Bonsoir Pouille,
Moi aussi je suis nouvelle endeuillée. J'ai perdu mon amour le 17 octobre dernier, mort subite cardiaque, il est descendu faire une course et est tombé à quelques pas seulement de notre porte. Je suis très choquée, ma vie a basculé comme ça, sans prévenir, sans signe, sans raison... Depuis je me sens si mal, j'ai mal au cœur, mal aux oreilles, mal à l'estomac. Je me sens toute déglinguée, je fais des choses, j'avance comme je peux. J'ai trouvé ici une amie, très douce, très compréhensive, elle me réconforte de son mieux. C'est précieux pour moi. Je lis des posts et je redoute ce jour où les autres en auront marre d'entendre mon chagrin. Je sens déjà aujourd'hui, alors qu'il n'y a pas deux mois que certains veulent passer à autre chose, que si je persiste trop à vouloir parler de lui, je passerai pour une personne sans caractère qui s'apitoie sur son sort. C'est injuste, c'est cruel, mais mon instinct reconnait vite ce sentiment.
Je souffre tant, même si je ne le montre pas toujours, on me dit forte, je ne me sens pas forte, je n'ai pas le choix, c'est tout. Je vis depuis à peine 4 mois dans un nouvel appartement, endroit que nous avions choisis pour y être heureux. Et j'y suis maintenant seule. Et maintenant je m'y sens mal parce que je l'imagine partout. La paperasse, les démarches, je ne les avais jamais accomplies de ma vie, il s'occupait de tout. Mais cela ne me fait pas peur, je règle les choses dès qu'elles se présentent, je "m'en débarrasse" au plus vite afin d'avoir l'esprit libre pour ne penser qu'à lui. Ce qui me fait peur, c'est sa place vide, son lit vide, sa clé qui ne tourne plus dans la serrure. Sa gaité, sa bonne humeur, ses bavardages dont je me plaignais parfois et qui me manque tant aujourd'hui. Je lis beaucoup qu'il faut environ 1 an pour arriver à prendre un peu de distance avec cette incommensurable douleur qui me remplit. Et je pense devenir folle si je dois encore vivre 10 mois avec ce poids. Et qui me garantit que ce sera vraiment 1 an ? Et comment faire jour après jour, minute après minute, seconde après seconde. Déjà après presque 2 mois, j'ai l'impression que ma douleur s'intensifie, et j'ai déjà peur d'ennuyer les autres en ressassant... Je te souhaite du courage, même si je t'avoue qu'en ce moment je n'en ai pas beaucoup.
Amicalement à toi
Desesperance