
Je ne dis pas que je vais me brancher chaque soir ... mais j'y viendrai et il y aura j'espère de bons échanges !
autre option ici sur cette file poster que l'on va à telle heure se connecter ... = RDV lancé
j'espère que cela va bien nous servir
je veux aussi y voir un signe de l'aide de nos défunts chéris ...

ce sera le point positif de ce jour plein de pluie et de reprise de mon activité pro qui a besoin de se relancer face aux soucis ...

J'ai eu un sentiment dans la nuit d'être ailleurs et avec mon chéri ... c'est tout cadeau ... aussi même si une part fait mal aussi ...!

à plus tard à celles et ceux qui me liront
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« Réponse #79 le: 04 août 2014 à 20:57:15 »
Malgré une journée bien occupée avec une longue visite de ma fille avec ma petite fille qui sont les énergies qui me font avancer, ce soir c'est très dur ... il y a 40 ans la nuit du 04 au 05 Août c'était notre déclaration un à l'autre pour toujours ... et on regardait une étoile que je ne saurai pas retrouver dans le ciel ...
la semaine prochaine ce serait le 13 ses 69 ans et début septembre même si déjà le souvenir de l'affaiblissement inquiétant commence car il y a un an ça n'allait pas et suite à aggravation, la consultation, le 13 Septembre le choc de l'épée de Damoclès qui est tombée avec le diagnostic et l'hospitalisation d'urgence sans finir le repas sur un coup de fil du médecin après réception des analyses faites le matin ... une déflagration dans notre vie pire que le diagnostic de 2005 du cancer de la prostate et pire que celui de Mars 2013 polype cancéreux à la vessie ! le début d'un cataclysme où chaque jour après le 13/09 me rappellera le vécu ...
Je ne peux oublier non plus les journées à penser à tout à la maison pour ma mère, le chien, le travail et partir après parfois une ou deux clientes, plus d'une heure de route pour le retrouver dans sa chambre protégée du CHU à Toulouse, les heures près de lui, le repas dans le coin dit des familles préparé la veille au soir à la va vite, les dernières minutes près de lui, le départ un arrachement, la route à nouveau, tout ce qui était à faire en rentrant après souvent du travail pro avec une ou deux clientes, les appels téléphoniques avec lui et le sommeil sans lui avec espoir ou pas ... les jours où (rarement) je ne pouvais du tout y aller pour des raisons professionnelles. Les moments de joies avec l'espoir fou, la réussite de la première manche "contre toute attente" comme me disait le Professeur ! ... toutes ces semaines à organiser une chambre en état au rez de chaussée, le retour la désinfection constante/état d'aplasie avec toutes les charges que ça comprend ... le mieux, l'espoir, (avec au milieu la gestion du syndrome de glissement de ma mère malvoyante et ses hospitalisations à gérer car fille unique) l'attente des analyses 2 fois par semaines, la chimio de consolidation à domicile avec plein de soucis, d'hospitalisations par à coup d'urgence avec x difficultés, jusqu'au 24 Décembre au soir ... ces "fêtes" entre espoir et peur terrible ... le mieux mais avec des signes neuro mais interprétés comme de l'arthrose, sciatique etc. la première injection du protocole : fol espoir pour un bouclier par rapport à la récidive ... et la dégradation ..
l'inquiétude, les peurs face à l'aggravation des symptômes neurologiques et enfin le diagnostic d'une "récidive" extension méningée sur une leucémie qui jamais ne se méninge ... les lourds traitements, les peurs, entrevoir l'inéluctable, se mettre avec folie à espérer un miracle, la course entre hôpitaux et maison
les dégradations, les premières hallucinations etc les dégradations d'heure en heure, la dernière hospitalisation, sa douleur morale en quittant la maison et comprenant que c'est pour toujours et mon fol espoir du miracle encore, le transfert en soins palliatifs, ce week end de Pâques à gérer ces derniers moments, ce mieux le dimanche soir, ce lundi difficile et cet appel dans la nuit annonçant l'irrémédiable ! et toutes les horreurs que tout cela sous entend des peurs etc ...
j'avais besoin de le re écrire tout ça là ce soir  ...
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« Réponse #80 le: 04 août 2014 à 21:42:08 »
Chère D.
A lire ton récit, combien de souvenirs me remontent immédiatement à la surface. Oui, j'ai vécu cela aussi... un véritable drame - et, pourtant, je gardais espoir jusqu'à la fin.
Je voyais bien son état se dégradant sans cesse. Que de douleurs en constatant cela. J'avais une boule au niveau de l'estomac ; elle m'empêchait de dormir, me coupait l'appétit, me faisait mal. J'étais dans un état affolant. Je craignais de tomber malade à mon tour, m'empêchant de continuer à prodiguer les soins à ma bien-aimée.
Encore maintenant, je revois, sans cesse, toutes ces mauvaises étapes qui m'ont profondément touché... et malgré mon désir de ne penser qu'au meilleur, et bien non, ce sont toujours elles qui me reviennent en tête.

