Je te comprends Laurent.
Jai pris une décision radicale dans les mois qui ont suivi le départ de Karine.
Ma maman et la sienne sont venues vider les placard. Jai conservé les objets personnels et intimes.
Jai redisposé mes propres affaires un peu partout.
Puis quelques semaines plus tard, j'ai doucement changé mes meubles, notre lit, refait quelques peintures pour ne pas souffrir à chaque fois que je rentrais dans la maison.
Je me suis organisé un coin intime avec des cadres, des photos, des objets.
La douleur est toujours là bien sur. Mais mon environment est moins brutal.
Tout ce que je fais, je le fait parce que je SAIS que j'aurais son assentiment.
Chacun agit comme il ne peut. Comme chaque marin aurait sa propre technique ou expérience dans cet océan de chagrin.
Je connaissais Karine plus que je me connais moi-même. 30 ans de vie commune, débutée à 20 ans.
Elle aurait su que pour sauver ma vie et celle de nos enfants, il fallait que je passe tout ça. Maintes fois jai pensé (et je pense toujours) à en finir. Jechaffaude des plans, comment le faire , oú, quand..... mais a chaque fois, je pense quelle men aurait voulu. Et ça cest au-dessus de mes forces. Par respect pour sa mémoire et pour les gens qui m'aiment, je doit me "soigner ". Et ça passe par des changements d'habitude. Par une modification en profondeur de ma vie, de notre vie.
Voila la maniere dont je vis mon deuil dans notre maison.
Jespere que ça t'aidera et que ça ouvrira chez ceux qui menliront , le champ des possibles.