Le lâcher prise me parle.
Si cela veut dire dépression, alors je suis en plein dedans.
Depuis plusieurs jours, mon petit se réveille la nuit en pleurant.
Il dit un seul mot "papa" et ses yeux sont si grands
Je le calme doucement en le prenant dans mes bras, mais c'est difficile, il continue de pleurer, et se rendort en sanglotant au bout d'une heure, il veut juste rester dans mes bras.
Il refuse de venir s'allonger prés de moi dans le lit, la place vide à coté, est trop envahissante.
Ce lit où il à tant vu papa couché, souffrant, silencieux, déjà loin de nous.
Ce lit où il aimait bien jouer et sauter, ce lit ou je l'allaitais le matin, pendant que papa lui caressait la tête.
Ce lit représente son absence irrémédiable.
Je pense devoir le changer.
Nous partons samedi pour un long week end à Rome, avec une amie qui a perdu sa maman l'année dernière d'un cancer aussi.
Elle essaie aussi de soutenir son papa, et son frère.
Nous avons beaucoup partagé au niveau des mots et on se comprends.
Alors que mes amies de tout les jours, les jours légers de ma vie d'avant, n'ont pas sut , pût ou voulut, (je ne sais pas) et ne font plus partis de mon quotidien, et s'efface même de mon passé, de mes souvenirs.
J'ai trouvé de "l'aide", en de nouvelles personnes.
Mes propres parents, retraités, à 1000km, à qui j'ai demandé de venir passer quelques jours au printemps, ne viendront pas, pour un motif futile à mes yeux, le mariage d'une cousine, alors même qu'ils n'ont aucune obligation et que je suis fille unique.
Ils fuient eux aussi, ce sont des êtres humains après tout, ni pire ni meilleur que les autres, et de voir leur réaction m'a beaucoup peinée.
J'en ai même enragée, j'ai peur que ma colère se retourne contre eux, sur le moment j'ai eue envie de les rayer de ma mémoire.
Comme la période de mon adolescence qui à suivie l'annonce que j'étais une enfant adoptée, une période sombre de ma vie.
En y réfléchissant, en vous l'écrivant, je pense qu'une vraie mère saurait soutenir son enfant
Je me sens encore plus seule.
La famille que je croyais avoir, s'est effondrée à 12 ans, et la famille que je croyais créer, s'est effondrée à 42 ans.
Et c'est à la vie que je dois continuer à faire confiance ?
J'attends de trouver les réponses, en moi, et un autre sens à cette vie.
C'est toi Darling qui m'a permis de reprendre contact avec ma vrai famille, là bas à l'etranger.
C'est toi Darling qui m'a permis d'apaiser mon coeur, mes colères envers celle qui m'a fait naître et m'a laissé à 3 ans, à son beau frère.
C'est toi Darling qui m'a fait renaître.
Et aujourd'hui tu n'es plus.
Le mot Confiance n'a plus de valeurs à mes yeux.
Tu n'es plus là pour le représenter.
Je t'aime tellement.