FORUM "LES MOTS DU DEUIL"

Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: QUENOUILLE87 le 17 avril 2012 à 11:47:58

Titre: DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 17 avril 2012 à 11:47:58
Jamais je n'aurais pensé pouvoir me connecter un jour à un tel forum. Mon est mari est mort dans son sommeil il y a aujourd'hui 3 semaines, je l'ai retrouvé sans vie le matin dans le lit. Il avait 57 ans, était en pleine santé, sportif, insouciant. Nous nous aimions depuis 32 ans et avions tellement de projets ensemble. J'ai 49 ans, et aujourd'hui, je me retrouve dévastée, ne tenant que pour nos deux filles. Tout le monde me dit qu'elles ont besoin de moi, et c'est vrai, mais moi j'ai tellement besoin de lui. je ne peux imaginer ma vie sans lui, je ne peux pour l'instant accepter sa disparition. Il me hante 24 h sur 24, je ne pense qu'à lui. Nous étions un couple soudé, nous nous entendions tellement bien. Bien sûr il y avait des engueulades, mais nous étions si bien ensemble, à tous les points de vue.
Nous avions déjà perdu notre fils il y a 22 ans. Pourquoi la vie s'acharne t-elle toujours sur les mêmes ?
On me dit qu'avec le temps tout s'apaisera, j'ai du mal à le croire. La boule dans ma gorge est permanente, et je fais des efforts surhumains pour ne pas pleurer toute la journée. J'ai réussi à reprendre le travail (bien obligée car nos revenus sont maintenant divisés par deux, avec les mêmes charges) mais n'arrive absolument pas à me concentrer sur ce que je fait.
Peut-être trouverais-je un peu d'apaisement en vous lisant, vous qui avez vécu la même chose que moi.
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Marina Saboya le 17 avril 2012 à 12:11:05
Jamais aucun de nous, Quenouille, n’aurait imaginé chercher un peu de réconfort sur un forum parlant du deuil.
Et nous sommes tous là, les uns pour pleurer, écrire, s’accrocher à une main tendue, les autres pour aider, secourir, tendre cette main. Chacun à un stade différent sur le chemin du deuil.
Tous avec un énorme manque.

Mais nous sommes là.

La disparition de notre compagnon, ou notre compagne est un véritable cataclysme dans nos vies. Plus de repères, plus rien ne tourne comme il faut. Le choc d’abord, l’affolement, la peur, la solitude… Tout est insupportable.

Sur ce forum, nous avons tous les âges, toutes les situations, avec ou sans enfants, petits-enfants, retraités ou actifs, mariés de longue date ou au bord d’une vie ensemble pleine de projets. Un point commun, l’Amour immense, intense que nous portons à notre double qui est passé de l’autre coté.

Je ne sais pas comment tu es arrivée sur ce forum, personnellement j’ai commencé par lire le livre de Ch.Fauré.

Tout ce que tu décris, Quenouille, nous le vivons, l’avons vécu et le vivrons toujours, cette terrible injustice, nous savons, comprenons et pourrons en parler avec toi et peut-être t’aider.

Oui, cette phrase : Le temps apaisera la douleur, on l’entend beaucoup et on ne peut pas y croire. Pas pour moi, pas moi, je ne pourrais pas survivre…

J’ai perdu mon mari il y aura bientôt 22 mois. L’apocalypse. 30 ans de vie commune. Un cancer fulgurant.
Doucement, tout doucement, avec la lecture, l’écoute, ma famille, et le forum, avec le temps (et oui !), je réapprends à vivre. Différemment, mais je vis. Après le désespoir, les flots de larmes, les envies de mourir, de tout laisser tomber, avec des moments calmes et des tempêtes, doucement, tout doucement, un pas après l’autre…

Alors Quenouille, sur le forum tu auras toujours quelqu’un pour te parler, te consoler, et te donner quelques réponses, et un peu d’espoir.

Je t’embrasse.
A te lire.

Marina
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: sofyoan le 17 avril 2012 à 12:27:28
oh, comme je me retrouve dans ce que je lis! j'ai vecu la meme situation il y a 4 mois. Me reveiller a coté du corps sans vie de l'homme de ma vie.

ces questions auxquelles nous n'aurons jamais de reponses, ce sentiment d'injustice totale....oui les enfants qui nous font tenir mais qui n'enlevent rien au manque absolu.

3 semaines, c'etait hier...le debut d'un tres, tres long chemin, penible, douloureux, eprouvant...j'en sais quelquechose!
Viens ici raconter , te liberer de ce trop plein de souffrance. si tu n'es pas encore prete , tu peux m'envoyer un message perso, mon histoire est exactement la meme, Yoann est foudroyé dans son sommeil a 36 ans! me laissant avec notre enfant de 2 ans. du bonheur le plus absolu au cauchemar en moins de 10 secondes..et le monde qui continue de tourner...sans moi , sans nous.

aujourd'hui je commence a me dire qu'il y aura un apres, il faudra bien qu'il y est un apres sinon a quoi ça sert de rester...oh bien sur je continue a penser parfois que j'aimerai le rejoindre, que c'est tout ce dont j'ai envie ...parfois...mais il y a un petit bonhomme.. le plus beau des petits bonhommes.
On s'en sortira, pas tout de suite , mais un jour....par amour pour eux!

courage, et donne moi (nous) de tes nouvelles
sofi
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 17 avril 2012 à 12:36:49
Bonjour Quenouille.

Ouf... que de difficultés tu as vécu! Et en même temps, toutes ces années de bonheur... tes filles qui sont là, qui vivent aussi un gros choc, tout comme la famille, autour de toi.

Tu vois quelqu'un? Dans ton emploi, tu as des assurances qui pourraient te permettre d'arrêter quelque temps?

Ce temps d'arrêt est nécessaire. Je m'en aperçois... deux ans après le décès de mon mari. Je suis venu ici voilà 10 jours, parce que ma peine grossissait, alors que normalement, elle aurait dû se résorber. J'avais arrêté 3 mois (4 mois après son décès), mais ce n'était pas assez.

Je dois maintenant prendre un 6 mois.

Donne-nous des nouvelles.

À +

Caroline
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: cello59 le 17 avril 2012 à 12:41:34
Bonjour" Quenouille87",

Après Marina, Sofi, Caroline, …. je viens t'accueillir sur ce forum. Difficile de te dire "bienvenue" sur un site où chacun d'entre nous est arrivé après un drame qui remet en cause toute notre vie.
J'y suis venu, et y ai trouvé de l'apaisement et du réconfort (on se sent ainsi moins seul) après le décès de ma Chérie il y a un peu plus de 7 mois, après un douloureux combat contre un cancer.

D'autres, dont le conjoint est également décédé brutalement, sauront mieux que moi t'apporter les mots qui apaisent, et aident à continuer à vivre dans l'épreuve douloureuse, et encore très récente, que tu traverses.
Comme Marina, et beaucoup d'entre nous,  j'ai aussi trouvé beaucoup d'apaisement dans la lecture du livre du Dr Christophe Fauré "Vivre son deuil au jour le jour". Je l'ai lu, et relu : il m'a permis de mieux comprendre les bouleversements intérieurs qui m'affectaient, de mettre des mots sur des sentiments que je ne savais exprimer. Dans le fil "lectures", tu trouveras également les titres d'autres ouvrages qui, à un moment ou un autre, pourront t'aider.

A toi, ainsi qu'à tes deux filles qui ont besoin de toi, je te souhaite dans l'instant beaucoup de courage.
Très cordialement.   Daniel
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Chris-ka le 17 avril 2012 à 12:57:30
Quenouille87,
Quand j'ai lu ton histoire, j'ai immédiatement pensé à Sofi ... et elle me ressemble aussi, mon mari foudroyé en 1 minute à l'âge de 39 ans, 2 petites filles qui sont là et qui ont besoin de moi ...
Je n'ai pas aujourd'hui assez de recul pour trouver les mots qui pourront t'apaiser car moi même, je ne sais pas encore quelle sera ma vie désormais mais en tout cas, tu as bien fait de venir nous rejoindre car tu trouveras ici beaucoup de douceur et toujours quelqu'un à ton écoute. Et surtout, tu ne te sentiras jamais aussi bien comprise !
Amicalement,
Karine
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 17 avril 2012 à 13:35:38
Comme vos messages sont réconfortants.

Je reviens de voir une psy, qui m'a proposé des anti-dépresseurs pour essayer d'atténuer cette douleur lancinante. Elle hésitait car elle a peur que les médicaments anesthésient trop la douleur, et que psychologiquement, ce ne soit pas vraiment bon pour "faire mon deuil". J'ai l'ordonnance, je ne sais pas encore si j'irais à la pharmacie.

J'ai tellement besoin de parler de mon mari, et j'ai peur d'agacer mes amis, pourtant très proches et très présents, à ressasser sans arrêt notre vie, notre bonheur. J'aurais presque préféré qu'il tombe malade, au moins nous aurions pu nous dire au revoir. Nous devions partir aux Antilles la semaine prochaine, pour fêter mes 50 ans...

Merci de votre soutien, même si je ne vous connais pas. Il est peut-être plus facile de s'épancher avec des inconnus, mais qui ont vécu la même situation, qu'avec des amis, adorables, mais qui continuent (et heureusement !!!) à vivre leur vie de famille.
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Chris-ka le 17 avril 2012 à 13:54:30
Oui, bien sûr, Yohann, il est préférable de s'éteindre chez soi avec la personne qu'on aime et c'est ce que tu aurais souhaiter pour ton épouse. Mon mari est mort aussi dans son lit, au petit matin, à mes côtés. Je préférais aussi qu'il en soit ainsi plutôt que sur son lieu de travail par exemple. Mais que c'est traumatisant aussi, ces images gravées à jamais, la peur de la chambre, la peur du lit ..
Amicalement,
Karine
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Marina Saboya le 17 avril 2012 à 14:13:11

Je reviens de voir une psy, qui m'a proposé des anti-dépresseurs pour essayer d'atténuer cette douleur lancinante. Elle hésitait car elle a peur que les médicaments anesthésient trop la douleur, et que psychologiquement, ce ne soit pas vraiment bon pour "faire mon deuil". J'ai l'ordonnance, je ne sais pas encore si j'irais à la pharmacie.



Je trouve que ta psy a une bonne réaction, même si c'est dur à entendre.
Il est vrai qu'il n'y a rien de pire que de mettre en sommeil son chagrin, sa douleur, son deuil. Un jour il finit par se réveiller, souvent à l'occasion d'un stress violent et vient alors se cumuler. Malheureusement il faut boire sa peine jusqu'à la lie pour en prendre conscience et s'apercevoir que l'on peut l'apprivoiser.
Cependant, certains moments peuvent être si durs que l'aide de médicaments doit pouvoir se faire. Pour passer un cap, ou un creux de vague trop long, qui entraine vers le fond. Et puis, il y a aussi des médicaments qui ne sont pas des anti dépresseurs, mais des régulateurs d'humeur, qui permettent d'atténuer la violence du chagrin sas le masquer.
Là encore, un fil est ouvert sur le sujet. Chacun y donne son avis.


J'ai tellement besoin de parler de mon mari, et j'ai peur d'agacer mes amis, pourtant très proches et très présents, à ressasser sans arrêt notre vie, notre bonheur. J'aurais presque préféré qu'il tombe malade, au moins nous aurions pu nous dire au revoir.


Oui, parler de nos vies, nos projets, nos joies, nos tristesses, nos épreuves est non seulement important, mais indispensable.
Pour cela aussi, nous sommes là. Si tu as besoin de partager, ne retiens pas cette envie par pudeur, ou peur d'un quelconque jugement. Nous sommes tous "logés" à la même enseigne et personne ne juge personne.
J'ai raconté mon histoire dans un fil : Racontons notre histoire. Certains ont suivi, d'autre gardent leur vie pour eux et souvent tiennent un journal du deuil, écrire et aussi important que parler et pleurer. Il faut évacuer la douleur d'une manière ou d'une autre.

Je ne crois pas qu'il soit plus "facile" de voir partir l'homme que l'on aime, d'une maladie. Oui,  certains ont pu se dire au revoir, et c'est probablement un moment épouvantable, et d'autres - comme Pierre et moi - ne l'ont pas fait. Peu à peu, je l'ai vu maigrir, palir, se vouter, souffrir, subir, et moi, j'ai du sourire, câliner, laver, nourrir, mentir, questionner, attendre, craindre...

Ce n'est pas la façon dont ils partent qui est difficile, c'est le fait qu'ils ne soient plus à nos cotés, brutalement, même si on s'y attend.

 :'(

Marina
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: elo73 le 17 avril 2012 à 14:13:38
Bonjour à tous et à Quenouille87,

Peu de chose à rajouter par rapport aux précédents messages, si ce n'est que chaque personnes présentes sur ce site tenteras à sa manière, à son échelle de t'apporter son aide.

Du courage c'est bien plus que ca qu'il nous faut, il nous faut, il te faut puisser dans tes réserves insoupçonnées.
Bises
Elodie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: sofyoan le 17 avril 2012 à 14:17:28
Yohann,

je comprends ton propos. pour moi le contexte est different il ne s'agissait pas d'une alternative.

je ne suis pas traumatisée par le fait d'avoir passer la nuit a coté de Yoann mort ( l'autopsie a determiné qu'il etait décedé rapidement apres que l'on se soit couché). je suis moi meme surprise de cet état, je suis seulement aneantie d'avoir perdu mon amour, l'homme de ma vie, le seul et unique personne qui comptera jamais. Pas non plus que je sois apaisée par ( je ne sais si c'est toi ou marina qui m'avait ecrit) "il a su que tu etais a ses cotés".
des details me sont revenus tres clairement, ces bruits que j'ignorais alors etre son dernier soupir...cette premiere image de lui inanimée ou j'ai su instantanement au fin fond de moi que...cette sensation quand ma main a touchée son corps froid et rigide...c'est gravé en moi pour l'eternité. Les larmes me viennent aux yeux en l'ecrivant , mais je n'ai pas peur.

si vous saviez le nombre de fois ou on m'a demandé "comment tu fais pour continuer a dormir dans ce lit?" J'y verse des litres de larmes dans ce lit maintenant, mais j'y ai connu le meilleur, les plus beaux instants de ma vie ...le meilleur et le pire...jusqu'a ce que la vie nous separe, (meme sans etre mariés!).
Ce lit trop grand maintenant,ou il est encore rare que je m'aventure dans son coté du lit. il me manque tellement. Tourner le dos a cette place vide, son visage qui n'est plus posé sur l'oreiller. dans ce lit ou dans un autre, le resultat est le meme...le vide.

ces lectures que je fais actuellement decrivant le passage, j'ai encore un peu de mal a accepter ces idées. M'a t il vu allongée a coté de lui lorsqu'il est parti? s'est il seulement retournè pour me contempler? a t il songé a la peine que cela aller nous causer?

comme tu dis Yohann, jusqu'au bout du bout

je cherche encore
affectueusement

sofi
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Chris-ka le 17 avril 2012 à 14:41:47
Sofi,
Je ne ressens pas comme toi en ce qui concerne son décès à la maison mais je suis à l'origine une "peureuse née" et ça s'est d'autant plus développé avec ce drame. Alors, oui, j'ai peur de tout et notamment de ma chambre comme j'ai peur chaque matin que mes filles ne se réveillent pas. Mais ça passera certainement ...
Je t'embrasse.
Karine
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: sofyoan le 17 avril 2012 à 14:56:51
Karine,

comme je l'ai ecrit , je suis moi meme surprise de ma reaction, ou plutot de mon absence de reaction pour ce point bien precis lié a NOTRE chambre.

sinon comme toi, des que mon fils dort  plus longtemps que d'habitude , c'est plus fort que moi, faut que j'aille voir si il respire encore. Je pense que maintenant on pourra plus s'empecher de penser ça. Nous, nous avons appris que ça pouvait arriver...et surtout pas qu'aux autres!
 :-*

sofi
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: escouba le 17 avril 2012 à 16:48:44
Nathalie,

Nous partageons toutes et tous ta douleur car nous la vivons, l'avons vécue.

Pour les médicaments, c'est à toi de voir. Laisse-toi du temps mais pas trop. Si tu sens que réellement tu ne peux pas faire sans, alors pourquoi pas ? Si tu peux avancer pas à pas et sans, c'est aussi une solution. Il n'y a que toi qui puisse réellement savoir ce qui est le meilleur pour toi. Chaque personne est différente et chacun essaie de trouver ses propres solutions.

Pour la douleur et cette phrase sur le temps qui atténue la douleur, je ne sais pas.
Car le deuil, c'est non seulement la perte irrémédiable de la personne aimée mais c'est aussi la croix que tu es obligée de mettre sur tous les projets faits à deux, sur toutes les activités pratiquées ensemble. C'est le silence permanent qui t'entoure et toutes les responsabilités qui désormais t'incombent. Marina, je trouve, parle bien de la situation avec à la fois le désespoir mais aussi des moments de calme et petit à petit, nous nous construisons une autre vie qui n'a que peu de rapport avec la précédente. Ce n'est pas un choix mais une nécessité et nous trouvons en nous des ressources insoupçonnées car inutiles jusqu'alors.

Courage. Ici, il y a toujours quelqu'un avec qui tu peux partager.

Amicalement,

Laurence
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 17 avril 2012 à 16:54:50
Je suis au bureau, incapable de me concentrer sur quoi que ce soit, et je viens de parcourir ce forum. Que de malheur, comme la vie est difficile.

Trois semaines jour pour jour après le décès de mon mari, je ne le réalise toujours pas, je ne l'accepte pas. Tous vos messages parlent d'apaisement avec le temps, je n'arrive pas à y croire.

Tant que du monde est présent tant au bureau qu'à la maison, j'arrive à m'en sortir. Mais rentrer le soir dans cette maison vide, juste avec mon chat qui n'y comprend plus rien, c'est insupportable, je craque, je hurle, je sanglote. Comment accepter de se retrouver seule devant son assiette tous les soirs ? De ne plus sentir un corps contre lequel se blottir le soir, juste un grand lit vide et froid ? De ne plus pouvoir parler et rire avec l'homme de sa vie ? Ma fille me disait l'autre jour qu'elle n'aurait plus personne pour la conduire à l'autel si elle se mariait un jour.

