FORUM "LES MOTS DU DEUIL"

Comprendre et vivre son deuil => Vivre le deuil de son conjoint => Discussion démarrée par: Norbert le 03 janvier 2019 à 00:29:16

Titre: Crier sa peine…
Posté par: Norbert le 03 janvier 2019 à 00:29:16
Bonjour,
Je vous ai lu, je me suis reconnu, et j’ai voulu moi aussi crier ma peine. Sandrine est partie un matin de décembre, et depuis le temps est long, le silence pesant, et la suite des années à venir si incertaine. Que faire de tout ce temps qui me reste sans elle ?
J’avais besoin de me confier, mais qui peut mieux me comprendre que des personnes sur le même chemin, même si chacun vit son deuil à sa façon.
Alors voilà, j’ai voulu m’exprimer et me voilà devant vous. Je ne sais si cela va me réconforter, peut-être, mais j’ai besoin de rendre hommage à cette belle personne, Sandrine, vaincue après de nombreux combats, le 19 décembre 2018, à 45 ans. Elle était mon premier et seul amour, j’étais son premier et seul amour…

Sandrine avait affronté 2 cancers : un cancer du sein en 2011, avec mammectomie, chimiothérapie avec son cortège dégradant mais elle s’est bien battue et la rémission a été la récompense. Mais en 2012, un mélanome au milieu du dos, pourtant, elle n’était pas adepte du bronzage. Fatalité, quand tu nous tiens. Donc à nouveau une opération pour enlever ce nouveau cancer avec une très longue balafre dans le dos. Avec la cicatrice devant à la place d’un sein, le qualificatif de « ma petite guerrière » était approprié… Et puis vient le temps de la reconstruction, mentale pour oublier qu’on est peut-être en sursis, reconstruction physique avec pas mal d’opérations du sein pour avoir un résultat qui lui redonnait son statut de femme, même si ce n’était plus comme avant et qu’elle n’osait plus mettre de décolleté. Mais bon ce n’est pas grave, la vie reprend, avec pendant 5 ans un suivi, arrêté l’année dernière, en 2017, car la médecine considère que 5 ans sans récidive, cela est suffisant pour être sortie d’affaire. Reconstruction professionnel aussi car plus possible de porter du poids du côté atteint, donc la voilà partie en formation, puis des remplacements et enfin cette année, en août, après des vacances au bord de l’océan, un CDI. Mais aussi un mal de ventre. Peut-être des fruits de mers qui sont mal passés. On reste naïf…

Et donc c’est reparti, échographie qui montre une masse abdominale qui fait penser à un nouveau cancer, puis TEP Scann en septembre, un truc qui vous montre l’état des métastases. Le toubib nous reçoit, mais à son attitude, je vois qu’il y a un truc, et qu’il ne dit pas tout. J’arrive à la voir seul à seul et il se dit très étonné qu’avec l’étendu des lésions, on n’ait rien vu avant. La semaine d’après, j’ai le résultat en main. Sandrine ne veut pas savoir pour mieux combattre, il est plus facile de se battre quand on pense gagner. Mais moi, je regarde, je n’aurais pas dû… la partie abdominale n’est plus qu’une masse métastasée, également dans les os, les ganglions, les muscles… Je garde cela pour moi, je ne veux pas que les enfants, les parents baissent les bras. Je veux du soutien positif, pas de la pitié pour Sandrine.
Et puis, c’est le début du chaos. Un craquement au cou un soir de septembre, conséquence d’une métastase cervicale qui lui a donné jusqu’à la fin des céphalées permanentes avec irradiation sur le bras droit. Une biopsie est réalisée pour connaître l’origine du cancer, reportée 2 fois à cause de cette douleur cervicale, on perd du temps car en attendant, on ne traite pas le cancer, mais cela n’aurait rien changé.

14 octobre : on revient d’une courte balade et là, elle fait un AVC partiel. Mais c’est quoi ce cancer ! Après analyse, elle a aussi une métastase dans le cœur qui projette des particules dont une vient de provoquer cet AVC. Mais bon, elle récupère tant bien que mal, avec des petites séquelles tout de même. C’est là que tu t’aperçois qu’une situation de non-retour s’installe doucement.
Le résultat de la biopsie revient, enfin. C’est un mélanome, donc protocole d’immunothérapie, c’est très efficace parait-il pour ce type de cancer. Je vois le docteur en particulier, j’ai besoin de savoir si on ne nous cache rien. En fait, ils ne savent pas ce c’est, sinon que c’est très agressif et que ça se rapproche le plus d’un mélanome, donc on traite comme si… je garde encore cela pour moi…
Entre temps, une métastase au niveau lombaire lui provoque une grosse sciatique. Une boule apparait sur son bras droit, d’autres trucs bizarres aussi. Les médicaments contre la douleur la rendent nauséeuse, incohérente. Elle ne mange plus, uniquement par perfusion. Et depuis quelques temps déjà, elle a un je ne sais quoi de neurologique, histoire qu’elle ne puisse plus contrôler ces mouvements, au point de ne plus pouvoir se gratter ou attraper un médicament : peut-être des effets secondaires de médicaments, on ne saura pas.
A partir de cette date du 14 octobre, elle est revenue 2 fois à la maison, tout y était organisé, lit médicalisé, infirmière… mais toujours très peu longtemps car trop faible pour rester sans observation permanente. Pourtant, oh combien elle voulait rester chez elle et dormir près de moi, même si dans 2 lits distincts.

