Il est minuit passé. Il y a 4 semaines jour pour jour à 00h17 on me téléphonait de l'hôpital pour me dire qu'il s'en est allé paisiblement. Dire que le dimanche j'étais auprès de lui et que rien ne laissé présager (le pensais-je à ce moment là !)que ce serait la dernière fois que je le voyais en vie. A y bien y réfléchir, les signes étaient là ! Il dormait beaucoup, ne mangeait plus, ne buvait plus, n'arrivait plus à parler et lorsqu'il s'exprimait par le biais d'une ardoise ses mains tremblaient énormement, lorsqu'il urinait dans le pistolet il faisait la moitié à côté (pardon pour ce détail), il n'était plus allé à la selle depuis 3 semaines, il me disait sans cesse "je t'aime" et chose qui aurait dû m'alerter et encore plus le personnel médical, le jour J il crachait beaucoup de sang par la bouche dont une glaire énorme qu'ils ont aspirée avec un aspirateur trachéal. Ce n'est rien m'ont-il dit ! Mouaih, j'en doute ! Quoiqu'il en soit, ma fille et moi n'avons pas pu lui faire nos adieux. Lorsque nous sommes parties la veille nous lui avons juste dit : à demain ! Tu parles, il n'y aura jamais plus d'à demain ! Il est parti sans être entouré de sa famille, seulement de deux infirmières car avant de nous abandonner il a sonné pour appeler le personnel médical et ne pas être seul. Il a senti sa fin arriver ! Mon pauvre amour. Une chose m'est revenue ce soir à l'esprit, qui me fait croire qu'il a pensé à nous à ce moment là : la veille (le samedi), notre fille lui a acheter un saphir-rubis brut que nous lui avons attaché autour de son cou avec un cordon. Le cordon était bien sérré autour de cette pierre et bien, après son décès, lors de la "toilette du défunt" (ce que je déteste ce mot!), les infirmières ont retrouvées cette pierre à côté de sa main et non plus attachée à son cou. D'une manière ou d'une autre, il a réussi à l'enlever et la garder dans sa main lors de son départ. Cela me fait du bien mais aussi terriblement mal de réaliser cela ! Je me souviens aussi particulièrement d'une des deux infirmières qui étaient à son chevet. Nous la connaissions depuis 2 ans, depuis le tout début, et nous la trouvions hautaine et arrogante. Et bien lorsque le chef de clinique m'a appelé et que je me suis rendu à son chevet à deux heures du matin, elle m'a accueilli et au moment de mon départ elle pleurait ... et moi j'essayai de rester digne et de la réconforter ! Je n'ai jamais admis le fait qu'il allait nous quitter. Je lui disais toujours que cela irait mieux, qu'il pourrait remanger un steack frites, qu'il remonterait sur sa moto, que nous voyagerions, nous allons nous marier(car enfin il le souhaitait !) que notre repas de noce se ferait à Mac DO et que pour le voyage de noce nous irions boire un café sur notre station d'autoroute habituelle (une blague entre nous) ! Mais je m'en veux aujourd'hui car je lui ais promis des choses qui n'arriveront jamais et je lui ai donc menti par omission. Je me suis occupée de lui nuit et jour durant 9 mois, j'ai fais mon possible pour qu'il soit bien, j'étais à son service lui préparant des plats mixés qu'il puisse manger, je le lavais, le massais, le stimulais, le rassurait mais je me demande à présent où j'ai pêché pour qu'il préfère s'en aller sans que je ne sois à ses côtés ! Voilà mon état d'esprit de ce soir et je vous écris tout cela sans avoir versé une seule larme, pour le moment ! Voilà, merci de m'avoir lue.