Auteur Sujet: De la culpabilité  (Lu 17083 fois)

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Hors ligne bruno

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Re : De la culpabilité
« Réponse #15 le: 09 août 2011 à 12:01:55 »
        C'etait moi Erge,qui avait dit ca.
 
         Dans le cadre d'une rencontre serieuse avec une belle personne,j'aimerais qu'elle vienne une fois avec moi,rencontrer cette

  inconnue que je pleure,avec qui j'ai deja passe plus de la moitie de ma vie (22 ans).Pas pour la meurtrir,mais aussi pour la demystifier en quelque sorte a ses yeux,et aussi pour qu'elle ait conscience que je ne veux pas "remplacer"ou "combler"ma vie,mais que je la fais entrer completement dans mon existence,et que devant cette tombe,je lui montre qu'elle compte pour moi,puisque je la rends digne d'etre presentee a Sandrine,ma Femme....

ergé

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Re : De la culpabilité
« Réponse #16 le: 09 août 2011 à 12:36:25 »
Il me semblait bien Bruno, mais je n'en étais pas sûr.

Je rends donc à Cesar Bruno ce qui lui appartient !

Hors ligne bruno

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Re : De la culpabilité
« Réponse #17 le: 09 août 2011 à 12:52:25 »
      Ave Ergeeum!!!! :)

Lauren

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Re : De la culpabilité
« Réponse #18 le: 09 août 2011 à 13:36:01 »
Ergé désolée mais qui t a parlé de vie monacale, de renoncement ou d entrer dans les ordres? Pas compris. Donner de son temps pour aider des gamins en souffrance en quoi est ce une entrée au couvent? En quoi ça empêche de rencontrer quelqu un? Perso je n en ai pas envie mais je respecte tous les avis et tous les choix. Par ailleurs je crois que refaire sa vie pour ne pas être seul c est louper d avance spn couple, tout simplement. Je suis a l hopital je me suis réveillée de l opération en criant le nom de Marc et en pleurant. Jai fait un beau barouf! Jai du mal avec l Iphone j arrête là. Ergé tu es bien pèremptoire mais comme d habitude j aime te lire ça passera pour cette fois ( je rigole  ;D) Bons baisers à tous L                                                                                                                                       

ChristineM

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Re : De la culpabilité
« Réponse #19 le: 09 août 2011 à 13:55:38 »
Je pense, Bruno, que si tu as lu dans mes posts une contradiction, c'est qu'en fait j'ai du mal exprimer ce que je voulais dire.
En ce qui concerne mon beau-frère, je crois qu'il ne supportait pas la solitude et qu'il a essayé de reconstruire quelque chose avec ma soeur sans y parvenir parce qu'il aimait encore trop profondément sa femme. Il était immensément malheureux et elle l'a été aussi. C'est pour cela, pour avoir vu leurs souffrances, que je me dis que si l'amour que l'on éprouve encore pour son conjoint est encore aussi intense, il ne faut pas faire espérer au nouveau venu que quelque chose est possible.
Mais il y a aussi des personnes qui ne connaissaient pas un tel amour fusionnel dans leur couple et qui refont leur vie très vite, comme on tourne une page. C'est de ceux-là que je disais qu'ils ne devaient pas aimer avec un grand A.
De toute façon, une chose est certaine c'est que tout ceci est très difficile et aussi très personnel. L'un pensera pouvoir aimer à nouveau (il faut avouer que c'est très dur de songer qu'on n'aimera plus jamais), un autre ne pourra le concevoir. Qui a raison, qui a tort, je ne saurais le dire mais quel que soit le chemin qu'on prenne, il est bien dur à gravir.
Enfin, je ne vois pas l'implication dans une association d'entraide et de solidarité comme une entrée dans la vie monastique. C'est au contraire donner du bonheur aux autres et en recevoir par celui que l'on lit dans leurs yeux.

ergé

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Re : De la culpabilité
« Réponse #20 le: 09 août 2011 à 14:25:20 »
Bon Lauren tu ne m'a pas compris (ce doit être l'effet de l'anesthésie  ;)), ou c'est moi qui ne t'es pas compris; enfin, on ne s'est pas compris.