Et puis, le 5 décembre, à la maison, un autre AVC, total cette fois. Le chirurgien, vu son âge est d’accord pour l’opérer : Thrombectomie qui marche bien, ouf..
A partir de ce jour, je ne la quitte plus, je dors dans les hôpitaux, clinique, on partage les gardes avec sa maman pour qu’elle ne soit jamais seule.
Mais 3 ou 4 jours d’espoir suffisent, alors nouvel AVC, total et non opérable cette fois ci. Cela aurait pu être un AVC du côté douloureux histoire d’enlever la douleur mais non, de l’autre côté. Donc, la voilà paralysée à gauche, douloureuse à droite. Encore 3 ou 4 jours et cette fois-ci elle est paralysée aussi à droite. Plus moyen de parler non plus. Fichu cancer qui ne nous permet même plus de partager avec Sandrine ses derniers instants et de la rassurer. Et pour continuer, elle respire difficilement, s’étouffant dans ses sécrétions tous les 15 minutes. Tout cela en lui laissant la conscience de tout ce merdier.

18 décembre : le soir
Je suis à ses côtés, la température est constamment au-dessus de 39,5°C depuis 2 jours, des escarres viennent de faire leur apparition au niveau de l’oreille droite, et également sur le côté droit du crâne, à l’arrière. Le talon droit n’est pas épargné. La dénutrition, la chaleur, l’immobilité… un cocktail explosif pour les escarres.
Difficile de voir celle que l’on aime se dégrader à ce point. Et difficile à dire, mais on en vient en penser : pourvu qu’elle ne souffre plus trop longtemps…
Elle respire difficilement. Les apnées sont de plus en plus longue, jusqu’à 40 secondes.
Le pouls est irrégulier entre 140 à 75 battements par minute, irrégulier et peu perceptible à gauche, la main que je lui tiens. Difficile à interpréter.
J’ose à peine dormir sur le fauteuil à côté, je n’ose imaginer me réveiller sans plus entendre de respiration. Il va falloir pourtant que je dorme, la fatigue me rattrape peu à peu…

19 décembre :
Je suis en panique depuis 4h30 ce matin. Son avant-bras gauche est mort, il devient noir, plus de circulation, une autre artère bouchée… Je suis obligé de masser tous les quarts d’heure pour qu’il retrouve une couleur plus normale mais très pâle. L’avant-bras est froid et sans pouls… elle meurt par petit bout, les escarres progressent à vue d’œil, c’est horrible.
11h10 : Sandrine est parti, elle ne souffre plus.


Voilà, c’est fini. Je reste anéanti par sa disparition et traumatisé par ces dernières semaines, toute cette souffrance pour rien. Quand je regarde une photo, il me reste toujours cette image, ce visage de souffrance qu’elle avait les derniers jours. Je rêvais souvent d’elle mais pas une fois depuis qu’elle est partie, je n’ai même pas droit à ça…
Je ne sais pas si c’est un sentiment partagé par certains mais je me sens coupable alors que je ne pense rien avoir à me reprocher. Coupable de tous ces instants où j’aurai plus faire plus pour elle, où l’on s’est fait la tête, où je suis rentré plus tard du travail alors que j’aurai pu être avec elle… Difficile de se débarrasser de cette culpabilité...
Et on se dit, un peu égoïstement il est vrai, que va-t-on faire du temps qu’il nous reste, j’ai 50 ans, j’aurai pu passer de merveilleux instants avec Sandrine. Pourquoi faire des choses nouvelles que je n’ai pas faîte avec elle. Que reste-t-il à faire, seul ?
Des questions qui mettront certainement du temps à trouver réponse.

Merci à ceux qui ont pu aller jusqu’au bout de mon récit. 
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: pscar13 le 03 janvier 2019 à 02:58:35
Norbert,

Je te lis dans cette nuit, tu crie ta douleur et je pleure,
Pour toutes ces souffrances que ta guerrière Sandrine à enduré pendant  toutes ces années pour continuer à vivre, en vain.
Pour toi, qui l'as accompagné et enduré tout ça sans rien pouvoir faire d'autre que la voir souffrir et lui tenir la main, et la regarder mourir.
Je sais ta souffrance, je la comprends, je la connais, j'ai juste quelques jours d'avance dans ce tunnel si sombre qu'on ne voit rien au bout.
J'ai déjà crié ce que je penses du cancer
http://forumdeuil.comemo.org/traverser-le-deuil/le-cancer-ce-sale-crabe/msg105054/#msg105054 (http://forumdeuil.comemo.org/traverser-le-deuil/le-cancer-ce-sale-crabe/msg105054/#msg105054)
Tu as eu raison d'écrire, ça ne peut que te soulager, pour le moment, il faut juste continuer à respirer, tu ne peux pas plus, je le sais.
Continuer à écrire, faire revenir dans ta tête les bons souvenirs, toutes ces années de bonheur que vous avez vécu.
Tu verras, ça va venir, doucement, pas à pas, respire, vis, survit ...
Pensées pour toi et ta guerrière Sandrine.
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Loreylei le 03 janvier 2019 à 08:15:47
Bonjour Norbert, les mots que je peine à trouver sont peu de chose au regard de ce que vous avez vécu tout les deux mais sache que je t'ai lu.
Je peux si peu, alors je vais faire ce qu'à fait l'infirmière coordinatrice des dons d'organe pour mon époux..je te prends dans mes bras signe que j'entends ta douleur et la partage.
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: 3 pommes le 03 janvier 2019 à 10:11:19
Oui Norbert, tu peux venir crier ta peine sur ce forum autant qu'il le faudra.
Ce parcours que Sandrine a subi a été pour vous traumatisant avec pourtant des espoirs pour s'en sortir quelquefois.
Tu vas le garder longtemps dans ta tete et dans ton cœur. Dans quelques mois, quand tu reliras ce que tu viens d'écrire, tu verras comment tu auras avancé. Mais pour l'instant, sache que chacun de ce forum te soutient, certes, virtuellement mais quand on ne sait plus vers qui se tourner, c'est beaucoup.
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: nathT le 03 janvier 2019 à 12:08:49
Norbert,

Je viens de lire ton message . Je comprends tellement ce que tu vis en ce moment .
Tous ceux qui ont accompagné un proche dans sa souffrance sont des 'survivants ' .Tu es un survivant :Dis toi que c'est comme si Sandrine et toi avaient été pris dans les vagues d'un énorme tsunami ou sous les roues d'un 15 tonnes et .... tu te relève.... seul, tu ne sais pas où tu es .*Entre le monde des vivants et celui des disparus ....une sorte de No man's land ...
Il va te falloir de la patience pour en sortir .Et ici, sur ce forum tu peux tout écrire,tout dire , nous comprenons ce que tu ressens ,nous te lirons.