D.... je te comprends donc... c'est difficile à vivre... et tous les anniversaires d'évènements importants nous font encore mal.
Il ne faut pas baisser les bras. Nous sommes des adultes. Nous avons une famille qui ne demande qu'à nous voir vivre sereinement. Alors, levons le nez. N'ayons pas peur de rencontrer des personnes qui feront tout pour nous comprendre.
Courage, D....
A bientôt, puisque le 26 n'est pas très loin.

Cordialement
Jacques
Jacques

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« Réponse #81 le: 05 août 2014 à 13:12:45 »
Merci Jacques
mon deuil n'est que de 3 mois 14 jours sans doute trop nouveau pour avoir envie de vivre pour la famille ...
la famille ce sont ma fille, ma petite fille c'est tout, elles sont le moteur car je ne veux pas faire plus de peine c'est la seule raison qui me retient dans la vie.
Une dette morale en quelque sorte.
Envie dans le positif est un mot disparu de mon vocabulaire en fait ! car c'est envie de pleurer, d'hurler le chagrin etc ...
Bien des dates anniversaires vont venir ... à affronter chaque fois.
Je suis obligée de mettre un masque dans ma vie pro et sociale, un avec ma mère si mal elle cf mes autres mails du départ. Un avec ma fille pour ne pas alourdir sa peine ...
et donc je n'ai qu'un besoin craquer en m'excusant auprès de mon chéri de ne plus être aussi courageuse ...
Craquer ça a été ce matin au cimetière où je ne m'étais pas déplacée depuis longtemps.
Là je cherche à chaque instant à occuper le vide dès qu'il est là pour ne pas être engloutie par le chagrin ... demain heureusement séance avec psy plus acupuncture !
merci à vous toutes et tous qui me lisaient
amitiés
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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #82 le: 05 août 2014 à 21:11:33 »
Merci Lageta
d'avoir mis ici ce soir la prière indienne ... sur le post de viviane http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/cap-des-6-mois-besoin-d%27aide/msg47118/#msg47118
j'étais vers le fond du trou en regardant des photos du bonheur passé autour de notre petite fille à pleurer après une difficile journée ... et tes mots me permettent de tenter de faire autrement avec ces souvenirs heureux !
amitiés à toutes et tous
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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #83 le: 06 août 2014 à 21:31:37 »
Bonsoir
Aujourd'hui j'ai eu la séance avec la psy des soins palliatifs et celle en "urgence" chez l'acupuncteur.
Les deux au récit (cf http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/depuis-le-23-avril-2014/msg47053/#msg47053 ) de ma mésaventure/musique m'ont expliqué que j'avais été victime d'une mauvaise rencontre par cette musique et ramenée inconsciemment au jour du funérarium alors que je prenais ces vacances pour là bas faire vivre autrement mon défunt et que cela était en moi inacceptable ! le tout me prenant toute mon énergie pour lutter contre cette immersion dans les premières heures du deuil !
Ils ont évoqué une grande gravité à ce genre de mauvaise expérience ! mais félicité de ma capacité à identifier la cause et à réussir à en sortir partiellement en ayant continué à pouvoir utiliser mes outils/béquilles de parler à mon défunt etc ... et décidé de stopper contact avec la musique de ce lieu !
Les deux m'ont aussi répété de savoir respecter, en plus, la fragilité normale car le deuil est TRÈS récent pour moi. De ne pas vouloir en sortir trop vite !
La psy me revoit le 22 et l'acupuncteur je sens a fait du bon travail sur mes énergies et je dois le revoir le 04/09. Il a aussi validé mon choix de rajouter des infusions d'angélique et d'agripaume option que j'avais relu dans mes "cours" de médecine chinoise.