J'ai bien lu dans ton message que tu parlais de quatrième chemin possible, ce qui dans mon esprit et pour revenir à ce que j'avais écrit auparavant, excluait les trois autres et revenait donc à dire qu'il n'y avait plus que ça dans la vie; d'ou ma comparaison avec la vie monacale, c'est à dire au renoncement à tout le reste.

Pigé ? Aller, je te souhaite une meilleure santé. Tiens je t'envoie même par la pensée quelques fleurs (ça se fait pour les malades, même si c'est pas trop apprécié dans les hopitaux) et je te fais la bise. Dépêche toi de te rétablir, on a besoin de toi ici.  :)

ergé

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Re : De la culpabilité
« Réponse #21 le: 09 août 2011 à 14:37:43 »
Oh l'orthographe ! Bon je recommence en Français et pour ChrisineM aussi.

Bon Lauren tu ne m'a pas compris (ce doit être l'effet de l'anesthésie  :))ou c'est moi qui ne t'ai pas compris; enfin, on ne s'est pas compris.

J'ai bien lu dans ton message que tu parlais de quatrième chemin possible, ce qui dans mon esprit et pour revenir à ce que j'avais écrit auparavant, excluait les trois autres et revenait donc à dire qu'il n'y avait plus que ça dans la vie; d'où ma comparaison avec la vie monacale (ou monastique si tu préfères ChristineM), c'est à dire au renoncement à tout le reste. Suis-je clair?

Pigé ? Aller Lauren je te souhaite une meilleure santé. Tiens je t'envoie même par la pensée quelques fleurs (ça se fait pour les malades, même si c'est pas trop apprécié dans les hopitaux) et je te fais la bise. Dépêche toi de te rétablir, on a besoin de toi ici.   ;)
 

ChristineM

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Re : De la culpabilité
« Réponse #22 le: 09 août 2011 à 15:42:42 »
Pigé, Ergé, mais dis-moi quand on n'est pas prêt au reste (!), c'est quand même mieux de tenter de faire quelque chose de bien plutôt que de se refermer sur sa coquille, non ?...
Allez, bon après-midi à tous.

ergé

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Re : De la culpabilité
« Réponse #23 le: 09 août 2011 à 15:58:00 »
sans aucun doute ChristineM, mais dans mon post initial j'envisageais les choix de vie fondamentaux, pas tout ce que l'on pouvait faire pour "occuper sa vie". C'est vrai que donner son temps pour les autres, est une possiblité généreuse, mais il y en a bien d'autres et c'est vraiment là encore du choix de chacun. Mais il me semble que c'est un autre débat.

mc59

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Re : De la culpabilité
« Réponse #24 le: 10 août 2011 à 11:07:25 »
je voudrais juste revenir sur ce que j'écrivais dimanche : 'vouloir vivre encore ' n'est-ce pas ce qu'ils veulent pour nous ??continuer à les aimer, en aimant la vie et tout ce qu'elle peut encore nous apporter de bon..jai été un peu surprise quand j'ai lu certaines réactions ;
quand j'ai écrit cela je ne pensais pas forcément à la rencontre d'un nouveau compagnon de vie;
'vivre encore' , c'est pour moi retrouver une joie de vivre, un sens à ma vie  ;
aujourd'hui je me sens 'triste et fatiguée' ;
même des moments qui étaient si importants pour moi 'avant' , en particulier le temps passé avec mes enfants ou petits-enfants, n'ont plus la même saveur aujourd'hui.
j'avais aussi des engagements associatifs, qu'il m'est difficile d'assumer aujourd'hui ;
'vivre encore' ce serait aussi retrouver de la joie à ces engagements , à tout ce qui était ma vie 'avant' le départ de JM. 
quant à rencontrer quelqu'un pour faire un bout de chemin .. c'est une autre histoire que je ne suis pas prête à écrire !

mais la Vie est là , et j'espère qu'un jour je serai à nouveau capable de lui sourire ;
amitiés à tous et toutes
Marie-Claire

ergé

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Re : De la culpabilité
« Réponse #25 le: 10 août 2011 à 12:17:29 »
Bonjour ChristineM,
Je suis complètement d’accord avec toi quand tu dis que vivre ce n’est pas nécessairement former à nouveau un couple ; j’éprouve la même chose que toi en ce qui concerne mon travail, mes engagements associatifs ou mes petits-enfants que j’adore.