Cela fait 16 mois que mon compagnon est parti d'un cancer du pancréas foudroyant . Je l'ai accompagné avec de l'optimisme et de la bonne humeur ,je suis épuisée mais il méritait que je le fasse .
Mon voisin de 90 ans m'a dit au lendemain de ses funérailles :

'Accompagner quelqu'un apporte beaucoup, vous en aurez les bénéfices dans quelque temps et surtout dites vous bien qu'à la fin de sa vie tout le monde ne peux avoir eu la chance d'avoir aimé et d'avoir été aimé '

Je ne sais pas ce qui peut t'aider, alors fouilles sur ce forum, et retiens tous ce qui peut te faire du bien , écrits, beaux textes, chansons.....musiques....

Hauts les coeurs!
Nath

Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Bessie le 03 janvier 2019 à 20:05:40
Bonsoir Norbert,
Pscar 13 t'écrit qu'il a pleuré en te lisant. J'ai fait pareil. J'ai revécu ces derniers moments de vie de notre moitié. les voir partir dans la souffrance est terrible. Et on se veut de tellement de choses qu'on n'a pas faites, pas dites, des paroles qu'on n'a pas assez dites. On se reproche tellement de choses qui nous font mal encore et toujours. Mon mari est parti il y a bientôt 20 mois, et je n'arrive toujours pas à m'y faire.
Je suis restée longtemps avec ma peine toute seule. les personnes autour de moi ne pouvaient pas comprendre ce que je ressentais. Je n'avais pas envie d'aller voir un psy, même si on me l'a conseillé.
Mon truc à moi, c'est d'écrire. Alors j'ai trouvé ce forum avec toute l'empathie des uns et des autres, des histoires qui se ressemblent, des deuils qui se vivent différemment mais des personnes qui ont besoin de dire leur peine. Ca me fait du bien d'écrire. Personne ne me jugera. Alors si ça peut t'aider, écris ta peine, crie ta douleur, ça ne peut que te faire du bien.
Bon courage à toi
Béatrice
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: mike67 le 03 janvier 2019 à 20:21:47
Bonsoir Norbert,

Humblement, je t'envoie un simple petit message de soutien des plus sincères.
Ton message est très touchant.

Un grand courage à toi dans cette épreuve.
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Norbert le 04 janvier 2019 à 00:31:51
Bonsoir,
Merci à vous pour avoir consacré un peu de temps à lire et parfois à répondre à mon message : qiguan, Pscar13, Loreylei, 3 pommes, NathT, Bessie, Mike67.
Pscar13,
Ton récit, très détaillé aussi, m’a bouleversé. Tous ces combats que vous avez également menés qui laissent tant de meurtrissures mais cet espoir, toujours présent, guettant la moindre amélioration pour enfin penser que l’on va s’en sortir. J’ai vécu ton récit, il a été difficile à lire jusqu’au bout, tant ma gorge, mon estomac étaient serrés et mes larmes incessantes. Moi qui ne pleurait jamais, avant… Une guerre perdue d’avance comme tu le dis mais ça, on ne le sait qu’à la fin…
Loreylei,
Je me reconnais également en toi. Je reprends le travail lundi prochain et j’ai hâte, pour cesser de penser. Mais je redoute le retour à la maison, le soir, seul... Pour l’instant, mes enfants sont avec moi, en vacances mais repartent sous peu vers leur lieu d’étude.
Je n’ai plus de croyance également, comment croire en un Dieu miséricordieux qui peut laisser des êtres innocents souffrir autant. Pourtant, j’aimerai tant croire que Sandrine est là, pas loin, pour ne pas parler qu’aux murs…
3 pommes,
Est-ce que ne plus rêver de notre conjoint est une conséquence du traumatisme que l’on a vécu durant ces mois de souffrance. Je ne sais pas mais moi aussi j’aimerai tant rêver de Sandrine et revoir son sourire qui est parti bien avant elle. As-tu enfin pu rêver à présent ?
NathT,
Je vais m’inspirer de tes tentatives de survie, je ne sais pas si tu les suis toujours ? Essayer d’aller vers les autres, même s’il est difficile de soutenir des conversations que je trouve toutes sans intérêts en ce moment. Se forcer, faire semblant…
Bessie,
Quelle longue période à gérer cette maladie... Avoir des enfants, des petits enfants, effectivement ça aide. Je vois que les tiens réagissent différemment. Pour les miens, je les trouve très fort d’ailleurs, c’est impressionnant, et déroutant… Les rôles de protecteurs assurés généralement par les parents semblent inversés. Mais c’est vrai que c’est une des grandes raisons qui nous poussent à avancer, même si ça ne comble pas ce grand vide. Et je vois qu’après 19 mois, la douleur parait toujours aussi vive… pour te citer « la vie continue… mais quand ? ». Rassure-moi, elle devient plus gérable cette douleur au bout de presque 20 mois ?
Mike67,
Ton histoire ne parle pas de cancer ou d’accident, mais est tout aussi tragique. Je parlais de culpabilité, j’ose à peine imaginer ce que tu ressens. Mais, on ne peut pas tout endosser, dans toutes ces histoires que je lis, il y a un moment où il faut savoir lâcher du lest pour ne pas aller trop loin. Je ne sais pas encore la recette à appliquer, mais il doit y avoir un moyen d’avancer à nouveau, sans cette sensation qui par moment semble vous comprimer le cœur. J’ai ma boîte de médicament, je sais que ce n’est pas la solution, mais je n’y ai pas encore touché, je voudrais éviter, je ne sais pas jusqu’à quand ?