Comme je le redis sur
http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/1an-hier/msg47136/#msg47136 
J'ai rapidement conclu que la seule personne pouvant me consoler de ce chagrin n'étant que celui qui est parti il me fallait le faire vivre à ma manière pour y puiser des forces ... je lui parle, je prie à ma manière etc
oui tout ça aide

Je vais tacher de me connecter http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/%27conference-telephonique%27/msg47097/#msg47097 un de ces soirs comme le dit Viviane je noterai que j'y passerai et ainsi nous pourrons à plusieurs échanger !

Demain je vais profiter de ma fille et de ma petite fille  ...

à bientôt
je vous embrasse toutes et tous bien amicalement
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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #84 le: 08 août 2014 à 12:10:44 »
Besoin de dire écrire ...
j'ai lu
"Le temps en soi ne guéri rien, parce que ce n’est pas le temps qui guérit, c’est ce qui se passe pendant ce temps.
La douleur peut diminuer avec le temps, se faire moins forte, mais la perte et la peine demeurent, le manque perdure.

Ce n’est pas le temps qui soigne la douleur d’un deuil, d’une perte, quelle qu’elle soit, ce qui soigne c’est de pouvoir pleurer, dire ses sentiments, ses peurs, ses utopies (j’aimerai tant qu’il revienne), ses besoins, ses désirs.
Dire sa tristesse et ses sentiments, souvent contradictoires dans ses moments-là, ça aide, soulage, ouvre un avenir. Certains disent : « je n’oublierai jamais » sous entendu : je ne peux pas faire mon deuil puisque l’oubli est impossible. D’autres manifestent leur volonté de ne pas oublier, de cultiver le souvenir, de la garder vivant et en déduisent que le deuil est une entreprise impossible.
"
la psy des soins palliatifs vue mercredi m'avait encouragée à chercher l'étymologie de travail ... travail de deuil ...
lu
"Le deuil est un processus de vie, une épreuve de liberté qui s’élaborent et se concluent dans la douleur.

Un processus de vie parce que le deuil exige un TRAVAIL qui nous conduit vers ce qui va NAITRE du deuil.

Une épreuve de liberté parce que ce travail de deuil nous place devant un choix qui engage notre responsabilité : rester dans le deuil et s’y perdre ou dépasser le deuil et aller vers l’acquiescement à soi-même, à la vie, aux autres, l’acquiescement à la mort et aux pertes inhérentes au fait de vivre, à la grâce de vivre…
"
à lire https://sites.google.com/site/etymologielatingrec/home/t/travail
donc douleur ... en plus

"douleur du deuil.
  Une douleur du deuil (parmi d’autres) c’est le « plus jamais » qui dit la perte, le « trop tard » qui dit l’irrattrapable. Ce sont des douleurs à l’intérieur de soi qui vous occultent tout espoir parfois jusqu’à l’envie de vivre.
    La douleur du deuil, c’est ce qui, au-delà de la perte ou à cause d’elle, réveille toutes sortes de sentiments passés et présents, liés directement ou non à la perte actuelle. Sentiments de tristesse, de nostalgie, de révolte, de culpabilité, d’amertume, de dévalorisation, de haine et d’amour mélangés, de solitude, etc…
La douleur du deuil relève toujours d’un amalgame de douleurs passées et présentes qui se réveillent les unes et les autres, se superposent et finissent par occulter toute forme d’espérance, de reconstruction, de réparation et de vie.
    La douleur du deuil donne à croire qu’il n’y a plus rien à faire, qu’il ne reste plus rien à espérer de la vie parce que tout serait à refaire et que c’est impossible
."
Le premier moyen que nous ayons pour soulager la douleur du deuil, ce sont nos larmes et nos mots car se taire est fuir le deuil croyant s'en protéger.
Accepter la réalité = sortir du déni, entrer dans la douleur, accepter d'y entrer avec "protections" et béquilles oui et mettre du plein, sans pour autant faillir au souvenir du défunt dans notre vie changée à jamais,
L’oubli n’est pas une consolation, c’est une négation de la tristesse. C’est donc tout le contraire d’un travail de deuil, donc ne pas oublier intégrer la douleur, faire malgré la douleur.
vais je réussir à transformer ma douleur, mon chagrin en nouvelles occasions de vie.
Ne vais je pas devenir dure, froide, amère ou simplement renfermée, comme pour ne plus se laisser toucher par la vie et surtout par la souffrance inhérente au fait de vivre…
Le repli sur soi deviendrait une autre douleur, plus accablante que la douleur du deuil.
Mon environnement même peu nombreux au niveau familial existe, professionnel aussi, social aussi, amical bien sûr  et par ce forum (et les autres) il se développe.
Aller de l'avant est accepter le risque de vivre, d’aimer, de travailler, de vouloir, de désirer et donc de perdre.