Elles avaient un papa formidable : humain, chaleureux, ne pensant qu'aux autres, jamais à lui, plus que bricoleur : c'est lui qui avait totalement refait nos maisons, ne gardant que les murs. Le soir précédent son décès, nous avons ri tous les deux, regardé des photos que notre fille nous avait envoyées par mail, nous nous sommes embrassés en nous souhaitant bonne nuit comme tous les soirs, calinés, et le mardi matin, plus rien, le néant. Et je n'ai rien vu, rien pressenti, rien pu faire pour le sauver, rien entendu. C'est terrible.

J'ai trouvé un peu de calme dans l'écriture. Je me suis mise à écrire une sorte de journal dans lequel je m'adresse à lui. Mais au contraire de certains d'entre vous, je ne ressens aucune présence dans la maison, je n'ai pas l'impression qu'il est à mes côtés. Il m'est pour l'instant impossible de regarder seule toutes nos photos qui sont de si bon souvenirs: le bac de notre fille l'an passé, les travaux de notre maison dans lesquels il s'est investi toute l'année dernière, notre chambre qu'il avait totalement refaite et qu'il a finie juste avant sa mort, nos photos de vacances sur lesquelles il est toujours en train de rire.

ça me soulage tellement de parler de lui, alors que vous ne le connaissiez pas. Jamais je n'aurais pensé "étaler" ma vie devant des gens que je ne connais pas. Mes amis sont pourtant tellement proches, ne me laissant jamais vraiment seule, mais j'ai peur qu'à force de pleurer, ils en aient un peu marre. Pourtant, ils l'aimaient tellement qu'ils ont aussi énormément de mal à accepter, et je pense que ça leur fait également du bien de venir me voir ou de me téléphoner.

Je pense que ce forum va devenir vite un besoin pour moi. Vous comprenez si bien ma situation l'ayant malheureusement vécue avant moi.
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Ghislide le 17 avril 2012 à 18:57:47
Nathalie,

Je viens t'accueillir à mon tour, sans joie, mais avec infiniment de bienveillance...
C'est beaucoup d'émotion à chaque inscription d'un nouveau membre car cela veut dire qu'une vie s'est éteinte et chaque nouvelle histoire nous renvoie en peu à la notre, plus ou moins proche...

Pour ma part, cela fait 9 mois aujourd'hui que mon Gilles est parti et j'éprouve toujours ce besoin de parler de lui. Je pense que le manque est tellement viscéral et profond que c'est une façon de le combler : parler de lui (ou d'elle), encore et encore... L'entourage, peut effectivement finir par se lasser, alors ici, on ne se gêne pas... on peut se défouler et parler de notre amour autant que l'on veut.

Nous savons ce que tu éprouves parce que nous avons traversé les mêmes épreuves et nous sommes passés par les mêmes moments de désespoirs, jusqu'à vouloir le rejoindre... ou la retrouver...
Mais la vie est là, silencieuse et sans couleur pendant un temps plus ou moins important, attendant patiemment un sursaut, un timide petit rayon de soleil pour la réchauffer.
Il y a les "anciens" qui peuvent t'apporter un peu d'espoir en t'assurant que le temps sera ton meilleur allié, même si tu n'es pas prête à le concevoir (j'étais sure, moi aussi, que jamais je ne m'en remettrais et que ma souffrance resterait aussi insondable qu'au jour du départ de Gilles, le 17 juillet 2011) et puis il y a ceux qui, entre deux creux de vague, apportent leur soutien, leur témoignage.

Bien sur, le chemin du deuil est long... très long... il est douloureux, terriblement douloureux... Il y aura des jours noirs et insupportables, mais aussi des éclaircies... à peine visibles au début, puis il y aura plus de clarté petit à petit pour te montrer une autre facette de la vie.
Ton histoire d'amour t'aidera à faire des nouveaux pas sur un chemin de vie différent...

En attendant, tu dois faire attention à toi, t'écouter...
Si tu as envie de pleurer, pleure...
Si tu as envie de hurler, hurle...
Si tu as envie d'être en colère, explose...
Dans cette terrible épreuve, tu as tous les droits pour évacuer tes émotions...
Et si tu n'as plus d'envie, viens nous en parler... nous serons là pour t'écouter ou te réconforter...

Je t'embrasse affectueusement
Ghislaine



Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 18 avril 2012 à 00:26:28
Nathalie, viens nous voir, viens lire, jaser de ton histoire, autant que tu veux, que tu peux. Le monde extérieur va en effet tout faire pour te faire revenir à une vie normale - ce qui est correct - mais ça ne veut pas dire que c'est ton besoin à toi.

Je suis contente que tu aies pu voir un psy.

---

Merci à tous pour vos mots, certains me servent beaucoup, dans mon cheminement. J'apprécie beaucoup ceux, rationnels de Yohann:

Citer
Car ce travail de deuil, c'est avant tout garder, regarder même les souvenirs, les photos, mais avec à chaque fois l'objectif de faire diminuer l'intensité de cette émotion pour qu'en fin de processus restent les souvenirs paisibles.

Et c'est aussi pour cela qu'il faut à tout prix parler de l'amour perdu avec quelqu'un ou ici : partager, parler, exprimer ses ressentis et émotions pour mieux, très lentement, limiter cette fichue émotion qui ronge l'être !

En parler, ça m'a tellement, mais tellement manqué! Moi, je disais: j'ai besoin de parler de la mort mais personne ne veut (ne peut) en parler! C'est quoi la souffrance, c'est quoi la fin, le regard de l'autre qui sait que c'est pour dans quelques semaines et qui regarde sa petite fille... C'est quoi le feeling de diviser les cendres de son mari?

---

On n'était pas un couple qui allait bien, dans mon cas. Pour différentes raisons, dont un accident qui l'a rendu épileptique et plus faible physiquement et intellectuellement.

Mais c'était mon homme, j'aimais ça avoir un homme dans ma vie, au quotidien.

Merci à vous tous,

Caroline
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: koala le 18 avril 2012 à 03:38:42
Nathalie tu trouveras des gens qui te ressemble, qui vivent les choses semblable, tu vas t'accrocher sur une histoire plus qu'une autre qui ressemble a la tienne! 3 semaine et deja au boulot... oufff comme quelqu'un a mentionner si tu peux te le permettre ... prend du temps pour toi. Il y a 5 mois et demi que je partais mon petit koala... j'ai arreter 3 mois le travail.. j'ai remis graduellement jusqu'a 5 jrs... aujourd'hui meme j'ai un retour a 4 jrs. On a besoin de temps pour soi!

Mon histoire ressemble beaucoup a Sofi! J'ai tellement les larmes au yeux de ton message sofi !!! oufff qu'on se ressemble.
Le 27 oct au matin... tot le matin par contre, mon conjoint a fait une panique et c'est rendormie (Apres autopsie... il a fait une fibrilation ventriculaire, a perdu connaissance et son coeur a cesser de fonctionner) Les dernieres parole qu'il aura entendu sont: Ca va bien aller mon amour (en croyant qui venait de faire un mauvais reve)! OUFFF! Le fait de trouver notre conjoint est absolument terrible... la vie change a 10 sec! Le fait de perdre un long combat aussi est difficile j'en suis sur, mais avec un peu moins de préparation a la venu de la mort! Mon conjoint avait 31 ans... j'en ai 29! J'ai 3 enfants (5-3 et 15 mois aujourd'hui) La vie m'a laisser beaucoup de travail avec ses jeunes enfants... mais elle m'a laisser un raison de vivre aussi!

Lorsque Sofi parlait du lit... moi j'ai ete 3 semaines a dormir sur le futon dans le salon... incapable de me recoucher dans mon lit! Un jour j'en ai eu assez de me faire reveiller rapidement par les enfants. Ca me prenait une certaine intimité et .. je suis retourné dans ma chambre! Maintenant, j,y suis bien ! Nous avons quand meme construit 3 enfants dans cette chambre... c'était notre petit nid d'amour! Cela a pris environ 2 mois avant que la scene de la découverte fut ranger dans un tiroir! Maintenant j'y pense a l'occasion, le temps a fait que je sais maintenant que je n'aurais pas pu rien faire pour le réanimer. Cela prend un défribilateur, le massage cardiaque n'aurait pas eu d'effet!

Dans un autre fils... je parlais d'orgueil!... Je ne voulais pas avouer a la terre entiere que 5 jrs de travail c'étais trop que je voulais continuer dans la petite madame parfaite.... bien ma mere m'a bien dit qu'elle devait aller en vacance cette madame parfaite et de parler.... Alors, prend le temps ma belle!

Je vous envoye encore des rayons de soleil un peu moins chaud du Quebec hehehe ! :)
Annie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 18 avril 2012 à 05:02:06
Bonjour Sofi,

Je te lis, quelle histoire... tu es aussi très courageuse!

C'est assez étonnant combien on peut voir qui est du Qc et qui est de l'Europe. Juste quelques mots et voilà, l'accent est totalement là, même et juste par l'écrit.

Bonne nuit.

Caroline-à-Québec
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: thierryv88 le 18 avril 2012 à 10:09:02
Bonjour quenouille, Bonjour a tous
je te souhaite beaucoup de courage pour affronter ce drame qui t arrive,c est vrai ici tu trouveras beaucoup de personnes a qui tu pourras confier ta peine ,tu compteras les jours ,les semaines ,les mois ,tous t accompagnerons dans ce chemin parsemé d embuches mais aussi d espoir..je n allais pas bien non plus les semaines passées tout le monde a reagi a mon malaise et grace au soutien de tous je vais un peu mieux , je viens aussi ici puiser des forces car je ne suis et nous ne sommes plus seul dans ce formidable forum ou le partage est un vrai mot ,car notre peine est comprise. a bientot
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: cello59 le 18 avril 2012 à 10:51:40
Bonjour Thierry (des Vosges),

Je suis content, et cela m'apaise moi aussi et donnera de l'espoir à celles et ceux qui viennent de nous rejoindre, que tu puisses aujourd'hui venir nous dire que tu vas "un peu mieux", que tu parviens à contenir, et éviter ainsi qu'elle te submerge, l'intense douleur qui continue à t'accompagner. C'est notre sort à tous.

Je te souhaite que, avec tes enfants, tu puisses désormais envisager quelques petits projets d'avenir, que tu auras pu te réinvestir dans ton restaurant, qui était votre oeuvre commune, à Fatima et à toi.
Donnes-nous de tes nouvelles. Envisages-tu de retenir l'une des suggestions que Marina t'a faites : donner le nom de Fatima à ton restaurant, ou à un menu nouveau que tu proposerais à tes clients, .....

Bon courage, et bon espoir pour toi et tes enfants.
Très cordialement.   Daniel
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Thierry91 le 18 avril 2012 à 13:01:08
Bonjour Nathalie,

Moi aussi je t'accueille dans ce forum où de nombreuses bouées nous sont lançées et qui nous empêchent par moment de couler à pic.
Catherine est décédée aussi il y a 3 semaines d'une récidive fulgurante de son cancer primaire au sein.
Comme ton couple, nous étions très fusionnels , ne faisant qu'un, sentant d'un regard , d'une expression , ce que l'autre pensait.
Aujourd'hui, je suis comme toi, je vis en permanence avec cette douleur tenace du manque d'elle, ce silence qui envahit notre maison et nos animaux aussi déboussolés.
Je ne peux pas te reconforter par des mots , car je suis dans le même état que toi actuellement.
Peut être qu'un jour , j'en serai capable.
Pour ce qui est des médicaments, j'ai choisi de prendre des anti dépresseurs, car je suis quelqu'un d'hyper émotif et je ne veux pas fondre en larmes à tout bout de champ, surtout au boulot.
C'est vrai que ça masque la tristesse mais sans ça , impossible d'avancer .
Je prends aussi quelque chose pour favoriser l'endormissement sinon je passe des nuits blanches

Je te souhaite bon courage si tu peux en trouver un peu

Thierry du 91
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 18 avril 2012 à 14:23:00
Bonjour à vous,

Ce matin, j'ai repris mes cours d'aquarelle à la maison. Je ne voulais pas rester seule à la maison toute la matinée. J'avais mis la radio (TSF JAZZ) et voilà, quand on ne s'y attend pas, la radio s'est mis à jouer "Les Copains d'Abord". Je me suis écroulée sur la table, terrassée par des sanglots que je n'arrivais plus à maîtriser. Quand Fabrice a eu 50 ans, nous avons fait une grande fête à la maison avec tous nos amis, et quand on lui a remis ses cadeaux, c'est cette même musique, jouée jazz, que j'avais mise. Nous étions heureux, tout le monde était là, nous lui avions offert une sortie pêche à la mouche avec un guide de pêche en Colombie Britannique, il était fou de pêche à la mouche.

Mes amis ne savaient plus comment réagir ce matin, gênés de me voir pleurer, inconsolable. J'ai essayé difficilement de me calmer pour reprendre la peinture, mais le coeur n'y était vraiment pas. Dès qu'ils ont quitté la maison, je me suis jetée sur notre lit pour pleurer, hurler, crier cette injustice. Je n'ai pratiquement rien mangé, et me voilà maintenant au bureau, devant mon ordinateur, sans pouvoir me concentrer sur tout ce que j'ai à faire. Mais je suis mieux ici au milieu de mes collègues que j'entends plaisanter, qu'à la maison à broyer du noir, à m'enfouir le visage dans les polos qui n'ont pas été lavés pour retrouver son odeur, bref à faire des choses que je n'aurais même pas imaginer pouvoir faire. J'ai réussi hier à ranger ses chaussures dans son placard, pour ne plus les avoir sous les yeux à chaque fois que je descends au sous-sol....

C'est si difficile.

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Marina Saboya le 18 avril 2012 à 15:13:25
Yohann,

Quel chemin tu as parcouru!
Comme c'est bon de te lire, même si nous savons que avant-hier tu n'allais pas bien.
Chaque jour est une victoire.

 :-*

Marina
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: sofyoan le 18 avril 2012 à 15:47:35
Yohann, notre heros retrouvé! Ghislaine qui deplacerai les montagnes en ce moment, Thierry du 88  qui va un peu mieux (hum ça fait du bien a lire ce un peu mieux, car il vient de loin). Caroline qui reprend sa vie (son deuil?) en main, et tous les autres...

oui a ceux qui arrivent, il y a beaucoup plus de bas que de hauts, mais ici on fait le chemin tous ensemble. dimanche soir  et lundi c'etait pas tres brillant, mais on se serre les coudes. les mains se tendent a ne plus savoir laquelle saisir!

faut que je retourne a mon repassage...j'vais pas dire que repasser ses chemises me manque?...ben si qu'est ce que je donnerai pas devoir encore repasser ces affaires...nostalgie mais pas de larmes

bisous

sofi
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 18 avril 2012 à 16:21:13
C'est lui qui faisait le repassage à la maison, uniquement pour me faire plaisir, car il savait que j'avais horreur de ça. Quand il ne travaillait pas l'après-midi, je rentrais du bureau et trouvais les piles prêtes à être rangées dans les placards. il va falloir que je m'y mette....

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Chris-ka le 18 avril 2012 à 20:12:48
Comme le disent Sofi et Marina, Yohann est "héroïque" à mes yeux aussi !
Déjà parce qu'un homme exprime plus rarement ses sentiments (et j'inclus Daniel, les 2 Thierry ...) et aussi parce qu'il arrive, à travers ses mots et ses maux, à exprimer ce nous vivons tous aujourd'hui.
Douce soirée à tous
Karine
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 19 avril 2012 à 03:20:05
En tout cas, Yohann, vici n'importe quoi, tout ce que tu veux. Parce que tes mots font du bien, ils sont "temps réel" pour moi.

Mon deuil pas fait, c'est bien ici que ça m'a sauté en pleine face. Avec l'aide du psy, bien sûr. Mais avec lui, c'est "Occupe toi de toi". Moi, il me faut des mots sur ce fameux deuil pas fait: j'ai pas assez pleuré, pas en public ou si peu.

Ce soir, je ne pouvais plus supporter ma fille, ni moi-même d'ailleurs (souper, devoirs, ses exigences impossilbes...).

J'ai peur, très peur de "la rater", de lui refiler ma colère, ma culpabilité, mon impulsivité. Mes critiques sans fin: "On n'a pas fini ce devoir, tu n'as pas choisi tes habits, tu n'as pas coupé tes ongles sales, tu n'as pas pris ton dessert, tu n'as même pas mangé tes pommes de terre...

Elle a crié "As-tu fini de me critiquer?".

Son père disait la même chose voilà deux ans et demi...

Ce soir, je me sens tellement pourrie, mais pourrie.

Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Marina Saboya le 19 avril 2012 à 08:41:05
Bonjour Caroline,

Décalage horaire oblige, je ne prends connaissance de ce dernier message que ce matin, 8 :15, en France.

Ton petit bout est à bout.
Sa petite mère est à bout.

Il y a urgence.
Comme tu fais bien de le prendre enfin ce temps pour vous !
Te retrouver d’abord, te câliner, retourner en arrière, même si cela fait mal. Il faut affronter sa douleur pour l’écraser. En faire une compagne, qui parfois prend le dessus encore, entraine des larmes qu’il faut avoir le courage de laisser couler, couler et couler, pour évacuer avec elle, le mal, comme le pue d’un méchant bobo. Et puis parfois, l’horizon est plus clair, et tu vas refaire des projets avec ta Lou.

Ta Lou. Un tête à tête avec une petite fille qui comprend que cela ne va pas, mais qui a l’âge de ses problèmes à elle, pas des tiens. Un tête à tête, pendant lequel tu pourrais en profiter pour lui expliquer ce que tu as mis toi-même tant de temps à comprendre. Elle a peut-être aussi besoin de ce temps pour trouver une place pour son papa dans sa vie, maintenant. Elle est assez grande, même si, à peine fini, elle repart dans sa chambre pour écrire sur son journal intime Hello Kitty  que les adultes, c’est vraiment très compliqué et qu’elle ne se mariera jamais. En règle générale, cela finit toujours comme cela, période : moi, je ne f’rais pas comme eux !

Maintenant que ta décision est prise de reprendre à zéro ce sale moment où l’on passe de deux à un, les choses vont aller mieux… si tu coupes le téléphone boulot, et si tu ranges l’ordi boulot aussi. Rien, nada, que toi, ton homme et ta fille.