Je me rends compte que finalement, à travers ce forum, je n’ai pas pour l’instant l’impression de partager ma souffrance, quand on partage, il devrait en rester un peu moins. Et là au contraire, votre souffrance s’ajoute à la mienne. Savoir que ce que j’ai vécu, vous l’avez tous vécu à votre façon m’enrage. 
Mais chaque lecture, chaque réponse semble faire vivre un peu plus longtemps nos chers disparus, alors je vais continuer à parcourir vos messages…
Merci
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: pscar13 le 04 janvier 2019 à 01:01:38
Norbert,

Lire les parcours des autres permet de savoir qu'on n'es pas seul dans sa souffrance.
Mais pas seulement.
Ecris ton histoire, écris ce que tu as vécu, tes souvenirs, écris tes peines, tes pleurs, ta colère, et nous te lirons.
C'est ce partage qui fait que nous pouvons continuer ici ce livre sans fin.
Je te souhaite une nuit apaisée, et des beaux rêves de ta Sandrine
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Bibou07 le 04 janvier 2019 à 09:28:20
Norbert,

Ton récit est effectivement très bouleversant. On y lit toute ta détresse, toute ta peine... et tout ton amour pour Sandrine.
Toutes nos histoires sont différentes et uniques et pourtant si similaires  dans la peine.

Tu es au tout début du chemin du deuil, écris autant que tu le souhaites, ici on se soutient  tous.. c’est la période la plus difficile qui existe mais en lisant tous les posts, tu verras qu’on avance comme on peut, tous.. je sais qu’au début, aucun mot, rien ne pourra soulager ta peine mais soit en sûr, un jour Sandrine fera parti de toi et la douleur s’attenuera, crois moi. En attendant, prends soin de toi, ne te négliges pas : manger normalement, dormir suffisamment, c’est déjà énorme. Mon travail, le sport  m’a beaucoup aidé, mais il n’y a aucune règle. Chacun doit trouver sa «  recette » personnelle pour survivre, car oui au début c’est bien de cela qu’il s’agit..

Je  te prends dans mes bras, si tu le permets, pour un instant de réconfort. Affectueusement, Bibou.
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: pscar13 le 02 mars 2019 à 18:43:16
Norbert,

Tu peux prendre tous les mots que tu as besoin, et tu peux même y ajouter les tiens.
L'écriture est un exutoire, même si nous n'avons pas toujours les bons mots pour nous exprimer.
Je suis dans ton chemin, un peu devant, mais certains avancent plus vite, on se rejoint, et on se retrouve devant les mêmes obstacles, ça fait du bien devoir qu'il y a quelqu'un a côté qui comprend ce que l'on vit.
Je te souhaite un dimanche apaisé, plein de douceur de ton amoureuse Sandrine.
 
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Boutchou le 03 mars 2019 à 09:57:06
Norbert,
J ai lu ton fil ce matin
Je me joins à ces amis du forum pour partager ton chagrin .,même si tu n en a pas moins .....je comprends ce que tu veux dire...
Mais ici partager c est  peut être comprendre , et surtout te permettre de laisser toutes tes émotions s'exprimer ...cela aide même si ce chemin est tellement insoutenable , douloureux et sans visibilité ..

Je t adresse juste un peu de douceur

Boutchou
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Norbert le 10 mars 2019 à 09:33:59
Bonjour,
J’admire la force de quelques-uns sur ce forum qui tentent de relever ceux qui trébuchent. J’ai essayé de le faire mais comment y arriver quand on ne croit pas à ce que l’on conseille, quand on ne les applique pas à nous même.
Je ne voulais plus venir sur ce forum car voir toute cette détresse, tous ces gens qui me semblent plus nombreux ces derniers jours, avec ces mêmes sentiments de solitude, de douleur, de manque, de détresse, est difficile à lire. Certains semblent parfois aller mieux, alors je vais mieux, mais souvent, ils expriment une telle souffrance que leur écho résonne en moi. Pourtant, je n’arrive pas à m’empêcher de venir vous lire, espérant trouver un message donnant la solution qui permettra d’avancer à nouveau. Je sais au fond de moi qu’elle n’existe pas. Mais je viens vous écouter quand même…
Je pourrai également simplement me contenter de parler de Sandrine, pour avoir le sentiment de poursuivre sa trop courte existence, que l’on entende encore son nom et que je ne sois pas un des seuls à le crier à chaque instant, mais je sais que cela ne changera rien pour elle, et pour moi, je ne sais plus trop.
Je rêve de pouvoir faire des choses qui paraissent si banale pour la plupart des gens. Si je pouvais tout donner pour simplement marcher paisiblement sur un petit chemin de campagne à côté d’elle, même sans parler, juste à lui tenir la main, sentir ce contact, cette douceur qui rayonnait d’elle. Ce n’est pas grand-chose mais c’est pourtant si inaccessible…
Que faire maintenant, quels projets quand tant sont inachevés…, inachevables.
Alors je fais comme vous tous, j’avance jour après jour, je tue le temps comme on dit en attendant que le temps me tue.
Et fichu Week-end qui dure une éternité !
Voilà, un peu soulagé d’avoir exprimé mon désarroi à des gens qui je sais me comprendront.
Je ne vous dis pas bon dimanche si comme moi, ces week-ends vous oppressent, mais sinon, qu’un peu de quiétude vous accompagne.
Merci.
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: malome le 10 mars 2019 à 12:19:24
Norbert

