Le ressenti, l'emotion, les mots.....tout y est. Merci de l'avoir partagé. ...

 Coucou Zabou.
Qiguan, je suis de retour.
Bisous à toutes.

Passage difficile aujourd'hui.
Visite médecin du travail. Confirmation inaptitude.
Donc licenciement à confirmer par l'employeur dans les semaines à venir.

Constat que je suis fragilisée. Encore !
Je souhaite cette fin de carrière professionnelle car il m'est devenu impossible de travailler.
Je le vis mal. Très mal.
Cela fait ressortir l'absence de mon coeur.
S'il était là je n'en serais pas où j'en suis aujourd'hui.
C'est aussi l'ouverture d'une retraite seule et qui ne m'intéresse plus. Justement parce que je vais la vivre seule.

Ça ira mieux demain. ...

je suis aussi persuadée que quand une porte se ferme
c'est la "Vie" de manière cachée qui nous en ouvre une autre qu'on ne voit pas spontanément
Je sais c'est vite dit mais parfois impossible à intégrer ..
à vivre.
Tu es intuitive
tu vas trouver des ressources pour construire "seule" une vie ... si différente de ce que tu voulais ...
mais qui apportera des joies sur le plan humain, un enrichissement par les relations nouvelles
qui sommes nous, nous avons volé en éclat de mille morceaux et comme tu me l'as dit Zabou le puzzle est difficile à reconstituer et de plus il reste des pièces dont on ne sait que faire et il en manque d'autres ...
prendre au présent, dans le vivant qui se présente un mouvement, des actes à faire et des émotions à vivre en gardant nos cicatrices à vif, notre passé en bandoulière : un jeu nouveau d'équilibriste que l'on n'avait jamais imaginé ...
quant au pourquoi c'est encore autre chose qui occupera aussi nos réflexions bien des heures après les cueillettes nouvelles dans le présent ...
mais il y a t'il une autre voie ?
oui le repli, le rejet des autres, s'enfermer seul ...
nos aimés l'aurait il voulu pour nous, non
et nous le voulons nous, non plus
mais l'énergie nous manquera encore comme l'oxygène en grimpée ...
ne pas avoir peur de cet inconnu
un jour quelqu'un m'a dit
tu étais chenille (heureuse)
là tu es chrysalide pour un long moment
et tu sais que tu deviendras papillon et le retrouvera ...
je médite souvent sur ça ...
(et regarde parfois les vidéos http://jardinauxpapillons.com/la-metamorphose-du-papillon/)
en me disant 1 étape de ça = peut être x années pour moi ...
"La chenille dort, donc. Et elle fait des rêves étranges, des rêves qu’elle ne comprend pas. Des rêves qui lui parlent d’espaces qu’elle n’a jamais visités. Mais voilà qu’apparaissent des cellules étrangères dans son système biologique. Ce sont des cellules souches à partir desquelles va commencer à se former le futur papillon. Mais pour le système immunitaire de la chenille, ce sont des envahisseurs et il va donc tout faire pour tenter de les éliminer. Il va se battre de toutes ses forces jusqu’à ce qu’il soit épuisé et complètement submergé. Le fin mot de l’histoire, c’est que la chenille sert de nourriture au futur papillon dans la chrysalide.
...
et Jung nous rappelle inlassablement qu’ « on ne trouve pas l’illumination en invoquant des êtres de lumière mais en éclairant l’obscurité. » C’est avec notre propre lumière que nous l’éclairerons. Nous n’avons donc pas d’autre choix que d’affronter tôt ou tard ce qui nous fait le plus peur, c’est-à-dire l’inconnu et notre entière responsabilité de créer notre propre vie."
je te souhaite d'apprivoiser l'obscurité et que tes ressources cachées viennent  éclairer ton espace ...
je te serre fort
à bientôt

Je m'ennuie.
Ce soir, je m'ennuie de mon coeur. ...

  Ephèmère, ce que tu as écrit j'aurais pus l'écrire aussi, mot pour mot, je m'y retrouve tellement! Oui, il faut bien garder cet état d'esprit, savoir que ces moments plus déchirants sont aussi inévitables que passages, et continuer notre ligne droite, sachant que le mieux-être est toujours possible, revient toujours tôt ou tard. Et que bien sûr l'amour sera toujours dans nos cœurs.
 

Oui c'est bien ça Qiguan, accepter parce-que nous n'avons pas le choix. L'acceptation seule peux apporter-le reste du temps-plus de sérénité. L'acceptation est aussi une étape. POuvoir dire "j'accepte", c'est un don  ne pas oublier bien sûr, ne pas cesser d'honorer leur mémoire adorée, les garder dans nos cœurs comme les trésors précieux qu'ils sont, qu'ils seront toujours. Mais accepter. Ce mot fait du bien 

¨Perso j' ai parfaitement accepté la mort de mon mari, je l' ai acceptée dès que l' on m' a dit que c' était la fin, il souffrait trop, c' était inhumain, valait mieux qu' il parte, j' aurais même demandé qu' on abrège ses souffrances, je le pouvais mais mes enfants n' auraient jamais accepté que l' on tue leur père avant l' heure, déjà que sa fin a été précipitée par faute médicale.

Je voudrais être amnésique pour l' oublier, oublier tout ce que j' ai vécu avec lui, devenir une autre, ne plus rien savoir de mon passé. Quand le psychiatre m' a expliqué que "faire son deuil" ce n' était pas "faire tomber le défunt dans l' oubli"  j' ai été terriblement déçue, eh ben docteur, je voudrais bien l' oublier pourtant! Je vivrais mieux si tout s' effaçait de ma mémoire.  Je ne regarde presque plus les photos du passé, avant j' y avais le nez collé dessus, maintenant je regarde à l' occasion certaines photos pour lui faire un coucou, mais pas plus. Cela fait au moins deux mois que je ne suis pas allée au cimetière pourtant je dois y aller, il faut que je colle au Sikaflex les plaques avant que le mistral et autres tempêtes les envoient valdinguer sur la tombe voisine.  Je recollerai celles de mes parents, elles en ont besoin. C' est là que j' irai aussi quand sonnera mon tocsin à moi. J' ai prévenu mes enfants. Ce n' est pas l' idée qui m' enchante d' aller retourner auprès de mes parents mais on va faire logique, je viens d' eux, je retournerai auprès d' eux d' autant que mon mari est à leurs côtés, la boucle sera bouclée.  Pourquoi faire autrement et ailleurs?

Je suis en train de faire ma première flambée dans la cheminée, mon mari avait stocké quelques stères de bois bien rangées, du petit bois d' allumage à l' abri dans la serre, il avait tout prévu pour plusieurs hivers, il savait que j' aimais ces flambées nocturnes, alors j' ai pensé à lui ce soir, voyez, pas moyen de le rayer de ma mémoire, quoi que je fasse, après 40 ans de vie commune, la moitié d' une vie passée ensemble, non finalement, tant que je ne serai pas sénile je n' y arriverai pas à l' oublier.