Par ma mauvaise rencontre musicale j'ai vu que n'importe quoi même quand on fait effort pour baliser les choses peut d'un coup, inconsciemment nous replonger dans le bain de la douleur du deuil de la perte !

La psychologue du groupe de parole en entretien individuel me faisait regarder l'aspect de la solitude.
Solitude acceptée voire cultivée par moment quand on est en couple et la solitude subie dans le deuil où on ne sait plus d'un coup utiliser ses ressources dans la nouvelle solitude. Je n'arrive plus à lire (sauf ouvrages sur le deuil), à dessiner, à faire un peu de sport (même si mes soignants me disent pas d'effort vous êtes "convalescente". Ne parlons pas de rester à rien faire rêvasser qui est devenu impossible et source de douleur car se tourne vers la perte de mon Amour.
Mais y arriver un peu par les souvenirs et même avec des larmes ...
se nourrir seule du souvenir et là on voit le côté précieux de ce que j'ai vécu 40 ans d'un si bel Amour que tant voudraient connaître et ne connaitront jamais
La solitude était supportée ou cherché du temps du couple car le couple n'était pas absent qu'est ce que ça peut devenir à présent ?

Comment me consoler moi même me disait elle ! ô quelle question !
se connaître changée, marquée par la douleur de la perte ... car je me sens comme certain(e)s ici étrangère à moi même !

L'apprentissage de cette nouvelle vie me fait peur, peur comme face à chaque chose nouvelle où je vais développer mes "outils" mes peurs anciennes ... me tromper, souffrir tomber et arriver à me relever
pourquoi, pour qui ? pour lui ? pour moi ? pour ce qu'il voudrait de moi ?

Et une chose qui est TRÈS  difficile : les week ends horreur de vide, de solitude ... comment gérer ...

merci am(e)s de m'avoir lue j'avais besoin d'user ma peine en sortant du silence là par le clavier ... 
 
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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #85 le: 09 août 2014 à 12:17:18 »
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« Réponse #86 le: 09 août 2014 à 21:34:31 »
"Ce ne sont pas des minutes, ni même des mois, mais peut-être des années qu'il faut pour enregistrer et accepter, dans chaque recoin de son être, la perte d'une personne aimée." Matt Seaton
lu dans ce bon support http://www.relation-aide.com/dos_description.php?id=33&cat=3

je recopie ce que j'ai mis sur l'autre file (pour mémoire pour moi)

tout est dit
comment faire pour faire face au "vide" des week end ?
les amis ont leur vie, veulent nous laisser tranquille de peur que leur activité du WE ne nous corresponde pas
ils ne veulent pas festoyer face à nous ça n'a plus de sens
la famille s'il y en a ... a tant à faire ces 2 jours là !
on nous dit allez marcher ... oui mais seul ... ???
sortez  ... ah oui mais où et seul on n'a pas envie , on ne peut même pas !
comment faire ?
je suis nouvelle endeuillée c'est sûr 3 mois 18 jours ...
je suppose que les personnes qui ne viennent plus sur ce forum dont j'ai lu des messages ont trouvé leur voie pour se remettre dans la vie
vous qui me lisez comment faites vous
et ceux qui ont réussi dites moi comment faire ?
le WE prolongé du 15 août me terrorise !