Comme je comprends le ravage de   cette douleur de l'absence, la non présence , tous et toutes nous avons les mêmes symptômes , le deuil est un long parcours sineux rempli d'obstacles et qu'il nous faut franchir pas à pas jour après jour et pourtant je voudrais temps te donner un espoir , un petite lueur d'espoir  et pour cela je vais te raconter une partie de mon histoire
 4 mois et demi de deuil , de larmes , de douleur ni plus ni moins que vous tous , et un déclic a eu lieu dans ma tête ,suite à une conversation avec une belle soeur veuve depuis 20 ans et 2 petit enfants de 3 et 5 ans à élever , à un moment je lui et toi , parle-moi de lui , j'ai ressenti le bien que cela lui avait procuré de parlé de lui 20 ans après, je me suis là dans ville (10 000 habitants)  je ne dois pas être là seule veuve , il n'y a pas de groupe de paroles ,et si moi je prenais l'initiative de faire des rencontres hommes-femmes pour libérer cette parole , ce projet prend forme , demain je rencontre une personne qui va m'aider à contacter des personnes , moi j'ouvre ma maison , et mon coeur aux personnes qui sont dans la même situation que nous ici , je sais être encore fragile , encore dans les montagnes russes , mais aider les autres n'est-ce pas s'aider soi-même, rompre cette solitude ne serait-ce qu'un  soir par semaine  , moi j'ai trouvé ce projet , mais chacun(e) peut trouver de l'aide , non chemins sont différents , mais un seul but avancer à notre allure pas de ligne d'arrivée , juste du un peu mieux
ça c'est une partie de mon histoire , je voudrais tant qu'elle t'apporte un soulagement , t'aider pourquoi pas,  à trouver quelque chose qui puisse t'aider , peut-être un groupe de paroles , se libérer ici aide ce forum est extraordinaire , mais la parole est un complément
douceur  toi et ta Sandrine qui veille sur toi
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Nicole59 le 10 mars 2019 à 17:06:07
Bonsoir,

Je me répète, mais nous vivons notre souffrance à notre façon, c'est celle que nous avons trouvée, et le fait de pouvoir l'exprimer sans jugement est important. En tous cas pour moi. Parce que les sors un peu, fait une activité dehors, ne parle pas comme ça..... Ça n'aide pas. Sortir pour quoi faire, faire qu'elle activité, je ne veux voir personne alors ce n'est pas la peine, et je parle comme je le ressens, quand je dis que j'attends de pouvoir rejoindre mon amour, on me rétorque et tes enfants et les petits, tu y pense ? Et moi je dis et ma souffrance qui y pense, je partirai de toute façon, comme tout le monde, alors le plus tôt sera le mieux.

Nicole
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Norbert le 18 mars 2019 à 20:05:42
Bonsoir,
Je vous lis tous les jours, je vous vois vous relever, retomber, avancer, mais comme je l’ai dit plus avant, je reste silencieux, je n’arrive pas à trouver les mots à écrire, vous dire ces mots que je voudrais entendre, ces mots qui me rassureraient si je les lisais et qui me redonneraient espoir. Mais je ne sais pas s’ils existent.

Cela fera 3 mois demain que Sandrine est partie dans des conditions qui me traumatisent toujours. Je n’arrive toujours pas à rêver d’elle, si seulement je pouvais encore partager mes songes avec elle, la voir, l’entendre, la toucher. Je sais, on en est tous là, le manque est immense, la solitude aussi, même si comme beaucoup, je préfère être seul tant les moments partagés avec les autres me font ressentir son absence.


A mon petit canari des îles de mon cœur,
Je sais, cela fait très longtemps que je ne t’ai pas appelé comme cela.
J’avais presque oublié ces quelques mots un peu naïf dans mes lettres de nos débuts, mais quand on est amoureux, on ose tout !
Ce soir, je voudrais ne pas repenser à cette dernière nuit que j’ai passé avec toi il y a 3 mois, à veiller ton dernier souffle, mais je ne vais certainement pas y arriver.
Je voudrais garder en tête tout ces beaux moments que l’on a partagé pendant ces 25 ans, tous ces instants de tendresse. Je voudrais m’endormir ce soir et me réveiller à tes côtés, comme si ce cauchemar prenait fin. Je te raconterai comment j’ai souffert de te voir souffrir, combien j’ai eu mal de te voir partir et combien je t’ai cherché pendant ces 3 longs mois. Et après t’avoir raconté tout ça, je t’enlacerai et tu sècherais mes larmes, et on continuerait à vivre. Je voudrais tant…
Je voudrais… c’est le seul temps que je conjugue depuis que le temps s’est arrêté.
Je t’aime ma Sandrine.
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Lysia le 18 mars 2019 à 20:30:17
je viens de lire le dur combat de ton amour... je sais que les mots sont bien vains, moi je suis morte d'une certaine façon depuis le 11 décembre 2018, que dire, pour l'instant rien ne peut combler ce vide .... je ne peux que te dire qu'on est là, qu'on peut parler, dire tout ce qui nous passe par la tête, tu ne seras jamais jugé... nous sommes tous trop concernés par ce cauchemar que nous vivons...
Courage Norbert, Sandrine est à tes côtés....
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: qiguan le 18 mars 2019 à 20:40:52
je veux juste te suggérer pour diminuer l'effet du souvenir traumatisant des derniers moments
d'avoir recours à l'EMDR et hypnose

bien affectueusement
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Nicole59 le 18 mars 2019 à 21:09:26
Je ne vais pas te rassurer Norbert, après 10 mois j'espère toujours me réveiller de ce cauchemar ou de ne pas me réveiller du tout.

Et c'est quoi l'EMDR ?

