Mélina,
J'ai eu le même parcours que toi, et je sais combien c'est éprouvant, angoissant, usant, désespérant. On donne tout, on s'épuise, on surveille jour et nuit, mais on tient pour notre amour, on ne lâche rien. On voudrait les sauver, les garder. Et malgré nous, ils partent, nous laissant en enfer. On se culpabilise presque de n'avoir pu les retenir.
J'ai pleuré, hurlé ma douleur, et je continue parce que la vie sans lui, ça me paraît impossible. Ma fatigue est intense, je suis sans cesse paniquée, angoissée. Je suis mal partout, le bonheur des autres me fait mal, la vie normale m'insupporte, alors que je sais bien que le monde ne peut s'arrêter. Tout est douleur : ce qu'on ne fera plus ensemble, les lieux où je n'irai plus avec lui, les petits plats qu'il aimait que je ne cuisinerai plus, ses affaires ici et là, et tant de choses.
Ma mère s'étonne de mon chagrin parce que 'IL ETAIT TRES MALADE, TU LE SAVAIS, TU DEVAIS BIEN ETRE PREPAREE". Voilà le genre de bêtise qui fait mal. Non, la maladie ne prépare pas à l'absence. Tant que nos amours sont là, même en mauvais état, ils sont avec nous. Après leur départ, pour nous c'est souffrance et désert. Alors, non, tu ne perds pas l'esprit. Tout est hélas normal.
Je te souhaite de la force. Prends soin de toi. Remarque, je te donne ces conseils que je ne suis pas toujours capable d'appliquer ! Je vais m'y employer aussi.
Je t'embrasse
Dominique