Auteur Sujet: Culpabilité et incomensurable douleur  (Lu 3641 fois)

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carabistouille

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Culpabilité et incomensurable douleur
« le: 26 décembre 2015 à 17:19:54 »
Bonjour,

Jamais je n'ai écrit sur un forum. Jamais je n'ai vécu seule. Jamais une telle souffrance.
Au moment où je me connecte le soleil plonge. Dans quelques minutes, l'obscurité va m'arracher des cris de douleurs supplémentaires.
Mon amoureux voulait ce voyage. Pour une raison inconnue je l'appréhendais. La peur m'a habitée durant 9 jours.
 La veille de son accident, il m'a dit que finir sa vie dans le pacifique serait une belle fin.  Le jour de son "départ" il m'a dit que c'était son dernier grand voyage. Lorsqu'il a payé ce Tour Operateur, qui n'en était pas un,  je n'ai pas voulu lui gâcher son plaisir. J'étais dépressive avait perdu toute véléité à me rebeller.

Lorsque le bateau nous a transporté dans ce lieu improbable. Je suis restée impassible. Je savais. J'ai compris je crois que quoi que je fasse, notre vie s'arrêterait là. Que nous étions au bout de notre histoire.  Il a sauté dans la mer, a nagé plus avant.

J'aurai dû lui hurler de revenir. J'aurai dû refuser de sauter à mon tour et de laisser repartir le bateau. J'aurai dû ...

J'ai seulement cru mourir noyée. Lui hélas n'a pas pu se hisser sur les rochers.
Je suis restée spectatrice et muette. Je savais que rien n'était possible. Je savais que c'était fini.

Cela fait 18 jours. Là dans mon salon sans lui à mes côtés pour me masser les pieds, ou couchée dans une chambre où nous ne dormions jamais, je me sens sombrer, à mon tour, pas dans l'eau salée mais dans un chagrin si douloureux qu'il annihile tout sur son passage.

Ce voyage qu'il voyait comme une thérapie à mon mal être lui a coûté la vie. Lui qui était si généreux, si heureux de vivre et si confiant. Il aurait pu en  faire d'autres des voyages, des plongées. Il aurait pu en organiser des fêtes. Il aurait aussi pu me protéger de la cupidité de sa famille.

Mon amoureux tu as réussi ta sortie, toi qui ne voulait pas subir la déchéance de la vieillesse. Voilà la seule consolation qu'il me reste. Mon amoureux...

Hors ligne Eva Luna

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Re : Culpabilité et incomensurable douleur
« Réponse #1 le: 26 décembre 2015 à 21:42:27 »
Votre histoire est si tragique... impuissante tu as assisté à tout...quelle horreur...
et si tu étais engluée dans un état dépressif avant le drame , je ne veux pas donner de conseils , souvent inapropriés mais là... je crois vraiment qu'il ne faut pas que tu restes seule avec cette douleur et cette culpabilité.. c'est indispensable de trouver une oreille attentive pour t'aider à supporter cette mort si brutale...

j'attends de tes nouvelles, même si elles sont tristes et solitaires...

carabistouille

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Re : Culpabilité et incomensurable douleur
« Réponse #2 le: 30 décembre 2015 à 20:56:45 »
Merci de m'avoir lue et pris le temps de répondre.

Oui il estinconestable qu'un suivi s'impose !
Pour l'heure le temps est arrêté. J'attends. Je ne quoi ? mais j'attends. 
Le moment où je pourrais
vendre et quitter cet endroit plein de souvenirs pour commencer une reconstruction.
Il va m'en falloir des briques.... et des briques.... et de la volonté.

C'est le lot de tous. Mais ne dit on pas que les épreuves nous construisent ?
Mieux vaut tard que jamais. Et il sera fier que je redevienne une battante.

Bonne continuation à vous.

océane83

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Re : Culpabilité et incomensurable douleur
« Réponse #3 le: 03 janvier 2016 à 00:38:07 »
Bonsoir, votre histoire est si tragique ! Ne restez pas seule avec votre douleur. Il faut absolument que vous puissiez en parler à un professionnel qui aura une écoute bienveillante et soutenante, vous protéger (par un arrêt de travail)  par exemple car ce que vous vivez est d'une telle violence !!!  Je me permets de vous dire celà car je suis accompagnée par un psychiatre et ds psychologues depuis la mort de mon mari et ces professionnels m'aident énormément sans me juger.  Il m'arrive également de téléphoner la nuit parfois à SOS AMITIÉ quand je suis trop mal , avec des idées noires : ils sont extrèmement compétents. J'ai quelques vrais amis mais il y a des choses qu'il est difficile de confier. Je pense à vous très fort. Vous avez le droit de craquer. Le deuil est un long chemin. " Nul ne peut atteindre l'aube sans passer par le chemin de la nuit" Khalil Gibran