Cette vallée je la connais depuis que je connais Jean et j'y suis souvent venue seule et avec lui, surtout depuis 2001 (son accident avec ses crises de douleurs qui faisait que l'on ne partait plus très loin de ses soignants).C'est dur mais plus facile que les fois où je pars dans des lieux où nous n'avions jamais été (Gers, Razimet Lot et Garonne ou que peu _Andernos_ lieux où j'ai été retrouver des endeuillés du forum).
Pourquoi est ce moins profondement douloureux ?
Car je me nourrit de souvenirs ...
De plus ici je peux m'occuper de mon corps (supers bains, massages) échanger avec mes collègues, choisir facilement mes randos car je connais, pareil pour éviter arnaques touristiques et trouver les bonnes choses en alimentaire pour compléter ce que j'ai apporté (bons fruits, produits spéciaux : tofu .. morceaux de volailles) ici super jardinier : cueillette devant toi, 0 produit ... par exemple. Donc une tranquillité d'esprit et un confort pour mon corps.
.Je vais continuer à profiter de la météo, de la nature, des bains et soins même si comme les doux moments avec mes petites filles cela ne m'apporte pas du stock (apparemment) pour le reste.
C'est très agréable mais je n'en suis plus comblée comme je l'étais quand Jean était de ce monde, je ne sais pas profiter que pour moi, en référence qu'à moi ...
Il y a les randonnées que j'avais faites avec Jean
Celles faites seule
Celles faites avec l'autre chien
Celles faites l'an passé seule ou avec l'amie qui m'avait rejoint
Celles choisies cette année car je suis seule
Celles parce qu'il y a le chien, rassurant ou pour m'éviter d'avoir à forcer pour le maîtriser en croisant d'autres chiens ... sur des passages étroits d'où je ne peux pas m'éloigner.
Celles du coup que je ne ferais pas à cause de ces paramètres ou de la chaleur, ou de la difficulté car pas capable de porter un sac lourd avec eau pour moi +pour le chien, repas, plus tenir le chien en forçant longuement ...
Les cimes sont comme avant et pourtant tout me semble changé. Je parle intérieurement à Jean parfois je murmure ... je le sens là
Et parfois je craque en laissant le chagrin s' evacuer Je vis dans la "pleine conscience" autant que je peux ...
La multiplication pour moi des soucis (travail, mère, fille, santé: opération joue, deuil blanc/mon amie Elise dans le coma avec ses hémorragies.) en plus du deuil m'oblige à ne pas focaliser mais aussi m'épuise car disperse mes forces ...
Un mal ? Un bien ?
Je vous souhaite douce soirée