Auteur Sujet: depuis le 23 avril 2014  (Lu 577251 fois)

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Hors ligne qiguan

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #135 le: 29 septembre 2014 à 16:49:22 »
En lisant diverses choses toujours/deuil
j'ai trouvé de Garneau (psy) ce texte (ref http://www.redpsy.com/infopsy/deuil2.html)
"Parfois la séparation est tellement difficile à vivre qu’il est bien tentant de créer une illusion permettant à la relation de se prolonger. Si la séparation est due à un décès, on voit surtout des tentatives de communiquer avec "l’esprit" du disparu. Mais on rencontre aussi des personnes qui entretiennent "en fantaisie" une relation assidue avec un proche qui les a quittées. Ces deux variantes équivalentes peuvent faire partie d’une phase importante dans le processus de séparation et de renoncement, mais elles peuvent aussi devenir une façon de rester accroché à l’ancienne réalité.

S’il s’agit d’un deuil, cette solution permet de faire durer la relation aussi longtemps qu’on le désire: il suffit de croire qu’on communique avec la personne décédée. Le partenaire n’est pas en mesure de confronter l’illusion; son rôle est défini en fonction des besoins de la personne qui survit. Dans certains cas, cette relation qui transcende la mort est un fantasme plus qu’une illusion et elle est éprouvée comme telle. Il s’agit alors d’une étape transitoire qui permet de s’habituer plus progressivement à la perte
."

du coup je me remets avec ce que j'avais écrit ailleurs ...
La croyance en une vie au delà est enracinée en moi
je redis ici ce que j'ai dis dans d'autres files :
des points d'appuis :
le Dr Charbonnier
et Eben Alexander neuro chirurgien http://www.inrees.com/articles/Le-paradis-existe-selon-un-neurochirurgien-americain/
et http://www.lemonde.fr/sante/article/2012/10/14/un-neurochirurgien-americain-raconte-son-experience-de-mort-imminente_1775220_1651302.html
des lectures diverses
il y a de très mauvais ouvrages, des choses inacceptables écrites et d'autres bien plus remplies d'espoir (Jean Prieur, Hélène Bouvier)
le discernement l'intime conviction sont fondamentaux !

Pour les signes j'en interprète et tant que cela me fait du bien je poursuis !

la croyance chevillée que le défunt a un autre type de vie s'est pour ce deuil encore plus imposé que pour mes autres deuils (père, grands parents, ami(e)s )
J'avais partagé avec mon chéri des idées et croyances sur l'après vie, cela déjà dans nos discussions de vie tout au long de notre vie commune puis
lorsqu'il était à exprimer qu'il faisait le plein de son chez lui quand il savait qu'il allait le quitter pour toujours ... j'avais pu lui dire ma croyance qu'il pourrait autrement y revenir et tout garder en lui ...
Aussi lors de sa dernière maladie et dernière ligne droite quand il nous a dit à moi et à l'infirmière qui le soignait dans sa chambre d'hospitalisation : "comment je saurai que je serai mort ?"
Je lui répétait aussi souvent que "toujours il resterait dans mon cœur".

Je pense qu'au delà de cette vie on y est sans le corps physique après la mort ...
On a beaucoup plus l'usage de la création et on se met donc sans souffrance dans un environnement agréable et comme on peut facilement être "près" des êtres chers on y est heureux. Le paradis est individualisé, sortes de bulles qui peuvent s'ouvrir sur d'autres de nos connaissances, famille, amies passés aussi de l'autre côté.
On y attend la personne, les personnes que l'on a aimé et ce sera une fusion retrouvaille magnifique ... en attendant nos défunts peuvent nous aider, nous protéger ...
Il nous est difficile de ne pas les attrister avec notre lourd chagrin ...
je les crois heureux quand on réussit à vivre malgré la douleur du deuil ! Vivre pour qu'ils le vivent à travers nous, les porter en nous ...
Le paradis ? peut être pas tant qu'on n'est pas réunis !
mais un au delà agréable où on apprend autrement !

L'Amour quand il est dans la relation de couple oui doit traverser les voiles de l'au delà et vivre encore !
fantasme dit le psy ... béquille peut être, mais utile à la possibilité de continuer à vivre dans mon cas !
... suis je dans le fantasme en ne pouvant pas supporter en fait la réalité ??? en utilisant ma créativité au service de ce qu'il nomme illusion de communication
ou bien dans une réalité que ce psy ne reconnait pas ! ...

