Alors moi, je vais répondre à certains/es avec le recul de presque 5 ans de deuil.
Je vous affirme que brûler les étapes ne sert à rien... Le deuil est un long processus qui passe par des tas d'évolutions dans tous les domaines. Et toutes les étapes sont nécessaires.... J'ai suivi les modules du site par curiosité, et franchement, c'est très bien expliqué et très vrai...
Bobnode le raconte dans son post. Il a noué une relation qui n'a pas fonctionné... Il n'y a qu'une seule chose de vraie : le temps est notre meilleur allié vers un mieux-aller. Ca prend 6 mois, ça prend 2 ans ou 5 ans... mais un jour, on se sent prêt à rencontrer quelqu'un.
Bon, faut-il encore s'en donner les moyens... mais en tous cas, on ne culpabilise plus de regarder le sexe opposé en se disant que "ma foi, pourquoi pas
".
Je souris en lisant les réflexions dont parle Bobnode. C'est terrible et tellement vrai. Quand je parle de mon amie qui a rencontré son nouveau mari 6 mois après la disparition tragique du premier, je vous passe ce que sa belle-famille lui a fait subir de phrases assassines, de méchanceté. Elle a tenu bon, n'a jamais renoncé à envoyer ses enfants chez leurs grands-parents pour qu'ils gardent le contact, et aujourd'hui, enfin, 5 ans après la mort de leur fils, ils ont accepté de recevoir le nouvel époux.
Qui peut dire ce qui est normal ou pas, s'il n'a pas vécu un deuil ?
De quel droit juger, de quel droit parler de ce qu'on ne connaît pas ?
Qui peut savoir ce qu'on a vécu, surmonté au fond de nous ? La violence de notre douleur ?
Moi, toutes ces réflexions de gens bien pensants, ça me hérisse et d'ailleurs, il y a longtemps que je rétorque : "Tu échangerais ta vie avec la mienne ? Non ? Alors parlons d'autre chose !". En général ça coupe court... Et je me contrefiche des commentaires et des avis. MOI je sais le prix que j'ai payé, alors le regard des autres, je m'en tamponne le coquillard !!!!
Quand ChristineM se dit "révulsée" par la pensée d'un nouvel amour, je ne suis pas étonnée. Son deuil est très récent. Comment pourrait-il en être autrement, par rapport à Ergé, par rapport à moi qui avons perdu nos conjoints depuis plus longtemps ? Sa réaction est absolument normale, nous en étions au même point à quelques mois de leur mort. Probablement son beau-frère avait-il cherché une relation bien trop tôt après la mort de son épouse, pour ne pas vivre seul justement...
Evidemment, trouver sa place près d'un veuf ou d'une veuve, ce n'est pas facile. Je trouve l'idée de Bruno tout à fait respectable, et je la comprends très bien, si une fois les présentations faites, la nouvelle venue n'aura pas à se rendre tous les dimanches sur la tombe de Sandrine pour y déposer des fleurs... Ce qui, à la longue, ne serait pas très sain... Je crois que de toute façon, lorsque la bonne personne se présente, et si c'est le bon moment, elle prend sa propre place, simplement. Et puis je crois aussi qu'un jour, on finit par lâcher prise et par laisser nos époux/ses partir sans plus les retenir par nos larmes et notre chagrin. Alors on est prêt pour une nouvelle histoire. Ce n'est pas oublier, ni renoncer aux souvenirs, c'est juste reprendre le cours de sa vie avec de nouvelles données...
En ce qui concerne les associations comme palliatif à la solitude, franchement moi ça ne me dit rien. J'ai bien assez de ma misère, je n'ai pas envie de gérer celle des autres. J'ai trop donné au malheur pour encore me replonger dedans. J'ai adopté 2 enfants brésiliens nés dans des cartons comme des petits chiots, et perdu leur père... en d'autres temps j'ai beaucoup donné, mais là je pense que j'ai atteint mon quota... je n'ai plus envie de "sauver le monde", qui n'a pas fait grand chose pour moi par ailleurs. Aujourd'hui, j'ai plutôt envie de faire de belles choses et de rencontrer de belles gens. Mais je peux comprendre que ce soit une bonne façon de donner un nouveau sens à sa vie.
Carpe diem et faire ce qui est bon pour soi...
Ergé j'accepte le tutoiement... Pani problèm, comme on dit aux Antilles...
Je vous souhaite à tous une soirée paisible.
Je vous embrasse.
M.