Merci Zabou
oui mes premiers mois sont avec aucune envie, aucune possibilité d'envie ...
j'ai un chien qui fait aussi ma joie je le sors tous les jours 1/2 heure  ... dans mon quartier ou en campagne.
3 mois 18 jours c'est peu, je sais, j'ai tout à me re approprier ...
le temps ne sert je sais que par ce qu'il va contenir

Oui Jean Luc je crois que tout peut nous ramener au chagrin, au bain de douleurs
que l'on soit en famille, seul(e), dedans ou dehors ...  ::)
On est si mal que l'on ne sait et ne peut accepter quoi que ce soit car dans tous les cas notre Amour défunt nous manquera.
Et plonger dans les souvenirs (photos, vidéos ...) ne peut pas nous aider sans cesse même si parfois cela peut être un support
Nous n'avons que le choix de faire malgré et avec le manque ... avec la douleur, malgré la douleur
et ça c'est le plus dur
penser au forum aux gens du forum c'est bien je pense
et peut être pourrons nous

Merci de ton passage, de ta contribution Soliflore
j'ai déjà écrit mais veux redire ...
j'ai lu de Joyce Carol Oates dans "j’ai réussi à rester en vie" p 364
« Je ne veux pas dire que la vie n’est pas riche, merveilleuse, belle, diverse et infiniment étonnante et précieuse – mais simplement que je n’ai plus accès à cette vie là.
Je ne veux pas dire que le monde n’est pas beau - du moins une partie du monde.
Mais simplement qu’il m’est devenu lointain et inaccessible. »
Puis elle compare la vie à un bateau qui s’éloigne avec une fête dessus et où personne ne voit que l’on est sur le rivage et que l’on ne fait pas de signe.
C’est bien imagé et mon ressenti !

j'ai aussi lu
"Mais en examinant le manque d'un autre point de vue, on y découvre des habitudes.
Parce que la personne qu'on a perdue était une source régulière de satisfaction, elle contribuait à un équilibre que son départ ne permet pas de conserver.
Cet équilibre correspondait à un "état normal", au niveau de satisfaction qu'on avait l'habitude d'atteindre de façon régulière.

C'est donc aussi à une habitude que correspond l'attachement qu'on avait pour la personne.
Cet attachement est en quelque sorte le lien de dépendance que nous établissons avec l'instrument qui nous procure facilement une satisfaction importante.
Le départ d'une personne précieuse nous fait souvent ressentir clairement cette dimension: l'attachement que nous avions pour elle et les multiples habitudes qui servaient à le créer en nous apportant des satisfactions faciles.
C'est la dimension routinière et quotidienne de la satisfaction: c'est elle qui nous fait regretter, de n'avoir pas donné plus de place à ce qui était précieux. "
je crois que pour les week end c'est très relié à cette dimension aussi.
(ref de ce qui soutien ma réflexion :
http://redpsy.com/infopsy/deuil.html
http://www.redpsy.com/infopsy/deuil2.html )
On a perdu la source, le moyen d'être en équilibre, de satisfaction, de plus cette satisfaction nous était garantie, régulière, c'était la sécurité quel que soit les activités du week end ...
là quoi qu'on choisisse on ne sera plus nourrit par la satisfaction "complète" liée à notre amour, on sera dans l'incertitude, pas en sécurité car on n'a pas d'assurance d'être satisfait.

Je le constate dans la satisfaction d'être avec ma fille, ma petite fille, même si elles m'apportent  autant voire apportent des choses en plus c'est incomplet comme satisfaction car une partie de moi n'est pas comblée
certes je peux intérieurement, ou de vive voix en parler à mon défunt chéri mais je en vais pas pouvoir dialoguer, je peux imaginer aussi ce que l'on aurait dit mais ce n'est pas comme le vivre ... et là est un manque irrémédiable !
j'y ai pensé cette fin de journée chez ma fille car il y avait aussi les autres grands parents (pourtant couple recomposé mais suite à un deuil très très anciens) qui vont pouvoir bavarder sur les progrès de notre petite fille ...

Nous pourrons trouver des satisfactions sans doute mais nous devrons toujours vivre avec ce renoncement à ce qui n'est plus possible et trouver équilibre est long car nous oblige à expérimenter à un moment où ne sait que se replier !

lu aussi :
Il faut vivre le chagrin jusqu’au bout, car lorsque la perte est perçue réellement, l’absence s’accepte, le travail de deuil peut se faire et la remontée vers la vie peut commencer
voilà notre chemin ... vivre le chagrin
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« Réponse #87 le: 10 août 2014 à 18:25:22 »
Ce matin levée tôt je n'arrive plus à dormir sur le matin ... je suis allée ranger "ses" outils dans un de nos abris de jardins ma fille préférant qu'ils restent chez nous, je les ai classés dans des boites protectrices c'était un peu prendre soin de lui  ...
j'ai cru sentir sa guidance pour certains classements ... et sentir sa satisfaction à la fin, ça m'a fait du bien même si pendant les manipulations c'était dur de penser qu'il n'utiliserait plus ces outils pour me faire ... nous faire encore des travaux ou objet utiles ...
Cela marquait la reconnaissance de l'arrêt de ce possible ! de ce changement irrémédiable !