Mais je pense que ce qui a fait notre bonheur, à nous qui sommes ici (ce n’est pas vrai pour tous les couples) et qui nous manque désormais pour éprouver le même plaisir que l’on éprouvait avant, quand il/elle était là, avec les mêmes choses ou les mêmes personnes, c’est bien sur sa présence, mais pas uniquement ; c’est la possibilité, pas seulement de donner, mais aussi  et surtout de partager et de faire partager. Partager une expérience ou le vécu de cette expérience (associative par exemple), partager le bonheur de s’occuper de ses petits enfants, puisque c’est un des exemples que tu as choisis ; ce n’est pas pareil, pour soi-même j’entends, de tenir un de ses petits enfants par la main et de lui donner, chacun de son côté, la main.

BobNode

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Re : De la culpabilité
« Réponse #26 le: 10 août 2011 à 13:34:19 »
Bonjour,

Longtemps que je n'étais pas venu, ne souhaitant pas remuer le couteau dans la plaie probablement à la lecture de toutes ces histoires qui me renvoient à la mienne.
Je viens ici apporter mon témoignage justement, car j'ai noué une relation avec qqn presque un mois et demi à peine après que ma femme soit décédée.
Je ne m'explique aujourd'hui toujours pas clairement cet acte, probablement le choc m'a-t-il fait perdre mes repères et que j'ai voulu tout de suite les retrouver.
Les jugements extérieurs ont fusé de toute part : "c'est trop tôt !", "tu ne l'aimais pas vraiment!", "pense à tes enfants!", ...
La double peine en somme, renvoi direct à une culpabilité déjà difficile à porter quand la petite voix dans la tête nous dit que c'est pas normal.

Je passe aussi les comportements des proches : "je ne veux pas la voir !"...
Coincé dans un étau, avec d'un côté la pression de la famille et de l'autre la pression de la compagne. Sans compter les enfants qui tout naturellement, demandent tout à coup : "papa, tu n'aimes plus maman ?"


Finalement, cette relation était vouée à l'échec par avance et c'est le constat que je fais aujourd'hui.
Impossible pour moi de me livrer, impossible de retrouver (que ce soit conscient ou pas) ce que j'avais perdu, impossible de construire, d'imaginer des projets, impossible tout court.

Au final, il y a la normalité vue de l'extérieur, le "délai minimum acceptable" avant que l'entourage n'accepte.
Il y a aussi ce que nous même nous sommes prêts à accepter.

Du coup, l'hypothèse de cette nouvelle rupture me renvoie directement à la perte de ma femme il y a 11 mois.
Je ne sais pas dire finalement si j'ai mis de côté mon deuil suite à cette relation ou si cela l'a accéléré, je sais juste qu'il me faudra plus de temps que je ne croyais.
« Modifié: 10 août 2011 à 13:36:41 par BobNode »

ChristineM

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Re : De la culpabilité
« Réponse #27 le: 10 août 2011 à 14:57:13 »
Bonjour Ergé,
Je pense que tu dois confondre (je ne t'ai pas parlé de petits enfants puisqu'hélas je n'ai le bonheur d'avoir ni petits enfants, ni enfants autour de moi). Je me suis fait soigner pendant des années mais en vain.
Par contre, je repensais ce matin à tout ce que nous avons échangé hier et j'essayais de me projeter, même loin en avant, sur la possibilité d'un nouvel amour. Et bien rien que de l'envisager me révulse car le seul homme dont j'ai envie aujourd'hui c'est de mon mari et lorsque j'y pense cela fait venir les larmes car je sais que plus jamais je ne serai dans ses bras. Alors oui peut-être faut-il s'étourdir et s'activer pour ne plus penser à ce qui ne sera plus.
Le soleil est de retour. Alors je vais me bouger et faire mon jardin.
Bonne journée.
Christine

ergé

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Re : De la culpabilité
« Réponse #28 le: 10 août 2011 à 17:20:03 »
désolé ChristineM, je répondais effectivement au message de Marie-Claire mc59

Marico

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Re : De la culpabilité
« Réponse #29 le: 10 août 2011 à 22:55:40 »
Alors moi, je vais répondre à certains/es avec le recul de presque 5 ans de deuil.
Je vous affirme que brûler les étapes ne sert à rien... Le deuil est un long processus qui passe par des tas d'évolutions dans tous les domaines. Et toutes les étapes sont nécessaires.... J'ai suivi les modules du site par curiosité, et franchement, c'est très bien expliqué et très vrai...