« Modifié: 29 septembre 2014 à 17:01:04 par qiguan »
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Hors ligne Eva Luna

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« Réponse #136 le: 30 septembre 2014 à 00:45:05 »
je voulais dire qu'aux débuts le filtre il n'est pas seulement à l'intérieur de nous, il est aussi à l'extérieur , en dedans et au dehors...et il nous coupe du monde et des autres... quand il ne devient qu'intérieur et que les autres ne le perçoivent plus c'est là que je vois un progrès...

Hors ligne Eva Luna

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #137 le: 30 septembre 2014 à 00:53:27 »
Je suis allée relire ses articles... je confirme ma première impression.. :non mais de quoi je me mêle de mettre sur le même plan le deuil d'un être cher par la mort... et une séparation... qui n'est pas un deuil... c'est une manière abusive de généraliser et banaliser la douleur du deuil!
Grossière erreur... de ce psy là!

Hors ligne qiguan

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #138 le: 30 septembre 2014 à 09:24:16 »
Merci Eva luna de cet éclairage avisé !
ceci prouve que même un célèbre psy peut être "toxique" pour un(e) endeuillé(e) ...
douce journée à toutes et tous
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Hors ligne zabou

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #139 le: 30 septembre 2014 à 10:02:13 »
Bonjour Qiguan, Eva Luna,

Tout cela parce que l'on ne peut " mettre le deuil à toutes les sauces"

"Faire son deuil de..." expression utiliser par beaucoup concernant la perte d'une chose de sa vie ( séparation, divorce , travaille ) savent 'ils  seulement la douleur, souffrance innommable engendrées par la perte irrémédiable et définitive d'un être cher ???

Voilà une fois de plus l’écart, le gouffre, énorme, entre théorie et pratique !!!!

Malheureusement, pour nous tous, qui savons maintenant, on ne peux comparer, que ce que l'on vit ......

Je vous embrasse.

zabou
Le souvenir, c'est la présence invisible.
Si j'avais su que je t'aimais tant, je t'aurais aimé davantage.
Mon amour, plus qu' hier et moins que demain.

Hors ligne qiguan

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #140 le: 03 octobre 2014 à 10:01:51 »
Période toujours avec ces dents de scie serrées où la douleur est lancinante je crois qu'il faudrait peu pour qu'elle me happe ... à nouveau, je lutte sans cesse ou presque même dans le sommeil ...
(c'est épuisant !)
Je m'accroche à cette préparation du WE du 11 et 12 dans le Gers ... idée de rencontrer physiquement ces ami(e)s du forum !
Je suis perdue/re construction ... je n'ai pas assez confiance en moi, je suis éprouvée par toutes ces années de lutte pour Jean ces face à face avec la mort possible depuis 2001 ... éprouvée par mes ennuis professionnels qui durent sans solution depuis si longtemps ! et éprouvée par ce vide souvent dans la journée où je ne peux ni parler à quelqu'un ni sortir (à cause de mon travail) ...
je sais voir les points d'appuis mais il n'y en a pas assez actuellement je pense/ma souffrance ! ...
Pourtant des retours à la vie sont là : écouter de la musique cf http://forumdeuil.comemo.org/traverser-le-deuil/qu%27ecoutez-vous-comme-musique/msg48903/#msg48903
assumer un peu plus facilement certaines choses désagréables de la vie qui jusque là m'aurait plongée dans le profond mal être  (vol de container poubelle, devoir aller au commissariat, assumer de l'entretien du jardin que mon dos cassé supporte bien mal, ...)
5 mois c'est peu mais là il y a peut être un trop grand écart entre certaines parties du deuil ce qui avance et ce qui est dans les temps voire ce qui traîne et ce qui était aussi en arrière plan ... ce qui fait l'histoire personnelle de chacun chacune ici ... mais n'en est pas moins difficile !
je vous embrasse
j'ajoute en lien ce travail initié par ce post http://forumdeuil.comemo.org/vivre-le-deuil-de-son-conjoint/elle-me-manque-tant-!/msg48917/#msg48917 en remarquant encore combien ce forum aide !
« Modifié: 03 octobre 2014 à 10:58:56 par qiguan »
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Hors ligne Yentel

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #141 le: 03 octobre 2014 à 22:59:24 »
"Je lutte sans cesse ou presque, même dans le sommeil, c'est épuisant"... Oh que oui...

