Merci Marie pour cette réponse rapide et surtout mes excuses pour l'heure,  j'habite au Québec et je n'ai pas réalisé que ce forum est européen.  De toute façon je crois que peu importe où l'on est, la douleur est la même et n'a pas de frontière.  Mon amour a perdu une bataille contre le cancer, les deux dernières années ont été faites de plusieurs deuils, que nous avons vécus à deux soit:  l'arrêt du travail, l'arrêt de conduire, l'arrêt des activités sociales, l'arrêt de la sexualité, l'arrêt de sortir de la maison, l'arrêt de manger, l'arrêt de se lever, l'arrêt de parler et pour finir l'arrêt de respirer.  Je croyais être préparée à son départ car celui-ci était annoncé mais je me trompais, je gardais toujours l'espoir d'une guérison miraculeuse.  Le jour fatidique malgré une peine immense, j'étais sereine et soulagée de savoir mon homme enfin délivré de ses souffrances. J'ai dormi ce soir là mieux que les deux années précédentes, sans inquiétude et entourée de plein d'amour de ma famille.  J'ai eu beaucoup de support de mes frères et sœurs et j'en ai encore mais il est normal qu'ils soient retournés dans leur quotidien.  De mon coté, plus le temps passe et plus la blessure est profonde.  L'absence, le vide immense et surtout le silence sont par moment insupportables, mais je sais que je ne suis pas la seule â vivre cela et c'est pourquoi j'ai écris sur ce forum.  De parler avec des gens qui comprennent ce que l'on vit est un baume sur la plaie immense du deuil.

Petit mot pour toi Pouille, pour te dire de tenir, toujours tenir !

Et oui, tu as "tenu" durant la maladie de ton amour, tu l'as accompagné, entouré, dorloté et tu t'es oubliée.
Il te faut maintenant faire les choses seule, toute seule, comme il te faut prendre les décisions de la vie qui continue.
Et pourtant, il te faut encore tenir pour tout, pour les paperasses, pour le quotidien à assumer, pour toi tout simplement !

Ton parcours ressemble tellement au mien, tellement à celui de beaucoup d'entre nous !

Marie a raison, il ne faut faire que les choses et paperasses urgentes.
Et comme le dit Lilas, il faut prendre soin de toi, t'obliger à manger, te lever, t'habiller lorsque tu n'en auras pas envie, te soigner surtout car tu verras, la fatigue va surgir lorsque tu l'attendras le moins. Il y a forcément un relâchement qui se fait quelques semaines plus tard.

Ton amour va te guider et te soutenir. L'amour vécu ne peut s'effacer et lui, persistera malgré tout.
Lance-toi des petits deals d'abord, un peu chaque jour, puis un peu plus long sur un mois, sur un trimestre.
Cela m'a aidé. Pourquoi pas pour toi ?

Et tu verras, sur ce forum, il y a plein de mains qui vont se tendre vers toi. N'hésite pas à les attraper, elles t'aideront comme elles l'ont fait pour moi, à continuer à grimper cette montagne de vie qui s'est dressée sur notre route.
Le tsunami qui t'a renversée durant quelques années avec ton amour, ne te vaincra pas. Ton amour a besoin de toi pour perdurer dans ton souvenir !
Pour l'instant ne pense pas à l'avenir, pense au jour le jour.

Pour moi, le seul avenir et les défis que je me suis lancé dès les premières semaines, a été d'accepter toutes les invitations qui se présenteraient. Ainsi, je me suis retrouvée avec 6 mois programmés, un dimanche avec l'un, une soirée avec l'autre, un we à Vichy avec une amie, une semaine de vacances avec mon fiston, une excursion lors de vacances seule (excursions que nous faisions à deux et cela a été je crois la plus dure de mes décisions, faire cela toute seule), une semaine de vacances avec une autre amie, puis en septembre encore une semaine de vacances, et maintenant, je m'apprête à partir en cure pour soigner un mal de dos persistant depuis..... le début de la maladie de mon amour.
J'avoue que cela a été possible pour moi de poser des petits temps de repos auprès de mon employeur. J'ai apprécié et j'en ai profité car, reprendre le travail à plein temps dès le départ de mon amour a été très fatigant et j'avais bien besoin de ces temps tous les mois.
Ainsi, les premiers six mois sont passés. La douleur reste grande, le vide immense et les pleurs incontrôlables. Mais j'ai appris à prendre soin de moi.
Je te souhaite d'avoir l'énergie pour le faire pour toi et, de toute façon, on pourrait dire que nous n'avons pas le choix !
Il nous faut continuer, pour eux, pour nous !