Bobnode le raconte dans son post. Il a noué une relation qui n'a pas fonctionné... Il n'y a qu'une seule chose de vraie : le temps est notre meilleur allié vers un mieux-aller. Ca prend 6 mois, ça prend 2 ans ou 5 ans... mais un jour, on se sent prêt à rencontrer quelqu'un.
Bon, faut-il encore s'en donner les moyens... mais en tous cas, on ne culpabilise plus de regarder le sexe opposé en se disant que "ma foi, pourquoi pas ???".

Je souris en lisant les réflexions dont parle Bobnode. C'est terrible et tellement vrai. Quand je parle de mon amie qui a rencontré son nouveau mari 6 mois après la disparition tragique du premier, je vous passe ce que sa belle-famille lui a fait subir de phrases assassines, de méchanceté. Elle a tenu bon, n'a jamais renoncé à envoyer ses enfants chez leurs grands-parents pour qu'ils gardent le contact, et aujourd'hui, enfin, 5 ans après la mort de leur fils, ils ont accepté de recevoir le nouvel époux.
Qui peut dire ce qui est normal ou pas, s'il n'a pas vécu un deuil ?
De quel droit juger, de quel droit parler de ce qu'on ne connaît pas ?
Qui peut savoir ce qu'on a vécu, surmonté au fond de nous ? La violence de notre douleur ?
Moi, toutes ces réflexions de gens bien pensants, ça me hérisse et d'ailleurs, il y a longtemps que je rétorque : "Tu échangerais ta vie avec la mienne ? Non ? Alors parlons d'autre chose !". En général ça coupe court... Et je me contrefiche des commentaires et des avis. MOI je sais le prix que j'ai payé, alors le regard des autres, je m'en tamponne le coquillard !!!!

Quand ChristineM se dit "révulsée" par la pensée d'un nouvel amour, je ne suis pas étonnée. Son deuil est très récent. Comment pourrait-il en être autrement, par rapport à Ergé, par rapport à moi qui avons perdu nos conjoints depuis plus longtemps ? Sa réaction est absolument normale, nous en étions au même point à quelques mois de leur mort. Probablement son beau-frère avait-il cherché une relation bien trop tôt après la mort de son épouse, pour ne pas vivre seul justement...

Evidemment, trouver sa place près d'un veuf ou d'une veuve, ce n'est pas facile. Je trouve l'idée de Bruno tout à fait respectable, et je la comprends très bien, si une fois les présentations faites, la nouvelle venue n'aura pas à se rendre tous les dimanches sur la tombe de Sandrine pour y déposer des fleurs... Ce qui, à la longue, ne serait pas très sain... Je crois que de toute façon, lorsque la bonne personne se présente, et si c'est le bon moment, elle prend sa propre place, simplement. Et puis je crois aussi qu'un jour, on finit par lâcher prise et par laisser nos époux/ses partir sans plus les retenir par nos larmes et notre chagrin. Alors on est prêt pour une nouvelle histoire. Ce n'est pas oublier, ni renoncer aux souvenirs, c'est juste reprendre le cours de sa vie avec de nouvelles données...

En ce qui concerne les associations comme palliatif à la solitude, franchement moi ça ne me dit rien. J'ai bien assez de ma misère, je n'ai pas envie de gérer celle des autres. J'ai trop donné au malheur pour encore me replonger dedans. J'ai adopté 2 enfants brésiliens nés dans des cartons comme des petits chiots, et perdu leur père... en d'autres temps j'ai beaucoup donné, mais là je pense que j'ai atteint mon quota... je n'ai plus envie de "sauver le monde", qui n'a pas fait grand chose pour moi par ailleurs. Aujourd'hui, j'ai plutôt envie de faire de belles choses et de rencontrer de belles gens. Mais je peux comprendre que ce soit une bonne façon de donner un nouveau sens à sa vie.

Carpe diem et faire ce qui est bon pour soi...

Ergé j'accepte le tutoiement... Pani problèm, comme on dit aux Antilles...

Je vous souhaite à tous une soirée paisible.
Je vous embrasse.
M.