Bonjour,
Il y aura bientôt 3 ans que Michel, mon Prince, mon Chevalier, mon Mari, mon Ami est mort après avoir lutté deux années contre le cancer. Un homme au grand coeur, qui pensait avant tout aux autres, même dans l'ultime instant. Nos enfants et moi-même (mes également les qq amis qui n'avaient pas peur d'affronter la situation, la souffrance .... la mort) avons vu petit à petit son corps se transformer, se meurtrir, ses forces diminuer jusqu'à disparaître. Jusqu'au bout, il a toujours gardé espoir (tout en sachant au plus profond de lui, que ses jours étaient comptés). Ne rien montrer.... son corps parlait pour lui et là.... impossible de "mentir", de faire semblant. A sa demande, il est resté à la maison jusqu'au bout. Il ne souhaitait pas être hospitalisé. Cela a été très difficile, très fort à tous points de vue. Cependant, avoir pu partager pleinement, jusqu'à sa mort, chaque seconde qui passent avec Michel aura été une immense chance. Les derniers instants..... ma main dans la sienne, les yeux dans les yeux... il me sourit.......c'est fini. Il est mort et avec lui une partie de moi également. Trois ans ..... J'ai toujours l'impression de vivre un cauchemar. Je pleure toujours.
Il m'a fait promettre de continuer à vivre (cela ne m'a pas empêché de me retrouver un soir avec un cocktail de ses médicaments dans la main... jamais je n'aurai pensé faire une chose pareil. Pendant 1 seconde j'ai perdu le "contrôle"). J'ai commencé à consulter un psychologue qq mois après son décès. J'étais en total déconnexion. Mon esprit était dans un "costume" et je jouais un rôle pour être comme tout le monde. J'ai commencé alors à consulter un psychologue qui, petit à petit, m'a ouvert des portes m'obligeant ainsi à continuer mon chemin. J'ai progressé, j'ai évolué. Aujourd'hui, je reconnais toute la chance que j'ai eu de rencontrer Michel, d'avoir pu partager, recevoir et donner. Il est en partie responsable de ce que je suis devenu ce jour. MERCI Michel !!!! Après trois ans d'absence, il a toujours une "action" sur ma progression dans la vie. Mon esprit s'apaise petit à petit, je vais à l'essentiel, j'ose dire les choses, je ne vie plus par rapport au regard des autres, j'ose être moi-même. Cependant, mon cœur est toujours une plaie ouverte (pour l'instant).
Ci-joint, un extrait des Haïkus (petit poème japonais) que j'ai "écrit" à défaut de ne pouvoir parler (surtout après le décès de Michel je me suis retrouvée avec personne à qui parler).
Je suis de tout cœur avec vous. Puissiez-vous trouver apaisement et réconfort.