Puis une relation amicale ayant subi un divorce il y a quelques années et qui au début de mon veuvage m'avait déjà proposé sa présence pour m'accompagner un peu, m'aider à supporter l'absence de Jean par sa présence amicale est venue et nous sommes toutes deux parties promener mon chien auprès d'un joli plan d'eau, nous avons déjeuné ensemble, joué au scrabble (première fois que je rejouais à ce jeu que nous avons affectionné et où je prenais plaisir à apprendre de lui fan de mots croisés et fléchés des mots inconnus de moi ... jusque là, nous avons échangé sur la solitude etc ...
cela m'a fait beaucoup de bien !
j'espère que cela va se renouveler et m'aider ...
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« Réponse #88 le: 11 août 2014 à 21:30:27 »
ce que je lui écris :
J’apprends à vivre autrement avec toi, acceptant de n’avoir pour caresses et baisers que les souvenirs et les étreintes que je nomme "cosmiques, énergétiques" elles ne sont pas moins profondes et réconfortantes mais le manque des autres, des vibrations physiques liées est là douloureux aussi.
Je me doute bien, que beaucoup de choses changent malgré tout en perdant le corps physique, la notion d’espace temps et en retrouvant l’accès plein au cumul des expériences de chaque vie passée, je comprends que la partie émotionnelle qui reste au plus près des vivants est bien lié au spirituel et pleine de puissance.
Te parler, te lire sur nos carnets, t’écrire là, te regarder sur les grandes photos à présent reçues et installées me garde proche de toi.
Notre union est éternelle disions nous, en tout cas là je ne rêve que de ma mort (sans vouloir que la date soit proche c'est Dieu qui décide) comme une fête où je vais te retrouver et vivre avec toi encore un autre type de vie. Ce qui compte c’est de faire vivre le lien et d’améliorer l’échange avec le plus de conscience possible.
Je regrette de ne pas encore plus avoir su profiter de notre vie.
Nous avions bien progressé, depuis 3 ans cela s’intensifiait mais il restait encore un gros manque de sagesse dans certaine partie du quotidien. Il me faut accepter cette erreur, je n’y peux plus rien mais je peux œuvrer à maintenant avoir le meilleur lien possible avec toi. Cultiver la réception de ta présence.
T’aimer donc toujours autant et même plus malgré le voile, l’absence de physique !
 
"il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé" A. Einstein
"Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque" René Char

Hors ligne qiguan

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #89 le: 13 août 2014 à 21:46:41 »
journée dure ! Jean aurait eu 69 ans ...
visite au cimetière avec bien des sanglots car lieu rappelant bien l'absence.
aujourd'hui j'avais organisé, pour être un bout  e temps à des activités extérieures (courses démarches etc) et voir ma fille, ma petite fille et aussi à faire des choses avec ma mère (vivant sous mon toit depuis 1978 décès de mon père) mais si cela a réduit et c'est bien, le nombre d'heures seule, cela n'a pas modifié la puissance du chagrin (bien sûr dirais je).

et j'ai "malencontreusement " cassée une sculpture que j'avais fabriquée en 76 pour notre mariage ... je tente de reconstruire avec de la colle mais je ne sais si je vais réussir. Casser cet objet créé, symbolique m'a plongée dans une horrible douleur, j'ai culpabilisé de mes gestes brusques sans assez de précautions aujourd’hui en la manipulant pour ranger pourtant je sais que mon chéri ne m'en aurait pas voulu, aurait cherché à me consoler et m'aurait aidé à la réparer ... mais là son absence physique a vraiment plombé mon chagrin !

J'ai eu aussi à dire à une personne qui ne me connaissait pas mais dont mon nom lui évoquait justement ... celui qui était mon mari et qu'elle avait connu il y a fort longtemps, c'était dans un commerce j'ai éclaté en sanglots ...

Et il y a eu plein de choses difficiles tout au long du jour ...

merci à ce forum d'exister où je peux évacuer un peu en écrivant ...
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