 :'(
Yentel
"Quand tu regarderas les étoiles dans le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors, ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles.  Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire" (A. de Saint-Exupéry)

lulu

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« Réponse #142 le: 04 octobre 2014 à 00:18:28 »
Courage, mes compagnons moi aussi j'ai eu un mois de septembre très compliqué, mais là je sens que la lumière revient

Hors ligne Yentel

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« Réponse #143 le: 04 octobre 2014 à 07:36:14 »
Qiguan,

Pour moi aussi l'approche des 6 mois a été terrible... Maintenant, je suis de nouveau un peu "mieux" si l'on peut dire... Plutôt moins mal... Accroche-toi... Nous sommes là...

 
Yentel
"Quand tu regarderas les étoiles dans le ciel, la nuit, puisque j'habiterai dans l'une d'elles, puisque je rirai dans l'une d'elles, alors, ce sera pour toi comme si riaient toutes les étoiles.  Tu auras, toi, des étoiles qui savent rire" (A. de Saint-Exupéry)

Hors ligne qiguan

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #144 le: 04 octobre 2014 à 20:56:04 »
merci mes compagnes de vos mots ici.
quand je parle aux gens j'ai peur de ne pas trouver les mots justes, peur de faire de la peine à un moment où les autres ne sont pas dans cette émotion là, peur de la réaction des autres, peur de m'effondrer  en douleur visible mais aussi peur de réussir à le faire sans émotions apparentes... tout et son contraire !
quand je me tais/mon état je ne me sens pas authentique et ça me gène !
L'envie de passer inaperçue à certains moments et d'autre l'envie voire le besoin d'être reconnue, respectée dans mon deuil !
Je ne mets pas du noir mais souvent du blanc couleur symbolique du deuil au Japon , en Inde, en Chine mais je ne me vois pas mettre du rouge symbole du deuil en Afrique du Sud ... pourtant les couleurs autrefois faisait un avertissement autour des endeuillé(e)s et cela les "protégeait" en quelque sorte ... là il n'y a rien pour nous protéger.
Je renonce à des sorties culturelles ou sportives afin d'éviter les phrases "assassines" et comportements qui me mettraient en colère ou en désespoir !
Au moment de mal être je n'ose plus téléphoner même aux amies proches : peur de gêner, ce qui doit être le cas d'ailleurs. L'endeuillé(e) gêne toujours mais au début cela est mis de côté par affection pour nous répondre puis les choses reprennent leur cours : on ne nous répond plus aussi vite au mail, on ne s’enquiert pas de notre état aussi souvent, quand on téléphone et qu'elles, ils sont occupé(e)s, ils elles ne nous rappellent pas du tout aussi vite qu'au début, l'inquiétude quant à notre état les a quitté(e)s ...
bien sûr on est là toujours ... souvent faisant bonne figure grâce à une lutte intérieure terrible !... mais ça nous seul(e) le savons !
le sentiment de ne plus m'appartenir est là
ma fille, le seul moteur qui m’a fait  avancer après le décès de son papa, par sa gentillesse (s’installant peu à peu quand elle a elle même pris confiance en ma capacité de lutter sans l'envahir), m’a permis de récupérer de l’énergie en la regardant elle le fruit de notre amour pour toujours, le plus beau cadeau de ma vie, en l'écoutant, en pensant à elle trait d’union avec le futur : sa fille et le futur bébé qu'elle porte ! J’ai souvent mis un masque, pour lui cacher l’abîme de mon chagrin, la déchirure de cette symbiose explosée, déchirée par la mort de son papa.
Pour elle et pour lui aussi qui m’avait fait promettre d’être heureuse je me suis oubliée pour chercher ce chemin à chaque instant et y être le plus fidèle possible !   mais je m'y perds en bloquant trop souvent mon chagrin ...
Cette lutte face au manque est usante et incessante
un va et vient : un souvenir monte le plus jamais déferle, je lutte en me répétant quel cadeau ces 40 ans de vrai amour et en replaçant ce souvenir dans le coeur pour toujours ...
oui comme le ressac des vagues qui sapent les côtes c'est plus souvent tempête que mer d'huile ... au loin le phare de l'espoir de le retrouver pour toujours au jour de mon grand départ à moi ...
aujourd'hui j'ai pris le temps de bien clairement consigner par écrit mes volonté/possible coma et pour mes obsèques (même si j'avais ébauché le sujet il y a des années).
Les dents de scie : il y a eu aussi des moments plus légers heureux quand sous le soleil mes compagnes et compagnon du groupe qui se retrouvera les 11 et 12, je suis partie acheter un bon produit de qualité artisanale pour un de nos repas.
bises affectueuses et amicales à toutes et tous
Dans la journée il y a eu des moments
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Hors ligne zabou

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #145 le: 05 octobre 2014 à 00:24:27 »
Bonsoir Qiguan,

Pas facile , non de continuer, le chamboulement de toute une vie , des certitudes, évanouies, ce changement qui s'opère en nous insidieusement, et que nous commençons à ressentir, jusqu’à, ne plus se reconnaitre tout à fait....