Il ne faut surement pas commencer en disant que tu te sens pourrie !
Non ma Belle, un choc, un drame, une souffrance, une vie renversée, chamboulée, un cataclysme, un tsunami… Tu as subi, et tu subi encore. Victime et pas bourreau.

Etape un, reprendre un vrai contact avec Lou, discussion de « femme » à « femme ».
Etape deux, redécouvrir que tu es vivante, toi, pas la Caroline du bureau, non, toi la Caroline tout court.
Prendre soin de toi, te reposer, retrouver des amis, parler de ton homme, raconter votre vie, et son départ, et les soucis de couple, et l’Amour quand même et pleurer et hurler et écrire, et te faire belle pour Lou et l’emmener en shopping, et la laisser vivre aussi un peu, même si sa chambre est en désordre et qu’elle n’a pas mangé son dessert...
Le reste viendra tout seul…

J’ai confiance, tu vas y arriver.

Je t’embrasse.

Marina
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: henpasc le 19 avril 2012 à 18:57:59
bonjour à tous, je viens juste témoigner du décès subit de mon compagnon. Il était inconscient lorsque ses "gémissements" m'ont réveillée. Le samu a fait "repartir" son cœur mais il s'est de nouveau arrêté. Je questionne sans cesse médecins, amis, famille pour savoir si j'avais "fait ce qu'il fallait faire". Tous me disent que oui. De toute façon plus rien ne peut être changé. Cela fait 4 mois aujourd'hui. Je me suis sentie anéantie, coupable, incapable de continuer, indifférente aux autres. Je me pose des tas de questions. La seule chose qui pourrait me consoler c'est qu'il revienne Voilà où j'en suis: je fais tout ce que nous ne faisions pas ensemble, je ne peux pas penser à lui sans avoir du chagrin, je suis dans un océan de chagrin de douleur. Je l'aime et l'aimerai toujours.J'étais née pour le rencontrer et tout le reste maintenant n'a plus aucune importance...à part une seule chose: allons nous nous retrouver?je suis athée mais peu à peu le discours religieux (catholique) me donne un peu d'espoir et m'apaise...Je n 'ai pas d'enfant...mais j'essaie de me tenir à peu prés droite afin de ne pas le decevoir(ce qui est ridicule certainement mais c'est la seule raison que j'ai trouvée).
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: sofyoan le 19 avril 2012 à 22:29:03
bonsoir henpasc,

et voila , encore une mort subite! encore des mots qui resonent en moi comme du deja vécu...viens nous raconter, viens te liberer de ces emotions, ici il y a des gens qui comprennent pour avoir vecu la meme chose.

je te souhaite de trouver sur ce forum le soutien que j'y ai moi meme trouvé,

amicalement

sofi
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 20 avril 2012 à 04:23:58
Merci Marina,

Il me reste encore quelques jours de travail, depuis que j'ai dit que je partais, tout à coup, plein de gens qui viennent me voir, me parler, qui veulent travailler avec moi, surviennent des projets à profusion, et moi, je ne veux que me retrouver dans mon jardin à regarder pousser l'herbe.

Encore une fois, merci de ta gentillesse, de ton accompagnement. C'est très doux.

Caro xx

Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: koala le 20 avril 2012 à 06:13:16
Sofi tu me voles les mots que j,aurais pu écrire!

Je me suis dit Haaaa encore une mort subite!
Ce sentiment de culpabilité! Aurions-nous pu faire qqc?! Sinon est-ce que ce destin nous serait arrivé 3 ans? 5 ans % plus tard !? Je crois qu'on aurait jamais cette réponse!

n'hesite pas a nous raconter ou a venir nous lire! Plusieurs peuvent écrire ce qu'on aurait voulu écrire... ou d'autre écrit ce qu'on voudrais ce faire dire! Bref, chacun y trouve son compte même avec toute nos situations et vie différente!
Malheusement, bienvenu parmis nous!
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Marina Saboya le 20 avril 2012 à 09:01:01
Bonjour Henpasc (pas facile à écrire ton pseudo !), Pasc, de Pascale, et Hen… Henri ?

4 mois.
Déjà.
A peine.

4 mois pour réaliser, comprendre le côté définitif de ce départ. Difficile moment, ton cerveau ne te protège plus en « adoucissant » la vérité par la production d’endomorphine et c’est aussi le moment où ton entourage prend un peu de recul, pensant que tu as vécu le plus dur.
La prise de conscience et la solitude.

Je vois bien que toutes celles qui ont perdu leur compagnon subitement d’arrêt cardiaque, se demandent si elles ont fait ce qu’il fallait faire. Et cela semble un poids supplémentaire sur leur cœur. La rapidité d’action, et surtout dans l’appel des secours est la chose à faire, sauf si on est du milieu médical, apte à pratiquer massages cardiaques, bouche-à-bouche… Donc, oui, tu as fait ce qu’il fallait faire.

Anéantie, incapable de continuer, indifférente aux autres…
Nous connaissons, nous savons. Un océan de chagrin, des vagues violentes qui entrainent vers le fond, envie de se laisser noyer dans nos larmes, de se couler dans le sol, roulée en boule dans un coin de notre chambre…
Le manque, quasi physique, le coup de poing dans le ventre quand la crise de larmes arrive, l’air qui n’entre plus dans les poumons comme si on ne savait plus respirer sans lui, le cœur qui s’affole (ah, s’il pouvait exploser que je le rejoigne aussitôt !).
Et puis l’épuisement total.
Nous savons.

Mais pas coupable.
Pourquoi coupable ?

Toutes ces questions que tu te poses, nous les posons ici, sur le forum.
Des réponses arrivent, d’autres questions, d’autres avis, mais toujours un échange, toujours un contact et parfois simplement une phrase qui fait du bien dans la douleur comme une petite pause, parfois une main silencieuse qui se tend, une petite bouée de sauvetage dans l’océan de chagrin dont tu parles.

Je ne sais pas si tu as lu quelques messages du forum avant de t’inscrire, mais ici, nous nous apercevons que l’Amour que nous avons pour nos compagnons et nos compagnes, qui nous paraissait unique, inconditionnel, cet Amour là, n’est pas rare. Non, ce qui nous rassemble c’est le désespoir et cet Amour là.
Nous avons tous cet impression d’être né(e) pour lui (elle), de l’avoir attendu(e), de nous être accompli(e) avec lui (elle) et d’être mort(e) avec lui (elle).

Et puis pas ridicule.
Pourquoi ridicule ?

Cette souffrance insupportable ne nous donne pas tous les droits, mais elle nous autorise à chercher et trouver le moyen de survivre, que ce soit dans la religion, dans l’action, dans le silence, dans l’écriture, dans l’entraide, dans l’aide thérapeutique…

Alors saches que nous sommes tous là, bien ou moins bien, apaisés ou encore faibles, que les jours se suivent et ne se ressemblent pas, que les pensées des uns peuvent aider les autres, que nous avançons, ensemble, tant bien que mal, mais ensemble, et que c’est bon de savoir que nous ne sommes pas seul(e).

Courage Pascale ( ?)

Marina
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 20 avril 2012 à 09:34:14
Trois semaines et demi qu'il est parti, aussi une mort subite. Moi aussi je me culpabilise, quand il s'est levé pour aller aux toilettes (ses derniers mots ont été : j'ai des coliques) et qu'il n'est pas remonté, j'aurais dû descendre voir ce qui se passait, mais je me suis rendormie. Je ne comprends toujours pas pourquoi il n'est pas venu me dire qu'il ne se sentait pas bien. Je sais qu'il a pris une douche glacée dans la nuit, pourquoi n'est-il pas remonté me voir ?

Aujourd'hui, chaque jour se ressemble. Tout me paraît insurmontable. Moi d'habitude si dynamique, joyeuse, bavarde, je n'arrive pas à accomplir les simples tâches quotidiennes. Ce matin, j'ai réussi à balayer et laver le salon et la cuisine, et faire le lit de notre fille qui rentre demain. ça m'a paru surhumain et entre temps, je me suis assise pour feuilleter un album de nos photos d'un voyage au Canada. J'arrive au bureau avec l'envie de ne rien faire, je n'arrive pas à traiter les dossiers. Le médecin voulait m'arrêter, mais est-ce que ça ne va pas être pire d'être à la maison.

Comment arriver à gérer ses vêtements encore pendus, les outils dans l'atelier, ses magazines qui sont encore dans le porte-revues ? Comment avez-vous fait ?

Je trouve tellement de courage à certains, et j'en manque tellement. Quand notre fils est mort, j'ai cru mourir également. Mais j'avais mon mari avec moi, et notre fille de 6 ans qu'il ne fallait surtout pas laisser tomber. Aujourd'hui, mes filles sont parties. La petite est étudiante à 500 km de la maison. L'autre est présente, mais elle ne peut être avec moi tout le temps.

J'essaye de suivre vos conseils, et d'avoir des pensées positives, de me dire que j'ai vécu tant d'années de bonheur. Mais je ne vois aucun avenir. Je me dis pourquoi sortir, avec nos amis qui sont tous en couple. Pourquoi continuer, quel but dans la vie maintenant à part mes deux filles ? Sortir mes pinceaux était une joie. J'ai essayé de peindre mercredi, mais je n'ai plus mon Doudou (qui était très critique) pour me dire "c'est pas mal". Venant de lui, ça voulait dire que ça lui plaisait vraiment. La tristesse m'envahit doucement, et j'ai envie de me laisser couler.

Ma fille revient des Antilles demain, où elle a passé 15 jours en stage pour son BTS. Elle m'a acheté du punch coco, mon péché mignon. Mais même cette idée de trinquer avec mes filles, mais sans lui, m'est insupportable. Nous nous faisions une telle joie de ce stage pour elle, qui a dû le vivre de façon terrible.

Je lutte, je vous lis, et je vais essayer. Mais j'appréhende ce week-end.

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Chris-ka le 20 avril 2012 à 10:05:53
Henspac,

Encore une séparation brutale !!!

Je l'ai connu aussi cette culpabilité de n'avoir pu sauver Christophe, de m'être trouvée complètement nulle ne sachant pas pratiquer de massage cardiaque ou de bouche à bouche !!! Le rapport d'autopsie a révélé une "mort subite" et je crois qu'il est parti en quelques secondes. Je pense finalement que rien ni personne ne serait arrivé à le "sauver".

Un jour au bureau, ma collègue s'était blessée et je l'ai immédiatement prise en main en m'occupant d'elle alors qu'auparavant la vue du sang m'avait toujours répugnée et quand elle m'a remercié, je lui ai dit "je n'ai pas su sauver mon mari, alors ....."

J'ai trouvé aussi beaucoup de réconfort ici alors viens, si tu le souhaites, déverser ta peine, ta douleur, ta colère ...

Comment t'appelles-tu car effectivement ton pseudo est difficile à retenir ?

Je t'embrasse
Karine
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Chris-ka le 20 avril 2012 à 10:20:23
Nathalie,

Nathalie,

Dur, dur aujourd'hui veille de week-end ...

Si la peinture est ta passion, alors continue de peindre, je pense que tes dessins peuvent être un excellent exutoire pour exprimer ta peine, ta douleur, ton manque de lui ... Ils seront un peu gris au début puis retrouveront tout doucement des couleurs, j'en suis sûre ...

En ce qui concerne ses affaires personnelles, ne prends surtout pas de décisions hâtives. Prends ton temps, à ton rythme.

Ta fille va te ramener un rayon de soleil des Antilles, envoies nous en peu, nous en avons besoin en ce moment.

Je t'embrasse
Karine
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Marina Saboya le 20 avril 2012 à 10:37:22
Bonjour Nathalie,

Il y a si peu de temps que ton Doudou est parti, tu ne peux pas tout résoudre en 3 semaines et demie. D’autant que nous ne mesurons plus le temps de la même façon. 3 semaines peuvent être une éternité, d’absence, de manque, de souffrance. Et cela peut être hier, souvenirs si douloureux et parfaitement imprimés.

Nous pouvons dire, les uns et les autres que chacun vit son deuil à sa manière.

Concernant les médicaments, tu as déjà eu quelques réponses.

Pour les vêtements et objets personnels, là encore les avis divergent. Mais tous nous sommes d’accord pour dire qu’il faut attendre pour prendre des décisions radicales.
Pour moi, j’ai rangé ce qui pouvait me faire mal, mais gardé ce qui me rassurait, comme un peu de lui.
Plus tard, à l’hiver, j’ai pensé que bien des gens auraient besoin de ses vêtements pour passer les grands froids et je savais aussi qu’il aurait aimé ce don de lui. Alors, j’ai encore gardé les vêtements qu’il portait le plus et donné le reste au Secours Populaire.
Je l’ai fait en plusieurs étapes, le premier tri était… peu généreux, ensuite, l’idée était dans ma tête il fallait que j’aille au bout.

J’ai aussi donné certains vêtements autour de moi, mon père, mon frère, mon beau-frère et j’aime qu’ils les portent. Et j’en ai gardé pour moi, que je porte aussi, dans l’intimité de ma famille, bien sûr. Malgré les lavages, les tee-shirts gardent une légère odeur de sa peau et cela est doux quand je les enfile. Je porte sa montre depuis 22 mois, énorme montre très lourde, et qui les premiers temps a sonné des alarmes de ci de là, comme pour me dire, je suis là !

Les magazines ont finis à la poubelle, rapidement et les revues spécialisées à la bibliothèque. Les livres, je les ai donnés à la bibliothèque de l’hôpital où…
Les médicaments, oust, à la pharmacie.
Mais je garde son rasoir, et surtout sa bouteille d’eau de toilette … mais n’ai pas encore pu l’ouvrir et respirer son odeur.

Son atelier ? A là, il y a un vrai boulot, des semaines de rangements, de tri… et je crois qu’ils sont tous un peu comme cela. Je me suis retrouvée toute bête comme une poule devant un couteau … ou comme Yohann devant son fer à repasser !
J’ai jeté ce qui me paraissait inutilisable par moi (pour lui, tout était utilisable, réutilisable, potentiellement utilisable…).
J’ai regroupé ce qui se ressemblait. Et j’ai fait appel au jugement des uns et des autres : on garde ou on jette ?

Mais tout cela, Nathalie sur plusieurs saisons.

Certains ont préférés agir vite pour ne pas souffrir un peu plus à la vue d’objets ou de vêtements. Moi, mes décisions ont eu besoin de murir.

Aucun de nous n’est plus courageux qu’un autre.
Nous avons plus de recul, et pouvons simplement dire comment les choses se sont passées pour nous. Il est certain que dire que le temps est un allié peut paraitre soit une insulte au désespoir de celui ou celle qui arrive sur le forum, soit une stupidité car nous pensons tous que notre chagrin est inconsolable.

Certes, inconsolables nous le sommes et le serons à vie, c’est une blessure profonde, violente, mais je pense que l’on apprivoise cette souffrance comme on s’habitue à une douleur physique récurrente. Nous savons que tout reste là, au fond de nous mais nous parvenons peu à peu à en garder le meilleur, le doux, le sucré.
Un jour au lieu de s’effondrer sur une photo retrouver entre les pages d’un livre, on sourit en repensant au jour où elle a été prise. Petite victoire.
Et puis, un rayon de soleil vient nous caresser le visage et on sent la chaleur nous pénétrer doucement. Petite victoire.
Et puis une amie nous entraine, ce force, faire une après midi de shopping et on a soudain envie d’un top, ou d’un jean ou d’un rouge à lèvre. Petite victoire.
Et puis, la voisine lave ses carreaux avec son transistor à fond et on chantonne en même temps. Petite victoire.

… …

Chaque vendredi, nous nous réunissons en famille (cela ne va pas loin, nous sommes 5 !) et trinquons à ceux que nous aimons et à mon Pierre. Et il est là. Tant que nous penserons à lui, il sera là. Tant que nous parlerons de lui, il sera là. Tant que je serais vivante il sera là.

Ne reste pas seule le we si possible. C’est un moment difficile, toujours, les we.

Je t’embrasse Nathalie.

Marina
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: sofyoan le 20 avril 2012 à 10:40:07
Nathalie,

prends ton temps pour les affaires, moi ça fait 4 mois, j'ai voulu assez vite trier les : "a jeter" , "a donner a une assoc" et les "a garder", mais je me suis rendue compte que les "a jeter" "a donner" j'etais pas encore prete donc tout a fini a la cave.

Hier  j'ai voulu m'occuper des " a jeter" a nouveau, j'ai remonté les sacs de la cave mais arrivée devant la porte et bien non , je pouvais decidement pas! toujours pas prete...retour a la cave.

sinon je suis preneuse de soleil des antilles si il y a du rab!

je t'embrasse
sofi
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: elo73 le 20 avril 2012 à 11:23:36
Bonjour Nathalie,

Oui pas évident de trier, de ranger, de se séparer de ces affaires. On a beau se dire que ce n'est que du matériel cela nous raccroche à une réalité qui n'est plus mais que nous avons toujours envie de conserver.

Comme l'on indiqué les personnes avant moi, il n'y a pas de solutions miracles, ni de régles, chacun fait à son rythme enfin quand il le peu et s'écoute comme sofi, c'est ca selon moi le meilleur moyen pour les affaires.

Profites du retour de ta fille et boit ce Punch Coco parce que tu le mérites, cela fera plaisir à ta fille de partager ce moment avec toi et qu'une part de lui sera présente en cet instant.

Bises
Elodie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: henpasc le 20 avril 2012 à 19:43:34
bonsoir
avez vous ressenti une présence, des signes, s'est il passé des évènements bizarres de votre côté?J'ai remarqué certaines choses (il y avait toujours des proches avec moi et ils ont été eux aussi témoins). Je sais que je ne suis pas folle car tout le monde y a assisté.je sais aussi que l'on donne de l'importance à certains faits qui se passent après...Mais je me pose des questions par rapport à tout cela.
aujourd'hui je ne vais pas très bien. peut être que demain...
pascale
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 21 avril 2012 à 00:41:33
Bonsoir Pascale.

Non, ici rien, aucun signe en 2 ans.

Un rêve agréable, sans plus (il était en paix et me le disait, il était en forme, beau, fort).