Nicole
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: 3 pommes le 19 mars 2019 à 09:54:08
Norbert,
Tu m'as demandé plus haut si maintenant je revais de mon bien aimé. Et bien, j'ai donc testé l'hypnose en expliquant au thérapeute l'objet de ma demande.  Cela faisait 18 mois qu'elle était installée donc tres surprise par mon objectif.
Et bien, les premiers jours qui suivent, rien ne s'est passé mais au 10 è j'ai enfin revé de lui. 
Ce fut rapide mais cela m'a fait tellement de bien de pouvoir ressentir son odeur, sa chaleur ainsi que son corps.
Par contre, il ne parlait pas et il n'avait pas de visage. Il y a certainement une explication que je ne suis pas allée chercher.
Je n'ai pas non plus contacté la thérapeute.  Meme au bout de presque 3 ans, je suis toujours à sa recherche par n'importe quel moyen et il faudrait que je stoppe tout çà.
Je ne te dis pas de tester l'hypnose, chacun cherche sa solution, s'il y en a une.
Je suis allée voir un enième médium qui appelle les défunts "les envolés". Cela m'apaise un peu.
J'ai lu tes divers messages qui expliquent  votre chemin à vous deux et vos douleurs.  Il te faudra du temps beaucoup de temps mais l'écrire quelque part et le relire des mois après ,te montrera que sans le vouloir, nous avançons.  A pas de fourmi certes.
Bien à vous, tous.
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: yvgpqpg4 le 24 mars 2019 à 09:55:27
Bonjour haute comme 3 pommes. Cela m'interpelle le fait que tu dises l'avoir cherché pendant 3 ans. Moi je suis à environ 15 mois, et je fais tout pour éviter de le chercher mon chéri, comme si je me disais non ne commence pas à rentrer là dedans, à vouloir rêver de lui, placarder des photos partout, essayer de se souvenir de moments passés avec lui, j'ai l'impression que je me l'interdit pour moins souffrir. Faut il faire vivre nos morts ? Ou juste les garder secrètement au fond de soi, tout cela je ne sais plus je suis perdue dans cette phase où je culpabilise de le cacher sous le tapis mais où j'ai parfois envie de le "refaire vivre". Se souvenir empêche t il "d'avancer" ? Tu me comprendras je pense.
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Nicole59 le 24 mars 2019 à 12:25:43
Y.

Excuse moi de raccourcir ton speudo mais il est compliqué. Ne culpabilise pas, chacun gère à sa façon pour avoir le moins mal possible. Ton amour comprend bien, ton amour te connaît. Vit comme tu te sens le mieux.

Nicole
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: malome le 24 mars 2019 à 12:26:56
yvgpqpg4
encore moi !
pourquoi le cacher sous un tapis , non je ne pense pas il ne mérite surement pas cela , en voulant  malgré tout ne pas  le faire "revivre" tu sens toi même que tu bloques ta peine , ta douleur , cette douleur qui te fais encore t'en souffrir , comme si tu luttais pour te dire non cela n'a jamais exister , hélas si la réalité est bien présente et laisse aller tes larmes ne les retiens pas , lâcher prise laisses-toi aller , 15 mois pour toi , moi bientôt 5 mois  paraît que le temps est notre allié , dans combien de temps ce foutu temps ? Le souvenir n'empêche pas d'avancer ,au contraire les belles années que tu as passées avec lui , heureux ensemble sont un trésor . prend soin de toi
amitiés et douceur pour toi et ton aimé dans ton coeur
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Nicole59 le 24 mars 2019 à 13:21:46
Le temps ? Je n'y crois pas. J'ai toujours aussi mal sinon plus. Ce que j'arrive à faire c'est cacher ma souffrance, mais pour le reste rien ne change.

Nicole
Titre: Re : Re : Crier sa peine…
Posté par: 3 pommes le 24 mars 2019 à 19:52:48
Bonjour yvgpqpg4,
Je ne sais pas ce qui est le mieux. J'ai des photos de lui partout, il m'accompagne de cette façon quand je mange, quand je dors, quand je prends mon téléphone.

Mon entourage ne parle jamais de lui, ce n'est qu'avec ma belle fille que de temps en temps tous les deux mois, des sms sont échangés (meme cela, a changé mais je la comprends, on a chacun notre vie).

Les médiums me disent que je vis trop dans le passé. Pas besoin d'aller en voir pour le constater. Malgré tout, je fais des sorties de temps en temps  pour que la vie continue malgré tout.
Les dimanches sont longs et meme si le soleil est là depuis quelques jours il me manquera toujours.
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Nicole59 le 24 mars 2019 à 20:27:32
3mmane, personne n'a à te dire ce que tu dois faire, il n'y a que toi qui sais,

Nicole
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Norbert le 19 décembre 2019 à 13:17:04
Bonjour,
Mercredi 19 décembre 2018, 11h10… il y un an… journée qui est gravée dans mon esprit. Ce moment où tout s’arrête, où tu es face à l’impensable. Même si les mois précédents auraient du forcément me mettre sur la piste, j’étais là, ce 19 décembre comme si je n’y étais pas préparé…

Ma Sandrine… J’en ai appris des choses durant cette année sans toi, bien malgré moi…
J’ai appris que le temps n’est pas aussi propice à faire oublier les peines,
Que je t’aime toujours aussi intensément et t’aimerais à jamais,
Que le temps est long sans toi, les journées sans saveur,
J’ai appris à ne plus entendre tes éclats de rires, ta voix mélodieuse, à ne plus goûter le parfum de tes lèvres, ne plus sentir l’étreinte de tes bras,
J’ai appris aussi la rage face à l’injustice, qu’une femme aussi douce, aimante, généreuse, innocente que toi ait pu autant souffrir,
Et je commence à apprendre la solitude, à retrouver un peu de sérénité, mêlée souvent de larmes…
Mais ce que je n’ai pas appris, c’est à vivre sans toi… Je t’aime mon amour.