Pas facile, non de se "reconstruire" avec le manque de notre amour et cet autre nous, portant crois moi, on y arrive....

C'est si lent , tellement douloureux, tous nos sentiments se mêlent, s’entremêlent mais, finissent par se démêler, que dire , si ce n'est que seul le temps, qui fait son œuvre, notre envie, d'aller de l'avant , de garder pieds malgré tout, et cet espoir immense qui nous habite, sans même,.. qu'on le perçoive consciemment, tout cela , nous aide , nous pousse à avancer....

Les six mois sont un cap , ou l'on ressent la douleur exacerbée, où certainement tout cet amalgame, rend le quotidien , encore plus compliqué, les autres aussi, commencent, à nous oublier, ils ont repris leur vie, ne peuvent comprendre , la notre, et encore moins nos sentiments, on se sent encore plus seule, parfois totalement démunie.

Mais là, aussi ,la solitude, ce que l'on ressent comme un abandon, va nous ouvrir, d'autres portes, va amener d'autres formes de penser, une autre forme, d'existence, dans laquelle, on va se glisser et nous donner la force de supporter, celle de faire avec....

Je sais cela parait aujourd'hui incroyable, presque impossible, pourtant, tu verras, on s'en reparleras dans quelques mois....

Cesse de luter, laisse aller , ou" venir " tes émotions, laisse les autres , dire, ou penser, que savent ils de notre vie, dans l'après ?

Lorsque l'on arrive déjà à évacuer, nos sentiments, lorsque "les autres"deviennent accessoires, nous ne sommes plus polluées , par la déception, par la peine qu'ils peuvent nous faire, souvent involontairement, par ignorance , on arrive mieux à se concentrer sur soi.

Que ce dimanche soit doux.

Je t'embrasse fort.

zabou
Le souvenir, c'est la présence invisible.
Si j'avais su que je t'aimais tant, je t'aurais aimé davantage.
Mon amour, plus qu' hier et moins que demain.

meszouzous

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #146 le: 05 octobre 2014 à 01:25:01 »
Zabou, Quiguan,
 Lorsque je vous lis, je me dis que je suis loin de votre parcours. Le 27 novembre prochain, cela fera 2 ans que mon amour m a brutalement quittée,  dans un tragique accident de moto, à 8h du matin, en allant au travail.
Presque 2 ans que je n arrive pas à dormir "paisiblement", que je lutte au quotidien pour garder la tête droite, pour "avoir" le sourire, pour répondre présente à mon poste chaque jour, pour être là où on m attend, pour ne pas crier ma douleur, pour ne pas hurler que oui, au bout de 2 ans, il me manque terriblement, horriblement, affreusement.
Bien sur, la vie continue, nous sommes poussés par une force indescriptible, impalpable et nous continuons sur le chemin que nous parcourions à 2, mais désormais seuls et avec toute la souffrance que cela suppose.  Il m arrive quelques (rares) fois de faire un peu plus. Il me semble à ces moments là que Jean Marc m a aidée,  je ne vois pas comment j y serai arrive sinon. Je me pousse ces fois là à faire ces choses qui sont en rapport avec lui. Le jardin par exemple...nous le faisions à 2. Lui s occupait du potager, des arbres fruitiers. Moi je m occupais des fleurs... être dans le jardin aujourd hui est une véritable souffrance et pourtant, de voir celui ci délaissé me fait mal aussi. Nous avons mis tant d efforts,  de sueur à le sculter à notre image. Il était tellement fier de ce que notre jardin était devenu. Je ne cesse de me répéter que pour lui, je dois continuer à l entretenir.
Aujourd hui, j ai toujours beaucoup de mal à réaliser que Jean Marc ne reviendra pas. Je n arrive pas à accepter la réalité...ou ne le veux pas, comme ci ça pouvait empêcher l irréversible.
Je sais aussi que le fait de ne pas pouvoir exprimer mon chagrin parce que je sens mon entourage, famille, amis, collègues dans la fuite ne me permet pas d user ma peine. 2 ans...ils doivent tous penser que le temps a fait son travail. S ils savaient que le temps ne fait pas tout et que pour chacun c est différent.  Pour certain, il en faudra beaucoup, beaucoup du temps...
Même ici, sur le forum, je n ai pas toujours la force, l énergie d écrire mes ressentis. J ai l impression de ne pas être à "la hauteur", de manquer de courage.
Parfois, souvent je crois, j ai envie de fuir ce monde qui ne comprend pas ce que je vis, qui ne comprend pas que plus rien n est comme avant pour moi, qui ne comprend pas que sans lui, ma vie est remplie d une profonde tristesse. Ce soir je n ai pas les mots pour exprimer mes sentiments.
J aurai aimé être plus positive...un jour peut être.
Douce nuit à vous.
Béa