Par contre, j'avoue ne pas espérer en ce sens ;)

Bon courage et surtout, bon sommeil.

Caroline
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Marina Saboya le 21 avril 2012 à 10:07:51
Bonjour Pascale (Henpasc, car nous avons une autre Pascale, dite « la louve »),

Ta question sur le ressenti d’une présence, sur des signes… soulève bien des réponses.
Un fil a été ouvert par Sofyoan « Un signe », où tu trouveras quelques témoignages.

Tu as raison de dire que l’on donne de l’importance au moindre détail lorsque l’on a vécu la perte de notre compagnon ou compagne.
A nous de faire la part des choses, et surtout, si cela nous fait du bien, d’y croire et si cela nous fait peur, de ne pas s’y attarder.

Chaque fois, ces signes peuvent être dus à une cause logique. Mais il y a souvent un petit « plus » qui les rend mystérieux.

 Quelque uns de mes signes :
           Je porte la montre de Pierre depuis son départ. Durant le premier mois, des alarmes se sont déclenchée plusieurs fois par jour. Certes, on pouvait penser à une mauvaise manipulation ou le fait que je la porte à droite appuyait sur les boutons d’alarme. Oui. Mais je n’ai rien changé à ma façon de la porter et … elle ne sonne plus. ???

          Dès le soir de son décès, des ampoules ont grillées un peu partout dans la maison. J’en ai compté 6 en une semaine.
Mon frère, très cartésien, à qui je racontais cela, m’a avoué que le 22 juillet 2010 (jour maudit), vers minuit, il parlait de Pierre avec sa femme, dans leur salon et ils pleuraient et paf, l’ampoule du lampadaire a explosée !

          Notre factrice a perdu sa fille de 19 ans dans un accident d’auto. Lorsque Pierre est parti à son tour, elle est venue me présenter ses condoléances. Et elle m’a raconté qu’un matin, vers le 24, 25 juillet (soit 2 ou 3 jours après le départ de Pierre), elle était en vacances avec son mari et elle se réveille avec son rêve de la nuit : sa fille qui parle avec mon Pierre.
De retour de vacances elle en rigole avec ses collègues : Ben mince, si je rêve de mes clients, maintenant pendant mes vacances. Ils lui ont alors appris que Pierre n’était plus là. Alors elle m’a dit, maintenant, je me souviens, Elodie m’a dit : Maman, je viens d’accueillir un de tes client.

Des signes et des messages, on peut en trouver et en voir partout. On peut aussi ne rien voir, trop à l’affût et à force de lire des témoignages, ils sont très présents, voire évident chez certains, et très discrets, voire absents, chez d’autre. Peut-être cela dépend t’il de la personnalité de celui ou celle qui est parti, ou de la personnalité de celui ou celle qui reste.

Difficile de parler de ces choses sans passer pour un dingo. J’ai choisi de le faire, tant pis.

Pierre est parti il y aura 22 mois demain. Je l’ai vraiment senti présent, près de moi, pendant un bon moment dès son départ, mais il était statique, silencieux et pas très chaleureux. Puis, je l’ai senti « s’échapper ». J’étais terrifiée, et l’ai supplié de rester. Il est revenu. Et les petits signes ont commencés, petits, discrets, tendres mais jamais très clairs… sauf pour moi. Et un matin de janvier, je l’ai senti en moi, en doublon, en calque, comme si nous étions deux maintenant.
Pourtant, je me suis absentée une semaine et là, sentiment d’abandon, de solitude.
Depuis mon retour, je ne sais pas. Pas de signe, mais pas d’angoisse. J’attends.

Voilà, mes pensées sur le sujet Pascale.
Certains disent qu’il faut rester discret et garder cela pour soi. Moi, je pense que cela peut aider certains dans leur chagrin.

J’espère que ce samedi t’apportera un peu de sérénité pourvu que tu ne sois pas seule.

 :-*

Marina
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 23 avril 2012 à 09:29:12
Voilà un WE de passé. j'ai récupéré ma fille à l'aéroport, et la boule d'angoisse que j'avais dans la gorge depuis 4 semaines est partie. Elle n'est pas revenue du WE, j'avais mes deux filles près de moi. Nous avons bu du punch coco en pensant à leur père, et essayant de ne pas pleurer toutes les trois. Nous avons beaucoup parlé, essayé de comprendre. Mais il n'y a rien à comprendre. Une mort subite est inexplicable, mais c'est plus fort qu'elle, ma fille voudrait comprendre. Pourquoi, pourquoi aucun signe avant-coureur (ou peut-être y en a t'il eu que nous ignorons). C'est terrible d'être dans l'incertitude.

Puis dès qu'elle est remontée dans le train hier, de nouveau cette fichue boule est revenue s'installer et les pleurs avec. J'ai l'impression que l'absence que j'avais réussi à réaliser la semaine dernière, est redevenue irréalisable ce matin. Je ne sais comment exprimer cela, mais ce matin je me suis dit que tout cela n'avait pas eu lieu, qu'il était parti travailler à 5 h 30 comme d'habitude, que j'allais le retrouver ce midi pour manger. J'ai retrouvé à la cave tous les petits mots qu'il m'écrivait il y a 30 ans, quand nous nous sommes installés ensemble, et qu'il allait travailler alors que j'étais déjà partie, et j'ai une telle impression de sa présence que je n'arrive pas à ma dire que la réalité est là.

Je suis de retour au bureau ce matin, avec toujours cet abattement qui m'empêche de faire quoi que ce soit. J'ai l'impression que la moindre tâche me demande des effort surhumains, plus d'énergie, plus de pêche, je suis vidée. Comment remonter physiquement ?

Je vous souhaite une journée agréable, malgré un temps si triste.

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: mc59 le 23 avril 2012 à 11:15:50
bonjour Nathalie ;
contente que tu aies pu passer un week-end plus doux .
tu écris :
"Je suis de retour au bureau ce matin, avec toujours cet abattement qui m'empêche de faire quoi que ce soit. J'ai l'impression que la moindre tâche me demande des effort surhumains, plus d'énergie, plus de pêche, je suis vidée. Comment remonter physiquement ?"

c'est normal ; le choc que tu viens juste de vivre  (4 semaines c'est si peu ) est tellement rude qu'il faudra du temps pour récupérer;
en ce qui me concerne , mon mari est parti brutalement le 24 décembre 2010, sans doute une rupture d'anévrisme..
j'ai eu cette sensation de me traîner pendant des mois, tout était difficile ; je me mettais des post-it sur la table , je me faisais des listes des chose à faire, pour ne pas oublier ! épuisée physiquement et même intellectuellement, incapable de me concentrer.
cela fera 16 mois demain, et je peux maintenant mesurer le chemin parcouru; il y a encore beaucoup de 'creux de vagues', mais physiquement j'ai récupéré, et le quotidien est plus facile à gérer.
Prends soin de toi,accorde toi du temps;
et sache que le ciel va s'éclaicir peu à peu; on n'oublie pas;  le manque du compagnon avec qui on a tant partagé est toujours là , mais on apprends peu à peu à s'inventer une autre vie, à apprivoiser le silence dans la maison, à mettre un pied devant l'autre .
n'hésite pas à venir partager
je t'embrasse
marie-claire
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 23 avril 2012 à 17:39:59
Bonjour Nathalie!

Moi aussi, c'est cette phrase qui me touche:

Citer
Je suis de retour au bureau ce matin, avec toujours cet abattement qui m'empêche de faire quoi que ce soit. J'ai l'impression que la moindre tâche me demande des effort surhumains, plus d'énergie, plus de pêche, je suis vidée. Comment remonter physiquement ?

C'est le temps qui fera l'affaire. Et la façon dont tu utiliseras ce temps. Vivre le deuil, c'est bien sûr pleurer, mais je crois, aussi se reconstruire. Parler, écrire... faire sortir notre histoire, la raconter à des "oreilles musclées"! Souvent aidé d'un tiers. Un psy, une personne proche vraiment soutenante.

Mais des fois, c'est trop, trop gros. Les proches ne peuvent pas vivre notre peine.

J'ai un psy qui sait écouter (heureusement!!!), mais aujourd'hui j'ai vu un doc de famille, pour avoir un arrêt de travail et si elle a posé les bonnes questions, fait le bon diagnostic... elle n'était pas capable d'écouter vraiment. Elle m'accueille mal (me dit bonjour à 30 m de distance), me dit au revoir sans me regarder, vite-vite. J'ai pris une demi-heure de son temps... c'était trop.

Mais bon... faudra faire avec.

Donc, trouver les bonnes personnes qui sauront nous soutenir, sans nous faire de mal, c'est difficile, mais il faut persévérer.

Viens jaser avec nous, ça nous fera plaisir de te lire, de te répondre. Je crois, très sincèrement, que plusieurs des personnes qui habitent ce forum savent parler de la mort et de la suite, pour ceux qui restent.

À plus, Caroline xx
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 25 avril 2012 à 21:26:14
J'ai amené ma fille ainée chez le cardiologue aujourd'hui. Comme on ne connait pas la cause du décès de leur père, j'ai préféré faire faire a mes enfants des examens complets. Mon médecin traitant refusait de lui prescrire ces examens "votre mari n'avait rien de particulier, c'est un hasard, vos filles n'ont rien". Incroyable d'entendre un médecin parler de la sorte.

Le cardiologue m'a bien expliqué qu'il y avait des maladies cardiaques génétiques, et qu'il fallait absolument faire ces examens, du fait du décès de mort subite de notre fils, et ensuite de mon mari. L'hôpital qui a été contacté tout de suite après le décès a également refusé de faire des examens (trop cher !!!) ce qui fait que nous ne saurons jamais ce qui a pu se passer.

Ma première fille n'a rien, ce qui ne m'empêche pas d'être angoissée. Je vois la mort partout, et j'ai beaucoup de mal à quitter mes filles. La deuxième est repartie sur Bordeaux, et je ne peux m'empêcher de lui envoyer des textos plusieurs fois par jour. Que me réserve encore la vie, elle a déjà été si dure pour nous. Comment retrouver confiance en cette vie après tant d'épreuves ? Comment ne pas trembler chaque jour en me demandant ce qui va encore me tomber dessus, s'il ne vas pas arriver quelque chose à l'une ou l'autre de mes filles ?
Je n'ai toujours pas été chercher les anti-depresseurs qui m'ont été prescrits, ça me fait peur. Peut-être y arriverais-je sans ?
Bonne soirée à vous
Nathalie

Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Chris-ka le 25 avril 2012 à 21:38:57
Bonsoir Nathalie,

Ton message m'a interpellé car j'ai rendez-vous demain a l'hôpital de cardiologie pour mes filles suite au décès brutal de leur papa. Pour ma part, une autopsie a été faite et c'est le médecin légiste qui m'a indiqué de faire suivre les enfants au niveau cardiaque. Je ne suis pas sûre de ressortir rassurée de cette visite car mon mari, lui même, avait vu un cardiologue la veille de son décès qui lui avait dit qu'il n'y avait aucun problème.

Alors, je suis comme toi, m'inquiete énormément pour mes filles, vais voir si elle respire quand elles dorment un peu plus tard et je crains que cette inquiètude soit désormais mon lot quotidien...

Prends soin de toi
Karine

Titre: Re : Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Nouveau le 26 avril 2012 à 12:31:32
J'ai amené ma fille ainée chez le cardiologue aujourd'hui. Comme on ne connait pas la cause du décès de leur père, j'ai préféré faire faire a mes enfants des examens complets. Mon médecin traitant refusait de lui prescrire ces examens "votre mari n'avait rien de particulier, c'est un hasard, vos filles n'ont rien". Incroyable d'entendre un médecin parler de la sorte.

Le cardiologue m'a bien expliqué qu'il y avait des maladies cardiaques génétiques, et qu'il fallait absolument faire ces examens, du fait du décès de mort subite de notre fils, et ensuite de mon mari. L'hôpital qui a été contacté tout de suite après le décès a également refusé de faire des examens (trop cher !!!) ce qui fait que nous ne saurons jamais ce qui a pu se passer.

Ma première fille n'a rien, ce qui ne m'empêche pas d'être angoissée. Je vois la mort partout, et j'ai beaucoup de mal à quitter mes filles. La deuxième est repartie sur Bordeaux, et je ne peux m'empêcher de lui envoyer des textos plusieurs fois par jour. Que me réserve encore la vie, elle a déjà été si dure pour nous. Comment retrouver confiance en cette vie après tant d'épreuves ? Comment ne pas trembler chaque jour en me demandant ce qui va encore me tomber dessus, s'il ne vas pas arriver quelque chose à l'une ou l'autre de mes filles ?
Je n'ai toujours pas été chercher les anti-depresseurs qui m'ont été prescrits, ça me fait peur. Peut-être y arriverais-je sans ?
Bonne soirée à vous
Nathalie

Bonjour Nathalie,

J'ai votre âge et j'ai moi aussi perdu mon mari subitement il y a trois ans, il a fait un infarctus. Mon médecin veut faire suivre mes fils aussi, il pense que c'est peut-être génétique, pour l'instant ils ont un traitement et font des prises de sang tous les six mois...

On vit un chauchemar, comme vous je me demande quand ça s'arrêtera puisque mon plus jeune fils est devenu schizophrène suite au décès de son père. Je me dis que si je devais subir un nouveau deuil je ne m'en remettrais sûrement pas...

Je n'ai jamais pris de médicaments, le deuil n'est pas une maladie, le chagrin doit s'exprimer, faire du sport, même à petite dose aide à décompresser, à dormir.

Et puis se dire que l'on ne maîtrise rien, que ce qui doit arriver arrive, alors s'en remettre à Dieu ? c'est ce que je fais maintenant, en savourant tous les moments tendres avec mes garçons.

Je pense très fort à vous, un jour la douleur s'efface et restent les bons souvenirs.

Je vous embrasse
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 27 avril 2012 à 09:21:52
Voilà aujourd'hui un mois qu'il est parti. ça me paraît si long, nous n'avions jamais été séparés plus d'une semaine, et si court en même temps. La douleur ne s'est pas apaisée, elle me paraît pire qu'au début. Les coups de fil des amis se font plus espacés, j'ai l'impression que pour eux la page est presque déjà tournée. C'est méchant de dire ça, car ils doivent continuer leur vie en dehors de mon chagrin. Mais je les jalouse tellement.

Moi qui suis quelqu'un de très cartésien, je suis allée voir des sites de "vie après la mort", de prise de contact avec l'au-delà. Je ne me reconnais plus, je me moquais de tout cela il y a encore quelques semaines. Et maintenant, j'essaye de m'accrocher à tout ce qui pourrait me rapprocher de lui. Au fonds de moi, je me dis que je suis complètement ridicule, mais on a tellement besoin de croire en une présence.

J'essaye d'avancer, d'être au bureau, de faire semblant tout le temps, devant mes enfants que je dois rassurer (oui, oui, je vais bien, ne vous inquiétez pas), devant mes amis, devant mes collègues. Je crois que c'est confortable pour l'entourage que l'on fasse semblant, qu'on arrive à empêcher ses crises de larmes. Mais la boule dans le creux de l'estomac est là constamment, qui m'empêche de manger, qui m'empêche de respirer.

Je vous lis régulièrement, dans le journée, le soir. ça fait du bien de voir que l'on est entouré de personnes qui ont vécu la même chose, même si l'on ne se connaît pas, et en même temps ça me fait mal de voir que tant de gens souffrent du même mal : l'absence de l'autre et que certains n'ont toujours pas réussi à en "guérir", même des mois après.

Cette nuit, il est venu hanter mes rêves. C'est la première fois depuis qu'il est parti que je le ressens aussi fortement et que je l'entends parler. Il était revenu, sachant ce qui lui était arrivé, et me disait que tout pouvait recommencer de nouveau, qu'il fallait que je m'habitue à son absence. Il refusait d'aller voir le médecin pour se faire faire des examens. Je me suis réveillée en sursaut, et n'ai pas refermé l'oeil de la nuit. J'ai peur au fil du temps d'oublier sa voix, ses mimiques, ses intonations....

A qui puis-je raconter tout ça à part à vous. Quel ami, même le meilleur, acceptera de m'écouter évoquer mes rêves  et mes soucis ?

Merci de  m'écouter, et merci pour vos écrits

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Thierry91 le 27 avril 2012 à 09:34:49
Nathalie,

Comme je comprends tes propos, je vis exactement les mêmes émotions. Par contre je ne recherche pas pour l'instant des ouvrages sur l'après, je reste complètement plongé dans mes souvenirs, peut être qu'un peu plus tard j'en ressentirai le besoin.
J'attends des signes d'elle et j'en ai reçu un Lundi soir, un soir où j'étais très mal
Allongé sur le canapé, j'ai sorti mon portable de ma poche qui s'est ouvert sur un message. Je me suis dit: Tiens un nouveau texto que je n'ai pas lu. C'était un texto de ma puce qui remontait au temps de son début d'hospitalisation de Janvier et qui disait:
Ce soir, j'ai le moral, bonne nuit mon amour.
Comment s'est il trouvé ouvert comme ça parmi tant d'autres ? Comme j'aurai aimé lui répondre à nouveau.
Sinon, je suis comme toi, je me traine , ne mange plus , j'ai perdu 11 kilos en 5 semaines , je n'ai gout à rien sauf au sport, ça me sort de cette maison que je ne supporte plus et m'empêche pendant quelques heures de faire un peu le vide.

Je t'embrasse et te souhaite de passer une journée convenable.

Thierry
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: poupou le 27 avril 2012 à 09:42:48
bjr,

J'aurais aimé que mon Amour s'éteigne auprès de moi et peut être le spectateur de sa nouvelle vie... Il en a été autrement et cela me ronge. Je t'envoie tout l'amour qui puisse adoucir tes peines.
@ bientôt
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Marina Saboya le 27 avril 2012 à 10:48:46
Bonjour Nathalie,

Chacun de tes paraphes m’interpelle.

Un mois aujourd’hui, oui, c’est si court et si long. La douleur ne peux pas s’apaiser en si peu de temps et elle te parait encore plus forte parce qu’autour de toi, la vie des autres a repris, presque comme s’il ne s’était rien passé, sauf pour toi.
Ils tournent la page d’un livre qui n’est pas le leur, et planquent soigneusement ce qui peut leur rappeler qu’ils sont humains et que ce qui t’arrive peut leur arriver aussi.
Cela accentue ta solitude, car tu n’as pas d’interlocuteur pour exprimer ton mal-être, ton chagrin.
Je ne sais plus qui a dit : La consolation, ce n’est pas parler, c’est écouter.