A bientôt de te lire.
Je te serre dans mes bras malgré un océan qui nous sépare.
Que la journée te soit douce.

Catherine
 

bonjour pouille. tout ce que tu ne peut pas faire aujourd'hui tu le feras demain.
prends soin de toi, c'est ce qui est le plus important.
c'est vrai qu'au début on est complètement perdu,plus de repère,mais petit a petit ça revient .
écoute marie elle est de très bon conseil et c'est une bonne personne et surtout n'hésite pas a venir sur le forum quand rien ne vas ,il y a toujours des personnes pour te répondre,moi ça m'a aider et ça m'aide encore pour avançer et tenir et toujours tenir comme le dit
si bien coeur.
je t'embrasse et te porte dans mon coeur .
nous sommes là tous avec toi pour t'aider

  Mon amour a perdu une bataille contre le cancer, les deux dernières années ont été faites de plusieurs deuils, que nous avons vécus à deux soit:  l'arrêt du travail, l'arrêt de conduire, l'arrêt des activités sociales, l'arrêt de la sexualité, l'arrêt de sortir de la maison, l'arrêt de manger, l'arrêt de se lever, l'arrêt de parler et pour finir l'arrêt de respirer. 

J'aurais pu l'écrire celle ci ... comme je te comprends ... nous avons vécu exactement la même chose mon ange et moi, c'est tellement dur, il est partit depuis 2 mois aujourd'hui et comme je te comprends .... je ne sais quoi te dire je suis dans un état si semblable au tiens, je t'embrasse très très fort.

Pizz

En ce moment, j'essaie de penser â des repas que je pourrais me préparer.  Je ne sais pas si c'est pareil pour vous, mais cuisiner pour une personne, je trouve cela très difficile et de manger seule â la table encore plus.  Lorsque Louis était lâ, je préparais toujours les repas pour lui, en fonction de ses goüts  et je trouve qu'il y a beaucoup d'amour dans l'action de cuisiner. 

bonjour à toi Pouille,
Bonjour à vous mes ami(e)s endeuillées.
Eh oui, continuer à se faire à manger, et manger, deux actes que notre corps réclame parce qu'il est vivant, deux actes qu'il nous faut continuer à assumer et qui nous paraissent au-delà de nos forces. A quoi bon, le goût n'y est pas et ce que l'on fait n'est pas bon non plus. Et pourtant !
C'est le premier de mes "deals" que je me suis posé il y a un peu plus de six mois, bientôt sept, après le départ de mon amour, tout comme le tien, Pouille, tout comme beaucoup d'amours d'entre nous, après 3 ans d'une lutte acharnée contre un cancer qui s'est triplé la dernière année.
L'accompagnement physique, psychique de notre amour nous a laissé sur le bord du rivage, épuisée, anéantie, anesthésiée de tout ce qui se passe autour de nous.
Il nous a fallu affronter, nous aussi, à notre manière, l'annonce de la maladie, l'annonce de la fin (dès le premier jour pour mon tendre époux), la maladie elle-même, les soins, les allers-retours à l'hôpital, et en plus, le quotidien, de plus en plus fort puisque le maître de maison devient de plus en plus indisponible, voire à laisser complètement la main mise. Lui-même le disait : voyez cela avec ma femme, moi je ne peux plus rien !
Terrible sentiment d'inefficacité et d'échec pour un homme, un lion, qui menait sa vie d'une main ferme et décidée. Mais aussi, après réflexion, terrible aveu d'amour puisqu'il s'en remettait complètement à moi.

Oui, il nous faut continuer, continuer malgré tout et dans la continuité de notre amour.

J'ai entendu récemment ceci et je trouve que cela nous va complètement :

"Washington Irving disait : il y a du sacré dans les larmes. Ce ne sont pas des signes de faiblesse, mais de force. Ce sont les messagers de l'incommensurable chagrin et de l'indicible amour."

