Hello Alyseju,
Il faut que tu te donnes le temps.
C'est normal que tu envisages déjà l'avenir, mais tu verras qu'il y a un monde entre l'envisager et le vivre !
3 mois de veuvage, c'est très peu, et tu passes toutes les phases : projets, désespoir, idées noires, projets. On est dans un yoyo qui monte et descend, on va au fil de nos humeurs, on ne sait jamais si on va rire ou pleurer parce qu'il suffit d'un mot, d'une odeur, d'un souvenir pour qu'on replonge dans les tréfonds du désespoir... c'est comme ça.
Je me souviens que la première année a été terrible. Le premier anniversaire de tout : premier noël, première fête des mères, des pères, anniversaires de mariage, des enfants, de sa mort... Il faut la passer cette terrible première année. On est comme arrêté en plein vol, on avance comme des zombies. La mémoire n'imprime rien.
Le jour anniversaire de sa mort, moi, je ne reste pas à la maison. Je sors, je vois des amis, je vais au ciné... mais le premier a été le plus difficile à passer parce qu'on est encore dedans et qu'on voudrait juste se coucher et pleurer...
Ensuite, on se dit : "c'est fait".
Je crois qu'à partir de là, j'ai commencé à refaire des petits projets.
Au bout de 3 ans, je suis partie 1 an hors de France avec mes enfants. Là j'ai vraiment commencé à tourner la page, sans la tourner vraiment.
Aujourd'hui ça fait presque 5 ans qu'il est mort, et j'ai encore de grands moments de désespoir, surtout dans la période qui précède la date de sa mort. Mais le 02 septembre, jour ou veille de rentrée des classes, je serai occupée et tant mieux. Les enfants n'y penseront pas non plus, même si chaque rentrée des classes est inscrite comme une date indélébile dans nos vies. Ca donne pas envie d'aller à l'école, comme dirait mon fils !!!
Voilà, je te souhaite beaucoup de courage et de force pour affronter les mois à venir. Mais tu as ton bébé et encore beaucoup d'années heureuses à vivre avec lui.
M.