Tout ce que tu décris fait partie du deuil. Pour en revenir à la moto, mon mari aussi a fait de la moto pendant 20 ans et il a bien failli y laisser sa vie, il a plus de chance que le tien. Un jour un chauffard lui a coupé la route en ne marquant pas le stop. Un camion arrivait en face. Son instinct de survie lui a dit: fonce, c' est ta seule chance de passer, il a mis plein gaz, il n' avait que 50 cm environ pour passer au moment où le chauffard a déboité et le camion qui arrivait en face sur une petite route de campagne où nous habitons, eh ben, il a réussi de justesse, il ne sait pas comment mais il est bien passé. Il a tellement eu peur qu' il s' est arrêté un peu plus loin pour reprendre ses esprits. La voiture qui lui avait coupé la route se trouvait donc derrière, du coup, le chauffeur lui aussi s' est arrêté, il a peut-être pensé que mon mari allait l' intercepter, l' arrêter et lui casser la figure, or mon mari était trop tremblant, trop choqué pour faire quoi que ce soit d' autre qu' attendre de reprendre ses esprits. Il lui le scrutait dans son rétro, le chauffeur n' est pas reparti tant que mon mari n' est pas remonté sur sa moto et repris son chemin lui aussi. De retour à la maison, il a garé sa moto au garage, est venu me chercher et m' a dit: tu as vu ma moto? Oui et alors? Eh bien elle ne bougera plus de place tant que je ne l' aurai pas revendue, c' est fini, plus jamais je ne ferai de la moto. Et il a tenu parole. Il a eu deux autres occasions de mourir dans sa vie, il a eu beaucoup de chance jusqu' à ce qu' un cancer fulgurant décide que la chance ça suffisait comme ça, le destin lui avait fait de somptueux cadeaux maintenant il fallait que ça change alors c' est la maladie qui l' a emportée.