En ce qui me concerne, j’ai toujours porté un grand intérêt à ce que je ne comprenais pas et à ce qui ne s’expliquait pas, la foi, l’au-delà, les signes, les messages… mais j’y applique aussi un peu trop de « terre à terre » et donc, je doute sans cesse.
Pierre était lui, très cartésien et tant qu’il était avec moi, je profitais de mon bonheur avec discrétion. Ce n’est qu’il a peu de temps, 3 ou 4 mois, que je me suis replongée dans ce milieu de l’ésotérisme. J’y vais sur la pointe des pieds. Pas question (pour l’instant, même si je suis tentée) de rencontrer voyantes et médiums mais les expériences des autres me passionnent.
Je ne vois rien de ridicule à cette quête qui peut apporter un peu de soulagement. Pour moi, peu importe le moyen de trouver un peu de réconfort, que ce soit en apprenant à danser la salsa, en partant en Afrique s’occuper d’enfants abandonner, de chanter dans une chorale, de donner son temps aux restaurants du cœur… Egoïste ou généreux, cette recherche est légitime dans notre vie bouleversée et c’est une reconstruction qui aboutira plus tard, peut-être, à tout autre chose.
Il est donc venu cette nuit, te dire que tu devais t’habituer. Je dirais que lui-même est encore plongé dans le « médical », et qu’il doit s’habituer à ne plus en avoir besoin. Interprétation personnelle et j’en vois qui haussent les épaules !

Nous sommes tous sur ce chemin chaotique et brulant. Nous avançons, parfois nous nous écroulons, une ou plusieurs mains se tendent, nous repartons, nous réapprenons tout. Et nous découvrons quelque chose de rare dans ce monde de fou : la solidarité.

Je ne suis pas sûre que l’on « guérisse », comme tu le dis, je crois que l’on s’habitue à vivre avec une blessure douloureuse et parfois, souvent même à vif, une blessure qui reste la preuve de cet Amour que nous avons vécu et vivons encore malgré la mort.
Le fameux « jusqu’à ce que la mort nous sépare » en prend un sérieux coup ! Non, la mort nous a séparés, mais l’Amour reste. Eternellement et ce même si vous les plus jeunes, refaites  votre vie, ce que je souhaite ardemment, même si un nouveau compagnon, digne de votre amour vous guide de nouveau, vous serez toujours riches de tout l’amour que vous avez emmagasiné. Et c’est même peut-être pour cela que vous serez capable d’aimer bien, d’aimer fort et d’aimer grand, d’aimer à nouveau.

Un petit conseil, si tu me l’autorise : Cesse de faire semblant. Rassurer tes enfants, bien sur mais pleure aussi devant eux en parlant de leur père. Les plus grands en ont peut-être besoin. Répondre, non, je ne vais pas bien à tes collègues et tes amis. Comment voulez vous que j’aille bien ? Ne protège pas ton entourage, protèges toi. Ils vont te répondre : N’hésites pas, si je peux faire quelque chose ?
Et bien oui, tiens, viens m’aider à remplir les papiers de fou que je dois envoyer partout. Viens m’aider à ranger ou trier les affaires de Fabrice. Occupes toi des enfants samedi. Accompagnes moi au cimetière. Viens à la réunion des parents d’élèves avec moi.
Viens et assieds toi, en silence, laisses moi parler et pleurer et ne me dis pas que cela va aller mieux, je le sais mais ne veux pas y croire, pas maintenant, c’est trop tôt…

Je t’embrasse Nathalie.

Marina
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Marina Saboya le 27 avril 2012 à 10:57:10
Thierry,

Oh ! Quel beau message que ce texto.
J’en suis toute émue.

Comme chaque fois, ces messages semblent dire : Moi, je vais bien, toi, il faut te ressaisir. Alors Thierry, écoutes ta Puce, n’abandonnes pas, lances toi dans le sport si c’est un bon exutoire mais il te faut manger pour que ton corps tienne le coup.

Je t’embrasse Thierry, cette journée… avec une pluie battante, t’attend.
Bon, pas de vélo, mais avec un bon KWay…

Marina
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 27 avril 2012 à 14:16:56
Juste un petit mot pour vous souhaiter un "bon" WE. L'approche du WE est terrible, mais je pars avec ma fille ainée, retrouver la "petite". Elle est sur Bordeaux, partie faire des études pour devenir oenologue. Elle est mal, si mal, si loin de nous. Mais je lui ai demandé de s'accrocher à ses études qu'elle aime tant. Elle m'a répondu qu'elle ferait tout pour que son père soit fier d'elle.

Nous parlons beaucoup ici de notre chagrin, mais nos enfants, même s'ils sont grands (27 et 19 ans) souffrent terriblement. Je me sens tellement impuissante pour elles. La petite qui est à Bordeaux, se retrouve seule, elle me dit que ses copines de classe lui demandent d'arrêter de faire la gueule (!!!), et tout ceci juste un mois après la mort de son papa qu'elle adorait. J'aimerais bien rester quelque temps avec elle, mais mon ainée qui est près de moi serait seule de son côté. Comment se partager en deux ?

Je vais profiter d'elles deux pendant 4 petits jours avant de reprendre le travail. Comme il n'y a aucune connexion dans notre village, vos messages vont me manquer, ils m'aident tellement.

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 27 avril 2012 à 20:12:13
Ah... Quenouille, ces jeunes sont d'une inconscience. C'est si dur d'entendre ça!

Je me souviens que lorsque Lou avait dit à ses amis que son papa était décédé quelques jours auparavant (elle n'avait que 7 ans, bien sûr), les garçons avaient ri et lui avaient dit qu'elle était menteuse.

J'ai moi-même été sonnée de comprendre la réalité de "l'autre monde".

Bonne fin de semaine avec tes grands!

Caroline xx

Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 01 mai 2012 à 21:58:29
Me voila de retour seule dans ma maison ce soir, après 4 jours passés avec mes filles. 4 jours difficiles à nous retrouver dans notre petite maison, à essayer de retrouver un peu de sérénité, à être présente pour mes enfants (c'est plutot elles qui sont présentes pour moi) à nous consoler mutuellement, à parler tout le temps de leur papa. La pluie n'a pas arrangé notre moral.

J'ai réussi à sortir me promener toute seule, à aller dans un bois ou nous avions coupé des arbres au 11 novembre, l'avions entassé pour qu'il sèche pour nous chauffer l'hiver prochain. Je me suis assise sur une souche, et j'ai pleuré, j'ai crié, j'ai attendu un signe, mais rien, absolument rien. Je me sentais si seule, à pleurer sur ce que nous ne vivrons pas, sur nos projets abandonnés d'un coup.

Ce soit, nous aurions dû aterrir aux Antilles, petite semaine offerte pour mes 50 ans, et me voilà seule avec le chat pour seule compagnie.

Tous nos amis se sont mis d'accord pour finir les travaux de notre maison. Nous avons eu une "réunion de chantier" pour définir ce qu'il y avait à faire. Mais je me sentais tellement déplacée, ce n'est pas moi qui aurait dû être là, ce n'est pas à moi de prendre seule de telles décisions. C'était lui qui faisait tout ça, moi je m'occupais de la déco. Les travaux, c'était son domaine, et il aimait tellement ça. Mais nos amis ont tellement envie de finir ce qu'il a commencé, ils sont tellement gentils !!!

Il fallait que je parle ce soir, je me sens tellement seule. J'essaye de ne pas pleurer, mais c'est tellement dur. 5 semaines aujourd'hui qu'il est parti, je compte les jours et n'arrive toujours pas à réaliser.

Bonne nuit à vous

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Chris-ka le 01 mai 2012 à 22:25:19
Bonsoir Nathalie,

Beaucoup de tristesse ces derniers jours mais aussi des amis qui sont présents pour toi, alors c'est ce qu'il faut retenir !

D'ailleurs, si tes amis sont disponibles, moi aussi, j'ai des travaux dans mon appartement entamés par mon mari mais alors la, personne ne s'est proposé pour les terminer !!!!

Bises
Karine
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: suzy le 01 mai 2012 à 22:43:49
Chère Nathalie,
Quand je te lis, j'ai l'impression d'être projetée un peu plus de 2 ans en arrière, juste quelques semaines après le tsunami qui avait ravagé ma vie...C'est tellement horrible quand on avait plein de projets et, qu'en une fraction de seconde, tout explose!!
Plus de soirée d'anniversaire pour lui ( il est décédé 2 jours avant ses 52 ans!) Plus de réveillon de Nouvel-An ( nous venions de réserver pour notre réveillon 2009-2010 et nous nous réjouissions comme des fous!); A annuler également: la croisière que nous venions de réserver pour l'été 2010...Qu'est-ce que j'en ai pleuré sur ces projets inachevés...! Et qu'est-ce que je souffre encore par moments lorsque je pense que tout ce que j'aimais vivre avec lui ( week-end en amoureux, marches dans la nature, balades en vélo, petits jeux le soir, au coin du feu...), je ne le vivrai PLUS JAMAIS...
Moi-aussi, je me retrouve souvent seule dans ma maison avec mon chat, et parfois le silence environnant me donne envie de hurler...
Je vois que tu es entourée par beaucoup de bons amis et je suis contente pour toi. Garde-les bien ces amis, ils sont précieux...
Moi-aussi, j'ai des amis merveilleux. Même après 2 ans et demi, je sais que si j'ai un problème, je peux les appeler quand je veux, ils sont toujours là, prêts à me rendre service. Par exemple, je vais faire une grande fête à l'occasion de mon départ en Afrique ( tu as peut-être lu mes projets sur un autre fil) dimanche prochain. Nous nous sommes réunis pour l'organisation et finalement, moi, je n'aurai rien à faire si ce n'est recevoir les invités! Mes amis vont se charger des courses, de mettre en place les tables, de gérer les grillades, le four à pizza, les boissons...Il faut dire que mon amour et moi, on en a fait tellement de ces fêtes dans notre maison...
Je sens que tous nos amis veulent vraiment lui rendre un hommage par cette dernière fête dans notre maison...Et ça me touche infiniment...
Mais revenons à toi chère Nathalie: 5 semaines que ton amour t'a quittée...c'était hier...Tu es tout au début du chemin. Tu ne dois pas te sentir déplacée lors des " réunions de chantier" avec tes amis. Bien sûr que tu ne peux t'empêcher de te dire que c'est LUI qui devrait être là, que c'est LUI qui devrait prendre les décisions, mais que veux-tu...Maintenant, les rôles seront inversés...Il faudra que tu apprennes à faire ce qu'il avait l'habitude de faire et que tu ne faisais jamais...Et tu verras, tu y arriveras très bien. Et si tu sais écouter la petite voix qui résonnera au fond de ton coeur, tu entendras sûrement la voix de ton amour qui te dictera ce que tu dois faire...
Aie confiance...Il ne sera jamais loin de toi...si tu veux bien y croire...
Je t'embrasse très fort
Suzy
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 02 mai 2012 à 00:38:53
Bonsoir Nathalie, ici au Québec,il est 18H30.

C'est vrai, 5 semaines c'est terriblement récent. Ton amour, ton être cher, ton conjoint, ce travailleur du quotidien, cet homme qui t'accompagnait depuis toutes ces années! Il n'est plus là!

Demain sera mieux, certes, et demain sera un peu moins difficile, c'est sûr!

Je m'entends, aujourd'hui, après 2 ans. Même mots, même activités:

Citer
J'essaye d'avancer, d'être au bureau, de faire semblant tout le temps, devant mes enfants que je dois rassurer (oui, oui, je vais bien, ne vous inquiétez pas), devant mes amis, devant mes collègues. Je crois que c'est confortable pour l'entourage que l'on fasse semblant, qu'on arrive à empêcher ses crises de larmes. Mais la boule dans le creux de l'estomac est là constamment, qui m'empêche de manger, qui m'empêche de respirer.

Toi, ça te rassure aussi de retourner vers les collègues (qui ne sauront pas te soutenir, sauf exception) parce que en ce moment, tu es dans le vide, tu ne sais pas ce qu'il faut faire quand l'amoureux... ne reviendra jamais, jamais.

Ma petite fille de 9 ans m'a dit, naïvement, voilà 2 semaines:

"Maman, tu sais pourquoi je ne t'ai jamais demandé si papa allait revenir? Parce que j'ai compris qu'il ne reviendrait jamais".

Elle avait vu le corps, lui avait touché, avait dit "Maman, c'est dégueulasse!" parce que réfrigéré... C'était son choix de le voir, je l'avais préparée: "Ton papa ne bougera plus, ton papa va être froid, ton papa aura peut-être les yeux ouverts....". Elle voulait quand même, on avait apporté des pissenlits, la première fleur du printemps, en ville. Elle voulait le prendre en photo, lui couper des cheveux...

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J'ai une question: crois-tu que tu aurais besoin d'un soutien professionnel pour que cette boule dans ta gorge te fasse croire que tu ne peux plus continuer? Peux-tu recevoir du soutien, pour pleurer vraiment, pour vivre cette peine qui ne semble pas avoir de fin, mais qui sera apaisée avec le temps?

Pour que tu sois soutenue, regardée, dans ta détresse?

Ça m'a pris deux ans à comprendre que vivre mon deuil, ça voulait dire: pleurer, répéter mon histoire, penser à lui, ne pas oublier, faire des gestes juste pour moi, peut-être pour lui, recevoir un appui professionnel rempli de compassion. Et prendre le temps. Et que je l'ai entendu ça! Pourquoi, je ne comprenais pas!!! Prendre le temps de quoi?

Je n'étais pas prête, voilà tout.

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Une dernière chose: après la mort, on reste à la fois la même personne, avec notre corps, nos valeurs de base, mais on devient aussi un autre humain. On se transforme. À la différence d'autres personnes qui ne vivent pas un deuil "quand c'est pas le temps", qui eux aussi se transforment lentement, nous se voit obligé de vivre tout ça, sans notre consentement, en accéléré. On "mature" plus vite que le reste, et le "gap", soit le trou entre nous et les autres est énorme.

Voilà pourquoi on a besoin d'un soutien autre que le cercle d'amis, de collègues et de la famille qui nous entoure, à moins que ce soit des personnes qui comprennent vraiment - qui l'ont vécu.

Je t'embrasse et je sais  qu'aujourd'hui tu auras des moments de peine, mais aussi d'apaisement, même si c'est juste quelques minutes, comme chante Souchon "C"est déjà ça". Et c'est bien.

Tu as droit à un peu de soleil, de chaleur, de petites joies, même s'il est mort.

Caroline xx
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 02 mai 2012 à 16:49:58
Je suis au bureau, heureusement seule devant mon ordinateur, et me passe en boucle des photos. Je suis mal, très mal. Sur toutes les photos, il rit, il fait des grimaces, il vit, il me prend dans ses bras. Et je réalise encore plus durement qu'il n'est plus là. J'ai envie de parler de lui, mais à qui. Mes collègues sont toute jeune, l'une est enceinte et n'a pas envie d'entendre des choses tristes, normal. Mes filles, je ne veux pas raviver leur chagrin. Ecrire, je le fais tous les soirs, mais je me sens si seule. Il me manque tellement. C'était un homme gai, qui avait de l'humour, qui juste en me serrant dans ses bras il arrivait à me rassurer, à ôter les problèmes de la journée. Il restait charmeur, même après tant d'années passées ensemble. Les copines de mes filles le traitaient de "beau gosse". Nous avions 8 ans de différence, mais ça ne se voyait pas. Et en même temps, il se fichait complètement de son aspect, c'était une vrai galère pour l'amener en ville pour s'habiller. Quand nous étions dans notre maison du Limousin, il était toujours habillé en jeans déchirés, en vieux sweat, à courir les rivières à truites, ou les coins à champignons.

Je disais à mes filles ce WE que je n'arrive plus à lui trouver de défauts, et pourtant, comme tout le monde il en avait. Il n'y a que les bons souvenirs qui surgissent, les bons moments passés ensemble, les voyages que nous avons faits. Les engueulades n'arrivent plus jusqu'à mon cerveau, et pourtant, il y en a eu. Mais les réconciliations étaient si agréables.

Je ne devrais pas regarder ces photos, je sais que ça va me faire mal. Mais je ne peux pas m'en empêcher, et je pleure sur ce bonheur perdu, et surtout sur ce qu'aurait dû être notre vie, sur notre avenir que nous voyions ensemble. Nous nous voyions vieillir ensemble, mais en même temps je ne me suis jamais vue petite vieille auprès de lui... J'ai l'impression de ressasser toujours les mêmes choses mais il n'y a qu'ici que je peux parler de lui librement. ça me soulage, même si vous ne le connaissiez pas, j'en ai besoin.

J'avais l'impression d'aller à peu près bien ce matin. J'ai fait de l'aquarelle avec deux amis, nous avons parlé de tout et de rien. J'avais juste l'ombre de Fabrice qui planait derrière moi en me disant "c'est pas mal". Tant qu'ils ont été là, ça a été. Mais dès que j'ai refermé la porte de la maison, ça n'a plus été du tout. Je ne supporte pas la solitude, le silence de la maison, le fait de me manger seule. Je n'arrive pas à reprendre le poids que j'ai perdu. Lui qui aimait les rondeurs, il me trouverait horrible.

La télé ou la radio sont toujours allumées, alors que je ne regardais que rarement la télé, toujours un livre à la main. Les livres, je n'arrive plus à me concentrer dessus. Alors que la télé fait un bruit de fonds qui me fait me sentir moins seule.

Je voudrais être plus vieille d'un an au moins, pour ressentir ce mieux-être dont vous parlez. Je sais que c'est un passage obligé, mais j'ai l'impression que jamais je n'irais mieux, je l'aimais trop, j'ai trop perdu en le perdant, et mes enfants aussi.

