Bonjour,
Jamais je n'ai écrit sur un forum. Jamais je n'ai vécu seule. Jamais une telle souffrance.
Au moment où je me connecte le soleil plonge. Dans quelques minutes, l'obscurité va m'arracher des cris de douleurs supplémentaires.
Mon amoureux voulait ce voyage. Pour une raison inconnue je l'appréhendais. La peur m'a habitée durant 9 jours.
La veille de son accident, il m'a dit que finir sa vie dans le pacifique serait une belle fin. Le jour de son "départ" il m'a dit que c'était son dernier grand voyage. Lorsqu'il a payé ce Tour Operateur, qui n'en était pas un, je n'ai pas voulu lui gâcher son plaisir. J'étais dépressive avait perdu toute véléité à me rebeller.
Lorsque le bateau nous a transporté dans ce lieu improbable. Je suis restée impassible. Je savais. J'ai compris je crois que quoi que je fasse, notre vie s'arrêterait là. Que nous étions au bout de notre histoire. Il a sauté dans la mer, a nagé plus avant.
J'aurai dû lui hurler de revenir. J'aurai dû refuser de sauter à mon tour et de laisser repartir le bateau. J'aurai dû ...
J'ai seulement cru mourir noyée. Lui hélas n'a pas pu se hisser sur les rochers.
Je suis restée spectatrice et muette. Je savais que rien n'était possible. Je savais que c'était fini.
Cela fait 18 jours. Là dans mon salon sans lui à mes côtés pour me masser les pieds, ou couchée dans une chambre où nous ne dormions jamais, je me sens sombrer, à mon tour, pas dans l'eau salée mais dans un chagrin si douloureux qu'il annihile tout sur son passage.
Ce voyage qu'il voyait comme une thérapie à mon mal être lui a coûté la vie. Lui qui était si généreux, si heureux de vivre et si confiant. Il aurait pu en faire d'autres des voyages, des plongées. Il aurait pu en organiser des fêtes. Il aurait aussi pu me protéger de la cupidité de sa famille.
Mon amoureux tu as réussi ta sortie, toi qui ne voulait pas subir la déchéance de la vieillesse. Voilà la seule consolation qu'il me reste. Mon amoureux...