Josline

  • Invité
Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #147 le: 05 octobre 2014 à 09:33:00 »
Je me retrouve aussi dans tout ce que vous dîtes.
Faire semblant devant tout le monde. Par moments, je ne sais pas comment me comporter. Est-ce que les autres sont déjà passés à autre chose si peu de temps après ou bien n' osent-ils pas en parler de peur de raviver mon chagrin? Sauf que le chagrin, il n' y a pas besoin de le raviver, il est là en permanence et tout me le rappelle.
Il y aura toujours une date : Hier, le 4, ça faisait juste 2 mois que cet horrible AVC a fait basculer notre vie, le 9 ce sera le décès, le 12 l' inhumation. Il y aura toujours quelque chose. Hier, j' ai reçu par mail le devis du marbrier pour le monument au cimetière. Ça m' a fait un choc de voir en photo sur mon ordi ce que sera sa future tombe....
Hier, j' ai appris aussi une autre nouvelle : Sa deuxième fille est enceinte. Je savais qu' elle voulait un bébé maintenant car elle a 39 ans et son compagnon 25 et elle disait que dans quelques années, ce serait trop tard pour elle. Ce sera son quatrième enfant, elle  a déjà trois filles d' une première union. Ce qui m' a fait drôle, c' est que d' après la date prévue pour la naissance, le bébé a été conçu dans les jours suivant le décès de son père. Sur le coup, ça m' a presque choquée,  comme si le fait que son père soit mort devait l' empêcher de continuer à vivre normalement. Bien sûr, j' ai très vite repris mes esprits et je suis contente pour elle.
Hier, ma soeur, qui est toujours très présente pour moi ne voulait pas que je sois seule et j' ai passé la journée chez elle, mais moi, ça me gêne. J' ai l' impression de reproduire ce que j' ai toujours reproché à ma mère (sans jamais le lui dire ouvertement), c' est-à-dire s' incruster chez les autres, toujours chercher quelqu' un chez qui aller passer la journée au point qu' elle ne supporte plus de rester seule et qu' elle nous envahit littéralement. Là, c' est ma soeur qui est venue me chercher mais je ne veux pas que ça devienne des habitudes.
Enfin pour moi aussi, c' est en dents de scie : Un jour je me sens très mal, le lendemain un peu mieux, et ça recommence sans que j' arrive à m' expliquer pourquoi.
C' est vraiment très compliqué.
Essayez de passer une bonne journée. Moi, je déteste le dimanche, mais je n' aimais déjà pas avant.....
Bises
Jocelyne

FeeViviane

  • Invité
Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #148 le: 05 octobre 2014 à 11:41:10 »
Pour l'avoir "traversé", je peux dire qu'en effet le "cap des 6 mois" n'est pas une vue de l'esprit (qui a démarré à 5 mois pour moi et peut-être à 7 pour d'autres).

Il y a une zone d'inconfort total, après la phase de sidération puis d'anesthésie qui nous saute dessus, sans crier gare. On croyait que ça ne pouvait pas être pire... et bien si. Zone de douleur +++ d'égarement (on ne sait plus ce que l'on fait, qui on est, on ne se reconnait plus, le manque est plus fort encore alors que l'on aurait jamais pensé que cela soit possible ...), de désespoir intense.
Peut-être parce que c'est le moment où non seulement on fait le deuil de l'être aimé mais aussi, en quelque sorte, le deuil de "soi d'avant". Et c'est aussi douloureux de se voir imposé de devenir quelqu'un d'autre. On parle parfois de renaissance et c'est un peu ça et c'est douloureux, comme une naissance. On a pas choisi le moment, les moyens, ce que l'on est en train de devenir (on se découvre, ça nous plait ou pas, on a des réactions, des paroles, des pensées qui ne nous semblent pas être nous).
Cette zone à traverser est épuisante, minante MAIS... on en sort. Autre. C'est ainsi.