J'espère ne pas vous lasser, j'ai besoin de parler, d'écrire, d'être écoutée, et malheureusement il n'y a que vous qui puissiez comprendre ce que je ressens. Je n'ai toujours pas été chercher les anti-dépresseurs, j'essaye de tenir sans. Juste des somnifères qui n'arrivent à me faire dormir qu'environ 3 h par nuit. Je retourne voir la psy dans 15 jours. Arrivera t-elle à m'apporter quelque chose ? Je ne sais pas. Je suis épuisée physiquement et moralement. Creux de la vague cet après-midi, j'espère remonter un peu à la surface demain.

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Marina Saboya le 02 mai 2012 à 17:34:43
Je suis au bureau, mais chez moi, mon ordi allumé comme toujours.
Je m’étais dit que je m’éloignerais un peu du forum, car je vois un peu la vie en gris ces derniers jours. Mais non, je ne peux pas. Je ne peux pas te laisser pleurer comme cela Nathalie. Je sais trop ce que c’est.
Chacune de tes réflexions me ramène à mes propres sentiments.

J’ai 22 mois de solitude derrière moi, et tout est parfaitement net dans ma tête.

J’ai presque l’impression que tu décris Pierre, 11 ans de plus que moi, jean et tee-shirt usés à la campagne, charmeur, et si loin de le sentir, toujours souriant, riant, faisant des grimaces sur les photos…

C’est, je crois, le plus dur de regarder les photos. J’ai mis du temps et en même temps cela me semblait urgent et obligatoire, cela entrainait des flots de larmes, et je continuais. Ma sœur me disait : Tu ne devrais pas. Mais si, il le fallait et aujourd’hui encore, j’ai un petit millier de photos en boucle aussi sur mon ordi.

Dans ce cas, je crois que se faire mal, fais du bien. Car à force de pleurer, de les voir et revoir, on s’apaise, on s’épuise.
Le bonheur n’est pas perdu. Il est fixé sur du papier et à jamais dans ton cœur. Tu as raison de ressasser, de raconter, d’écrire, de parler de lui, de vous, et du passé qui va finir par, un jour te faire plus sourire que pleurer.
Mais c’est trop tôt.
Tu iras mieux, c’est sûr. Il ne te manquera peut-être pas moins, mais tu auras admis cette absence. On n’aime jamais trop. On aime, ou on n’aime pas. Et quand on aime on finit par souffrir, l’un va toujours de paire avec l’autre. Nous le savons dès le premier jour et nous en acceptons l’augure.

Tu as vécu de telles épreuves Nathalie que le départ de Fabrice fait remonter tout cela à la surface et accentue ton désespoir. Et puis, cela fait si peu de temps.

Je ne peux que te tendre une main virtuelle, t’ouvrir les bras pour te consoler et te dire que chaque jour est une petite victoire sur la vie.
Laisses toi le temps, un jour bien, un jour moins bien, une accalmie, une tempête, ne retiens pas tes pleurs, continue d’écrire, de parler, de venir sur le forum. Nous t’écoutons, nous savons.

Je t’embrasse fort, Nathalie, tiens bon, tu n’es pas seule.

Marina
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 02 mai 2012 à 18:51:12
Tu fais tout bien, Nathalie, c'est exactement ce qui te fera passer de la peine innommable à un peu d'apaisement:

Citer
Je ne devrais pas regarder ces photos, je sais que ça va me faire mal. Mais je ne peux pas m'en empêcher, et je pleure sur ce bonheur perdu, et surtout sur ce qu'aurait dû être notre vie, sur notre avenir que nous voyions ensemble.

Citer
j'ai besoin de parler, d'écrire, d'être écoutée, et malheureusement il n'y a que vous qui puissiez comprendre ce que je ressens. Je n'ai toujours pas été chercher les anti-dépresseurs, j'essaye de tenir sans. Juste des somnifères qui n'arrivent à me faire dormir qu'environ 3 h par nuit. Je retourne voir la psy dans 15 jours. Arrivera t-elle à m'apporter quelque chose ?

Oui, oui, c'est ça qu'il faut faire et oui, c'est souffrant. Ne pas l'avoir fait, voilà deux ans, m'oblige à le faire maintenant.

Je ne croyais pas qu'il fallait regarder les photos, les vidéos, lire ses lettres, pleurer, pleurer, être fragile... Avoir le sentiment de ne plus contrôler, de sauter dans le vide.

Le vide de moi-même, seule.

Seule mais avec un soutien. Il faut trouver ce soutien qui te regardera avec compassion, avec douceur, qui te fera pleurer, parler. Quitte à payer. Ce psy que tu vas voir, dans 15 jours, tu dois sentir qu'il sera bon pour toi.

À plus, Nathalie, je te souhaite une bonne nuit de sommeil réparateur, pas juste 3 heures, ce n'est pas assez pour que ton corps mental et physique récupère.

Courage!!!

Caroline xx
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 02 mai 2012 à 19:25:39
Chère, chère Marina,

Bien sûr, on vient sur ce site, en détresse, et on espère le quitter, en espérant le faire lorsqu'on sera apaisés.

Tu es d'une grande aide ici. Pour moi, tu es la plus spéciale, tu as été la première à me tenir la main de la manière dont j'avais besoin. J'ai pu "déposer" mes valises, grâce à tes mots. J'étais certainement plus prête que voilà deux ans, mais c'est toi qui as fait le geste, la première, puis après, Yohann.

Je ne pourrai jamais t'oublier, ton histoire, que j'ai relue, ta peine, tout l'amour que tu as eu pour Pierre. Ton Pierre est vivant dans ton coeur, mais aussi dans mon esprit.

Si tu quittes, tu pourras rédiger un post en ce sens? Sinon, c'est vrai, je me ferai du souci, malgré que ça fasse si peu de temps que je "squat" ici.

Je pars pour Montréal, voir ma mère et acheter des armoires chez IKÉA, je reviendrai jeudi soir.

Je t'embrasse et te souhaite bonne soirée.

Amitiés, Caroline xx

Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Claudahoa le 02 mai 2012 à 21:31:20
Bonsoir Nathalie,Caroline et ceux qui sont là,

Pour ma part j'ai mis plusieurs photos de ma fille dans le salon,le bureau et ma chambre mais j'ai toujours mis au moins une photo de chacun de mes enfants car pour moi c'est important vu qu'ils ont quitté le domicile.
Au début j'avais ma Loulou sur ma table de nuit et en face de mon lit,j'ai enlevé celle d'en face parce qu'elle me faisait trop souffrir.
Tous les soirs je regardais ses dernières photos et messages sur son portable et son ordinateur,chaque fois je pleurais toutes les larmes de mon corps.Le premier octobre nous nous sommes faits cambrioler et on nous a volé son téléphone et son ordinateur,j'ai hurlé,j'ai sombré davantage.Ma fille aînée m'a dit un jour"Maman c'est Loulou qui a sûrement voulu cela pour que tu dormes davantage!!"Alors je m'en suis fait une raison et je suis obligée d'avouer que je dors mieux même si certaines nuits sont bien longues à vivre ou remplies de cauchemars.
Je parle à ma fille à travers un olivier , certains me prendront pour une illuminée mais elle me répond et souvent seul cet arbre bouge!
Je sais que je la reverrai car un jour elle m'avait envoyé un sms pour me dire" maman il faudra que l'on discute" et elle est partie avant.
J'avais envie de vous écrire tout cela espérant apporter une maigre contribution à vos chagrins à tous.

Tendres bises à tous
Claudia
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Marina Saboya le 02 mai 2012 à 21:47:28
Claudia,

Aucun de nous ne te prendra pour une « illuminée » et ceux qui le ferait n’auraient pas leur place ici.
Tous les moyens sont bons pour soulager une douleur sans nom.
Photos, messages, SMS …

J’avoue que je suis d’accord avec ta fille ainée, sans doute la lecture répétée de ses SMS et autres messages te faisait plus de mal que de bien, et oui, ta Loulou a, pourquoi pas, guidé la main des voleurs.

Et oui, encore, tu la reverras, pour que vous puissiez termine cette discussion. J’en suis sûre aussi.

Nous avons encore tant de choses à apprendre sur l’autre monde…

Tendresses, Claudia.

Marina
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Claudahoa le 02 mai 2012 à 23:14:53
Merci Marina pour tes mots qui me touchent à chaque fois,comme tu es chaleureuse et tolérante,je me sens bien sur ce forum,je me sens en bonne compagnie.
Bonne nuit à toi et tendres bises
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 03 mai 2012 à 09:32:19
Ce matin, j'ai enfin eu le courage de changer le linge de lit. ça a été un déchirement d'ôter le drap et la housse de couette dans lesquels nous avions dormi ensemble une dernière fois. J'ai juste gardé la taie d'oreiller qui porte encore son odeur.

Le médecin que j'ai vu hier soir m'a convaincue de prendre des anti-depresseurs. Il m'a dit qu'il en allait de ma santé morale, et physique également, que quand je serais complètement tombée au fond du trou (j'ai déjà l'impression de l'être) je n'arriverais plus à remonter et que mes filles seraient impuissantes à me sortir de là. Le physique est aussi mauvais que le moral : j'ai beaucoup trop maigri, j'ai le dos totalement bloqué, les mains qui tremblent, plus d'autres problèmes typiquement féminins qui ont surgi. Donc ce matin, j'ai pris cette petite pilule qui est sensée m'apporter un peu de calme. ça me fait un peu peur, mais en même temps, je ne veux pas que mes filles soient encore plus mal de voir leur maman se laisser dériver.

Aujourd'hui je me suis donné comme objectif d'avancer dans mon travail, de traiter au moins un dossier de client, et de pointer la comptabilité. Je vais essayer de m'y tenir, mais au bout d'un moment, je n'ai plus de force pour continuer.

Merci de vos messages de soutien, c'est tellement réconfortant.

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Claudahoa le 03 mai 2012 à 09:33:31
Bonjour Yohann,

Comme j'aimerais me retrouver aussi sereine que toi malheureusement plus de 10 mois que ma fille est morte, je n'ai pas le sentiment d'avancer,toujours la colère qui alterne avec la mélancolie.Il n'y a que sur ce forum que je me sens comprise car dans mon entourage tout le monde me dit d'aller de l'avant,de réagir alors que je ne tiens debout que grâce aux médicaments.Seuls mes enfants sont au diapason avec moi mais j'essaye de leur montrer que je vais bien et cela m'épuise davantage.
Bonne journée à toi.

Tendresse
Claudia
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Claudahoa le 03 mai 2012 à 09:45:04
Bonjour Nathalie,

Je pense que tu as bien fait d'écouter le médecin,moi aussi pendant des mois j'ai refusé de prendre des médicaments mais je ne pouvais plus survivre sans et en plus j'étais devenue beaucoup trop suicidaire!Depuis je dors mieux,je mange mieux et je reste en vie pour mes enfants , dans un premier temps cela suffit!
Tu es courageuse de travailler moi j'ai essayé mais je n'ai pas pu continuer,je ne sais plus quoi faire de ma vie alors comme me dit mon médecin je verrai quand j'irai mieux!!
Je te souhaite d'avoir la force de traiter ton dossier et faire ta comptabilité.

Tendres bises
Claudia
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 03 mai 2012 à 17:02:34
Je m'étais fixé de petits objectifs pour cette journée : traiter un dossier client en totalité et faire la compta. Et bien, c'est fait. Difficilement certes, ça m'a pris une journée là ou d'habitude j'aurai mis une matinée, mais c'est une petite victoire sur cette lassitude, cette intense fatigue qui me submergent. J'ai demandé à ma fille de faire pareil pour ses cours, car elle a beaucoup de mal non seulement à écouter les profs dans des matières inconnues pour elle (viticulture, oenologie) mais à travailler le soir chez elle. Je lui ai dit de se fixer de tous petits buts, et d'essayer de s'y tenir. Peut-être que progressivement nous arriverons à retrouver une capacité à faire des choses, à maintenir notre attention, à se concentrer.

C'est une bien mince victoire, mais je suis contente d'avoir réussi. ça ne m'a pas empêché de cogiter toute la journée, de penser à lui, et d'épuiser mon cerveau...

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: elo73 le 03 mai 2012 à 17:15:22
Bonjour Nathalie,

Oserais-je dire félicitation, bah aller ca ne mange pas de pain et ca fait plaisir.

Et oui le deuil c'est fatiguant, ca pompe toute notre énergie et oui du coup un petit dossier c'est des fois une petite victoire. J'ai un job très prenant et j'avais l'habitude de faire beaucoup, beaucoup de chose et là j ai l'impression de me noyer dans un verre d'eau. Je viens tout juste à peine de rattraper mes trois semaines d'arrêt. Alors je me dis que ce qu'il sera fait est fait et le reste bah...

Bonne fin de journée
Elodie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: bébelle le 08 mai 2012 à 00:07:07
bonjour, je suis nouvelle sur se site. Cela fait plusieurs fois que je vous lis tous. Moi j'ai perdu mon mari le 22 août 2011 suite à un cancer. Cela a duré un an. Mon mari a lutté jusqu'au bout. C'était un battant. C'était plutôt lui qui me remontait le moral. A chaque fois, que je pleurais il me disait "arrête de pleurer ca va aller". Mais la maladie a pris le déçu. Je l'ai aidé comme j'ai pu. Je lui ai fait les soins, la toilette car il ne voulait pas que cela soit fait par une infirmière., je l'aidais à se mettre dans son lit car il ne pouvait plus le faire lui même car des cellules cancéreuses avaient atteints sa colonne vertébrale. Il n'avait que 46 ans. Il disait en riant à la cancérologue que je passais mon diplôme d'aide soignante. J'ai tout fait moi-même : les courses, l'emmener aux consultations, m'occuper de notre fils de 8 ans, le travail. Car il fallait continuer à travailler qui nous aurait aidé financièrement. Personne ! Pendant la maladie de mon mari, la famille s'était mobiliser. Après le décès également. Mais là, cela fait 7 mois que mon mari nous a quittait et j'ai l'impression que la belle-famille s'éloigne.. Je me dis mais moi je suis encore là avec mon fils. Pourquoi cette attitude ! ils sont déjà oublié ils passent à autre chose. Ces gens là n'ont pas de coeur. Ils sont égoïstes. Je ne leur souhaite pas qu'ils se trouvent dans la même situation que la notre. Car il faut le vivre.e
Comme le dit bien  Mamita : " je veux ce matin envoyer des pensées chaleureuses à tous ceux qui se retrouvent seuls (es)... les jours fériés, la douleur de l'absence est encore plus forte.

Alors vivez au mieux ce dimanche, ces premiers jours de mais ... pensez à vous, dorlotez-vous, aimez vous.

Bien affectueusement

Moi j'aurai envie de rencontrer des gens ds la même situation que la notre. Des gens qui comprennent notre douleur d'avoir perdu
un mari, un papa.
Bien affectueusement sabelle 91

Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 08 mai 2012 à 03:30:26
Bonjour Sabelle,

Que de douleur, de souffrance, en effet. Moi, c'est ma famille qui n'a pas été présente, en tout cas, à peu près pas.

Je viens ici pour comprendre, voir s'il existe des gens dans des situations semblables et oui... je le vois bien: la mort déstabilise et elle permet de savoir qui peut maintenant faire partie des gens sur lesquels on peut compter ou non.

Tout le temps, l'énergie, l'engagement que tu as donné à ton mari est re-mar-qua-ble. Tu as été tellement courageuse! J'ai vécu la même chose, ma fille avait 7 ans (mon mari avait le cancer du poumon avec métastases aussi) et je travaillais aussi. Ce que je ne faisais pas, c'était le laver et m'occuper de son corps. Par contre, j'ai toujours été présente aux séances de chimio, je courrais les pharmacies, essayant de comprendre comment on doit choisir la morphine (quelle dose), pour que la douleur s'en aille.

C'est si difficile. Rester seul avec cette souffrance, c'est pas bon du tout. Tu as rencontré une personne qui t'a soutenue pour de vrai?

Je t'embrasse et te souhaite d'avoir autant de courage pour toi et ton fils que pour ton mari: tu le mérites tellement! Tu habites la France?

Caroline xx
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 08 mai 2012 à 09:25:14
Gros creux de vague aujourd'hui. j'ai passé 3 jours à Bordeaux avec ma fille (examens cardio) et pendant trois jours je ne me suis pas sentie à ma place. Certes, j'étais avec ma fille, nous avons visité la ville, fait des balades, mais dans ma tête j'étais seule. Je ne sais comment l'expliquer, il me manquait quelque chose. Dans le train, sur le quai de la gare, je me demandais ce que je faisais là. je me suis éveillée ce matin dans cette maison vide, et le chagrin est venue m'envahir comme une énorme vague qui submerge tout. Je suis seule, définitivement seule, et je n'imagine absolument pas les prochaines années. Quels buts, quels projets, comment arriver à envisager quelque chose sans lui ?

Je dois tenir pour mes filles qui souffrent aussi, mais je n'ai plus le courage. Cela fait 6 semaines que je tiens, et aujourd'hui, je craque. Poourquoi continuer à vivre ainsi, quel intérêt quand on n'a plus d'amour à donner, à part à ses enfants. Je sais que c'est important pour elles que je les soutienne, mais c'est tellement dur. Il me manque tellement, je le cherche partout, je me traine dans la maison alors que j'ai plein de choses à faire.

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: HIRONDELLE le 08 mai 2012 à 09:59:05
bonjour Sabelle

Bienvenue sur ce forum qui nous réunit dans la souffrance mais aussi dans l'espoir de "remonter la pente" pour eux qui étaient si optimistes

mon parcours ressemble au tien : 7 mois de soins,  d'accompagnement de tous les instants avec l'angoisse chevillée au corps mais il ne voulait rien entendre "il allait survivre à ce terrible cancer incurable " un myèlome" ; il était paralysé depuis 2 mois  et il partit après 5 jours de'hôpital et je n'ai toujours pas réalisé.
J'ai connu la morphine , jamais assez bien dosée, les courses chez le pharmacien, les doutes de bien faire et de ne pas être à la hauteur

Je suis persuadée qu'il me voit me débattre et qu'avec le sourire et l'humour qui ne l'ont jamais quitté, il m'encourage à avancer. ^


 Sur les conseils de Daniel ( Cello59)    je lis le livre de CHRISTOPHE fAURE "VIVRE SON DEUIL AU JOUR LE JOUR et cela m'aide beaucoup

Je te souhaite beaucoup de courage et je t'adresse  tout mon soutien.