Mes chers camarades d’infortunes,
je pense souvent à vous, à vos mots, vos beaux poèmes qui m’ont à la fois émus et soutenus au cours de ces 12 mois.
Je viens vous voir de temps en temps, espérant à chaque fois que vous avez également appris un peu plus chaque jour, à moins souffrir, et je mesure votre peine à celle que je ressens.
Je pense aussi à nos enfants, deux pour ma part, qui ont encore besoin de nous et grâce à qui je tiens encore la route, tant qu’ils auront besoin de moi…
Eux aussi font ce qu’ils peuvent, il est difficile de mesurer le chagrin des autres. Mon fils a rendu hommage à sa maman par la musique, il a fait un petit clip pour Noël, période d’autant plus difficile pour chacun d’entre nous. Et ils sont tellement pudique dans leur peine que le clip est plutôt décalé, enjoué par rapport aux paroles, en anglais, fossé des générations ! Pudique au point que je n’étais même pas au courant du thème !
Cela parle de Noël, cette période de l’année que l’on appréciait tant avant… Depuis, quelqu’un a quitté notre table et notre maison, mais on reste avec cette impression qu’elle est encore là, riant fort et dansant avec nous. On essaye de s’en sortir, sourire factice, on fait de son mieux. Le temps s’écoule mais elle reste dans nos mémoires, et Noël n’est plus cette période qui faisait scintiller nos yeux… Essayons d'apprécier les chants de Noël, chantant des chansons sur le passé, tes amis et ta famille sont restés avec toi pour passer la nuit. Je ne veux pas t’oublier, je te promets que je te ferai honneur, longtemps, longtemps…

Voilà pour ces paroles où j’ai lu ce qu’il ne peut pas me dire…
On a chacun sa façon d’exorciser ses peines… sur un forum, dans la musique… si vous voulez jeter un œil… ce n’est pas de la pub, ce sont des étudiants qui se divertissent seulement en faisant de la musique…
https://www.youtube.com/watch?v=ECVf4gAFVNQ

Et c’est une façon de prolonger l’existence de ma douce Sandrine…
La vie continu dit-on…, on dit bien n’importe quoi !
Merci de m’avoir lu, courage à vous tous.
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: BEBE le 19 décembre 2019 à 14:57:12
Cher Norbert,

Perdre un être cher quelques jours avant Noel
Je  ne sais que trop bien ce que c’est
Pour avoir vu mon Amour s’envoler de ce quai
Le 14 Décembre 2017
Moi non plus je n’étais pas prête
A perdre mon tout, mon essentiel

Ton fils et ses amis ont beaucoup de talent
Si j’avais trouvé par hasard ce clip sur le net
C’est sur que je l’aurai emprunté un moment
Dans un de nes messages pour illustrer ce ressenti très net
De décalage immense entre cette période de festivité
Et le chagrin de même taille  qui dévore nos cœurs mutilés

Merci à  eux pour cette brillante création
Merci à toi pour ce partage

Bien à toi
BEBE
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: pscar13 le 19 décembre 2019 à 18:41:01
Bonsoir Norbert,

Ce passage des un an, qui fait revivre ces instants terribles, je comprends ce que tu écris.
Même si on nous a dit de "se préparer", on ne l'est jamais, après avoir vu tant souffrir celui ou celle qu'on aime le plus au monde, le dernier souffle finit de nous arracher le cœur.
Et c'est le cœur en miettes qu'on doit tenter de survivre.

Tu écris une très belle lettre à ton amoureuse aujourd'hui, il y a de la peine mais surtout beaucoup d'Amour, et cette chanson est un très bel hommage.

Prends bien soin de toi, de tes enfants.

Amitié et tendre pensée pour ta douce Sandrine.
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Norbert le 21 décembre 2019 à 17:57:05
A l'instant où j'écris, il y a un an, dernier baiser à ma Sandrine avant de fermer cette satanée boite... un dernier regard et puis s'en va...
Moi qui  me plains d'avoir moins de mémoire, j'espère que toutes ces dates, ces heures vont arrêter de me hanter, il y en a trop...
 
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: marguerite13 le 22 décembre 2019 à 00:14:41
Bonsoir Norbert!
Un au-revoir sur un quai de gare le 21 décembre de l'année dernière. Ce fut un adieu. Je ne l'ai jamais revu. Derniers mots d'amour par texto à 23h.
AVC le 22, coma artificiel, décès le 13 février.
Il était marié à une autre. Je me suis mariée longtemps avant lui. Un autre avait osé m'avouer ses sentiments.
Pas de visite à l'hôpital, pas de nouvelles, pas d'enterrement, juste le droit de pleurer, de crier mon chagrin toute seule dans mon coin. S'il avait survécu, les séquelles auraient été si graves qu'il n'aurait pas pu me contacter.
J'étais l'amour de sa vie, il était le mien depuis l'âge de 15 ans, sans qu'on se le soit dit. On se l'est dit à 70 mais la maladie l'a emporté brutalement.
Mon mari est décédé après 7ans de calvaire: chimiothérapie, radiothérapie, opération, souffrances.... Je ne l'ai jamais quitté. Je dormais près de lui à chaque hospitalisation.
J'ai retrouvé mon premier amour quand je commençais à me remettre du départ de mon mari. Après 47 ans à s'aimer en silence, sans jamais nous être revus, il nous a encore fallu 11 mois pour nous décider à nous parler ouvertement.
Je répète toujours la même chose. Moi aussi je suis hantée par les dates mais surtout hantée par ma bêtise de ne pas lui avoir avoué mon amour à 20 ans.
Excuse-moi, Norbert, je ne parle que de moi. Lire les histoires des autres endeuillés m'apaise, j'espère t'intéresser ainsi que ceux qui me liront.
C'est tellement dur ce qui nous arrive!
Tant de couples se déchirent, se battent, divorcent ou s'entre-tuent et nous c'est la mort qui nous prend nos amours. Et leur mort nous tue avec.
Courage Norbert, j'espère sincèrement que cette deuxième année sera moins difficile pour toi que la première.
Je t'embrasse bien amicalement, je te serre dans mes bras en ce 21 décembre, date bien difficile à vivre.
 
