Après avoir reçu un gentil message d'Elodie, je reviens faire un tour sur le forum (ça faisait un petit moment).
Ce sujet me parle forcément...
Comme vous, je n'ai pas d'enfant de Ben. Nous avons toujours pris notre temps, nous avons eu notre chance aussi...Mais nous avons toujours eu besoin de réfléchir longtemps aux choses (surtout moi), de les digérer... du moins pour ce qui concerne notre couple. On s'est mariés en juin dernier et les enfants étaient au programme pour...à peu près maintenant. Avant de partir, Ben m'a laissé une carte pour mon anniversaire (en novembre). Il me l'avait écrit "Veux-tu me faire un bébé en 2012?" Même si ça commençait à se concrétiser dans nos têtes, le fait de "l'officialiser" par écrit m'avait beaucoup émue. Aujourd'hui, c'est l'une de mes plus grandes douleurs. C'est indicible. Je n'envisage pas d'autres enfants que les siens. Ben était d'origine coréenne; mes enfants, je les imaginais très bien, ils ne pouvaient être qu'eurasiens, ils devaient être magnifiques. Ben papa, j'en rêvais. Voilà, je pleure. Je le ressens comme une terrible injustice, il méritait tellement de vivre cela. J'ai l'impression que mes enfants sont morts, comme s'ils étaient décédés dans l'accident avec lui. Et même si, comme Elodie, je ne peux pas concevoir la vie sans enfant, au fond de moi, c'est comme si je savais qu'il n'y en aurait pas d'autre, jamais. Ils sont morts, c'est tout. Je ne pourrai jamais leur raconter qui était leur père, et ça, c'est juste horrible. Alors, je te comprends la feuille, quand tu parles de ta difficulté à voir le bonheur des autres. Je ne suis toujours pas allée voir les bébés (nés en janvier et mars) d'amis pourtant proches, je ne m'en sens pas la force.
Et pourtant, comme je l'écrivais à Elodie, je traverse une période plus "sereine" en ce moment, je me réengage petit à petit dans des projets...Mais il y a des sujets qui vous replongent automatiquement dans la douleur. Et j'ai le pressentiment douloureux que cela aussi, c'est fini, et que je devrai l'accepter.
Courage à vous toutes, mères ou simples femmes, le chemin reste douloureux.