Amicalement
HIRONDELLE
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Chris-ka le 08 mai 2012 à 11:11:16
Bonjour Nathalie,

Ouie, Ca ne va pas fort ... Un gros creux de vague ...

Passer quelques jours avec ta fille, te retrouver seule aujourd'hui, il est évident que c'est très douloureux ...

J'avoue ne pas savoir trop quoi te dire ... Allez, Nathalie, si tu peignais aujourd'hui un beau tableau que tu prendrais en photo pour nous le faire partager  ???

Tu te demandes quel intérêt tu as à continuer à vivre quand tu n'as plus d'amour à donner ? Et bien si, tu as encore énormément d'amour à donner à tes filles qui ont plus que besoin de leur maman aujourd'hui même si elles sont adultes et indépendantes ... Et aussi d'amour à recevoir de leur part ... Peut-être bientôt des petits-enfants ...

Allez, tu vas réussir à affronter ce creux de vague ... pour des jours un peu plus "sereins"

Prends soin de toi.
Je t'embrasse
Karine
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Méduse le 08 mai 2012 à 12:17:28
Bonjour Nathalie,
Eh oui, tes filles ont besoin de toi, et comment ! Si tu en doutes, alors lis les témoignages de ceux qui ont perdu leur maman. Même si elles ne vivent pas avec toi, tu restes leur rempart.
C’est normal que tu te sentes orpheline et en dehors de ce monde. Ta vie a été tellement ébranlée ! Il faut d’abord intégrée la perte de ta moitié avant de pouvoir de reconstruire dans uns autre vie. Cela ne se fera pas du jour au lendemain et te prendra toute ton énergie.
Il faut tenir, un jour après l’autre. Tu as de formidables amis, ils en ont fais la preuve. Je suis sure qu’ils t’écouteront avec attention quand tu as besoin de parler de ton amour. S’ils ne t’appellent pas trop souvent, c’est qu’ils ont sans doute peur de te déranger. J’ai toujours trouvé une oreille bienveillante quand cela débordait. J’ai appelé l’un, puis l’autre pour pouvoir parler et me sentais apaisée pour un moment après cela.
Mon mari est mort subitement après une bonne et paisible journée ensemble. Ces derniers mots étaient des mots d’attention pour moi, sans doute juste avant qu’il s’effondre. Je me dis que nous devons tous partir un jour. Les uns plus tôt et les autres plus tard. Mais il n’a pas eu le temps de souffrir, une mort comme nous la souhaiterions tous même si c’est plus tard. Je pense, nous étions au clair alors que nous avions vécu des moments de tempêtes. Nous étions en train de nous reconstruire après le suicide de notre fille ainée sept mois plus tôt. Au moins pour lui, mes derniers souvenirs de lui vivant sont bons et paisibles. Cela m’est d’un grand réconfort.
Une personne qui a perdu il y a quelque temps son mari et son fils tous les deux dans des accidents m’a tendu la main. Elle me dit qu’elle « travaille » tous les jours à ne laisser monter que les bons moments passés avec les hommes de sa vie. Je crois que c’est un bon conseil.

Bonjour sabelle,
Tes beaux-parents ont perdu leur fils. Peut-être qu’ils sont au creux de la vague eux aussi et se replient sur eux-mêmes et pansant leur plaie sans avoir la force de penser à vous. As-tu essayé de reprendre contact et de parler de tes problèmes ? Essaie. Peut-être ce n’est qu’un malentendu. Et si tu as besoin d’aide, alors pourquoi ne pas l’exprimer. Malheureusement, nos proches n’y pensent pas toujours par eux-mêmes ou ils ont peur de nous déranger ou de nous rappeler notre peine.
Tu as courageusement soutenu ton mari. Tu arriveras à tenir. Courage et reviens vers nous
Prenez bien soin de vous
Méduse
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Chris-ka le 08 mai 2012 à 17:51:00
Sabelle,

Tu as vécu de longs mois la souffrance de ton mari et ce maudit cancer l'a emporté, comme bon nombre d'autres membres ici .... À un âge si jeune aussi (mon mari avait 39 ans).

Pourquoi n'as tu plus de relations avec ta belle famille, pourtant, comme tu le dis,  si présente lors de la maladie de ton époux et les premiers mois suivants son décès ?

Y aurait-il eu des non-dits, des malentendus ?

Tu as raison de vouloir rencontré d'autres personnes étant dans la même souffrance que toi. J'ai personnellement rencontré, tout comme Yohann, deux membres de ce forum et cela m'a fait énormément de bien. Nous avons beaucoup d'affinités et nous comprenons, avons tellement de choses à nous raconter alors que nous nous connaissons à peine ....

Peut-être peux-tu lancer un appel à des personnes qui habiterait dans ta région (91 peut-être ?). Pour moi, ça fera trop loin ....

Bises
Karine
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 09 mai 2012 à 09:40:20
Bonjour à vous,

Chaque jour me paraît plus difficile à vivre. Je devrais avancer, je recule au fur et à mesure. J'ai beau essayer de penser positif, de penser aux bons moments, je ne me peux m'empêcher de sangloter dès que je suis seule. J'ai l'impression d'avoir été anesthésiée durant quelques semaines, et de me réveiller aujourd'hui, de réaliser vraiment. J'écris, je lis, je dessine, je vais au cinéma avec ma fille, mais la boule est toujours là et éclate à tout moment.

J'essaye de suivre vos conseils, mais j'ai mal, il me manque trop. J'aurais préféré que nous partions tous les deux ensemble, dans un accident de voiture par exemple. Nos filles auraient souffert, certes, mais une seule fois pour nous deux. Vous allez penser que je délire complètement, mais j'exprime seulement ce que je ressens, ma souffrance de son absence définitive. J'ai besoin d'écrire cette souffrance, pas seulement sur mon petit carnet, de l'exprimer à quelqu'un qui va me comprendre. j'ai l'impression de vous répéter toujours la même chose, mais j'en ai tellement besoin.

Bonne journée à vous. peut-être aurons nous la chance d'apercevoir un rayon de soleil.

Nathalie


 
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 09 mai 2012 à 18:56:49
Bon matin Nathalie,

Répète, répète, répète ton sentiment, ainsi que tes pleurs, viens nous les raconter. Présente nous encore ton amoureux, parle-nous de sa personnalité. Il était joyeux? Il préparait à manger? Comment ça se passait le soir, chez vous?

Moi aussi, je n'avance pas gros, je me retrouve confrontée à... moi-même. Je ne veux que rester au lit. J'ai ma fille qui "m'oblige" à me lever, mais tiens... hier, on est arrivés une heure en retard à l'école parce que je suis restée au lit une demi-heure de plus. Honte à moi. Mais contrairement à avant, j'ai un peu moins de culpabilité.

Je suis aussi moins énervée et mes excès d'impulsivité sont disparus.

Le goût de vivre, moi aussi, j'en veux de ce goût sucré, de ce désir de faire des activités avec joie!!! Et écoute, je vais l'avoir, nous allons l'avoir, parce que la mort ne sera pas plus forte que notre propre vie. Moi, je suis vivante et je veux rester avec les vivants.

Je t'embrasse Nathalie

Caroline xx
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 09 mai 2012 à 22:21:12
Parler de lui m'est si difficile. C'était un homme généreux avant tout, qui pensait principalement aux autres avant lui. Quand je l'ai connu, il me faisait toujours rire. il est devenu plus taciturne quand nous avons perdu notre fils, mais quand il a retrouvé sa joie de vivre quelques années plus tard, il est redevenu l'homme que j'avais connu, avec ses éclats de rire, ses grimaces, sa fidélité en amitié comme en amour.

Il me disait "je te trouve si belle, tu crois que les autres maris disent ça à leur femme après plus de 30 ans de vie commune ?". ça me faisait fondre. Il était nul en cuisine, ne sachant préparer que les pâtes au gruyère, mais par contre il adorait bien manger et aimait le bon vin. C'est lui qui a donné à notre fille l'envie de devenir oenologue. Comme il travaillait souvent le matin de 6 h à 12 h 30, il faisait beaucoup dans la maison l'après-midi. Invariablement, quand je rentrais le soir, il était devant "C dans l'Air" et je ralais car il ne me parlait pas beaucoup, intéressé par cette émission. Que j'aimerais râler encore tous les soirs, plutôt que de rentrer dans cette maison vide dans laquelle miaule notre chat,qui se retrouve seul également.

Comme j'adore voyager, j'organisais tous les 2 ou 3 ans un voyage à l'étranger, bien souvent avec des amis. Au début, il ne voulait jamais partir, et quand nous revenions, il avait adoré. Il y a deux ans, pour nos 30 ans de vie commune, nous sommes partis avec 8 amis à Bali. C'était merveilleux. Nous avons randonné sur l'Ile, faisant une incursion à Java pour aller jusqu'au volcan IJEN. Nous en avions des souvenirs inoubliables, nous étions si heureux.

Il était grand, brun, mat, encore mince à 57 ans, bref, même après plus de 30 ans, il me faisait toujours craquer. Je ne pouvais pas m’endormir sans m’être blottie tout contre lui, sentir l’odeur de sa peau. Ça me rassurait. Et maintenant, je ne peux m’endormir qu’avec des somnifères….

Je n’ai plus aujourd’hui aucune envie de partir ni en voyage, ni en vacances. Le plaisir de partir était le bonheur de partager avec lui. Comment partir seule, voir les autres en couple, rentrer seule le soir dans un gîte ou une chambre d’hôtel, sans pouvoir partager les sentiments de la journée, en discuter des heures, regarder les photos, croquer une aquarelle et avoir son avis après.

Ma fille est encore venue à la maison ce soir. Elle me prend en charge, j’en ai honte. Elle avait encore fait les courses, a préparé à manger et vient de repartir chez elle. Je pense qu’elle en a besoin aussi, mais j’ai peur de lui prendre sa jeunesse. Mais ça me fait tellement de bien de l’avoir à mes côtés le soir, de ne pas être seule à ruminer mon chagrin.

Nous avions une vie que l’on peut trouver banale, mais c’était notre vie, riche en sentiments partagés, en amour profond, en coups de gueule aussi, en amitié. C’était mon mari, et je l’aimais tant.

Bonne nuit à vous
Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: HIRONDELLE le 09 mai 2012 à 22:47:57
Chère Nathalie,
Ton message m'a beaucoup ému mais malgré ta détresse tu as mis des mots sur ton vécu, ce bonheur et tout cet amour qui éclate dans chacun de tes mots.

Te dire que moi aussi si je suis là pour essayer de te faire entrevoir un peu de lumière c'est que j'ai vécu aussi un départ douloureux ;nous étions ensemble depuis 43 ans mariés très jeunes. pour nous la vie s'était "nous deux" nous n'avions pratiquement pas connu d'autres personnes.

Un homme gai, humour et dérision en permanence et cherchant toujours chez les autres ce qu'il y avait de meilleur. Il a aidé ses parents pendant presque 10 ans (père grabataire) puis sa maman pour ne pas qu'ell aille en maison de retraite et  14 mois après elle, il est mort de cette horrible cancer. Il a souffert 7 mois sur un lit. C'était le mois avril 2012


" "Alors je t'en prie Nathalie , je sais que c'est très dur mais nos enfants ne méritent pas de vivre 2 drames et "eux ne nous voudraient pas désespérer

Je sais que tu vas y arriver, j'ai aussi des moments affreux qui m'ont fait dire à mes filles des mots que maintenant je regrette ...


Courage Nathalie, tu vas petit à petit retrouver un peu de calme cela viendra tout doucement à pas de fourmi

<bonne nuit

Hirondelle
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Benedicte le 10 mai 2012 à 10:28:08
 Bonjour Nathalie

Ma fille est encore venue à la maison ce soir. Elle me prend en charge, j’en ai honte. Elle avait encore fait les courses, a préparé à manger et vient de repartir chez elle. Je pense qu’elle en a besoin aussi, mais j’ai peur de lui prendre sa jeunesse. Mais ça me fait tellement de bien de l’avoir à mes côtés le soir, de ne pas être seule à ruminer mon chagrin.

Il y a 10 mois tes messages étaient les miens. Ils me parlent encore sur beaucoup de sujet, mais essentiellement sur les enfants, sur nos enfants "Jeunes Adultes".

Quel poids, nous leur faisont porter, ils doivent vivre leur deuil et le notre. Mon docteur me disait après un mois de deuil : vos enfants irons bien, si vous vous allez bien. Cette phrase je me la dit régulièrement pour me bouster. Nous leurs devont à eux et nos époux.

Il y a encore 4 mois, les meilleurs moments étaient ceux passés avec mes enfants. Maintenant j'arrive a être sereine loin d'eux.

Cela doit te paraitre dur, mais tu verras au fil du temps, s'apaiser ta douleur, tes souvenirs deviendront plus doux.


Mes meilleurs pensées
Béné
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 11 mai 2012 à 23:54:13
Bonsoir à vous

Ce matin, gros coup de blues. Du coup, je suis allée travailler, et ai dit à mes collègues que je prenais mon après-midi, je n’arrivais pas à me calmer, les larmes coulaient toutes seules.

J’ai donc fait le grand nettoyage de ma voiture que j’espère vendre demain, et à 16 h, deux couples d’amis sont arrivés à la maison pour m’aider à remettre au propre le jardin auquel je n’ai pas touché depuis bientôt 7 semaines. On a désherbé, taillé, tondu, nettoyé tous les extérieurs. Mon jardin est superbe. Ils sont tellement adorables. Ils sont venus avec les paniers pleins de grillades, pain, légumes, et on a improvisé un petit repas. Leurs enfants sont venus nous rejoindre et on a passé une bonne soirée. Ça m’a fait tellement de bien, et en même temps, à chaque fois que j’allais à la cuisine chercher un plat, je me disais que Fabrice aurait dû être avec nous, à rire et profiter de la vie, et j’avais cette terrible boule qui revenait dans la gorge et l’estomac.

Ils sont partis, et ce soir, même seule, je n’ai pas envie de pleurer. Peut-être vais-je arriver à aller au lit et m’endormir plus calmement.

Ça fait tellement de bien de se sentir entourée. On reconnaît vraiment ses vrais amis, ceux qui ne nous lachent pas, même quand le temps passe.

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: HIRONDELLE le 12 mai 2012 à 08:11:27
Bonjour Nathalie,

Juste te dire que c'est avec joie  que j' ai lu ton message d'hier soir. Ce sont des journées qui apportent un peu d'apaisement et qui te font entrevoir que tout n'est pas perdu sans eux.

Je te souhaite une autre journée agréable et petit à petit tu retrouveras le calme et la sérénité. J'essaie tous les jours et je reconnais que ce n'est pas facile.

Bonne journée

amicalement

Hiirondelle
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Chris-ka le 12 mai 2012 à 09:46:14
Nathalie, hirondelle,

Tout comme je le disais hier à Sofi sur un autre fil, notre entourage est primordial face au malheur qui nous touche et joue un grand rôle sur notre moral ...

Tu as de précieux amis Nathalie.

Bonne journée.
Après les tropiques, la pluie aujourd'hui !

Karine
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 13 mai 2012 à 00:39:31
vendredi soir, bonne soirée entre amis. Ce soir, j'ai été invitée à dîner chez des amis, et de nouveau, creux de la vague. j'ai l'impression d'être la jeune veuve que l'on invite, je ne me suis pas sentie à ma place, il manquait quelqu'un. Comme accepter ce nouveau statut de femme seule, il me fait si peur. Faire la route pour rentrer seule à la maison est si déprimant, alors qu'autrefois nous parlions de notre dîner, de nos conversations, nous nous endormions dans les bras l'un de l'autre. Là je vais monter dans notre chambre retrouver le grand lit vide, juste mon chat qui va venir se pelotonner à mes pieds, seule, seule pour toujours.

Je retiens mes larmes, qu'attendre de la vie maintenant ?

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 13 mai 2012 à 04:03:27
Bonsoir Nathalie,

Ah... que je te comprends. En fait, je tente de faire disparaître mes besoins, afin de croire que ce n'est pas important.  Vivre au quotidien avec un autre, discuter de tout et de rien (mon préféré) manger en famille, rigoler ensemble, revenir ensemble, décider de l'avenir ensemble...

Ouaip, c'est ben plate d'être seul.

"Qu'attendre de la vie maintenant"?

Dans ma tête, j'ai répondu, spontanément: Autre chose! Et comme on ne sait pas encore ce qu'est cet autre chose, on vit dans un vide, un vrai de vrai. Les deux pieds dans les airs, la tête sans fixation. Et on doit y croire, y croire.

C'est ça qui est important: y croire.

Bisous Nathalie, je te souhaite un beau dimanche.

Caroline xx
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: HIRONDELLE le 13 mai 2012 à 08:04:40
Bonjour Yohann,

Je viens de lire ton dernier message et tu exprimes tout ce ressenti qui est le mien après des sorties (rares) chez des amis

J'ai parfois l'impression d'être seule au monde dans la foule et surtout ce qui reste de ma vie, me donne le VERTIGE

Tout à l'heure je pars pour la journée chez des amis que je n'ai pas revu depuis les obsèques et j'appréhende  déjà le retour à la maison. <ne pas partager au retour , c'est trop dur<

Depuis que je suis sur le forum, je lis tous vos messages mais bien souvent je ne trouve pas les mots pour vous répondre.

Bonne journée à tous

Hirondelle
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 13 mai 2012 à 15:38:03

Vos souffrances sont tellement difficiles... bien sûr, j'ai aussi vécu cela, je le vis aussi, mais en moins fort. Je suis souvent (pas toujours) heureuse de me retrouver, assise devant un foyer, un feu extérieur (on peut le faire à Québec), avec mon jardin, mes livres).

Nous devons avoir l'intuition qu'en fait, c'est soi-même qu'on doit trouver. En ce moment, je vous lis, je me relis aussi, et c'est La Quête extrême: soi. En tournant en rond, ressentant tant de solitude (souffrance sans fin), il est clair qu'on doit rechercher le bonheur d'être avec soi-même: comme une rencontre qu'on n'a encore jamais faite, et qui est pourtant toujours présent.

Je vous lis, vous relis. Vous me faites du bien.