Je vous souhaite une douce journée.

Catherine

Bjr louis, bjr coeur,

Pour ma part le deal que j'ai choisi est de me battre tout comme il l'a fait durant les 4 années de maladie, il ne voulais pas nous laisser " bredouille" comme il le disais, alors je me bats chaque jour pour lui, pour nos fils.
Pour faire honneur a sa mémoire, honneur a son courage, honneur de son amour partage durant toutes ses années.

Me battre pour continuer a vivre malgré cette douleur indescriptible.
Oui c'est dur, très dur, il y a des hauts et des bats mais je reste convaincu que les hauts finiront par rester avec nous.

Il faut tenir bon, nous y arriverons.
Prends soin de toi, le parcours maladie et accompagnement t'on déjà épuisé.

Je t'embrasse
Puce

Eh oui, les larmes arrivent aux moments où on s'y attend le moins.
En ce moment, moi, c'est tous les jours.
Le matin et le soir, en écoutant la radio dans la voiture. Il y a toujours une chanson qui fait écho à ma douleur.
Edtih PIAF, par exemple, dont c'est l'anniversaire de son décès, et qui a si bien chanté l'amour.
"Non, je ne regrette rien..."
'Il me prend dans ses bras....."
"emportés par la foule...."
Et puis, tous ces petits moments de la journée où nous étions deux et où je suis seule avec le souvenir de notre dualité.
Il y a ce chemin que j'emprunte maintenant seule et que j'empruntais il y a 7 mois pour le rejoindre à l'hôpital, lui faire une séance de "cathythérapie". Petit mot à nous deux, devenu petit mot de tendresse entre mon fiston et moi, pour dire que je me glissai dans son petit lit d'hôpital pour me blottir contre lui et faire une sieste bien méritée dans ses bras. Quelquefois c'est moi qui m'endormais et lui veillait sur mon sommeil, quelquefois, c'était l'inverse. Mais toujours l'amour était présent entre nous et nous réchauffait le coeur.
Maintenant, mon coeur est froid et réduit en poussière dans sa boîte, loin de moi puisque je l'ai inhumé à Paris, dans un caveau de ma famille.
Et mon coeur qui bat dans ma poitrine est serré de douleur et les larmes débordent de mes paupières et roulent sur mes joues....

Je reprends le texte que j'ai mis un peu en dessous et que je trouve très beau. Le relire me fait du bien.
"il y a du sacré dans les larmes. Ce ne sont pas des signes de faiblesse, mais de force. Ce sont les messagers de l'incommensurable chagrin et de l'indicible amour."
Et là, j'ai encore une fois une chaleur qui se pose sur mon épaule gauche, et le flot de mes larmes se calme. Je me sens mieux.

Mon psy me dit ce soir qu'il ne faut pas que je culpabilise, qu'il ne faut pas que je refuse ce débordement.
Mais j'ai si mal !
Quand je suis ainsi, je voudrais me perdre au fond de mon lit et ne plus ouvrir les yeux sur un monde qui a perdu beaucoup de ses couleurs.

Heureusement, il y a un jeune chat qui a fait son entrée dans la maison (ma vieille chatte ayant décidé de ne plus lutter elle aussi et de rejoindre son maître en juillet dernier). Lui, est tellement demandeur de caresses et rend tout en ronron que, oui, il me fait de la ronronthérapie à son tour !

Et avec tout cela, il faut que je prépare ma valise pour partir en cure, essayer de voir d'autres horizons et de me soigner, soigner mon dos mis à rude épreuve depuis 3 ans et 7 mois ! Valise que je fais, défais et refais depuis hier ! Il va pourtant falloir que je la ferme une fois pour toute d'ici demain soir !!!

Je pars, ce week-end, d'abord auprès de mes beaux-parents puis en cure à Eugénie les Bains.
La première partie du voyage n'est pas facile non plus à aborder......
Il y a tant de souvenirs sur la route puis chez eux !

Mais je resterai "branchée" avec vous grâce au wifi, pour une fois vive le modernisme !

Que la nuit vous apporte un peu de douceur.
Que la nuit calme ma douleur....

Je vous serre tendrement dans mes bras.
Catherine