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Jean-Michel le 22 décembre 2019 à 18:10:00
Cher Norbert,
 je viens de découvrir ton fil, tes messages et ceux de nos camarades. C'est très émouvants de vous lire tous, c'est bouleversants aussi. Ma Birgit nous a quittée le 13 mai 2019, après un cancer qui l'a emmenée en quelques mois seulement, depuis peu je vois son visage radieux dans mes rêves , je vois son sourire, je vois son corps d'avant la maladie. C'est réconfortant. Je lui parle au cimetière, je frôle sa photo dans mon salon ou dans la cuisine ou encore dans l'entrée, je la cherche dans les nuages, j'écoute le vent. Elle est par ici ou par là? Je suis seul mais elle ne souffre plus. Elle est à mes côté en tout cas pas loin. J'en ai besoin. Mon boulot c'est de faire des films documentaire, je travailles sur un film sur le deuil. J'écris ce que je vis, ce que je traverse. J'espère pouvoir apporter un peu de réconfort par ce travail. Oui aider les autres c'est s'aider soi-même j'en suis convaincu. Cela me donne de la force.
Ton histoire avec ta Sandrine est magnifique. Ton soutien, ta présence c'est extraordinaire.
Bien à toi cher Norbert.
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Chog le 22 décembre 2019 à 22:46:01
Bonsoir
J'ai lu avec beaucoup d'émotion vos messages,  Je me reconnais à travers votre histoire.  L'amour transpire à travers tous  vos récits. J'ai connu le diagnostic qui tombe comme une massue sur votre tête, mais il faut croire, combattre, envoyer du positif pour lui, filtrer les mauvaises ondes, protéger l'enfant même s'il est déjà bien grand, puis l'espoir et la joie d'un mieux, ensuite la dégringolade, regarder l'être que vous aimez le plus au monde se dégrader mais lui dire qu'il est beau, être totalement impuissant devant cette fatalité que les médecins te disent devoir accepter alors que vous voulez vivre et continuer à vous aimer, car cette vie ensemble vous l'aimez.
Mon adorable mari est parti des suites d'un cancer après 11 mois de lutte, plus de 30 ans de vie commune, mon premier amour, mon éternel amour.  J'ai rêvé de lui au bout de 3 mois, J'attendais tellement ce moment. Je l'ai serré, embrassé, nous sommes dit que nous nous aimions. Une joie immense m' a envahie à ce moment mais aussi un déchirement atroce, j'ai senti mon cœur se briser en sortant de de mon rêve. J'étais heureuse de ce moment et affreusement triste à la fois. Je pense qu'il m'a fait un cadeau lors de ce rêve, j'avais besoin de lui, il est venu me réconforter comme il l'a toujours fait.
Je l'aime toujours. L'amour ne meurt jamais...
Bon courage à vous.
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Cadys corinne le 24 décembre 2019 à 00:07:58
Bonsoir 
J'ai lu votre histoire  pff que c dur
Comment allez vous depuis ce temps
Moi j'ai perdu mon mari en mars2018 je souffre tjrs autant nous allions  avoir 40 ans de mariage en juin et fêter  mes 60 ans en même temps
Cordialement
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: marguerite13 le 24 décembre 2019 à 01:22:59
Norbert, je t'ai répondu sur mon fil.
Amitiés.
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Norbert le 24 décembre 2019 à 19:04:27
Ma chérie,
Noël est là, cette fête que tu enchantais tant. Tu aimais décorer la maison, faire renaître chaque année le sapin, même quand les enfants étaient déjà grands. Toujours attentionnée pour trouver des petits cadeaux et une joie qui pétillait de nous voir déballer tes présents.
Je regarde les photos d’antan, histoire de percevoir à nouveau sur ton visage cette quiétude mêlée de douceur. Ça fait mal et ça fait du bien…
La terre avait tant besoin de personnes comme toi pour que l’espoir d’un monde meilleur perdure. Cet espoir qui s’étiole à présent…
Comme il est loin ce Noël si doux et ô combien il est devenu âpre. A la place su sapin… le vide si pesant, et en lieu des décorations qui rayonnaient de mille feux… l’obscurité.
Je suis aujourd’hui chez tes parents, et j’ai une pensée pour eux qui souffrent tant aussi.
Je dors ce soir dans ta chambre. Elle n’est plus celle que j’ai connue depuis longtemps mais je revois tout à sa place, comme si le temps était remonté. Je te vois arriver, tout sourire, avec cette bague que je t’ai offerte il y a 25 ans pour notre premier Noël, premier gage « brillant » de mon amour. Le symbole était beaucoup plus fort que la pauvre petite valeur que j’avais pu mettre dans ce bijou ! Néanmoins, tu l’as toujours chérie et conservée à ton doigt, jusqu’au jour où j’ai dû te la ôter. Elle est désormais à mon cou, et ne me quitte plus, triste vestige de notre amour.
Voilà, Noël est là, et bientôt, il sera enfin passé. Pourvu que le gros Monsieur m’apporte un peu de toi dans mes songes, même si au réveil, la réalité sera amère. Mais si c’est le prix à payer, je l’accepte, la note est déjà bien salée.
Je t’envoi de doux baisers, je t’aime Sandrine.

Je vous adresse à tous et toutes mes chaleureuses pensées. Puisse le gros bonhomme vous amener une peu de douceur, on ne sait jamais, il existe peut-être…
Titre: Re : Crier sa peine…
Posté par: Faïk le 24 décembre 2019 à 19:24:51
On ne sait jamais ...

Douceur à tous,

Faïk

Titre: Re : Re : Crier sa peine…
Posté par: david34 le 27 décembre 2019 à 04:24:27
Bonsoir 
J'ai lu votre histoire  pff que c dur
Comment allez vous depuis ce temps
Moi j'ai perdu mon mari en mars2018 je souffre tjrs autant nous allions  avoir 40 ans de mariage en juin et fêter  mes 60 ans en même temps
Cordialement

Mon épouse s’est éteinte quelques mois après votre mari (10 juillet, date maudite) et je vous rassure, c’est toujours aussi dur.