Caroline xx

Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Caroline3 le 14 mai 2012 à 04:57:25
Kiss-kiss. Baisés d'amitiés ;) Je pensais qu'on faisait aussi ça en France.

---

La personne aimée, avec qui on vivait est morte, vraiment morte. En cendre. Final bâton. Ne peut plus échanger, plus savoir. "Lowell, tu peux faire la vaisselle?". Encore aujourd'hui, j'ai des relents de "Ta mère, pourquoi elle n'a pas fait ça avec toi en Afrique?"... Et la déception qui suit: je ne le saurai jamais.

Mais nous, on est vivant, et oui, pour sûr, si l'ultime, c'est une puissance supérieure, elle doit avant tout passer par soi.

J'ai changé, bien sûr, mais le fondement de moi-même est toujours présent et non, je n'échouerai pas. Et oui, je vais me chercher. La si grande proximité avec la souffrance, puis la mort, ça modifie de fond en comble l'être, ça m'amène vers un autre ailleurs. Meilleur? Pas sûre, mais je veux aller voir à quoi ça ressemble, si c'est intéressant, si ça ouvre mes vannes intellectuelles, si... 

Et si "soi" doit être ailleurs, alors, j'irai là-bas. Et non, c'est pas la mort. ;)

Bon matin, moi, je vais me coucher!!!

Caro (xx)

Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 14 mai 2012 à 09:58:34
Bonjour à vous,

Encore un WE de passé. Comme je les appréhende ces WE, même entourée de ma fille et de mes amis. J'ai réussi à vendre ma petite voiture que j'aimais tant. Nous l'avions achetée ensemble il y a 8 ans, encore une étape difficile. C'est idiot, c'est matériel, mais ça fait mal quand même. Je sais qu'il y en aura encore tant d'étapes à franchir, plus ou moins difficiles.

La prochaine est d'aller la semaine prochaine chercher les cendres au crématorium. Nous avons décidé de les enterrer dans un coin qu'il aimait tant, mais je ne sais absolument pas quelle va être ma réaction devant cette urne que je vais devoir garder à la maison, puis faire voyager 3 h dans la voiture, puis garder encore deux nuit près de moi. Ma fille veut y aller seule, après son travail. "que veux-tu que ça me fasse" m'a t-elle dit. Et 10 mn après, alors que nous discutions, elle m'a quand même avoué, elle qui ne parle jamais, qu'elle ne se remettrait jamais de la mort de son papa, et qu'elle allait se faire tatouer un signe avec un F sur le pied. Comment garder la tête froide devant ces cendres qui sont lui ? Je suis très angoissée à cette idée.

Je ne sais même pas comment "organiser" cet "enterrement". Je ne souhaite pas recommencer une cérémonie d'obsèques comme celle si difficile que nous avons vécue, mais son frère et des amis qui se trouvaient à l'étranger au moment du décès n'ont pas pu rentrer, et ils souhaitent vraiment y participer. Mes filles ont tellement souffert lors de la crémation que je veux pas leur faire revivre un autre moment de telle détresse. Nous avons acheté un lilas et un rosier rouge pour planter dans ce petit coin.

Hier, pour la première fois depuis 7 semaines, j'ai réussi à regarder la télé, à essayer de m'intéresser à un film. Je me suis réfugiée dans notre chambre, dans notre lit, et ai regardé un film jusqu'au bout. J'ai même réussi à m'endormir sans pleurer. Peut-être les anti-dépresseurs commencent-ils à faire leur effet ?

J'ai également commencé à regarder la conférence du Dr FAURÉ. Je ne suis pas allée jusqu'au bout, j'ai besoin de digérer tout ce qu'il dit. Il m'effraye beaucoup quand il dit que la douleur revient un an après, telle qu'elle est aujourd'hui ou bien plus forte. Comment supporter tout ça ? On se dit qu'on va avancer, et un an plus tard, on en est presque au même point. Comment gérer cette douleur, comment continuer à vivre avec ce chagrin ?

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 15 mai 2012 à 21:50:14
Personne à qui parler ce soir, pas un coup de fil, pas un mail, pas un texto. C'est insupportable cette solitude. Les gens ont repris leur vie, normal, mais je suis si seule à ruminer mon chagrin. Gros coup de blues. Mes filles n'ont pas appelé, elles essayent de se distraire, et je suis contente pour elles, il faut qu'elles se changent les idées.

Du coup, j'ai fait le ménage, mais ça ne m'a pris qu'une heure. J'ai mangé seule devant la télé, vite expédié, et me voilà à pleurer, à lui demander de revenir, de ne pas me laisser seule sans lui.  Je n'en peux plus, je suis épuisée.

Je vais essayer de dormir, demain sera peut-être un jour plus calme.

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: cello59 le 15 mai 2012 à 22:17:58
Nathalie,

C'est en effet ce qu'il y a aujourd'hui de plus pesant, de n'avoir plus personne auprès de soi à qui parler, même si auparavant on ne se parlait pas toujours beaucoup, mais au moins y avait-il une présence.
Tout à l'heure un appel de l'un de mes petit-fils et de ma fille, mais cela ne dure que quelques instants.

C'est pour cela que, pour ma part, je ressens tant le besoin de venir parler sur ce forum, mais aussi écouter ce qu'expriment les un(e)s et les autres. (Comment font ceux qui n'ont pas accès à cet "outil"?)

Ne peux-tu cependant trouver un peu d'apaisement dans des livres, tels que ceux recommandés dans le fil "lectures"? Il me semble en effet que certains de ces livres nous "parlent" beaucoup.
Je te conseillerai en particulier le livre "La consolation", écrit par Jacques Attali et Stéphane Bonvicini. Il comporte un CD comprenant 5h de témoignages divers qui "font du bien".
Tu en trouveras une présentation ici http://www.attali.com/livres/paroles/la-consolation ou ici http://www.franceculture.fr/oeuvre-la-consolation-de-jacques-attali-et-stephanie-bonvicini

Cordialement.   Daniel
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: suzy le 15 mai 2012 à 22:21:07
Mais non, Nathalie, tu n'es pas seule...Tes filles pensent certainement à toi... Et puis tes amis, même s'ils ne t'appellent pas, ils ne t'oublient pas... Mais...comme tu le dis, ils ont repris leur vie...Mais ne les blâme pas, rappelle-toi avant...avant, au temps du bonheur...est-ce que tu comprenais vraiment ce qu'une personne qui a perdu son conjoint peut ressentir.
Moi, en tous cas, je me souviens que quand une de mes connaissances vivais ce que je vis aujourd'hui, je trouvais tragique, mais je ne pouvais m'empêcher de penser que j'étais heureuse que ça ne m'était pas arrivé à moi...et je ne tardais pas à retourner à ma vie...J'ai honte quand j'y pense, mais c'est humain...
Et aujourd'hui c'est mon tour, car, non, ça n'arrive pas qu'aux autres... :'(
Je sais que la solitude est insupportable...Le silence de la maison, les repas solitaires devant la télé, les heures passées devant l'ordi à guetter un message...Oui c'est terrible :-[ Je pense qu'on l'apprivoise la solitude, mais je ne pense pas qu'on puisse s'y habituer vraiment...Moi j'essaie d'organiser un maximum mes moments de loisir. Je n'attends pas qu'on m'invite. J'appelle une amie pour lui proposer un ciné ou j'invite des amis...Ca aide...Mais bon ça ne comble que partiellement ce manque d'échange...
Alors quand j'ai vraiment trop le blues, alors je vais me coucher et le lendemain, généralement, ça va mieux...
Je t'embrasse
Suzy
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: QUENOUILLE87 le 21 mai 2012 à 09:49:14
Besoin de parler ce matin, d’écrire pour ne pas me laisser aller au chagrin. 8 semaines qu’il est parti, et je veux toujours pas accepter. J’ai passé 4 jours agréables avec  mes filles, la petite étant rentrée. 4 jours pendant lesquels il y avait une présence dans la maison, du bazar, de la musique, des dialogues, des petits-déjeuners, même des rires. On a parlé, parlé. On s’est promenées, on a même réussi à atteler la remorque pour aller à la déchetterie. Et voilà, un train qui repart hier soir, et de nouveau le silence dans la maison.

Et de nouveau toutes ces pensées qui m’envahissent, ces souvenirs tellement aigus de notre bonheur. Ce matin, impossible de me lever alors que j’avais plein de choses à faire avant de partir travailler. J’ai laissé la maison en bazar, la vaisselle dans l’évier, les poils de chat partout. Plus d’envie, plus d’énergie. Je ne me suis même pas lavé les cheveux, presque pas maquillée et j’ai filé au bureau où je n’arrive à rien faire.

Et dans ma tête, toujours ce leitmotiv : Pourquoi moi, pourquoi nous, alors que nous avons déjà été éprouvés si durement. Je m’imaginais, après la mort de notre fils, à l’abri du malheur. je me disais : il ne peut plus rien nous arriver, nous avons déjà donné. Quand mes filles étaient plus jeunes, je ne m’inquiétais pas trop quand elles partaient même à l’étranger, je pensais que rien ne pourrait me les enlever, nous avions déjà trop subi. Et voilà, nous subissons encore, si durement. Quand cela s’arrêtera t-il ? Pourquoi certains ont-ils tant de chance dans la vie, alors que d’autres accumulent les épreuves en n’ayant le droit qu’à de très courtes périodes de bonheur, suivies de malheurs dont ils mettent des années à se remettre ? Avons-nous le don d’attirer le malheur ou le bonheur ?

Ma fille aînée est depuis quelques jours pleine d’agressivité envers tout le monde, même vis-à-vis de moi. J’ai essayé de la faire parler, mais c’est une huitre, elle se ferme, ne me dis rien, m’envoie balader. Elle critique tous ses amis, leur trouve plein de défauts. Je ne sais pas quoi faire. Même sa sœur s’en est aperçue, elle le vit mal.

J’ai l’impression que ces 4 jours d’accalmie ont été effacés d’un seul coup et que je me retrouve au même point qu’il y a quelques semaines, avec cette boule dans la gorge et dans l’estomac qui m’oppresse, m’empêche de respirer, au bord des larmes à chaque parole. Il me manque tant !!!

Nathalie
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Claudahoa le 21 mai 2012 à 10:36:26
Bonjour Nathalie,bonjour à tous

Comme toi je me croyais immunisée d'un si grand malheur que le décès de ma dernière fille.
Ma vie a été remplie de beaucoup de souffrance,une maman qui n'a fait que pleurer le temps qu'elle m'attendait parce qu'elle ne voulait plus d'enfant,aussi je ne connais ses genoux  que pour la prise de température,c'est pour dire toute l'affection que j'ai reçue enfant!Les coups étaient plus que quotidiens mais à l'époque c'était normal de taper son enfant.Mon père souvent absent aurait été affectueux mais excédé par son travail,le peu de tendresse de ma mère me frappait régulièrement pour des broutilles!
Aussi je me suis mariée très jeune pour créer une famille où j'imaginais que seul l'amour régnerait.C'était sans savoir que mon ex-mari était alcoolique et était violent quand trop imbibé!C'était ignorer que personne ne m'aiderait car il savait donné le change et pour ma mère le plus important c'était le quand-dira-t-on en cas de divorce vu qu'il n'était pas violent tous les jours..
Plus tard je reprendrai car là tous ces souvenirs torturent mon ventre et je n'en peux plus.
Tendres pensée à vous tous
Claudia
Titre: Re : Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Bluette le 21 mai 2012 à 12:31:23
J’ai l’impression que ces 4 jours d’accalmie ont été effacés d’un seul coup et que je me retrouve au même point qu’il y a quelques semaines, avec cette boule dans la gorge et dans l’estomac qui m’oppresse, m’empêche de respirer, au bord des larmes à chaque parole. Il me manque tant !!!
Bonjour Nathalie,
Cette partie de ton message me fait réagir puisque j'ai eu la même expérience ce week-end.
Pour t'éviter de rechercher mon histoire, la voilà, j'ai perdu subitement mon fils aîné il y a presque cinq mois d'une rupture d'anévrisme.
Je vis seule avec mon plus jeune fils de douze ans.
Ce week-end, il était avec moi et samedi après-midi, pour une fois, j'ai connu une sorte d'apaisement. Nous sommes allés nous promener, nous avons joué au Monopoly. Le soir, des amis sont venus dîner, j'ai cuisiné (ce que j'adore faire). Mon fils était heureux, il a regardé la télé toute la soirée (ce qu'il ne fait jamais d'habitude). Bref, un semblant de vie classique. Quand tout le monde est rentré, je me suis littéralement effondrée.
J'ai l'impression que pendant toutes ces heures d'activité, mon malheur était à distance et que d'un coup, j'ai réalisé qu'il était là, bien tapi dans l'ombre et la chute a été terrible.
C'est peut-être "normal", (si tant est que cette situation puisse avoir quelque chose de normal), c'est peut-être  une étape nouvelle du travail de deuil.
Bluette

Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: Méduse le 21 mai 2012 à 15:21:29
C’est mon travail qui me fait cet effet aussi. Je pense que c’est important de pouvoir vivre des « pauses » dans son deuil. Il ne serait pas possible de tenir sinon.
Méduse
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: cello59 le 22 mai 2012 à 11:08:24
Nathalie,

Ce besoin de parler, d'exprimer ses sentiments douloureux comme pour s'en "décharger" quelque peu, nous le comprenons tous. Et c'est bien pour cela que nous sommes ici sur ce forum, pour partager et essayer d'apporter du réconfort à celles et ceux qui en ont le plus besoin : en témoignant qu'on les a écoutés, compris. Par delà les mots passe une forme de présence qui nous permet de nous soulager des nombreux moments de solitude qui nous pèsent.

Comme toi, même si j'ai pu avoir une vie de couple moins vite abrégée que la tienne, je vis cette douleur de l'absence comme une injustice : nous ne pourrons pas "vieillir ensemble", comme nous y invite pourtant le poète (ce doit être un poème d'Aragon, chanté par Jean Ferrat).
Pourquoi nous, alors que la vie semble plus douce pour d'autres? Mais c'est aussi oublier que la vie est encore plus dure pour bien d'autres!

Ce drame de la vie qui nous touche si profondément, nous transforme aussi : nous prenons pleinement conscience que la vie est fragile, qu'elle ne "tient qu'à un fil", qu'une maladie fatale peut rapidement s'installer. Comme toi, je me fais aujourd'hui du souci pour la santé de mes enfants et petits enfants, …. et un peu aussi par la mienne, de crainte de ne pas pouvoir les accompagner suffisamment longtemps

Je comprends également quelle doit être la douleur de tes filles de commencer leur vie de jeunes adultes dans des conditions aussi dramatiques, mais aussi quelle doit être ta douleur de maman à leur égard.
Comme toi, elles ont besoin de parler, plus librement qu'elles ne peuvent le faire avec toi. Leur as-tu suggéré de rencontrer un professionnel de santé, ou de prendre contact avec une association qui propose des groupes de paroles ou d'entraide?

Continue cependant à profiter pleinement des moments forts avec tes filles, même si les lendemains sont difficiles, parce que l'on est alors confronté à sa solitude.
As-tu pu trouver le temps de visionner la récente vidéo de C. Fauré qui nous a été proposée? Pour ma part j'en retiens en particulier qu'il nous faut désormais alterner harmonieusement des moments de vie sociale et des moments de solitude; c'est pendant ces moments de solitude que se construit et se renforce le lien intérieur qui nous unit à la personne aimée qui nous manque tant.


Bon courage, Nathalie, et cordialement.   Daniel
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: ALBERT13 le 14 septembre 2012 à 22:59:54
Yohann, j'ai vécu ce choix d'un retour à domicile de mon épouse dont on m'avait annoncé une fin prochaine. J'ai choisi une HAD (hospitalisation à domicile) et même si cela a été un peu difficile pour moi, aidé par une équipe d'infirmières formidable, ces 3 semaines ou elle est revenue au domicile ont été une grand moment de bonheur, nous avons vécu des instants que je n'oublierai jamais, je tenais à lui offrir ces moments qu'elle méritait, qui lui étaient dû.
Mais son état de santé a voulu qu'elle retourne dans un établissement, et quand le centre soins palliatifs LA MAISON de Gardanne m'a appelé pour me dire qu'il y avait une place, le moment ou elle a quitté le domicile a été terrible pour moi car je savais qu'elle ne retrouverai plus son chez nous. Elle est partie ce 14 Août 2012, à l'âge de 75 ans, après plus de 53 ans de vie commune.
C'est dur, je n'arrive pas à réaliser et quelque part je culpabilise. Pour moi, à 73 ans, je n'ai plus d'objectif, plus de projets malgré la présence de mes enfants et petits enfants mais pour eux je vais m'accrocher. 
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: pepsimonkey le 08 mai 2013 à 22:17:43
je vien de êrdre mon conjoint tout dun coup le 13 avril 2013 jia deux petite fille  1 ans et demi et 3 mois
je lai trouver sans vie dans notre lit le matin en me reveillant
je narrete pas de me repasser le film de la veille et du jour meme et me pose des question sur ce ke jaurai pu faire ou se kon aurai pu faire
je devien completemnt dingue seulmen voila avec les petite je ne peut pas prendre le large jai besoin de souffler de reflechir a mon avenir a notre avenir je suis de retour chez mes paren mais voila il n'avait pas accepter sami donc jai du mal
je garde tout en moi et je ne craque jamais, mes parent on une reaction bizarre il reagisse comme si tout aller bien et que sami m'avait tout simplemen quitter, comme si on avait divorcer
donc voila venu chercher des personne qui on vecu la meme chose que moi et qui maide un peu a y voir plus clair car moij'avance comme un zombi
Titre: Re : DECES DE MON MARI
Posté par: *Ephémère* le 09 mai 2013 à 11:10:51


Bonjour, pepsimonkey,

Je comprends que ce soit compliqué pour toi, si tes parents n'acceptaient pas bien ton amoureux, et si tu dois en plus, retourner habiter chez eux ....
Mais ton chagrin est légitime, et il t'appartient.

Peut-être aussi que tes parents réagissent comme ils le font, pour éviter de majorer ta tristesse ?
Et puis, tu sais, il y a tant de personnes qui ne savent pas comment se comporter face à notre peine, et qui du coup, sont maladroites ...


Je forme le voeu que tu trouves toute l'aide dont tu as besoin.

A très vite.