Bonsoir Pat,
Tu sais dans mon cas c'est l'énergie du désespoir. Dès que j'arrête de m'agiter, les idées noires et la douleur de l'absence se font plus intenses. Pour ce qui est des allers-retours à la déchetterie, il a bien fallu que je m'y essaie, c'était une première et même si je ne sais pas encore faire des marches arrières parfaites, j'arrive à m'en sortir, qui sait, avec mon amour qui m'apporte une aide invisible et silencieuse ?
Pour répondre à ta question, je sens que je ne ferai pas seule toutes les ballades que nous avions projeté, parce que sans lui c'est vide de sens. Nous étions allés dans les Asturies, sur les chemins des Picos de Europa, c'est magnifique, je garde le souvenir merveilleux de randonnées dans des paysages escarpés magnifiques.
Et San Sébastian, où nous avons passé le nouvel an il y a deux ans. Nous pensions aller à Pampelune, je crois que je n'irai jamais. Pas sans lui. De même pour les vacances, pas sans lui, il me manque trop pour que j'aille me promener sans lui.
Pour toi, c'est différent, tu es plus jeune que moi donc il faut vivre ta vie. Les voyages peuvent se réaliser sous mille formes différentes, pas obligé de descendre dans un hôtel de luxe ou de fréquenter des restaurants luxueux, le bonheur ce n'est pas cela.
En effet, il est difficile d'assumer son malheur quand on voit les gens vivre, rire, mais avant d'être frappés par le deuil, n'étions nous pas ainsi ? C'est mon raisonnement quand j'entends les collègues qui échangent entre eux avec insouciance, ils n'y sont pour rien.
Ta maman n'aurait pas voulu que tu te morfondes, mon mari m'avait souvent dit qu'il ne voulait surtout pas me voir malheureuse, alors même si dans un premier temps on accuse le coup, on se doit pour eux de tenir. C'est ce que je tente de faire au quotidien, malgré de grands doutes quant à mes capacités à tenir sur le long terme.
Je te souhaite une soirée apaisée et tranquille,
Affectueusement,
Marie