Je ne sais pas si certain(e)s échappent à cette zone des "6 mois".

Pour ma part, cette zone a duré près de 2 mois 1/2 (long, très long, lorsque l'on y est, que l'on croit que l'on en sortira jamais) et puis, petit à petit, autre chose s'installe, le manque est toujours aussi fort mais l'énergie revient, un peu, un peu plus. La tolérance envers le monde extérieur aussi (qui ne vit pas ce que l'on vit et ne peut comprendre de l'intérieur de même que nous ne comprenons pas non plus ce que traversent bien des personnes de notre entourage, dans d'autres domaines : qui comprend profondément le quotidien d'un chômeur s'il n'a jamais été lui même au chômage ?).

Renaitre à un "nous" différent est une rude épreuve. Courage à tous. Et persévérance aussi. L'apaisement, un jour, sans oubli de nos Amours, dans un relationnel différent, est à ce prix.

Bises



Hors ligne zabou

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Re : depuis le 23 avril 2014
« Réponse #149 le: 05 octobre 2014 à 12:20:32 »
Bea,

Nous sommes tous différent, avançons à notre rythme, avec nos convictions, muni, ou démuni, c'est selon, par les changements qui s’opèrent en nous.

Tu ne veux pas accepter , crois moi  je ne l'accepte pas non plus, je le dis souvent mais c'est vrai, j'ai juste réussi à faire avec, parfois facile, d'autres dure ,très dure, des images  qui reviennent en boucles, de la musique qui immanquablement me fait pleurer, des endroits dans la maison , ou je le vois toujours et puis sans doute cette envie très forte que cette douleur intense me quitte....

J'ai compris depuis quelques mois déjà, que pourtant , elle ne me quittera jamais, elle est là, comme lui, pour toujours, prête à ressurgir , dans les moments où je ne l'attend pas, et reste toutes les dates , événements familiaux, qui me broie le cœur, où il prend toute la place, encore plus présent....

Tu ne l’oublieras jamais, je crois que , aujourd'hui, une partie de toi , le sais , l'autre maintien , en place ,la douleur , la peine, la manque intense, des fois que.... peut être en mémoire de lui, peut être  pour te punir, d’être  encore en vie , alors que lui ne l'est plus.....

Je ne sais pas, pas de critique, nos réactions, nous sont propres, intimes....

Parfois difficile de comprendre, complètement pourquoi.

Écrire pour soi seule , nos sentiments, comme ils viennent, nous tiennent, se relire de temps à autre, peut aider, à nous comprendre, à comprendre pourquoi, on ne veut pas lâcher, le fils tenu qui nous maintient, crois t’ont à l'autre.

Pour moi, " le souvenir est la présence invisible", je la vois , je la sent, je sais qu'il sera toujours à mes cotés et moi au sien, que les vœux que nous avons prononcés, le resteront, jusqu’à ce que, je le rejoigne dans cette tombe ou j'ai de suite prévu ma place.

En attendant, je suis en vie, et j'ai décidé de le rester, que je n'ai pas le droit de gâcher ce bien précieux, qui lui à été enlevé, lui qui voulait tant rester.
Avec des hauts , des bas, plus de calme c'est vrai, mais encore que de tempêtes !!!

Mais je sais aussi, que ce sera ainsi , tout le temps, qui me reste, alors je tente de savourer au mieux, les plaisirs simples de la vie, les sourires, les bras tendus de mes petits enfants, les mots de soutien , d'amour de mon fils , prononcés avec pudeur, le soleil, une bonne marche dans la campagne, un petit tour sur un marché, un petit café sur une terrasse ensoleillée, ma petite chienne que j'adore, compagne, au combien fidèle et témoin silencieuse mais
compréhensive, de tous mes moments de souffrance, de larmes, la personne qui aujourd'hui m'accompagne, aussi bien dans la joie , que la tourmente.

Rien de bien extravagant, une vie , somme toute ordinaire, avec celle que je suis devenue, et qui sait , que la mort, frappe sans distinction, n'importe où , n'importe quand.....

Prend soin de toi, liste le positif, le négatif, tu es là, vivante, essaie, de renvoyer cette douleur au second plan, de toute façon, elle est là tapie,  quelques part au fond de nous, en sommeil ,  et ressurgit.....

Affectueusement.

zabou

Le souvenir, c'est la présence invisible.
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Mon amour, plus qu' hier et moins que demain.